30 novembre 2014

"Une brève histoire des crises financières - Des tulipes aux subprimes" de Christian Chavagneux


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Il faudrait être un ermite déconnecté des réalités politiques de ce monde pour se désintéresser de tout ce qui a pu se dérouler depuis 2007. A vrai dire, l'opus de Christian Chavagneux est l'occasion d'effectuer une brève visite des crises financières les plus marquantes de l'Histoire. 



 

La thèse de l'auteur pourrait se résumer à l'affrontement entre les marchés et les politiques pour réguler le secteur financier. Pour en (dé)montrer l'enjeu, Christian Chavagneux nous présente la genèse et la résolution des différentes crises financières qu'il a retenu. Celle de 1929 occupe une place centrale dans l'ouvrage. Pas seulement en raison de son importance dans le cadre d'économies interdépendantes. Mais surtout car d'un président américain à l'autre, il a été possible d'observer le rôle du politique face aux techniciens de toutes sortes.

 

Quel rapport avec la mer ? Il n'y a pas de marine - quelqu'en soit la sorte - sans finances. Si je n'ai rien trouvé sur cette facette de la puissance maritime, le lecteur trouve une crise financière française assez peu mise en avant. Dans le chapitre 2 intitulé "John Law, un aventurier aux Finances", l'auteur nous présente la crise financière provoquée par le financier écossais (et que seul lui était capable de comprendre son oeuvre). Tentons de résumer la chose : le Royaume de France et son empire colonial financiarisés dans la Banque générale. Mon empire dans une banque ? Incroyable montage financier qui fait passer pour conservateur les tenants des PPP.

 

C'est vraiment le chapitre 4 traitant de la crise financière de 1929 (avec en corollaire son introduction via le chapitre 3 et la crise de 1907) qui est la pièce centrale de la démonstration de l'auteur. Le président Roosevelt ainsi narré nous montre comment le politique peut décider et construire une architecture financière bonne pour les intérêts particuliers mais surtout pour l'intérêt public. Surtout, c'est une architecture qui survivra une quarantaine d'années.

 

Le chapitre 5 permet de passer de la pratique (de la petite crise des tulipes jusqu'à la crise de 1929) à la théorie de ce qu'est une crise financière. Sans dévoiler tout le contenu de l'ouvrage, notons qu'il s'agit d'une perte d'équilibre provoquée par des innovations non contrôlées grâce à une déréglementation subie ou voulue.

 

L'ouvrage se termine sur les propositions de l'auteur pour sortir des crises financière (2007), économique (2008) et des dettes souveraines de la zone euro (2009). Nous apprenons quelques petites choses savoureuses. Si l'Etat est souvent opposé au secteur financier (les banques, disons-le), la classe politique et l'opinion publique doivent elles affronter des économistes parfois très intéressés aux théories qu'ils profèrent. Justement, Christian Chavagneux nous apprend que le "prix Nobel" d'économie n'existe pas. Artifice simple pour augmenter la portée de théories intéressées.

 

A lire, cela vaut le détour.

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