Le Remorqueur de Haute Mer (RHM) Malabar aux Antilles (2e trimestre 2003 - photographie CC Benoît POTIN). Bateau qui doit être remplacé par une unité du programme BASH. |
La
Marine doit changer intégralement tout ses patrouilleurs depuis
quelques années (programmes BATSIMAR, B2M, BIS et BSAH). Ceux-ci sont
d'ores et déjà en cours de désarmement, et on compte avec peine ceux qui
sont encore en service.
Depuis
plusieurs années, c'est l'occasion aussi de réfléchir à ce que seront
les futurs patrouilleurs. L'ancien CEMM, l'amiral Forissier, avait
notamment pointé du doigt la nécessité de ne pas commettre les mêmes
erreurs que dans le passé. Les futurs vecteurs de l'Action de l'Etat en
Mer ne devraient pas être des patrouilleurs génériques. Et ce, en raison
du fait que pour optimiser le futur potentiel, il faudrait que ces
patrouilleurs aient des motorisations similaires à celles qui sont
dominantes dans les zones où ils sont basés.
Il
est vrai que la proposition est particulièrement ingénieuse car cela
supposerait que ces futurs bateaux aient donc une motirisation en
adéquation avec celle ou celles des industriels dominants dans leurs
régions d'affectation (Polynésie, Guyane, etc...).
Cela irait dans le sens que les bateaux seraient construit et que leurs MCO seraient confiés à des industriels locaux, ce qui permettrait de gagner :
Cela irait dans le sens que les bateaux seraient construit et que leurs MCO seraient confiés à des industriels locaux, ce qui permettrait de gagner :
- les allers et retours entre la métropole, bien souvent, et le lieu d'affectation du patrouilleur pour les arrêts techniques et les IPER ;
- mais aussi d'avoir des contrats de MCO moins coûteux et plus efficace puisque ces contrats bénéficieraient de chaînes de maintenance locales.
D'autres
ont même poussé le raisonnement plus loin : l'intégration à la
géographie locale pourrait être encore plus poussée si jamais on
concevait de A à Z la classe de patrouilleurs au niveau local. Ce serait
aller faire construire des patrouilleurs au Chili ou au Vietnam à
partir de plans français ou locaux. Ce serait une manière de monnayer de
l'influence pour des échanges de bons procédés.
Dans
l'idée, il y a du bon à prendre puisqu'il ne devrait pas être question
d'utiliser des navires de guerre pour des missions relevant de l'Action
de l'Etat en Mer. Même si le degré de participation de la Marine à ces
missions fait débat (est-ce son rôle ? Ces missions ne la
détournent-elles pas de son rôle de marine de guerre ?), il serait peut
être temps de ne plus envisager des navires de guerre pour ces missions.
Il faut très certainement des navires construit aux normes civiles,
même si quelques points peuvent faire l'objet de durcissement, comme
l'armement et la protection de points précieux. Même si c'est la Marine
nationale qui mène ces missions, pourquoi faudrait-il une frégate ou une
corvette de premier rang ?
Si
l'idée de l'amiral est séduisante, l'on peut s'interroger sur le bien
fondé de ce qui en découle : en quoi une territorialisation de la
motorisation interdirait de construire une ou des séries de
patrouilleurs génériques ? Mettons de côté l'idée de construire
localement les patrouilleurs par politiques diplomatique et
industrielle. Ce n'est pas un changement de motorisation qui va devoir
nécessiter une architecture du bateau totalement différente ?
Cependant,
il est certain que les patrouilleurs dont a besoin pour patrouiller les
fleuves de Guyane (à fond plat) ou pour patrouiller des Kerguelen à
Terre Adélie (capacité glaces).
Au
final, c'est une réflexion intéressante et il s'agirait donc de compter
les jours de mer des anciens patrouilleurs sur toute la durée de leur
service et de voir en quoi un choix judicieux de motorisation
permettrait de gagner du potentiel.
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