15 juillet 2016

Envoyons les Super Étendard Modernisés en Jordanie

© EMA. Super Étendard Modernisé en Afghanistan.

Une fois encore, nous sommes frappés par l'attaque d'une puissance ennemie. Nos réactions sont, malheureusement, d'une prévisibilité extrême. C'est pourquoi, sur le fondement que nous allons envoyer un signal connu, il nous faut suggérer une manière (parmi d'autres) de s'en donner les moyens : c'est-à-dire desserrer les Super Étendard Modernisés en Jordanie.


A l'instar de ce qui s'est passé pour les précédents attentats commis sur le sol national ou contre des nationaux, il y a fort à parier qu'une réponse militaire aussi immédiate que possible sera décidée par le Président de la République. Manœuvre à l'utilité tactico-opérative dérisoire mais permettant de manifester la volonté stratégique française de ne pas se laisser dicter sa conduite et de tenter de produire des effets dans la sphère médiatique. Ce serait déjà faire quelque chose (de plus et de connu).

Sans vouloir chanter un air trop connu, reprenons quelques difficultés dressées par Jean-Marc Tanguy. Le GAn (Groupe Aéronaval) n'est pas opérationnel, et même s'il l'était suffisamment, il ne parviendrait pas sur zone avant plusieurs jours. Du côté de l'Armée de l'air, le flux de chasseurs entre les différentes missions, de la police du ciel (dans le seul ciel européen de l'Archipel France) jusqu'aux opérations extérieures, le flux est extrêmement tendu. De plus, ses moyens engagés au Proche-Orient sont pénalisés par l'ajustement actuel, c'est-à-dire concentrer les Rafale dans cette zone et les Mirage 2000D pour le gros tiers Nord-Ouest de l'Afrique. "Il est donc difficile, dans la courte durée, de produire beaucoup plus de sorties, par delà un "surge" ponctuel."

C'est pourquoi nous mettons une nouvelle fois en avant, plutôt que de précipiter l'engagement du GAn, par exemple, la solution de desserrer à terre le Groupe Aérien embarqué (GAe). Une BAP (Base Aérienne Projetée) constituée de Super Étendard Modernisés conservent nos faveurs plutôt que l'engagement du GAn dans la mission Chammal. Conservons le potentiel du "tout Rafale" pour les prochaines opérations : s'il s'agit de l'Irak, n'oublions pas que le droit de la Mer, et donc la liberté de navigation telle que nous la connaissons aujourd'hui, est sérieusement bousculé en Asie du Sud-Est. Ce serait courageux, et peut-être pertinent, d'y engager le GAn. 

Dans notre malheur, pas seulement opérationnel, nous avons l'opportunité de mobiliser une ressource vouée à disparaître quoi qu'il advienne. Les Super Étendard Modernisés sont officiellement retirés du service depuis trois jours (et cela ne nous attriste pas le moins du monde, navré si cela choque certains). Autant dire qu'ils sont une des très rares réserves existantes. 

Combien pourrions-nous envoyer en urgence opérations entre contre-ordres et rappels de personnels : une vingtaine ? Deux petites flottilles pourraient fonctionner quelques mois sur place. Quitte à créer deux flottilles spécialement pour cette mission afin de distinguer l'ultime action des SEM de la génération du potentiel des trois autres.

Une bouffée d'oxygène, et c'est un rare luxe, pour se donner du temps afin de reconfigurer les dispositifs opérationnels appelés à durer : le GAn (avant refonte du porte-avions en 2017) et les plots de chasseurs de l'Armée de l'air.

L'engagement à partir de la Jordanie leur est extrêmement favorable dans la mesure où la base allouée à la France, si proche de la frontière, permet de compenser la faible autonomie de ses appareils et/ou leur capacité limité en emport.

8 commentaires:

  1. Problème à cette proposition, les Super Etendard Modernisés ont été définitivement retirés du service actif le week-end dernier. ils ne sont plus disponible du tout avec peu être
    2 à 3 appareils ayant encore un tout petit peu de potentiel de vol.

    même en utilisant le Groupe Aérien Embarqué, il ne serai donc possible que de déployer des Rafale. et cela est peu utile vu qu'il est prévu une dernière mission du Charles de Gaulle avant son entrée en IPER en janvier prochain.

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  2. Ce genre d'article pourrait amuser, si on était le 1er avril!
    Mais plus sérieusement: quand un avion est arrêté de vol, c'est qu'il n'a plus de potentiel. Lui redonner du potentiel nécessite des GV (grandes visites) de niveau industriel qui évidemment ont un coût...

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  3. Bonjour à tous,

    Bien heureux que je suis de vous amuser. Entre deux grandes visites, j'avais envie de poser ça :

    http://www.air-cosmos.com/un-noratlas-rappele-sous-les-drapeaux-pour-combler-le-deficit-d-avion-79833

    Cordialement,

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    1. effectivement, c'est vraiment amusant et en même temps honteux pour la France de devoir "louer" à une association un appareil historique pour pallier le manque d'investissement dans l'entretien des appareils en service et/ou l'achat d'appareils modernes en temps et en heure.

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    2. Ben oui, en temps de paix on peut s'amuser à louer des avions historiques, pour renflouer les comptes d'une association (au carnet d'adresses bien rempli). Mais en Jordanie, il s'agit de faire la guerre...

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    3. http://www.veterans-jobs-center.com/vjc/les-chroniques-de-vjc/le-1er-rpima-saute-dans-le-temps-.html

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  4. Cher Anonyme,

    Il me semble que, eu égard à ce fait "rigolo" concernant cette pièce de musée, mais également eu égard à l'expérience du Crusader au sein de la Marine nationale, il n'est pas extraordinaire d'oser demander quelques mois à des avions récemment sortis du service.

    Sauf erreur de ma part, pendant... pas loin de dix années, il n'existait plus réellement d'intercepteurs dans l'Aviation navale ? Ou encore, les Crusader étaient jugés obsolète par l'US Navy depuis... au moins 1975 ?

    Cordialement,

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  5. Bonjour,
    même si je serai moins caustique que Anonyme, je rejoins entièrement son raisonnement.
    On utilise (parfois) des avions anciens pour l'entraînement mais jamais pour des opérations. Le SEM est à bout de souffle et de toute façon il n'en reste que 5 en état de vol. Les autres, à moins d'être sous cocons, nécessiteraient les grandes visites citées par Anonyme.
    Dans votre scénario il faudrait trouver en plus le personnel pour armer vos "flottilles" sachant que les compétences en interne sont déjà utilisées ailleurs (et déjà à flux tendu) et que je doute que les ressources externes et volontaires dépassent quelques individus.
    Enfin, d'un point de vue opérationnel, le SEM a rempli sa mission assoter avec brio pendant des années mais n'a quand même pas les capacités des avions de génération plus récente.
    C'est sûr si vous proposez à un état-major une vingtaine d'avion, même à capacité réduite, il sera satisfait. Mais je doute que vous trouviez les financements et les ressources techniques et humaines.
    Pour le F8, je rappelle qu'on les a conservés car on n'a pas pu acheter de F18 au profit du RAFALE. Choix justifié a posteriori mais qui nous a quand même privé de défense aérienne crédible pendant au moins 10 ans (à tel point qu'ils n'ont même pas embarqué pour le Kososo). Ils n'ont finalement servi qu'à maintenir des ressources et des qualifiés à l'appontage. Donc je pense que cet exemple n'est pas pertinent.

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