25 septembre 2016

Des études pour un deuxième porte-avions par Nathalie Kosciusko-Morizet ?

As Navy Recognition reported in our Defexpo coverage last year, General Atomics and DCNS representatives met to discuss possibilities of fitting EMALS onboard DCNS future aircraft carrier designs.
Après les parties Défense des projets de Bruno Le Maire, Jean-Frédéric Poisson, Nicolas Sarkozy, Alain Juppé et François Fillon vient le tour de Nathalie Kosciusko-Morizet, autre candidate à la primaire du parti politique "Les Républicains". De retour de quatre journées au sein de l'opération Barkhane, elle annonçait le 28 avril 2016 ses principaux caps pour la Défense nationale. Sans esprit partisan, il nous semble opportun de discuter de ces propositions, tout comme nous pourrions le faire d'un autre candidat de cette primaire ou d'une autre, ou de tout candidat déclaré à l'élection présidentielle.


Après avoir émis quelques critiques de formes sur le "contrat présidentiel" de Bruno Le Maire, il nous faut en émettre, vis-à-vis du projet de Nathalie Kosciusko-Morizet, de telles remarques. Aucun texte ou somme de textes centralise les idées. Le site internet dédié n'est pas le plus intuitif du monde qui soit.

Au sein de "Investir dans la sécurité", le lecteur trouve les propositions, notamment, sur la Défense. Elle s'articule entre une hausse du budget de la Défense devant atteindre les 2% pendant le prochain quinquennat eu égard à la mobilisation actuelle des forces armées. "On ne peut dire d’un côté que nous sommes en guerre et de l’autre laisser Bercy tout faire pour réduire les crédits de défense. Ceux-ci doivent augmenter de 2 milliards d’euros par an par rapport au budget actuel." (L'Opinion, 28 avril 2016) et l'Europe de la Défense. "Pour cela nous devons être beaucoup plus raides au niveau européen. Exiger que les dépenses de défense soient sorties des critères de Maastricht sur les déficits budgétaires, et réclamer un programme d’investissements militaires qui concernerait les 7 ou 8 pays qui ont encore une vraie défense. Nous devrions prendre exemple sur les Britanniques lors des négociations sur le Brexit : ils ont exigé des choses et les ont obtenues." (L'Opinion, 28 avril 2016)

Mme Kosciusko-Morizet n'est pas étrangère aux questions maritimes. Pendant sa scolarité à l'École polytechnique, elle embarque sur le BCR Var alors navire-amiral d'ALINDIEN en 1993. En tant que ministre de l'Écologie, du Développement durable, des Transports et du Logement (14 novembre 2010 – 22 février 2012), elle s'affirme comme ministre de la Mer tout en brossant le portrait classique de "France-sur-Mer", deuxième maritime mondiale présent sur (presque) tous les océans et continents.

Elle s'était notamment émue au cours d'une séance de questions au gouvernement (juillet 2015) de l'absence de crédits pour les études d'un deuxième porte-avions dans une question au Premier ministre Manuel Valls alors que l'ATM n°2/refonte du Charles de Gaulle approchait à grand pas. "Récemment même encore, des décisions ont été prises, qui témoignent d'un manque d'anticipation : par exemple, on annonçait quinze frégates de premier rang dans le Livre Blanc 2013, et il n'y en aura que dix ; le Charles-de-Gaulle sera à quai à l'automne 2016 pendant vingt mois…" La réponse du Premier ministre ne faisait pas référence au cas du PA2.

De nos recherches, il n'a pas été trouvé de référence au PA2, au format de la Marine nationale ou même à la Mer dans les propositions de la candidate. Concernant ce premier, le deuxième porte-avions, il est peut-être utile de rappeler que les États-Unis ne fabriquant plus de catapultes à vapeur, et la France étant cliente de cette technologie américaine, de nouvelles études seront nécessaires pour adapter les EMALS (Electromagnetic Aircraft Launch System) au dessin du PA2 (DCNS prétend que le DEAC (DCNS Evolved Aircraft Carrier) s'y adapte).

1 commentaire:

  1. Le programme de NKM dans la défense a un axe clair, l'Europe !

    Faire reposer la Défense Nationale sur une idée Européenne correspond à faire preuve d'amnésie, sans doute volontaire. Malheureusement, presque tous les grands programmes d'armement pan-européens se sont traduits par des mésententes, des surcoûts parfois énormes et toujours de très nombreux retards.

    - Meilleur exemple : le symbolique EUROfighter qui est une blague volante, là où le Rafale Franco-Français est le meilleur avion de combat au monde (au moins pour l'instant, nous sommes en 2016). (Rafale qui en plus de se pose sur porte-avions, ce qui fait qu'on l'aime encore plus.)

    Pour rester dans la Navale :
    - Les Horizon, excellentes frégates au demeurant, mais issues d'une coopération ratée, et une cible passant de 14 à 4 navires, du coup très chères.
    - les FREMM, autres excellents navires au demeurant, mais qui n'ont presque d'européennes que le nom, l'Italie vendant les siennes à l'export en concurrence avec les nôtres.
    - Evidemment le PA2 en coopération avec les Britanniques, concept initialement Français (Thalès), dont la consultation des plans nous a coûté je crois 100M€, pour aboutir à ... rien.

    Il est trop facile de tout faire avec l'Europe quand cette "institution" est sclérosée et ne sait pas avancer sur les sujets les plus importants. L'Europe de la défense est au pire impossible et au mieux très lointaine, et il convient d'être beaucoup plus réactif que ça pour réapprovisionner nos Armées en matériels modernes.
    Je ne parle pas de la diplomatie de l'UE qui peut parfois sembler très approximative.

    NKM aura-t-elle la volonté de mettre sur pieds de grands programmes d'armement nationaux si l'Europe s'enlise ?

    QC

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