Les @mers du CESM


Les @mers du CESM - 19 avril 1944 :

Le cuirassé Richelieu participe au bombardement de Sabang, base japonaise en Indonésie. Le navire français, ayant rejoint l’Eastern Fleet commandée par l’amiral britannique Somerville, prendra part à trois autres opérations visant des bases navales ennemies. Après 52 mois passés en mer, le bâtiment rentre à Toulon le 1er octobre 1944. À nouveau déployé en Asie du Sud-Est l’année suivante, le bâtiment assistera à la capitulation du Japon dans la rade de Singapour le 23 septembre 1945.





24 janvier 2020

Koninklijke Marine : quatre sous-marins de la variante B

© Ministerie van Defensie.
     Jaime Karremann (« Volgende fase aanbesteding onderzeeboten is knock-out ronde », Marine Schepen, 14 janvier 2020) retranscrivait une grande partie de la teneur des échanges entre l'équipe du programme de remplacement des sous-marins de la classe Walrus et la chambre basse du parlement hollandais le mardi 14 janvier 2020. Les parlementaires bénéficiaient ce même-jour du briefing technique initialement fait au secrétaire d'État à la Défense. C'est à cette occasion qu'il a été possible d'apprendre l'abandon de la variante A au profit de la variante C du projet. De possibles conséquences quant à l'appel d'offres se dessinent.

     Le remplacement des sous-marins de la classe Walrus (Zr. Ms. Walrus (1992), Zr. Ms. Zeeleeuw (1990), Zr. Ms. Dolfijn (1993) et Zr. Ms. Bruinvis (1994) de la marine des Pays-Bas (Koninklijke Marine) était évoqué officiellement pour la première fois en 2013. La première phase de la procédure était l'envoi d'une lettre A en juillet 2016, c'est-à-dire une une demande d'informations transmise aux principaux constructeurs de sous-marins dans le monde.

Entre 2016 et 2018, le gouvernement hollandais étudiait trois options principales : une capacité sous-marine fondée uniquement sur des drones, des sous-marins dits « côtiers » et des sous-marins dits « océaniques ». La première option fut écartée au terme d'une étude de TNO car qualifiée de trop coûteuse. En 2018, au plus tard, le choix s'est porté en faveur du programme Walrus replacement devant permettre la fourniture de quatre sous-marins océaniques pour un budget jugé supérieur à 2500 millions d'euros (2018) selon le White Paper 2018.

La "lettre B", attendue depuis 2018, fut signée par la secrétaire d'État à la Défense du gouvernement des Pays-Bas, Mme Barbara Visser, le vendredi 13 décembre 2019 et remise aux trois constructeurs de sous-marins sélectionnés pour la phase finale de l'appel d'offres, soit l'alliance Damen – SAAB (Modèle 712), Naval group (Barracuda) et TKMS (Type 212 CD). La presse batave dévoilait, en 2019, que le budget était de l'ordre des 3500 millions d'euros.

     Le Parlement a été informé le 14 janvier 2020 des tenants et aboutissements de la remise de la lettre B à partir du briefing technique tenu à l'endroit de la secrétaire d'État à la Défense en décembre 2019. Un débat devrait s'être tenu la semaine suivante, à huis clot, le 23 janvier 2020.

L'un des points principaux est qu'il a été affirmé au Parlement hollandais qu'en l'état du programme, persévérer avec la variante A du sous-marin océanique conduisait à diminuer la cible du programme de remplacement des Walrus de quatre à trois sous-marins, et ce, malgré au augmentation du budget dédié, non-précisée. Pour préserver la cible de quatre sous-marins, la variante B fut retenue.

L'un des deux représentants du DMO a esquissé les conséquences du choix de la variante B. Celle-ci conserve une bonne assise industrielle puisqu'il s'agirait toujours pour Asmterdam d'être autonome sur l'entretien et les refontes des sous-marins, d'où la demande de transfert de la propriété intellectuelle et la participation de l'industrie nationale.

Du point de vue des caractéristiques opérationnelles, les rares précisions sont les suivantes :

Autant les mâts disposés dans le massif que les différentes antennes de la suite sonar bénéficieront de moins de volume et probablement de moins de masse. Cela se traduira, pour les antennes, soit par moins d'aériens, soit autant d'aériens mais aux capacités techniques réduites. Pour la suite sonar, cela signifiera de moindres performances et la perte possible de senseurs très spécialisées, si jamais ils étaient envisagés.

La ou les soutes à armes tactiques contiendront moins de torpilles, pour un nombre non-précisé. Il devrait probablement être voisin de 25 torpilles lourdes. Ces installations sont qualifiées de moins flexibles, réduisant le nombre de missions pouvant être accomplies pendant un même déploiement. Cela ne permet pas de déduire s'il ne sera pas possible de panacher toutes les armes tactiques en une seule fois (torpilles lourdes, missiles anti-navires à changement de milieu, mines) ou ce qu'il en sera de l'emploi de drones.

Les capacités à durer à la mer sont notablement réduites puisqu'il est annoncé une moindre autonomie, des logements réduits pour un équipage moins nombreux et moins d'espaces de travail. Outre le cas des opérateurs des forces spéciales, moins de logement signifie donc moins de spécialises techniques pouvant embarquer et donc les types de missions pouvant être accomplies.

La capacité à opérer des forces spéciales est maintenue sur la variante B mais avec des capacités de stockage « réduites » pour les opérations : il s'agirait, au moins, de l'embarquement d'un nombre d'opérateurs plus réduit que dans la variante A. Mais peut être aussi d'un moindre choix de matériels à embarquer. La réduction du volume de la soute à armes tactiques aura peut être un effet sur la place possiblement allouée aux tracteurs sous-marins.

Par voie de conséquence, la coque devrait être réduire de 10 à 20% par rapport à la variante A, sans qu'il ne soit possible de savoir comment elle se situait par rapport aux Walrus (version modernisée, donc avec un tonnage supérieure ?).

     Ce serait la raison pour laquelle le S-80 Plus de Navantia aurait été écarté puisqu'il s'agit d'un allongement du S-80 pour permettre d'augmenter la flottabilité en raison d'une masse initialement trop élevée. À l'autre extrémité, TKMS (Type 212 CD) d'un déplacement d'environ 2400 tonnes en plongée voit sa position légèrement se renforcée puisque la taille du sous-marin désirée se rapproche sa proposition, bien qu'il demeure un écart d'environ 600 tonnes. Damen – SAAB ne proposerait pas l'A26 Oceanic Extended Range mais un A26 Oceanic « Plus ».

Il en ressort des interrogations quant aux exigences du cahier des charges : vise-t-il des caractéristiques opérationnelles à atteindre ou comprend-t-il, notamment, des déplacements en surface et en plongée à ne pas dépasser ? Damen – SAAB (Modèle 712) devra démontrer sa capacité à dimensionner sur de plus petites dimensions les différentes antennes du sonar 2076 et à quel(s) coût(s).

Mêmes travaux pour Naval group (Barracuda) vis-à-vis de l'UMS 3000 et du revêtement anéchoïque recouvrant toute la coque car celui-ci impose une prise de masse qui ne peut être compensée que par du volume. In fine, c'est le déplacement en plongée du Barracuda présentée qui risque d'être questionné vis-à-vis d'un Scorpène évolution abandonné en 2018, au plus tard.

La lancinante question est bien celle-ci : la variante B impose-t-elle des déplacements en surface et en plongée auxquels les trois soumissionnaires doivent s'y astreindre ou bien ont-ils liberté pour atteindre les caractéristiques opérationnelles de la variante B plutôt à un coût donné qu'à un déplacement imposé ?


Bibliographie :

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