Les @mers du CESM


Les @mers du CESM - 19 avril 1944 :

Le cuirassé Richelieu participe au bombardement de Sabang, base japonaise en Indonésie. Le navire français, ayant rejoint l’Eastern Fleet commandée par l’amiral britannique Somerville, prendra part à trois autres opérations visant des bases navales ennemies. Après 52 mois passés en mer, le bâtiment rentre à Toulon le 1er octobre 1944. À nouveau déployé en Asie du Sud-Est l’année suivante, le bâtiment assistera à la capitulation du Japon dans la rade de Singapour le 23 septembre 1945.





09 juillet 2019

SMAF (1992 - 1998) : esquisse d'un SNA de 7000 tonnes

© Inconnu. Vue du SMAF (1998 et 2004) retouchée afin d'allonger la coque à l'arrière du massif.

     
     Le Sous-marin Nucléaire d'Attaque (SNA) Suffren sera lancé à Cherbourg ce vendredi 12 juillet par le Président de la République, M. Emmanuel Macron, accompagné par la ministre des armées, Mme Florence Parly. À l'occasion de la conférence de presse organisée au siège de Naval group (Paris), il a été possible de découvrir un des jalons du programme Sous-Marin d'Attaque Futur (SMAF), débuté en 1992. Outre des études prospectives, des esquisses de diverses solutions opérationnelles furent proposées dont celle d'un équivalent français aux Los Angeles Improved (688i) et Los Angeles Flight II.

Il s'agit de replacer le programme SMAF dans la lignée des précédents programmes de sous-marins à propulsion navale nucléaire français :

La Conseil Supérieur de la Marine se prononçait dès 1964 en faveur d'un sous-marin à hautes performances qui deviendra en 1965 « sous-marin de chasse nucléaire de la tranche 1968 » (Thierry d'Arbonneau (dir.), L'encyclopédie des sous-marins français - Tome IV : La fin de la Guerre froide, Paris, SPE Barthélémy, 2017, p. 55). Les 7 avant-projets - dont 14 variantes - s'enchaînaient depuis 1968 jusqu'au SNA 72. Le Conseil de Défense du 28 novembre 1972 actait que le SNA 72 serait mis sur cale en janvier 1976. La conception détaillée débutait alors et s'étalait jusqu'en 1976 quand fut lancé l'industrialisation des huit unités (1976 - 1993).

Entre 1978 et 1981, il était décidé que Le Redoutable ne serait pas remplacé par un septième exemplaire mais bien par la tête-de-série d'une nouvelle génération de SNLE. Les premières études pour de nouveaux sous-marins stratégiques furent entreprises dès l'année 1981 (Natacha Hochman, Pierre Quinchon et François Dupont, Le Triomphant, Paris, Perron, 1994, p. 12). Entre 1981 et 1985, 7 avant-projets furent présentés avant que ne soit retenu le ND-6 le 5 juillet 1985. Les études se poursuivaient jusqu'à l'année suivante. L'industrialisation de six puis quatre unités s'étendait de 1986 jusqu'en 2008.

Le programme SMAF était lancé en fin de phase d'industrialisation des sous-marins nucléaires d'attaque de la classe Rubis (1972 - 1993) et au début de la production des Triomphant (1986 - 2008). Le SMAF atterrissait dans les bureaux d'études six après la fin de la phase de conception détaillée du Triomphant, tout comme ce dernier apparaissait dans les bureaux d'études cinq années après la fin de la phase de conception détaillée du premier SNA 72.

Le programme Sous-Marin d'Attaque Futur (SMAF) débutait en 1992. Plusieurs études prospectives et esquisses de celui qui devra prendre la relève des Rubis furent proposées, presque « à main levée » afin d'illustrer comment pouvaient se traduire les expressions de besoin et leurs différentes combinaisons. En 1998, le programme entrait en phase de réalisation par des études de faisabilité et de définition avec un tonnage à pleine charge alors fixé à 4000 tonnes et un coût objectif arrêté à 1 million de francs la tonne. Depuis lors, le SMAF renommé Barracuda aurait évolué jusqu'en 2014 tout en demeurant le même avant-projet depuis 1998.

Le premier SMAF devait entrer en service dès 2007 selon le calendrier prévu au lancement du programme en 1998, ce qui aurait permis d'entamer le remplacement (2012 – 2024 ?) des Rubis alors prévus pour 25 années de service.





SMAF 

(1998) 

SMAF 
 
Esquisse 7000 tonnes 


Los Angeles 
688i (Improved) 
Longueur (mètres) 
88 ? 
108 ? 
110,3 
Diamètre (mètres) 
8,8 
8,8 
10 
Déplacement en surface 
3000 ? 
6000 ? 
6330 
Déplacement en plongée 
4000 
7000 
7177 
Vitesse (nœuds) 
22 + 
30+ ? 
30+ 
Propulsion (CV) 
? 
K15 adapté 
? 
K15 adapté ? 
70 000 
S6G 
Armement 
4 TLT 
4 TLT 
12 SLV ? 
4 TLT 
12 VLS 


    L'une des esquisses proposées entre 1992 et 1998 concernait un sous-marin nucléaire d'attaque d'un déplacement de 7000 tonnes. Cette esquisse d'un sous-marin nucléaire d'attaque de 7000 tonnes aurait été la transposition française des sous-marins nucléaires d'attaque américains de la classe Los Angeles, en particulier de la série des Flight II. Elle débutait par le SSN-719 USS Providence (1985 - 2019) et se poursuivait jusqu'au SSN-725 plus le SSN-750. Ceux-ci se distinguent, notamment, par rapport aux Flight I, par l'intégration de douze tubes de lancement vertical sur la partie avant du bateau, c'est-à-dire entre le sonar sphérique et la coque résistante. Mais le déplacement de l'esquisse française le rapproche des Flight III dont le premier de la série SSN-751 USS San Juan (1988). Les Flight III atteigne et dépasse légèrement les 7000 tonnes. 
 
Il se devine que les 7000 tonnes de déplacement de l'esquisse française proposée dans le cadre du programme SMAF (1992 – 1998) correspondait au déplacement en plongée. Il aurait été étonnant que l'esquisse française dépasse significativement les caractéristiques générales de sa source d'inspiration américaine. Cette esquisse se distinguait des autres par sa faculté à intégrer des silos de lancement vertical afin de pouvoir mettre en œuvre des missiles de croisière similaires aux UGM-109 Tomahawk. Le nombre de tubes visé n'est pas précisé. Et la seule intégration de plusieurs tubes de lancement vertical ne saurait justifier un déplacement en plongée du SMAF porté de 4000 à 7000 tonnes. Cela s'expliquerait probablement une augmentation de la vitesse maximale demandée. 
 
ar exemple, et pour revenir aux avant-projets du futur programme SNA 72 ou classe Rubis, le SNAS 1 (Sous-marin Nucléaire d'Attaque Simplifié variante 1) de 1972, soit un « Agosta nucléaire », aurait déplacé 2150 tonnes en surface et marchant jusqu'à 25,4 nœuds. L'avant-projet SNAR (Sous-marin Nucléaire d'Attaque Rapide) reprend la même chaufferie mais aurait déplacé 3300 tonnes en surface pour une vitesse maximale en plongée de 33 nœuds. 1150 tonnes pour gagner 7,6 nœuds entre le SNAS 1 et le SNAR. 
 
Les deux autres tiers de l'augmentation entre le SMAF (4000 tonnes) et l'esquisse de 7000 pourraient s'expliquer par une augmentation de la taille de la soute à armes tactiques afin d'atteindre la quarantaine d'armes.



Bibliographie

 

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