Les @mers du CESM


Les @mers du CESM - 19 avril 1944 :

Le cuirassé Richelieu participe au bombardement de Sabang, base japonaise en Indonésie. Le navire français, ayant rejoint l’Eastern Fleet commandée par l’amiral britannique Somerville, prendra part à trois autres opérations visant des bases navales ennemies. Après 52 mois passés en mer, le bâtiment rentre à Toulon le 1er octobre 1944. À nouveau déployé en Asie du Sud-Est l’année suivante, le bâtiment assistera à la capitulation du Japon dans la rade de Singapour le 23 septembre 1945.





27 mars 2017

MAPL : deux ou trois ESF ?

© Inconnu. Unofficial artist impression of what PLAN's future Type 075 LHD may look like.
La montée en puissance de la Marine de l'Armée Populaire de Libération (MAPL ou PLAN en anglais) se poursuit à un rythme soutenu. Une nouvelle ainsi qu'une confirmation tendent à accréditer l'idée que Pékin imite les structures opérationnelles de l'US Navy et tout particulièrement les Expeditionary Strike Force (ESF).

C'était le 12 juin 2002 que l’Amiral Vernon Clark (Chief of Naval Operations (CNO) présentait Sea Power 21 comme nouveau document stratégique pour l'avenir de l'US Navy après la Maritime Strategy (1986), From the Sea (1992) et Forward . . . from the Sea (1994). Cette nouvelle doctrine voyait ForceNet se décomposait entre trois piliers qui étaient Sea Shield, Sea Basing et Sea Strike. Ce dernier devait permettre la constitution d'une force offensive décisive et persistante fondée sur la supériorité informationnelle issue du processus de Transformation et donc de Revolution in Military Affairs.

Les Carrier Strike Group n'étaient pas remaniés et demeuraient composés de la même manière pour l'essentiel. L'évolution la plus sensible survenait dans les groupes amphibies. Les Amphibious Ready Group (ARG) subsistaient pour devenir Expeditionary Strike Group (ESG). Chaque ESG porte le nom de son navire principal. Le principal changement consistait dans l'incorporation d'une escorte, de capacités de frappes dans la profondeur et l'intégration de plusieurs sous-marins via l'association du groupe amphibie avec une escorte aussi diversifiée et importante que celle d'un CSG. 

Une ESG se décompose donc en une escorte sous-marine, des Surface Action Group (SAG) mêlant des destroyers (type Arleigh Burke) et des croiseurs (classe Ticonderoga), voire des LCS et d'unités amphibies soit un LHA/LHD (classes America et Wasp), un LPD (class San Antonio) et un LSD (classes Whidbey Island et Harpers Ferry). 

Entre parenthèses, les Expeditionary Transfer Dock (ESD - classe Lewis B. Puller) / Expeditionary Sea Base (ESB - classe Montford Point), anciennement Mobile Landing Platform (MLP) et Afloat Forward Staging Base (AFSB), sont des barges semi-submersibles prépositionnées qui sont le seul avatar du Sea Basing à être entré en service.

Une Expeditionary Strike Force (ESF) est donc l'assemblage d'un Carrier Strike Group (CSG) centré sur un porte-avions et d'une Expeditionary Strike Group (ESG) centrée quant à elle sur un LHA/LHD. ESF (CSG + ESG). Elle peut être appuyée ponctuellement par une ESD/ESB. 

À défaut de connaître aussi finement les structures aéroamphibies chinoises, force est de constater que nous retrouvons toute ou partie de cette manière de composer les groupes navals. La Chine annonçait récemment sa volonté de ne plus disposer dans un avenir relativement proche de quatre mais bien de six porte-avions. Et il s'agirait de construire six Typer 075. Il s'agit donc bien de constituer deux groupes aéronavals. Et peut-être plutôt trois car il pourrait s'agir d'une première annonce pour relever l'objectif à six porte-avions tout en prétendant ne constituer que deux groupes aéronavals. C'est très élevé trois porte-avions par groupe et il y a matière à s'attendre à la création d'un troisième.

Le rythme des tranches navales chinoises assurent de quoi armer chaque groupe naval d'autant de corvettes (8 à 10), frégates (3 à 4), destroyers (1 à 2) que nécessaire. 

Simultanément, l'Empire du Milieu se dote de six TCD/LPD de Type 071 ainsi que d'un premier Type 075 (longtemps présenté comme le Type 081 sur les réseaux), de quinze BATRAL/LSD Type 072A, plus de trois Type 726 (LCAC), quatre Projet 12322 (classe Zubr) sans oublier le Donghaidao qui pourrait être le premier ESD chinois. 

Cela amène à s'interroger quant à l'assemblage de ces unités diverses autour de trois groupes aéronavals. Chaque groupe aéroamphibie devrait pouvoir compter sur deux Type 071 avec suffisamment de Type 726 (deux par navires ?), deux Type 075 mais aussi des potentiels sisterships du Donghaidao afin d'accroître l'allonge des Projet 12322.

La Flotte de l'Est qui fait face à Taiwan semble la plus richement dotée de moyens amphibies. Si les ambitions navales se poursuivent, trois ESF (CSG + ESG) pourraient être constitués. Chacune de ces forces sera-t-elle basée dans l'une des trois flottes (Nord, Est et Sud) ? Il est permis d'en douter dans la mesure ou chacun des théâtres maritimes chinois voit plutôt ses forces dédiées se spécialiser à la diplomatie navale mise en œuvre. Tout en sachant que cela est dans une dialectique profonde avec la problématique des premières et deuxième chaîne d'îles. 

Le plus intéressant serait de voir s'il y a, effectivement, la constitution de groupes analogues à ceux de l'US Navy et s'ils seront joint pendant des exercices. Et encore mieux si l'un ou l'autre, voire les deux, participeront aux postures chinoises dans le Nord de l'Océan Indien, en Méditerranée ou ailleurs (Golfe de Guinée).

3 commentaires:

  1. Bonjour

    Il n' y a pas de pays plus admiratif des USA que la chine, disent paraît-il les chinois. Votre écrit semble le démontrer.

    Mais il semblerait aussi que les chinois commencent à copier les BPC, il paraît que les russes auraient vendus les plans un peu de french-touch.

    Cordialement


    Vicomte de va-t l'eau

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  2. Bonsoir,

    Sans prétendre à le démontrer, j'émets, toutefois, implicitement la thèse que la Chine imite une grande partie de la grammaire stratégique des États-Unis d'Amérique et l'adapte, la limite et la déploie dans son contexte politico-militaire.

    C'est pourquoi j'observe qu'il y a des ressemblances dans la stratégie des moyens sans trouver une parfaite imitation. Par ailleurs, j'écris bien que je ne connais pas l'organisation tactique des unités navales chinoises.

    Et dans les cas russes et chinois, il y avait bien l'imitation des "normes" américaines avec moins de scrupules que pour la France, par exemple. Le cas de l'appellation de "destroyer" est assez symptomatique à cet égard.

    Sur les BPC, il y a déjà des légendes si nombreuses et qui ne collent à aucune réalité. Premièrement, les BPC français n'ont pas grand chose d'original par rapport aux LHD américains des classes Tarawa et Wasp. Il s'agit de savoir raison gardée car nous n'avons rien n'inventer en France dans ce domaine. Par ailleurs, l'affaire des plans du Mistral ne colle à aucune réalité observable. Cela ne démontre pas qu'il ne peut pas il y avoir eu de transfert. Ni qu'il y ait eu des transferts conséquents de techniques et technologies. Cependant, eu égard à l'interminable construction de l'Ivan Green (Projet 11711 - mis sur cale en 2004 et dont la livraison pourrait intervenir... fin 2017), je me garderai bien de croire qu'il y a eu des transferts de technologies décisifs pour la Russie car, et rien que, l'organisation ne suit pas.

    http://www.rusnavyintelligence.com/2017/03/marine-russe-2017-l-annee-de-tous-les-retards.html

    Bien cordialement,

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  3. Notons que désormais même le Japon étudie un concept américain de base mobile flottante :

    http://www.navyrecognition.com/index.php/news/naval-exhibitions/2017/mast-asia-2017-show-daily-news/5272-mast-asia-2017-mitsui-unveils-japanese-mlp-concept.html

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