26 février 2016

"Géostratégie de l'océan Indien" d'Hervé Coutau-Bégarie


Intéressons-nous à l'étude de l'océan Indien dans une perspective géostratégique (les données politico-militaire appliquées à l'espace pour reprendre l'expression du professeur) proposée par Hervé Coutau-Bégarie (Géostratégie de l'Océan Indien, Paris, Economica, 1993, 352 pages). Les données du problèmes sont déjà anciennes de quelques crises et ambitions. Ce qui n'enlève rien à l'approche très intéressante de la notion de "maîtrise des mers" tout comme la présentation des fondamentaux dans l'étude de cet espace.

La démarche d'Hervé Coutau-Bégarie nous semble exposée dans l'avant-propos et l'introduction de Géostratégie de l'océan Pacifique (COUTAU-BEGARIE Hervé, Géostratégie du Pacifique, Paris, IFRI-Economica, 1987, 374 pages) qui se réfère à l'étude Geopolitik des Pazifischen Ozeans de Karl Haushofer. Le géopoliticien allemand soulignait qu' « Il nous manque encore des présentations synthétiques des océans Indien, Atlantique et Pacifique qui permettraient une comparaison entre ces grands espaces, notamment des représentations qui s'écarteraient de ce qui a été fait jusqu'à présent, pour présenter la mer à partir de ses caractéristiques propres en tant que lien entre les peuples. » (HAUSHOFER Karl, Geopolitik des Pazifischen Ozeans. Studen über die Wechselbeziehungen zwischen Geographie und Geschichte, Heideberg-Berlin, Kurt Wowinckel Verlag, 1938 (3e édition), p. 35 cité dans COUTAU-BEGARIE Hervé, Géostratégie du Pacifique, Paris, Economica, 1987, p. 15.).

Dans l'introduction, c'est exactement le reproche qu'il adresse à l'une des très rares études françaises concernant cet océan : "Hélène Mazeran, dans le seul ouvrage français récent consacré à l'océan Indien, rend bien compte de l'approche traditionnelle, qui préfère partir de la terre plutôt que de la mer : "Ne considérer l'océan Indien qu'en tant qu'espace maritime occulterait une part des enjeux stratégiques de cette région... Il est impossible de distinguer cet espace maritime des terres riveraines" (ndbp 1 : Hélène Mazeran, L'océan Indien, enjeu pour l'Occident, Presses universitaires de France, 1985, pp. 12-13). (p. 9)

Démarche pour laquelle le professeur dénonce plus précisément les inconvénients : "minimiser la dimension proprement maritime de la stratégie et de la géopolitique. Il y a là une déformation particulièrement dangereuse dans le cas de l'océan Indien qui a toujours pesé de manière décisive sur l'évolution de ses riverains. Auguste Toussaint rappelle que l'impérialisme portugais se limita au seul empire des mers : "Aucun pays d'Asie ne fut vraiment conquis... la véritable conquête fut la maîtrise de la mer" (ndbp 3 : Auguste Toussaint, Histoire de l'océan Indien, Presses universitaires de France, Que sais-je?, 1981, p. 36) Et l'épisode portugais est loin d'être unique." (p. 9)
Le rôle de l'océan Indien dans l'Histoire

Venons-en à quelques considérations sur l'océan concerné : "Zone de rencontre et de contacts, traversé en tout sens par des axes de circulation en toutes directions, foyer d'échanges de toute nature et sensible aux influences les plus diverses et les plus lointaines, l'océan Indien, plus que bien d'autres étendues marines, constitue un carrefour culturel privilégié. Or il l'est d'autant plus que, diachroniquement, depuis l'Antiquité la plus éloignée, il a joué ce rôle médiateur. Sans doute, il n'est pas dans le monde un océan qui ait tenu ce rôle de manière aussi constante ni avec un rayonnement aussi étendu" (ndbp 4 : Michel Mollat, "Voies maritimes des contacts culturels dans l'océan Indien, Diogène, 1980, n°111, p. 6)." 

Le professeur souligne le rôle de l'océan Indien qui "a, de tout temps, été plus proche de celui de la Méditerranée que de ceux de l'Atlantique ou du Pacifique, qui ont d'abord été des obstacles. C'est par l'océan Indien plus que par les routes terrestres (de la soie, de l'ambre...) que l'Orient et l'Occident sont entrés en contact, que s'est établie une relation entre ce que Fernand Braudel, à la suite d'Emmanuel Wallerstein, a proposé d'appeler des économies-mondes. Relation qui n'a point été sans conséquence, puisque l'hémorragie de métal précieux au profit de l'Inde a été citée, de manière sans doute excessive, parmi les facteurs de déclin de l'empire romain. Plus encore, c'est avec l'ouverture (ou la réouverture) de la route des Indes par Vasco de Gama à la fin du XVe siècle que commence véritablement, selon Toynbee, l'histoire moderne." (pp. 9-10)

Nous aurions, ici et plus loin, quelques considérations qui permettraient de comprendre en quoi l'océan Indien pourrait être le pivot de la géopolitique de l'Océan mondial, thèse avancée, notamment, par Olivier Chantriaux et Thomas Flichy de la Neuville. Ils concluaient que l'implantation d'une base française dans le Golfe Persique est particulièrement audacieuse à ce titre, Londres nous suivant de près. Aussi, dans le cas franco-français, relevons qu'avec l'IMFEAU, Djibouti, nos territoires du canal du Mozambique, la Réunion jusqu'à l'archipel des Kerguelen, voire Terre Adélie, la France participe au contrôle de la façade Ouest de cet océan. 

Un british lake, entre maîtrise de l'Atlantique et vide dans le Pacifique

"Après l'effondrement de la domination portugaise, à laquelle mettent fin les Hollandais, et la lutte impériale qui s'ensuit, durant plus d'un siècle et demi (en gros, de la chute de Malacca, en 1641, à la victoire britannique), l'océan Indien devient un british lake, le vrai coeur de l'empire, la région qui assure le rayonnement mondial de la Grande-Bretagne. Celle-ci en contrôle, après 1815, tous les points-clefs..." (p. 12)Plus loin, il met en avant la place de cet océan par rapport aux deux grands autres que sont l'Atlantique et le Pacifique. "En fait, la suprématie britannique dans l'océan Indien résulte d'abord, comme l'ont finement relevé Kenneth McPherson et Peter Reeves, de la maîtrise de l'Atlantique et du vide de puissance dans le Pacifique (ndbp 17 : Kenneth McPherson et Peter Reeves, "The Fondation of Indian Naval Power", dans Robert H. Bruce (ed), The Modern Indian Navy and the Indian Ocean, Curtin, Studies in Indian Ocean Maritimes Affairs, 1989, p. 76)." P. 14

Délimitation géographique

"Les limites de l'océan Indien ont donné lieu à de multiples discussions. Elles ne posent pas de problèmes au nord, où la proposition d'exclure la mer Rouge et le golfe Persique n'a jamais été retenue, et à l'ouest, où le méridien du cap des Aiguilles (20 degré Est) constitue la ligne de démarcation avec l'Atlantique Sud. En revanche, elles ne sont pas fixées avec précision du côté oriental : faut-il y inclure les mers de Timor et d'Arafoura, qui séparent l'Australie de l'Insulinde, jusqu'au détroit de Torres ? C'est l'opinion la plus répandue. Au sud, faut-il en exclure la portion de l'océan Antarctique qui le jouxte ? On peut accepter la thèse d'Auguste Toussaint, pour qui "l'océan historique doit s'arrêter à une ligne imaginaire tirée le long du 35e parallèle sud, excluant la mer Australe que les géographes considèrent, d'ailleurs, toujours comme une mer distincte (ndbp 31 : Auguste Toussaint, op. cit., p. 5). Peut-être faudrait-il, toutefois, pour l'époque contemporaine, déplacer cette limite vers le sud, la limite du traité Antarctique se situant sur le 60e parallèle." (pp. 20-21)

Délimitation géographique

"Déjà complexe sur un plan géographique, cette question des délimitations devient encore plus délicate sur un plan géostratégique. C'est ainsi que la mer Rouge a été à plusieurs reprises rattachées au théâtre méditerranéen plutôt qu'à celui de l'océan Indien, comme on le verra. Au XIXe siècle, l'Amirauté britannique n'a cessé de déplacer la limite entre les stations de Bombay et du Cap. En novembre 1943, la démarcation entre le South Atlantic Command et l'East Indies Command a été déplacée vers le nord-est, pour que toutes les eaux sud-africaines soient placées sous la même autorité ; de même, dans la partie orientale, la démarcation avec le South-West Pacific Command ne se situait pas sur la côté de l'Australie, mais un peu plus à l'Ouest, par 110° de longitude Est, afin que les eaux australiennes fussent placées sous une seule autorité. Aujourd'hui, le théâtre français de l'océan Indien s'arrête à l'Ouest, au 18e degré Est et non au 20e, pour inclure la base sud-africaine de Simonstown ; à l'Est, d'abord arrêté au 92e degré Est, qui passe à l'est des îles Andaman et Nicobar, il a ensuite été étendu, pour englober les détrois d'Asie du Sud-Est et la côte occidentale de l'Australie." P. 21

"Selon la conception retenue, la superficie peut varier de 42 millions à 78 millions de kilomètres carrés, donc presque du simple au double. Dans les deux cas, l'océan Indien est le plus petit des trois océans, et le seul à ne pas relier les deux zones polaires. Sa forme ramassée lui donne plusieurs caractéristiques qui le distinguent de ses voisins Atlantique et Pacifique." P. 23

Les points focaux de l'Océan Indien

"Sur la rive opposée, le contournement par le sud de l'Australie, qui était hier très dangereux en raison du caractère inhospitalier de la côte, reste aujourd'hui une opération coûteuse en raison de l'allongement du trajet. Il faut donc passer par les détroits malais et indonésiens, très resserrés et toujours à la merci d'un blocus : le détroit de Malacca est la route traditionnelle, et de loin la plus fréquentée, mais il est difficilement accessible aux superpétroliers du fait de sa trop faible profondeur (plusieurs accidents s'y sont produits, qui ont conduit les riverains à mettre en place des règles strictes de navigation) ; le détroit de Lombok, situé encore plus à l'est, est lui aussi d'un accès difficile, en raison de la Sonde, plus à l'est, est lui aussi d'un accès difficile, en raison de la présence de nombreux banc de sable ; le détroit de Lombok, situé encore plus à l'est, est en revanche accessible aux superpétroliers, du fait de sa largeur, et aux sous-marins en plongée, du fait de sa profondeur ; le détroit d'Ombaï-Wetar qui longe Timor, est habituellement peu fréquenté, mais c'st par lui qu'est passée la flotte japonaise en mars 1942 : le détroit de Toerres, entre la Nouvelle-Guinée et l'Australie, qui permet un accès direct sur le Pacifique, sans avoir à traverser l'archipel indonésien, est trop excentré pour jouer, en temps de paix, un rôle autre que résiduel." (p. 24)

"Autant de points de passage obligés qui vont devenir des points focaux de la stratégie navale. Albuquerque, le fondateur de l'empire portugais, l'avait déjà décelé : "Il existe trois emporia qui servent de marchés dans cette zone et qui en constituent les clefs. La première est Malacca, dans les détroits d'Indonésie. La deuxième, Aden, commandant la mer Rouge. La troisième, Ormuz, porte du golfe Persique. Si le roi du Portugal détient ces trois clefs, il pourra alors recevoir le titre de seigneur du monde, car celui qui possède ces trois verrous est le maître des portes de l'Océan" (ndbp 36 : Commentaires de l'amiral d'Albuquerque, cités dans René Servoise, "Vers un nouvel équilibre des forces dans l'océan Indien", Revue des travaux de l'Académie des sciences mirales et politiques, 1er trimestre 1978, p. 21).

L'Inde et "son" océan : thalassophobie, indifférence, réserve

"L'Inde est inséparable de l'océan Indien. Comme le rappelle Geneviève Bouchon, "Si l'Inde a donné son nom à l'océan qui l'environne, c'est parce qu'elle est au carrefour des routes maritimes qui relient les trois continents du vieux monde. Le souffle des moussons dirige sur ses rivages les voiles venues d'Afrique orientale, du Moyen-Orient et de la mer de Chine" (ndbp 9 : Geneviève Bouchon, "Les mers de l'Inde à la fin du XVe siècle. Vue générale", Moyen-Orient et océan Indien, 1984-1, p. 101). Cette position géographique est essentielle pour comprendre le rapport de l'Inde à la mer et tempérer l'affirmation trop simple qui voit dans la civilisation indienne, plus encore que dans la civilisation chinoise, un exemple parfait de thalassophobie, fondée sur un refus des voyages et du commerce maritime." P. 239

"Les interdits brahmaniques sont très rigoureux : "La morale brahmanique place le voyage en mer parmi les péchés graves. Celui qui se risquait à vivre sur l'eau noire ne pouvait plus observer les rites attachés aux purifications et aux repas. La rencontre des barbares l'explosait à accepter la nourriture de mains impures, et à subir la souillure d'inévitables contacts. Aussi dès l'époque védique, la Baudhayana Dharmasastra proscrivait les traversées et les lois de Manu recommandaient de se tenir à l'écart de ceux qui s'y étaient livrés. L'hindouisme médiéval reprit les principes de ces textes antiques" (ndbp 11 : Geneviève Bouchon, "Les musulmans du Kerala à l'époque de la découverte portugaise, Mare luso-indicum II, p. 11). Appliquant ces principes, les Hindous ont généralement tendu à se tenir à l'écart de la mer : "Il est très difficile de reconnaître les groupes sociaux qui, durant l'Antiquité et le haut Moyen-Age, ont assuré la prospérité de l'Inde péninsulaire. On sait seulement qu'après la période d'expansion maritime des premiers siècles de notre ère, une renaissance très vive de la religion brahmanique avait ravivé les interdits liés à l'impureté des voyages trans-océaniques et détourné certaines castes dirigeantes des navigations au long cours. Aussi, le commerce extérieur de l'Inde fut-il pris en charge par des communautés non-hindouistes" (ndbp 12 : Geneviève Bouchon, "Les mers de l'Inde", art. cit. n. 8, p. 111). pp. 239-240

Plan du livre : 

CHAPITRE I - LA MER ROUGE, MER ETROITE, MER OUBLIE

I - PRESENTATION GEOGRAPHIQUE

1 - Caractéristiques générales

2 - Subdivisions de la mer Rouge
2.1 - Le golfe d'Aqaba
2.2 - Le golfe de Suez
2.3 - Le canal de Suez
2.3 - La mer Rouge
2.5 - Le détroit de Bab el-Mandeb
2.6 - Le golfe d'Aden

II - UNE MER OUBLIEE

1 - Un passage entre l'Orient et l'Occident
2 - L'isolement de la mer Rouge
3 - Des empires coloniaux aux indépendances

III - L'IMPORTANCE DE LA MER ROUGE

1 - La mer Rouge dans la circulation maritime mondiale

1.1 - La réouverture du canal de Suez et la réintégration de la mer Rouge dans les routes maritimes mondiales
1.2 - Une importance appelée à croître

2 - La mer Rouge entre le monde atlantique et l'Orient

IV - DES TENSIONS MULTIPLES

1 - L'instabilité interne des Etats riverains

1.1 La bordure occidentale
1.1.1 - Egypte
1.1.2 - Soudan
1.1.3 - Ethiopie
1.1.4 - Somalie
1.1.5 - Djibouti

1.2 - La bordure orientale
1.2.1 - Jordanie
1.2.2 - Arabie Saoudite
1.2.3 - Yémen

1.3 - Les implications maritimes
1.3.1 - Les attaques contre la navigation
1.3.2 - La guerre contre les mines
1.3.3 - La protection des ressortissants étrangers

2 - Les conflits locaux

2.1 - Le conflit israélo-arabe

2.2 - Les autres conflits locaux
2.2.1 - Les ambitions égyptiennes
2.2.2 - Le problème yéménite
2.2.3 - La fin du rêve de la Grande Somalie
2.2.4 - Le problème érythréen

2.3 - L'émergence d'une coopération régionale ?

V - DES POTENTIELS TRES INEGAUX

1 - La marine saoudienne

2 - Les autres marines
2.1 - Les marines arabes
2.2 - La marine israélienne
2.3 - La marine éthiopienne

IV - L'ACTION DES GRANDES PUISSANCES

1 - La pénétration soviétique
1.1 - L'implantation en mer Rouge
1.2 - Le renversement des alliances dans la Corne de l'Afrique
1.3 - Le désengagement

2 - La présence occidentale

CHAPITRE II - LE GOLFE PERSIQUE

I - LA REGION DES GOLFES

1 - Le golfe Persique
2 - Le détroit d'Ormuz
3 - Le golfe d'Oman

II - LE COEUR DU MONDE ?

1 - Un bras de mer très disputé
2 - L'ère de la pax britannica

III - RIVALITES REGIONALES

1 - Affrontements inter-arabes
2 - Les prétentions iraniennes

IV - L'INTERTIONALISATION DES CONFLITS DU GOLFE

1 - Prélude à l'engagement américain
2 - La guerre Iran-Irak
2.1 - La dimension maritime
2.2 - Réactions régionales et internationales
2.3 - L'intertionalisation de la guerre

3 - La crise koweitienne et la destruction de la puissance irakienne
3.1 - Bouclier du désert
3.2 - Tempête du désert

4 - Le golfe Persique après la bataille

V - GEOECONOMIE DU COEUR PETROLIER DU MONDE

CHAPITRE III - L'INDE FACE A L'OCEAN INDIEN

I - La THALASSOPHOBIE PAR EXCELLENCE

1 - Une longue tradition d'indifférence et de réserve

2 - Une marine de second rang

II - UNE ASCENSION SPECTACULAIRE

1 - La montée en puissance de la flotte
2 - Coup d'arrêt aux ambitions maritimes indiennes
2.1 - Une croissance trop rapide
2.2 - L'avenir des porte-avions
2.3 - Le problème des sous-marins nucléaires

III - LA LOGIQUE DU DEVELOPPEMENT DE LA MARINE

1 - Affirmer le rang de l'Inde
2 - Protéger les intérêts maritimes de l'Inde
3 - Consolider le périmètre de sécurité indien
4 - Affirmer la présence de l'Inde dans l'océan Indien

IV - LE POIDS DE LA MARINE

1 - Optique régionale
1.1 - L'ennemi pakistanais
1.2 - Lamenace chinoise
1.3 - Une perception négative dans la région

2 - Optique globale

CHAPITRE IV - LES ZONES PERIPHERIQUES

I - L'AFRIQUE MERIDIONALE

1 - Les pays d'Afrique noire
2 - L'Afrique du Sud

II - L'AUSTRALASIE

1 - L'Asie du Sud-Est
1.1 - La Thaîlande
1.2 - L'Indonésie
1.3 - La Malaisie

2 - L'Australie

III - L'ANTARCTIQUE

CONCLUSION

BIBLIOGRAPHIE

INDEX

TABLE DES CARTES

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