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© 2007- 艦艇写真のデジタル着彩
Atsushi Yamashita. Le HMS Nelson est une
version réduite et adaptée du croiseur de bataille G3.
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La lecture des
travaux de John Jordan et Robert Dumas (French Battleships - 1922-1956
(Londres, Seaforth Publishing, 2009, 224 pages), sur l'aimable conseil de
lecteurs remerciés ici, est l’occasion de prendre connaissance de quelques
détails supplémentaires au sujet des cuirassés de 40 000 tonnes. L'artillerie
principale aurait été construite autour du canon de 450 mm modèle 1920 (17,7
pouces). Et ce serait un projet bien plus imposant que les dernières évolutions des cuirassés du type Richelieu : les Types 1 (40 000 tW), Type 2 (42 500 tW) et
Type 3 (45 000 tW) devant définir les « classe Province » (2)
ou classe Alsace (2). Ces cuirassés de 40 000 tonnes, portant du 450 mm,
auraient été les égaux des quatre cuirassés N3 britanniques (48 500 tonnes à pleine charge, neuf canons de 18 pouces (457 mm) et quatre croiseurs de bataille G3 (48 400 tonnes, neuf canons de 16 pouces (406 mm), n°13 à 16 japonais (47 500 tonnes à pleine charge, huit canons de 18 pouces (457 mm)
et des projets américains des six cuirassés classe South Dakota (43 000 tonnes, douze canons de 16 pouces (406 mm) et des croiseurs de bataille de classe Lexington (43 500 tonnes à pleine charge, huit canons de 16 pouces (406 mm).
Robert Dumas précisait
que, en sa séance du 30 septembre 1920, le Conseil Supérieur de la Marine (CSM)
envisageait la construction de onze cuirassés de 40 000 tonnes. Le programme était
à exécuter entre 1926 et 1940. « Aussi, en vue de mettre en route les
études préparatoires, E.M.G.1 indique dans une note du 14 janvier 1921 : « qu'il
convient d'avoir à tout moment un avant-projet de ce type de bâtiments. »
(Robert Dumas, « "Les cuirassés "Dreadnought" en France de
1907 à 1921 - Première partie », La nouvelle Revue maritime, n°398,
janvier-février 1986, p. 123).
Marinenationale : les 11 cuirassés de 40 000 tonnes
Robert Dumas (Robert Dumas, « "Les
cuirassés "Dreadnought" en France de 1907 à 1921 - Première
partie », La nouvelle Revue maritime, n°398, janvier-février 1986, p. 123)
citait l’existence d'un type de cuirassés envisagé par l'État-Major Général
(EMG) de la Marine nationale après la Grande guerre (28 juillet 1914 - 11
novembre 1918) d’un déplacement donné pour 40 000 tonnes, sans que ne soit
précisé s’il était « lège » ou « à pleine charge ». Les
habitudes sémantiques invitent à croire qu’il était lège. La signature du
Traité naval de Washington (voir, par exemple, à ce sujet : Hervé Coutau-Bégarie,
Le Désarmement naval, Paris, Économica, 1995, 352 pages) au
terme de la conférence éponyme (12 novembre 1921 au 6 février 1922) devait, de
facto, clore ce programme : serait-ce lien entre les classes Normandie
(5) et Lyon (4) et les 35 000 tW ?
Un projet de loi, déposé
le 13 janvier 1920, contenait un plan naval conçu par Georges Leygues alors
ministre de la Marine (1917 - 1933), malgré quelques intermittences. Il a été
débattu au Parlement sans avoir été approuvé par lui et donc rejeté de facto.
C'est pourtant ce plan naval qui guidera la reconstruction de la Marine
nationale jusqu'au début des années 1930, période au cours de laquelle Georges
Leygues sera ministre de la marine presque de façon continue, et dont la priorité
fut la reconstruction des forces navales légères (330 000 tonnes de
torpilleurs, contre-torpilleurs et croiseurs et 90 000 tonnes de submersibles).
Priorité accentuée après le Traité naval de Washington (6 février 1922).
D’où la mise sur cale
des cuirassés de 40 000 tonnes à partir de l’année 1926 car dès 1920 la
reconstitution des forces légères apparaissait comme la priorité navale de la France ?
Canon de 450 mm modèle
1920
33 ans plus tard, Robert
Dumas liait ce projet de cuirassés de 40 000 tonnes à une artillerie principale
qui aurait été constituée de canons de 450 mm (17,7 pouces).
Le général (2S) Guy
François (« Histoire de l'Artillerie Lourde sur Voie Ferrée Française - 2e
partie 1919-1945 », Paris, éditions Histoire & Fortification, 2000,
hors-série 2, 80 pages) confirmait le lien entre les deux projets. Selon ce
dernier, une commission mixte composée d'officiers de Marine et d'officiers de
l'Artillerie Lourde sur Voie Ferrée a étudié des matériels communs pouvant
servir à la fois dans la Marine et dans l'A.L.V.F. Le 450 mm est étudié par la
Section Technique de l'Artillerie Navale. Construit par Schneider au Creusot en
1928, il est baptisé par l'industriel « Creusot 1928 n° 1 ». Pour
l'Etat, il est baptisé « 450 mm modèle 1920 ». Le matériel est essayé
en 1929 à Gâvres : avec une élévation de 50 degrés, la portée tutoyait
intimement les 52 000 mètres.
Combien de cuirassés de
40 000 tonnes ?
Le plan naval de 1912,
fort de 28 cuirassés, était révisé afin d’être augmenté dans l’optique de
comprendre jusqu’à 29 cuirassés : soit deux armées navales. Il devait se
composer des cuirassés des classes :
- Patrie
(2), Liberté (4 puis 3 : la Liberté fut perdue le 25
septembre 1911), Danton (6), Courbet (4) et Bretagne (3) ;
- Normandie
(4 puis 5 avec la révision du plan naval) et Lyon (4) à construire.
Soit 27 cuirassés. Il
manquait donc deux unités afin d’ajuster le nombre d’unités à construire aux
objectifs du plan naval de 1912. La classe Lyon (4) devait avoir un déplacement
lège de 29 000 tonnes. Il est à rappeler qu’il avait été envisagé le canon de
380 mm de 45 calibres (1913) pour la classe Lyon (4) avant que
l’état-major général ne retienne des tourelles quadruples portant le canon de
340 mm de 45 calibres modèle 1912 parmi les variantes proposées et décide de
renvoyer le 380 mm à une classe ultérieure et donc postérieure aux Lyon.
Robert Dumas proposait un
extrait de L'Illustration du 1er avril 1914 où les 27 cuirassés étaient recensés
et dessinés en vue de profil dont le vingt-huitième : « A.17 ».
Et ce dernier ne suffisait pas pour atteindre les 29 cuirassés du plan naval de
1912 révisé.
« A16 »
Précisons alors que les
Lyon possédaient comme noms de construction : « I.12 » (Lyon),
« I.13 » (Lille), « A.14 » (Duquesne)
et « A.15 » (Tourville). Les deux chiffres suivants la
lettre ne sont pas liés à l'année de mise sur cale comme le démontre amplement les
appellations des cuirassés de la classe Lyon (4).
Il était mentionné dans
L'Illustration du 1er avril 1914 l' « A.16 » qui s’intercalait
entre le Tourville (« A.15 ») et l' « A.17 ».
Un parallèle peut être
esquissés avec l’ « esprit » de l'évolution technique des bâtiments
de ligne français :
- leur déplacement lège
évoluait graduellement, classe après classe, de 15 000 (Patrie (1901 -
1906) à 29 000 tonnes lège (Lyon (1915 - 1919) ;
- leur artillerie
principale passait du canon de 305 mm de 45 calibres modèle 1887 (« Flotte
d’échantillons ») au canon de 340 mm de 45 calibres modèle 1912 (classe Bretagne
(3).
Il y avait une
stagnation autour du 340 mm avec les classes Normandie (5) et Lyon
(4) car le nombre de pièces augmentait : des 4 pièces en deux tourelles
doubles des Patrie (2), le Conseil supérieur de la Marine allait jusqu’à
définir une artillerie principale forte de 16 pièces de 340 en quatre tourelles
quadruples sur les Lyon (4).
Il existe donc une
double « marche » entre le déplacement lège des Lyon (4) et le
cuirassé dit de 40 000 tonnes – soit 11 000 tonnes – et entre le 340 des Normandie
(5) et Lyon (4) et le canon de 450 mm modèle 1920 (17,7 pouces), soit
près de 110 mm. Un lecteur citait les archives de l’Atelier de Construction du
Havre qui mentionnent les plans d’obus de 381 mm en 1914 et de 406 mm en 1915.
Sont-ce les étapes
intermédiaires alors envisagés avant 1914 pour l’après-classe Lyon (4) ?
Et abandonnés dès 1920, voire 1918 ou avant ?
« A.17 » :
cuirassé de 40 000 tonnes ?
Le programme naval de
1912 révisé ajoutait, dans la file des bâtiments de ligne à mettre sur cale, en
plus des quatre Lyon (1915) et du premier « A.17 » (1917 ?),
un deuxième « A17/I17 » (1918 ?).
Ces constructions
auraient été suivies, selon la programmation, par les mises sur cale
supplémentaires de 2 cuirassés en 1919, 2 autres en 1920, 4 encore en 1921 et 2
de plus en 1920. Ce qui revient à questionner la place de l’ « A.16 »
vis-à-vis des « A.17 » et « A.17/I17 » et de ces 10
cuirassés : le total atteignant 13 cuirassés.
Les Patrie (2), Liberté
(4) et Danton (6), construits entre 1901 et 1911, était certes peu âgés
mais déjà obsolètes vis-à-vis de l’évolution rapide, voire spectaculaire, des
calibres vis-à-vis des projets de cuirassés devant porter du 457 mm.
Les cuirassés de 40 000
tonnes pourraient avoir été ces 2 cuirassés en 1919, 2 autres en 1920, 4 encore
en 1921 et 2 de plus en 1920. Les « A.16 » et « A.17 » et « A.17/I17 »
étaient-ils une étape intermédiaire devant assurer la « soudure » et
permettre une montée progressive en puissance des capacités industrielles ?
Les mises sur cale
auraient été retardées de l'année 1918 à une décision devant être prise en 1920.
Face aux multiples contingences, la mise sur cale aurait alors été renvoyée à
1925, voire 1926 en raison de la priorité, formalisée entre 1918 et 1922,
accordée à la reconstruction des forces navales légères. Entre temps, les
constructions des classes Normandie (5) et Lyon (4) a été
abandonnée. Et les cuirassés de 40 000 tonnes ont été « avancés »
ou plutôt leur ont succédé alors même que leur mise sur cale était repoussée à
1926.