Les @mers du CESM


Les @mers du CESM - 19 avril 1944 :

Le cuirassé Richelieu participe au bombardement de Sabang, base japonaise en Indonésie. Le navire français, ayant rejoint l’Eastern Fleet commandée par l’amiral britannique Somerville, prendra part à trois autres opérations visant des bases navales ennemies. Après 52 mois passés en mer, le bâtiment rentre à Toulon le 1er octobre 1944. À nouveau déployé en Asie du Sud-Est l’année suivante, le bâtiment assistera à la capitulation du Japon dans la rade de Singapour le 23 septembre 1945.





24 mars 2013

Refondre les BE en patrouilleurs hauturiers ?


La Marine nationale manque aujourd'hui, et chaque année un peu plus, de patrouilleurs. Et la pénurie touche aussi bien les moyens côtiers que hauturiers. Depuis 1945, si ce n'est depuis 1922, la Royale, a toujours fait un choix clair : le développement et la modernisation des FHM (Forces de Haute Mer) avant tout. Les programmes de renouvellement des moyens affectés à l'AEM (Action de l'État en Mer) ont toujours été le parent pauvre du budget de la Marine (lui-même étant, historiquement, le parent pauvre du budget de la Défense nationale).


Tout plaide, dans le contexte actuel, pour que ce soit à nouveau les FHM qui soient privilégiées dans les programmes navals à sauvegarder (FREMM, SNA-NG, FLOTLOG, etc...). En effet, ce sont ces navires de premier rang qui nous assurent que la voix de la France soit entendue sur la scène internationale, alors que cette dernière est secouée par les développements navals des puissances émergentes.

Quoi qu'il en soit, il ne faudra pas compter sur les autres ministères car ce ne sont ni les vedettes de la gendarmerie maritime, ni les quelques patrouilleurs des Douanes et des Affaires maritimes qui combleront le vide laissé par l'abandon ou le décalage aux calendes grecques des BATSIMAR (BATiment de Surveillance et d'Intervention MARitime), BSAH (Bâtiment de Sauvetage et d'Assistance Hauturier) et autres B2M (Bâtiments Multi-Missions)/BIS (Bâtiments d'Intervention et de Souveraineté).

La nature a horreur du vide, tout relâchement français sera rentabilisé par un pillage étranger. Pour s'en convaincre, il suffit de suivre les condamnations et les prises de pilleurs étrangers dans nos ZEE (jusqu'en Europe) dans des journaux comme Le Marin ou Mer et Marine.

Néanmoins, en dehors de ce tableau noir (qui a toujours été noir pour les moyens affectés à l'AEM), il ne faudrait pas négliger de potentiels moyens palliatifs. Examinons donc l'état de la Flotte que nous en avons en héritage. On ne peut pas dire que sa construction ait souffert d'un excédent de budget, habituée qu'elle est à passer après les autres Armées.

Par exemple, vous remarquerez que nous avons huit "BE" (Bâtiments d'Entraînement). Il s'agit des embarcations qui servent aux jeunes officiers à s'exercer à la manoeuvre au large de nos côtes ou dans des eaux plus hauturières. Ce sont de belles unités qui bénéficient actuellement d'une remotorisation dans le chantier Piriou. Celui-ci en assure également l'entretien. Elles disposent même d'un armement d'auto-défense -cela devient si rare, même sur les grandes unités.

Ces huit bateaux déplacent 470 tonnes à pleine charge pour 43 mètres de longueur. C'est peu ou prou la même chose que les P400 que nous désarmons actuellement, et qui n'ont jamais donné entière satisfaction.

Il est louable que nos huit protagonistes de la ménagerie (nom désignant l'ensemble des huit bâtiments-écoles portant des noms d'animaux) forment des officiers qui puissent aller visiter des ports européens. Mais il est moins compréhensible qu'ils ne fassent que cela.

Autre exemple, ces officiers sont aujourd'hui formés à travers des formations où l'on trouve aussi les élèves-administrateurs des Affaires maritimes. Ils embarquent ensemble. Ils travailleront même ensemble à l'avenir, surtout dans le cadre de l'AEM.

En fait, ce qui semble manquer depuis hier, surtout aujourd'hui, et encore plus demain, c'est une école flottante de l'AEM. Ce serait souhaitable, mais en avons-nous les moyens, dans un contexte financier aussi morose ? Eh bien, oui. Il ne faudrait pas négliger cet outil de défense de nos richesses marines alors que nos finances souffrent d'un manque de croissance.

Pourquoi donc ne pas organiser une année d'affectation commune pour les futurs officiers et administrateurs des différents corps qui interviennent dans l'AEM ? Ce ne serait pas un luxe que d'intégrer des fusiliers-marins et des commandos, encore jeune, pour former les équipes de prise et d'intervention.

Vous me direz, voilà un projet mobilisateur et intégrateur pour perfectionner nos outils.

Dans cette optique, il faut des bateaux pour faire vivre ce projet : il s'agit de consentir à ce que ces bâtiments-écoles aient une fonction opérationnelle. Ils pourraient, au moins sur les façades Atlantique et de la Manche, servir à patrouiller au profit de l'AEM. Ils libéreraient d'autant des navires plus utiles ailleurs. Tout du moins, ils pourraient au moins palier au retrait de service des avisos, ce qui ne saurait tarder.

Pis, opérant à une si petite distance des côtes, dans un contexte géographique particulier, notre division navale refondue pourrait s'appuyer sur un maillage intéressant de bases aéronvales et de détachements. Ces derniers permettraient d'envoyer, à la demande, des voilures tournantes pour intercepter les contrevenants en mer.

Pire, pourquoi ne pas imaginer d'intégrer quelques outils modernes à ces bateaux : des embarcations adaptées aux interceptions et des drones, aériens et de surface, pour dupliquer leurs possibilités d'action. Cela coûte, certes, mais c'est toujours moins coûteux que de s'offrir de nouvelles embarcations.

Vous remercierez mon ministère, même, quand ces bateaux attrapperont les pilleurs, ou les pollueurs aussi : l'opération projetée serait potentiellement rentable ! Il faut faire respecter la loi républicaine, même en mer. Et si cela peut même préserver nos richesses maritimes et nos côtes...

Donc, qu'avons-nous là messieurs ? Mon ministère propose :
  • de créer un creuset de formation pour l'Action de l'Etat en Mer par le biais d'une année commune d'action à la Mer,
  • pour soutenir ce projet, de refondre les huit bâtiments-écoles de la ménagerie en patrouilleurs hauturiers.
Si dans les paramètres énoncées le projet rencontrait quelques succès, alors il pourrait être judicieux, pour pousser plus loin ce succès, de doubler les équipages afin de doubler la présencer en mer. Nous devrions pouvoir le demander à des bateaux ayant été remotorisés.

Cela demande quelques adaptations mineures, l'exploitation de contrats existant (comme celui qui lie l'Adroit à son droniste autrichien), la passation de micro-marchés ou de la récupération de matériels en service (pour les embarcations semi-rigide).

Qui plus est, nous ne ferions qu'extrapoler une autre expérience, c'est-à-dire celle des Bâtiments Remorqueurs de Sonar (BRS) qui, outre leur mission de surveillance des fonds inférieurs à 80m, ils offrent aussi leur service pour des missions hydrographiques et de surveillance de nos ZEE.

Si l'expérience est concluante, alors pourrions nous l'étendre un peu plus à la formation à d'autres domaines de lutte. Par exemple, s'il était possible d'embarquer un sonar remorqué pour la lutte contre les mines et un autre pour la lutte contre les sous-marins, avec les personnels en formation qu'il faut, alors ce serait autant de temps gagné pour les unités opérationnelles (chasseurs de mines, frégates ASM et bâtiments des plongeurs démineurs). Celles-ci serait déchargées d'une partie de la "formation de base", des missions à faible valeur ajoutée (au regard des qualifications d'équipages expérimentés) et la Marine y gagnerait du potentiel.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire