19 octobre 2016

Quels noms pour les FTI ?

© Ministère de la Défense.


Le programme FTI sera lancé au premier trimestre 2017. S'il fallait reprendre le déroulé du programme FREMM alors la première tôle serait découpée aux alentours de l'année 2018 pour un lancement en 2021 et une entrée en service en 2023 de la tête de série. En juin 2006, la ministre de la Défense Michelle Alliot-Marie dévoilait les noms attribués aux FREMM sur proposition du Chef d'État-Major de la Marine (CEMM). La construction de l'Aquitaine débutait l'année suivante. En 2017 les noms des futures FTI pourraient être dévoilés. Lesquels ?

Les FREMM permettent symboliquement un certain maillage territoriale (Aquitaine, Provence, Languedoc, Auvergne, Bretagne, Normandie, Alsace et Lorraine). Les frégates des classes Forbin (Forbin et Chevalier Paul) et La Fayette (La Fayette, Surcouf, Courbet, Aconit et Guépratte) valorisent les noms de marins ayant servi avec succès les armes dela France.

Quels noms, alors, pour ces futures frégates ? Trois grandes pistes, hypothèses parmi beaucoup d'autres, peuvent se dessiner selon la volonté politique qui sera recherchée et transposée avec ces noms sur la Mer.

Premièrement, Une marine, ce sont des bateaux. Les FTI sont voulues afin de soutenir la capacité de la France à usiner des navires de guerre et servir sa diplomatie par sa capacité à en fournir à ses alliés. 
Pourquoi ne pas célébrer à nouveau un grand nom de l'architecture navale comme celui de Jacques-Noël Sané (18 février 1740 - 22 août 1831) ?
La Marine nationale comme outil de présence, de gestion des crises ou de défense d'intérêts extérieurs mériterait d'être mise en valeur. Ce triptyque est attribué au baron de Portal (30 octobre 1765 - 11 janvier 1845) par le vote du budget de la marine française dans les années 1818-1821.
Théophile Delcassé (1er mars 1852 - 21 février 1923) a beaucoup œuvré au redressement naval français, après la prise de conscience du versant naval de l'affaire de Fachoda (1898-1899) et les errements de la Jeune école.
L'Amiral Castex (27 octobre 1878 - 10 janvier 1968) met un terme à la "guerre des écoles" de stratégie navale et fait progresser l'ensemble.
Enfin, Hervé Coutau-Bégarie (22 novembre 1956 - 24 février 2012), à la suite des divers travaux sur la guerre navale à l'âge atomique et l'utilité de la diplomatie navale insuffle un nouvel élan à la pensée navale française tout en offrant de nombreux matériaux pour apprécier l'action navale d'aujourd'hui et de demain.
  • Sané, Portal, Delcassé, Castex et Coutau-Bégarie.

Deuxième piste, l'outil naval français dans le succès des armes de la France n'est que trop peu célébré. Un éclairage particulier pourrait être apporté, non pas quand la France se battait à armes égales mais bien quand les marins français se battaient victorieusement à un contre deux.
Par exemple, la bataille navale de Zierikzee (10-11 août 1304) voit s'affronter une escadre de vingt bateaux à voiles et seize galères franco-gênoises sous le commandement de Rainier de Grimaldi, alors nommé amiral de France, contre quatre-vingt voiles du compte de Flandres, Guy de Namur.

À la bataille de Stromboli (11 février 1675), Abraham Duquesne, avec sous ses ordres huit vaisseaux, affronte la flotte de Melchior de la Cueva et ses vingt vaisseaux et dix-sept galères. Le renfort de six vaisseaux apporté par le chevalier de Valbelle permettait de vaincre.

Tourville à la tête de 44 vaisseaux doit porter ses forces en Normandie afin d'embarquer un corps expéditionnaire à destination de l'Angleterre pour tenter de rétablir Jacques II. Au large de Barfleur (29 mai 1692), la flotte de Tourville rencontre 98 vaisseaux anglo-hollandais et contre toute attente parvient à les mettre en déroute ! La défaite de la Hougue limitait considérablement la portée de l'exploit.

La manœuvre de la Praya, pour reprendre le mot de l'Amiral Castex, si elle jugée très sévèrement par son auteur, Suffren, voyait le marin tentait d'atteindre le Cap avant une escadre anglaise. La découvrant au mouillage dans un port portugais, il tentait de plier la campagne en attaquant au mouillage les 37 navires ennemis avec ses ordres six navires... !

Enfin, célébrer la bataille navale de Koh Chang (17 janvier 1941), dernière victoire française sur mer, serait un bel exemple d'utilisation réussie de forces navales au service d'une situation diplomatique complexe afin de préserver l'intégrité territoriale de la France.
  • Zierikzee, Stromboli, Barfleur, Praya et Koh Chang.

Troisième piste, en cas de concentration brestoise des FTI afin de rationaliser l'organisation de la Flotte (logistique, formation, besoins opérationnels, etc), l'histoire navale du ponant et côtes françaises donnant sur l'Atlantique pourrait être célébrée avec une unité baptisée en l'honneur de La Cordelière et donc de son commandant, Hervé de Portzmoguer ou Primauguet (1470 - 10 août 1512). Abraham Duquesne (1610 - 2 février 1688 à Paris), Jean Armand de Maillé marquis de Brézé (18 octobre 1619 - 14 juin 1646) et Duguay-Trouin (10 juin 1763 - 27 septembre 1736) sont tous connus pour de très nombreux exploits et campagnes réussies sur mer. 

  • La Cordelière, Primauguet, Duquesne, Maillé-Brézé et Duguay-Trouin .

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