Les @mers du CESM


Les @mers du CESM - 19 avril 1944 :

Le cuirassé Richelieu participe au bombardement de Sabang, base japonaise en Indonésie. Le navire français, ayant rejoint l’Eastern Fleet commandée par l’amiral britannique Somerville, prendra part à trois autres opérations visant des bases navales ennemies. Après 52 mois passés en mer, le bâtiment rentre à Toulon le 1er octobre 1944. À nouveau déployé en Asie du Sud-Est l’année suivante, le bâtiment assistera à la capitulation du Japon dans la rade de Singapour le 23 septembre 1945.





11 juillet 2016

Abandonner le SDAM ?

© Marine nationale. Le Camcopter S-100 sur L'Adroit.
Le programme SDAM (Système de Drone Aérien Marine) pourrait être inscrit à la prochaine loi de programmation militaire (2020-2025), la date de 2023 est même avancée. Nous nous posons la question de la pertinence du besoin d'un hélidrone plus lourd que le SERVAL eu égard à sa finalité. Alors, pouce levé ou pouce baissé ? 


L'hélidrone Camcopter S-100 de l'autrichien Schiebel est expérimenté par la Marine nationale depuis l'année 2012 sur le patrouilleur l'Adroit avant de migrer sur BPC cette année. Expérimentation pouvant présenter des moyens "relativement" chiches : aucun système puisqu'il n'y a qu'un seul vecteur. Aussi, le S-100 (SERVAL : Système Embarqué de Reconnaissance Vecteur Aérien Léger) n'a pas été aperçu dans la Marine nationale - sauf erreur de notre part - avec d'autres charges que les boules optroniques. 

C'est sur ce point précis que ce drone atteint ses limites autant par ses caractéristiques que par le dimensionnement de son emploi dans la Royale. Il n'est pas bi-charges (caractéristique ayant lourdement pencher dans la balance dans l'Armée de Terre en faveur du Patroller et non pas de son rival malheureux). 

Il aurait pu compenser cette légère faiblesse par un emploi en patrouille avec deux vecteurs portant chacun une charge différente (boule optronique, radar, charge de guerre électronique, etc). Le faible coût du drone (inférieur au milieux d'euros) permet de l'envisager.
Le besoin d'un drone plus lourd procèderait autant du besoin opérationnel avéré de transporter plus de charges que de l'absence de l'expérimentation d'un système d'hélidrones à quatre vecteurs. Serait-il alors nécessaire de viser une catégorie plus haute que le S-100 (200kg pour plus de 5 heures d'autonomie) avec le SDAM (plus de 400kg sont évoqués) si un système aurait compensé la faiblesse relative des vecteurs pris séparément ? 

Aussi, le SDAM semble s'adresser à un emploi depuis les unités de premier rang qui bénéficient des NH90 et des futurs HIL. Le SERVAL s'adresse plutôt à des unités dépourvues de moyens aéronautiques dédiées, c'est-à-dire l'ensemble des patrouilleurs de l'Action de l'Etat en Mer. Faut-il diversifier les manières d'employer la troisième dimension dans l'action navale ou bien développer l'usage de la troisième dimension dans l'action maritime ?

Entre parenthèses, il n'y pas d'équivalent du Patroller de SAFRAN en matière d'hélidrones. Lancer un SDAM sans s'appuyer sur l'existant est prendre le risque de le voir livrer après 2030, au mieux. L'affaire du Reaper le montre amplement.

Le SERVAL est bien l'un des très rares moyens pouvant permettre extrêmement rapidement (urgence opérations ?) de compenser les maigres moyens alloués à la sauvegarde maritime de nos 11 millions de km². Un système de trois à quatre vecteurs permet d'envisager de décupler le volume aéromaritime surveillé par un navire, voire d'étendre l'usage du fait aérien à des navires dépourvus d'installations aéronautiques grâce à un système conteneurisé (BSAH, B2M, PLG).

N'oublions pas d'évoquer la possibilité d'armer le SERVAL ou le SDAM dans la mesure où la DGA commande des roquettes guidées laser à TDA Armement. Eu égard à la légèreté des munitions, il serait envisageable de considérer une capacité offensive légère pour les hélidrones avec une précision submétrique. Des missions NARCOPS jusqu'à l'opération du Thalatine en passant par Harmattan, il pourrait y avoir un besoin opérationnel avéré.

Sur les programmes de drones engagés en France, l'Armée de l'air reçoit un flux budgétaire supérieur à 1000 millions d'euros (MQ-9 Reaper), l'Armée de Terre 350 millions d'euros (Patroller) et la Marine nationale environ 1 millions d'euros. 

3 commentaires:

  1. pour ma part, je pense que le Camcopter S-100 désigné sous l'acronyme SERVAL est trop léger comme hélidrone. en effet, son gros soucis est justement le fait qu'il ne peut recevoir qu'un seul senseur.

    selon moi, l'hélidrone idéal doit pouvoir transporter à la fois un radar I-Master (30kg) et une tourelle senseur EO/IR standard de 15 pouces durant au moins 4 heures. on recherche donc un drone pouvant embarquer deux senseurs pour une charge utile de 80 kg maximum. c'est bien moins que le Patroller qui peut embarquer 250 kg de charges utile si on compte ses points extérieurs.

    Si ce sont bien les critères de la marine, cela prouve bien que le SDAM est envisagé aussi bien comme hélidrone en complément des hélicoptères (HIL+SDAM à la place d'un NH-90) mais peut également être envisagé en remplacement d'un hélicoptère comme il l'était sur l'Adroit justement.

    pour moi, le problème est également que l'ensemble des patrouilleurs actuels n'a pas au minimum de plate-forme hélicoptère et que cela n'est pas prévu sur les projets actuels. alors que la plus-value est clairement prouvé par l'expérimentation SERVAL malgré l'emploi d'une seule machine.
    alors, la solution ne serait-elle pas d'augmenter le flux budgétaire destiné à la marine déjà à 50 millions pour justement voir ce qui serait possible de faire.

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  2. Toujours dans la catégorie drone pour la marine nationale, je me permet de signaler un exemplaire indonésien fort intéressant, car a effet de sol avec des caractéristiques plus qu'intéressantes (8-10H de vol pour le OS – Wifanusa SL – D28, 100km d'autonomie le tout avec capteurs embarques), sachant qu'ici le drone est sur "base hydravion", ce qui rend la mise en oeuvre fort simple sur mer. On se souviendra aussi des récentes tentatives de collaboration avec l;es marines du secteur (comme le recent accord de defense avec les Philippines):
    http://defence-blog.com/news/indonesian-armed-forces-has-purchased-three-wifanusa-unmanned-wig-crafts.html

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  3. Il ne faut pas oublier qu'en aéronautique, "Big is beautful". En effet, augmenter la taille de ces drones apporte de nombreux avantages. En plus de la charge utile, l'autonomie augmente aussi car la masse de structure augmente plutôt comme le carré de la taille alors que le volume augmente comme le cube. De plus, une grande partie des équipements (capteurs inertiels, calculateurs, ...) ne sont ni plus lourds ni plus volumineux ni plus chers. Finalement, une plus grande taille rend moins vulnérable aux vents et à ses rafales, ce qui est très important pour opérer sur un navire en haute mer.

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