Les @mers du CESM


Les @mers du CESM - 19 avril 1944 :

Le cuirassé Richelieu participe au bombardement de Sabang, base japonaise en Indonésie. Le navire français, ayant rejoint l’Eastern Fleet commandée par l’amiral britannique Somerville, prendra part à trois autres opérations visant des bases navales ennemies. Après 52 mois passés en mer, le bâtiment rentre à Toulon le 1er octobre 1944. À nouveau déployé en Asie du Sud-Est l’année suivante, le bâtiment assistera à la capitulation du Japon dans la rade de Singapour le 23 septembre 1945.





19 février 2020

Bhartiya Nausena : SMX 3.0 avec système de lancement vertical pour le programme P75i

© Naval group.
     Le site polonais d'informations navales et du secteur de l'énergie Portal Stoczniowy (« Francja proponuje Indiom nowy typ okrętu podwodnego », 19 février 2020) affirme que le SMX 3.0 proposé par Naval group pour le programme P75i de la Bhartiya Nausena (Marine indienne) intègre un système de lancement vertical percé à huit silos et la nouvelle pile à combustible, c'est-à-dire la Fuel Cell de seconde génération (FC-2G).

Le programme P75i était approuvé en 2007 par le ministère indien de la Défense. Une première demande d'informations était émise en 2008. Le conseil d'acquisition de la défense approuvait le programme en 2010. Une nouvelle demande d'informations était alors émise sans qu'elle ne déboucha sur l'appel à propositions prévu pour 2012. En mai 2017, décision était prise que le programme P75i relèverait du chapitre 7 du Defence Procurement Procedure 2016 : les bateaux devront être construits en Inde sous transfert de technologie. Mais la mise en concurrence des chantiers est abandonnée en mars 2018 : Magazon Dock Limited qui construit les Scorpène assemblera les bateaux du programme P75i. Une troisième demande d'informations était lancée en juillet 2017. L'approbation ministérielle du programme expirait en février 2018 et était renouvelée en janvier 2019. L'enveloppe budgétaire atteindrait entre 5062,8 et 7594,2 millions d'euros.

Le besoin de la Bhartiya Nausena correspondrait à un sous-marin à propulsion classique dont l'autonomie en plongée sera prolongée grâce à un dispositif aérobie. Le déplacement sera moitié plus important que celui du programme P75 (1700 tonnes) : soit environ 2500 tonnes en surface. Les futurs sous-marins devront posséder les qualités d'évolutions pour naviguer dans les eaux côtières (« littoral » et « shallow waters ») et océaniques (« blue water ») face à des oppositions anti-sous-marines et de guerre électronique denses. Ils seront aptes à soutenir des missions de lutte anti-navire, de lutte anti-sous-marine et de frappe dans la profondeur grâce des torpilles lourdes (18), des missiles anti-navires (4 ?) et des missiles de croisière (12). En outre, ils pourront opérer et employer des forces spéciales et soutenir des missions de reconnaissance et surveillance (ISR), de minage.

La Defence Research and Development Organisation (DRDO) laissait échapper le 3 décembre 2019 que le programme national portant sur le développement d'un système de propulsion indépendante de l'air (Air Independent Propulsion (AIP) ne serait pas prêt avant 2024. Par voie de conséquence, la construction de six sous-marins du programme P75i pourrait enfin déboucher tandis que les sous-marins du programme P75, c'est-à-dire les Scorpène de la classe Kalvari, intégreront les systèmes AIP développés par le DRDO à chaque rénovation à "mi-vie".

Le salon DEFEXPO 2020 (5 – 9 février) voyait le site d'informations indien Livefist – Defence.com y apprendre dès le premier jour que MBDA et Naval group proposaient le Missile de Croisière Naval (MdCN ou Naval Cruise Missile (NCM) dans le cadre de l'offre du constructeur français de sous-marins pour le programme P75i. Il s'agirait d'en déduire que cette proposition commerciale est autorisée par Paris au titre du partenariat stratégique franco-indien. Et que le missile de croisière Nirbhay en cours de développement ne bénéficierait pas de la mise en service d'une version tirée par sous-marin et donc à changement de milieu à temps pour le programme P75i. Le fait qu'il soit prévu qu'il puisse être armé d'une tête nucléaire (12 kT) le réserve peut être au futur programme de sous-marins nucléaires d'attaque.

Le 21 janvier 2020 était dévoilé que les chantiers navals Mazagon Docks Ltd (MDL) et Larsen & Turbo (L&T) sont retenus comme « strategic partners » pour le programme P75i pour lequel cinq constructeurs de sous-marins concourrent toujours. Et ils ont semble-t-il tous accepté d'adapter leur proposition industrielle à l'emploi du missile anti-navire BrahMos II.

La proposition de Naval group pour le programme P75i est fondée sur le SMX 3.0 (et non pas sur le Scorpène ou le « Barracuda conventionnel ») dont la maquette fut présentée dès le salon EuroNaval 2016. Il s'agit d'un sous-marin dont la version « au catalogue » est longue de 85 mètres pour un 8,2 mètres de diamètre de coque. Le déplacement en surface est de 3000 tonnes et le déplacement en plongée serait d'environ 3400 tonnes. L'immersion opérationnelle du sous-marin est supérieure à 350 mètres. La vitesse maximale en plongée dépasse les 20 nœuds Le rayon d'action (en surface ?) à 10 nœuds dépasse les 8000 nautiques et l' « autonomie » (en vivres ?) est de plus de six semaines. Le nombre d'armes tactiques à bord est de 30 dont 8 disposés dans un système de lancement vertical à l'arrière du massif et le reste dans une soute à armes tactiques servie par quatre tubes lance-torpilles.

Le système de combat serait logiquement le SUBTIC (Naval group). La suite sonar n'est pas non plus précisée. Elle s'appuierait très probablement sur l'UMS 3000 (Thales) avec un ensemble d'antennes dont un sonar cylindrique à l'étrave, deux antennes de flanc, un intercepteur d'ondes sonar devant le massif et une antenne linéaire remorquée, le SMX 3.0 disposant de l'installation nécessaire au ravalement de cette antenne en plongée.

La propulsion du SMX 3.0 comprend la FC-2G (Vincent Groizeleau, « Sous-marins : le nouvel AIP de Naval Group tient ses promesses », Mer et Marine, 27 septembre 2019) qui est la première pile fonctionnant selon un procédé de reformage de l'hydrogène à partir du gazole. Cet hydrogène est injecté dans la pile à combustible au niveau de l'arrivée d'oxègène, cryogénisé dans un réservoir dédié. La production d'électricité ainsi générée atteint les 250 kW et sert à alimenter les éléments de la batterie. La marche à la seule force de la pile à combustible atteint une vitesse maximale d'environ 5 nœuds pour une vitesse de croisière comprise entre 2 et 4 nœuds, assurant une autonomie en plongée de trois semaines.

Le SMX 3.0 est aussi proposé, au catalogue, avec une batterie lithium-ion. Naval group travaillerait sur le sujet depuis plusieurs années. Et il est probable que son partenaire privilégié en la matière puisse être la société SAFT (Société des Accumulateurs Fixes et de Traction). Cette dernière présentait un prototype d'une telle batterie au salon EuroNaval 2018. La batterie de SAFT serait aussi du type LiFePO4 avec la promesse d'une augmentation des performances de 20% à basses vitesses et de 200 à 300% à la vitesse maximale qui peut être soutenue quelque soit l'état de charge de la batterie. Les essais du prototype devraient être achevés en 2020 au plus tard.

Le moteur électrique n'est pas précisé mais il serait logique qu'il soit dérivé de celui livré en juin 2015 par Jemont Electric livré au LABGENE pour tester à terre tous les éléments de la propulsion du premier SN-BR (Submarino NuclearBRasil) : le futur SN-10 Álvaro Alberto. D'une masse de 72 tonnes pour un encombrement de six mètres de long pour 4,5 de hauteur et de 3 de large, ce moteur électrique de propulsion aurait une puissance voisine des 7 MW. Une puissance légèrement inférieure sera nécessaire pour pousser les 3400 tonnes de ce sous-marin.

Le propulseur du SMX 3.0, toujours selon le catalogue, comprenait une hélice non-carénée. Eu égard à l'importance du partenariat stratégique franco-indien et ses multiples abondements, il serait très difficile pour Paris et Naval group de ne pas proposer un système de pompe-hélice (« pump-jet ») comme pour l'Australie (classe Attack) et comme c'est proposé aux Pays-Bas. Le propulseur n'est plus une simple hélice aux formes plus ou moins travaillées. Il s'agit d'un carénage contenant un stator servant à la mise en mouvement de l'eau de mer avant qu'elle ne soit "attaquée" par l'hélice elle-même, ici qualifiée de rotor. Le système complet permet de réduire les bruits provoquées par la cavitation (bulle d'air se formant et explosant sur les pales de l'hélice).

L'autonomie en plongée du SMX 3.0 grâce à la combinaison de la FC-2G et d'une batterie lithium-ion n'est pas précisée. Elle dépasserait fatalement les trois semaines de ce qu'est en mesure de faire la FC-2G en alimentant une batterie plomb-acide. Mais serait-elle en mesure d'atteindre 4, 5 ou 8 semaines ?

La nouvelle publicité à l'endroit du SMX 3.0 est opportune que sa production ait été désirée ou non car elle illustre ce que Naval group peut proposer au moment où la dernière ligne droite à élimination directe se déroule aux Pays-Bas dans l'optique de la sélection d'un constructeur pour entrer en négociation exclusives en 2021 alors même que TKMS doit soumettre sa troisième proposition engageante aux agences d'acquisition des défenses allemande et norvègienne qui avaient retoqué les deux précédentes dans l'optique ici d'une signature d'un contrat au premier semestre 2020. En Inde, Naval group et le bureau Rubin peuvent proposer toutes les deux l'ensemble des munitions demandées ou non, dont le missile de croisière. Mais seuls Naval group et Navantia peuvent proposer un bateau doté d'un module AIP.


1 commentaire:

  1. Il y a du nouveau pour Naval Group qui veut se relancer en Inde: https://www.meta-defense.fr/2020/06/23/pour-construire-de-nouveaux-sous-marins-en-inde-naval-group-cherche-a-developper-des-partenariats-exclusifs-avec-les-chantiers-navals-locaux/

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