Les @mers du CESM


Les @mers du CESM - 19 avril 1944 :

Le cuirassé Richelieu participe au bombardement de Sabang, base japonaise en Indonésie. Le navire français, ayant rejoint l’Eastern Fleet commandée par l’amiral britannique Somerville, prendra part à trois autres opérations visant des bases navales ennemies. Après 52 mois passés en mer, le bâtiment rentre à Toulon le 1er octobre 1944. À nouveau déployé en Asie du Sud-Est l’année suivante, le bâtiment assistera à la capitulation du Japon dans la rade de Singapour le 23 septembre 1945.





12 février 2013

Action sous-marine dans la bande littorale et TRM


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© Inconnu.

De l’avis de tous, ou presque, l’avenir de l’action navale est majoritairement à une plus grande place des sous-marins dans les flottes. Les vaisseaux noirs possèdent quelques caractéristiques, différentes de celles de la surface. Parmi celles-ci, on peut noter une capacité à recueillir plusieurs types de renseignement au plus près de la source (tant que celle-là est proche de la fameuse bande littorale des 200km où se concentre 80% de la population mondiale). Mais aussi de pouvoir le faire, et d’agir sans élever le niveau de la crise. Le sous-marin est ainsi invisible aux senseurs de la sphère électromagnétique, tant qu’il ne franchit pas le dioptre.
C’est cette invisibilité qui lui confère des capacités de froudroyance très recherchées, à travers les forces spéciales et les missiles de croisière.

Le problème du sous-marin, c’est son relatif isolement vis-à-vis de ce qui se trouve au-dessus dioptre. Les ondes électromagnétiques ne franchissent pas la surface, ce qui protège les vaisseaux noirs mais les isole également. Cependant, il y a de nouvelles technologies qui laissent espérer que le sous-marin pourra de plus en plus receuillir du renseignement lorsqu’il sera à immersion périscopique.

Il y a, donc, au moins deux grands moyens qui permettent au sous-marin de s’affranchir de cet isolement :

Le premier d’entre eux est le radar. Dès la seconde guerre mondiale les premiers radars furent installés sur bien des sous-marins, dont ceux de l’US Navy et ils rendirent bien des sevices pour détruire la flotte de commerce japonaise. Plus largement, il évite au sous-marin de naviguer que par la seule vue de son périscope ou des veilleurs. Mais aussi de voir au-delà de l’horizon. Le radar de veille aérienne se fait rare parmi les submersibles, tandis qu’il est plus courant chez les submersibles qui restent longtemps en surface. C’est ce que proposait DCNS à travers son submersible SMX-25 qui est pourvu d’un radar de veille aérienne. Mais le projet des anciens arsenaux ne dit pas si c’est un radar digne des grandes frégates de défense aérienne ou si l’ambition est moindre.

L’autre grand moyen est un développement des moyens de communication. Il y a forcément de tout à bord d’un sous-marin. Les U-Boat émettaient et recevaient leur traffic par ondes de la gamme HF. Guy de Malbosc et Jean Moulin (" Guerre des codes et guerre navale") nous expliquent comment c’était un enjeu de percer le chiffrement des communications allemandes.

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© Inconnu. SNA de la classe Virginia (US Navy).


Depuis lors, la plus grande évolution est venue des communications spatiales. La Marine rechercha très tôt (dès les années 60) la possibilité  de communiquer avec ses navires de par le monde. L’Espace est donc venu offrir de formidables possibilités en la matière. Les communications spatiales sont mêmes supposées être très sûres puisque bénéficiant de gammes de longeur d’ondes très directives, donc relativement dures à intercepter (là où les ondes HF sont très évasives).

Le radar RBE-2 du Rafale arrive enfin pleinement à mâturité grâce à l’entrée en service de sa version la plus évoluée à antenne active (radar dit AESA). L’on peut apprendre dans le DSI du mois de janvier 2013 que ce radar se compose de x modules : les TRM. Ceux-ci constituent l’antenne proprement dite du radar. Mais par rapport aux antennes à balayage mécanique et/ou électronique des précédentes générations, il serait possible, désormais, avec les TRM de subdiviser l’action de l’antenne en répartissant x TRM par x tâche. Ainsi, une partie de ces modules pourrait effectuer des recherches en mode air-air quand l’autre partie s’occuperait simplement de carthographier le sol.

Plus loin encore dans l’exploitation du potentiel des TRM, il serait envisageable de les utiliser comme moyen de communication. Ces modules pourraient, grâce à un faisceau d’énergie dirigée (lire "Les armes à énergie dirigée : mythe ou réalité ?" de Bernard Fontaine), envoyer des données à des débits comparables aux dernières prouesses des communications spatiales. La chose ne sera pas inintéressante pour remplacer les actuelles liaisons 11 et 16 et permettre à un groupe d’attaque de travailler en réseau (capacité déjà actuelle, mais avec des échanges de données sans commune mesure avec ce qui se fait actuellement).

Le sous-marin, là-dedans, peut rêver à -peut être...- bénéficier des avancées offertes par ces TRM. On peut imaginer qu’il puisse rentrer dans l’appendice d’un mât périscopique. Si l’on observe certains mâts des Virginia et des Astute, il est possible d'apercevoir des mâts optimisés pour réduire autant :
  • le sillage engendré par leur hissage
  • que leur SER (Surface Equivalente Radar).
De par leur volume, il semble aussi abriter un certain nombres d’équipements, certainement pour receuillir du renseignement.

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© Inconnu. Le premier Rafale livré avec son radar AESA (RBE-2 à antenne active).

Les SNA de la classe Suffren (programme Barracuda) peuvent légitimement nous laisser croire qu’ils bénéficieront de ce type de mât car leur conception générale semble tourner pour aussi, mais pas seulement, opérer dans la bande littorale.

Dans cette optique, l’on peut imaginer deux choses :
  • un mât de veille aérienne qui aurait des portées intéressantes grâce à l’emploi d’un certain nombre de TRM. Il semblerait que le volume du cône du Rafale soit plus ou moins similaire à celui de l’appendice d’un mât de Astute.
  • Un mât de communication à base de TRM, mais pas seulement.
Il faut dire que la seconde option laisse entrevoir des possibilités très intéressantes en matière de cyberstratégie. L’ouvrage d’Olivier Kempf («  Introduction à la Cyberstratégie ») nous dit que le degré de coertition de l’action cybernétique est inversement proportionnel à sa discrétion. Cependant, dans le cadre d’un conflit déclaré, un certain nombre de nations (Israël, Etats-Unis notamment) semblent avoir laissé filtrer quelques bruits sur les capacités de leurs aéronefs en matière d’actions cybernétiques. Ils auraient recours à leurs capacités de guerre électronique pour développer des capacités cybernétiques afin de mieux mener leurs missions de suppression des défenses aériennes ennemies. Au vu de ce que faisait les SNA français pendant la guerre en Libye, où ils recueillaient du renseignement au large des côtes, tout porte à croire que des mâts remplis de TRM offriraient quelques possibilités intéressantes.

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