26 mai 2016

PA2 : aucune mise sur cale avant 2026 ?

© Inconnu. Coque du futur Foch mise à l'eau à St Nazaire.


"Le bonheur des uns fait le malheur des autres." La Marine nationale s'est retrouvée aux deux extrémités de ce proverbe populaire, pour son malheur et son bonheur. L'outil industriel constitué autour des cales de St Nazaire demeure le seul ventre capable d'accoucher d'unités de plus de 10 000 tonnes pour la Royale. Son plan de charge n'indiffère pas le sort de la flotte programmée, bien au contraire.

Les Chantiers de l'Atlantique (STX France pour une entreprise sud-coréenne propriétaire 66,6% du capital) annonçaient hier soir (23h00 par une dépêche AFP) la signature d'une lettre d'intentions de l'entreprise américaine RCCL pour trois paquebots. Ce sont des unités supplémentaires ajoutées aux séries existantes. Le plan de charge de l'entreprise est impressionnant, de l'ordre de 22 à 23 millions d'heures de travail. Rappelons qu'un SNLE représente 14 millions d'heures de travail. Avec un carnet de commandes pourvu à hauteur de 14 unités. 

L'activité des cales de St Nazaire est hautement surveillée puisque l'outil industriel est stratégique et sa disparition mettrait la France dans l'embarras le plus complet en matière navale.

Brest n'a plus de capacités de constructions navales : l'Etat n'a pas investi dans des cales adaptées aux grands navires de combat depuis la Reconstruction, celles de Brest dimensionnent négativement les navires de ligne français depuis les années 1910, l'arsenal ne s'est jamais lié à l'existence d'une grande cale dans le port de commerce, les industriels ne parviennent pas à constituer des capacités industrielles résiduelles dans la déconstruction et la réparation. Non, vraiment, il ne reste plus que St Nazaire... A moins que les Hollande de Damen lancent un "chiche" ? C'est eux qui possèdent la "seule" grande cale brestoise désormais.

Si bien que, le bonheur des Chantiers de l'Atlantique réside dans un carnet de commandes « très plein jusqu’à 2023 et plein jusqu’à 2026 » indique Laurent Castaing (DG de STX France). A priori, il n'est plus envisageable une mise sur cale d'un deuxième porte-avions, tout du moins, de sa coque, faut de place dans les cales. Fait qui ne peut être ignoré, même en considérant d'éventuelles propositions fantasques qui ne manqueront pas d'apparaître. 

A contrario, cela implique aussi que le PA2 n'est plus l'objet de l'actuelle LPM (2014-2019) ni de la suivante (2020-2025). A la marge, le flux des études pourrait continuer à être abondé, il l'est depuis, au moins, 2003 pour plusieurs centaines de millions d'euros ("le porte-avions fantôme"). 

Ce qui signifie que, sur la programmation, le deuxième porte-avions articule et met en relation plusieurs points durs de la programmation qui mettront au défi les futurs gouvernements. Le remplacement du Charles de Gaulle est à envisager à partir de 2031 (30 années de service) jusqu'à 2051 (50 années de service). Une éventuelle deuxième unité ne peut qu'en tenir compte bien que sa commande soit attendue depuis 1990 (26 ans, déjà). 

Le premier point dur qui se présente, et le plus puissant, à vrai dire, est que le plein effet de la modernisation de la dissuasion océanique se pointera sur la période 2025-2030 (conception du navire), atteindra son rendement maximal sur les années allant de 2030 à 2040, voire 2045, soit la construction de quatre SNLE. 

N'oublions pas que le remplacement des BPC, des FDA de classe Forbin et des premières FREMM se produira sur la période allant de 2036 à 2050. 

Si bien que, nous croyons discerner dans les années allant de 2026 à 2030, une période idéale pour lisser les flux financiers et industriels des tranches de construction navale. Il est possible d'envisager la construction d'un ou deux porte-avions sur les années 2030-2040. L'Etat s'y essayait déjà dans les années 1995-2010 : les SNLE étaient la priorité. 

Le malheur des Chantiers, du temps d'un plan de charge extrêmement pauvre, ne faisait pas le bonheur de la Marine. La construction du deuxième porte-avions n'était pas avancé pour soutenir le plan de charge. En lieu et place, le troisième BPC était avancé, ce qui était tout sauf une priorité. Occasion manquée ? Une de plus depuis 1990. 

Le bonheur de la Marine nationale ? Si les occasions sont manquées pour constituer un outil aéronaval cohérent, toutefois, c'est aussi une opportunité de se concentrer sur le plein renouvellement des SNA et des frégates. C'était déjà la crainte en 2007-2008 lors de la revue des programmes que la commande du PA2 ampute drastiquement les SNA-NG (classe Suffren) et FREMM (classe Aquitaine). Toutefois, notons que l'absence du PA2 n'empêcha le programme FREMM d'être amputé de 19 à 11 unités (8 aujourd'hui). 

A l'horizon 2025-2035, la Chine et l'Inde visent quatre porte-aéronefs et porte-avions, le Royaume-Uni aura ses deux unités à la mer, le Brésil toujours une tout comme la France et la Russie face aux Etats-Unis devant en possédant au moins 8, si ce n'est 10. L'avenir se prépare le plus tôt possible, le calendrier est difficile à manier, il existe une fenêtre d'opportunités conciliant besoins de la Défense nationale et lissage des flux financier, budgétaire et industriel. 

15 commentaires:

  1. Les bassins 8 et 9 ont été entièrement reconstruits à Brest après la libération jusque dans les années 50 et ont été agrandis pour atteindre plus de 300 mètres de longueur. Le PA CDG y a été construit, tout comme les premiers BPC. Il y a donc tout à fait la place au sein de l'arsenal pour la construction de grandes unités. A titre de comparaison les PA anglais font 280 mètres de long pour 70 000t. Rien ne nous empêcherait de construire à Brest nos PA compacts de 60 000t ...

    C'est une décision politique et industrielle de DCNS en mal de commande qui a mené à fermer l'infrastructure de construction à Brest pour se concentrer sur les sites de Lorient et de Saint Nazaire (pour les gros bâtiments). Avec un peu de volontarisme politique et moyennant quelques moyens pour la modernisation et la réimplantation industrielle de capacités de construction sur place Brest a tout à fait la capacité de construire des bâtiments de guerre allant jusqu'à 280 / 300 mètres de long. Les nombreux autres bassins qui ne servent aujourd'hui plus qu'à l'entretien peuvent aussi accueillir la construction de navires de plus de 10 000 tonnes : n°2 et 3 (178m de long) et le n°4 (plus de 200m).

    Enfin vous oubliez le remplacement futur des pétroliers ravitailleurs qui seront probablement plus longs et lourds que nos modèles actuels et qui seront donc nécessairement, en l'état actuel des choses, construits à Saint Nazaire probablement par DCNS. Il faudra trouver des places dans le chantiers bien avant 2030 pour eux.

    Quant au lissage financier la conclusion est assez implacable, si on veut dans les prochaines années renouveler entièrement la flotte actuelle, la contrainte financière du programme nucléaire de dissuasion imposera soit de faire des choix incapacitants entre les programme, soit d'augmenter de manière importante et durable le budget équipement.

    Bien à vous,

    Charles.

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    1. Le problème des bassins 8 et 9 ne réside plus dans leur largeur dans les années 1950, effectivement, alors que c'était une terrible limitation pendant presque un demi-siècle. Non, la difficulté se mesure dans une largeur bien trop faible : 36 à 39 mètres.

      L'étalon des infrastructures "semblent" demeurer les cuirassés Richelieu et Jean Bart. Les bassins semblent avoir été taillés autour d'eux sans considérer des navires plus long, et donc plus large, par la suite. Il est vrai que les futures unités de la classe Richelieu se contentait d'être des 35 000 tonnes améliorées.

      Le Charles de Gaulle tient dans les bassins 8 et 9, de justesse presque. Le Queen Elizabeth, justement, atteint 39 mètres au maître-bau pour environ 280 mètres. Il a fallu adapter le Charles de Gaulle aux bassins 8 et 9 plutôt que de lancer - enfin ! - le bassin 10.

      Ma remarque concerne le port de commerce puisque deux formes possèdent des longueurs de plus de 300 et 400 mètres pour 50 et 80 mètres de largeur.

      Les PA2 et PA3 nécessiteront, selon les choix stratégiques, doctrinaux et matériels actuels, un gabarit supérieur à celui du Charles de Gaulle.

      Cordialement,
      Le marquis de Seignelay

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    2. Et tout d'abord merci pour ce blog passionnant !

      Je pense que le terme "PA2" est désormais usurpé. Le ou les PA qui seront (j'espère) construits ne viendront pas épauler le CdG, mais le remplacer. Ce seront plutôt les PA3.1 et PA3.2 ! Question de point de vue.

      Avec le démantèlement de l'Arsenal de Brest, St-Nazaire reste la seule grosse cale de construction en France, mais désormais pleine à craquer jusqu'en 2026 avec les paquebots, et les commandes continueront à affluer. Et il ne faut pas ne pas s'en réjouir.
      La France devra peut-être faire un choix. 1) Soit l'on réquisitionne la Bassin A (au fond) pour 4 à 8 ans environ (propulsion des PA nucléaire ou conventionnelle) pour construire 2 PA mais en risquant de perdre notre place de leader récemment retrouvée sur les paquebots, ce qui est dommage. 2) Soit l'on privilégie l'export mais au détriment du formidable outil que sont les PA.
      A mon sens, avec la construction navale Française qui a beaucoup repris des couleurs et des commandes, il ne faut plus se poser cette question, mais se poser la question d'une 2ème grande cale de construction pour la France, pour concilier paquebots ET PA. La visibilité des Chantiers de l'Atlantique (STX France) voire DCNS rend cette hypothèse raisonnable. On a désormais les moyens de réinvestir dans notre outil industriel. Profitons-en !

      Quelques pistes :
      Le bassin 3 de Brest et la grande forme à Dunkerque ont des dimensions suffisantes pour de grands PA, mais sont possédées/utilisées par Damen pour la maintenance.
      La forme de La Ciotat et son portique sont utilisés pour la maintenance des yachts avec un nouveau tissu industriel qui se met en place.
      La forme 10 à Marseille est assez grande, peu utilisée, mais son implantation pas pratique pour implanter toute la chaine industrielle d'un chantier naval.
      Je ne fermerais pas trop vite la porte aux formes 8 et 9 à Brest, les PA Britanniques de 65kt ont été assemblés à Rosyth dans une cale aux dimensions à peu près semblables (à ma connaissance).
      Pourquoi pas les bassins Vauban à Toulon, dimensionnés pour accueillir des PA de la classe Forrestal, soit 80kt, et à l'avenir moins utilisés avec la réduction de la flotte de surface.
      Et surtout pourquoi pas la construction d'une nouvelle grande cale à St-Nazaire à coté des formes A et B, après tout, ils cherchent de la place en ce moment !
      En fait les options ne manquent pas si jamais on s'en donnait les moyens. Les politiques ne bougeront jamais le petit doigt, mais je pense que les Chantiers de l'Atlantique ont assez de visibilité industrielle pour envisager ce genre de choses.

      Les pétroliers-ravitaileurs seront plus faciles à caser, si St-Nazaire n'est pas dispo, il y a beaucoup de cales de 180/200m inutilisées en France, à Brest, et même à St-Nazaire, soit approximativement la dimension du concept Brave de DCNS (180/205m x 25m). Mutualisable avec les nombreux ferries qui seront à remplacer dans les 15 ans par toutes les grandes compagnies, l'ex-SNCM et Britany Ferries en tout premier lieu.

      Dernier point sur la coopération Européenne ... qui a été un énorme échec jusqu'à présent. Le deux programmes réalisés (Horizon et FREMM) ont donné de superbes et excellents navires, mais avec une coopération qui a toujours échoué. Les cibles ont été réduites aux 2/3, les coûts ont explosé. Les 2 Horizon ont coûté aussi cher que le PA2 qu'elles ne pourront du coup jamais protéger. Sans parler de la collaboration Franco-Britannique sur ce même PA2, un fiasco.

      Le tout repose partiellement sur la volonté politique. Je suis enthousiaste quand je pense à ces navires, mais je redoute la manque de volonté/compétences de nos dirigeants. La réponse est peut-être dans les mains des industriels, et en ce moment ils ont des opportunités à saisir !

      QC

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  2. il ne faut pas rêver: la France n'aura pas de second PA avant longtemps; cela ne veut pas dire non plus que nous n'en aurons jamais; pour raison financière, mais aussi raison stratégique: les BPC sont très efficaces pour des missions lointaines; certes ils ne remplaceront jamais un PA; et puis ne désespérons pas, l'Europe, actuellement en crises multiples, aura un jour une politique de défense commune; et donc il faudra rationaliser les flottes; cela n'est pas à l'ordre du jour, mais il ne faut surtout pas insulter l'avenir...en tout cas bravo pour ce blog, bien fichu et avec des article intéressants; en tout cas pour ceux que j'ai lus...

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  3. Avec ou sans carnet de commande de STX rempli jusqu'à 2026,
    quelques arguments convergent vers le fait que la Marine Nationale ne pourra pas lancer de second porte-avions avant la LPM de 2026/2031.
    Voici 4 points qui amènent à penser que cette indisponibilité n’entrave en rien les projets à court-terme de la Marine Nationale:


    - 1 - UNE PROGRAMMATION DÉJA DENSE SUR LA PÉRIODE 2020/2025 :

    Même si une décision positive était prise dès 2018, le projet d’un nouveau porte-avions pourrait en partie recevoir un début de financement (études, choix de la propulsion et conception) avec la LPM 2020/2025, mais rien de plus.

    Car il ne faut pas perdre de vue que sur la période 2020/2025, la Marine doit assumer d’autres priorités telles que les programmes BATSIMAR, FLOTLOG (avec aujourd’hui 3 unités), 3 SNA classe Suffren, 2 FREMM-DA et 5 FTI.


    - 2 - UN « PA2 » EN 2025/2030 SYNONYME D’UNE NOUVELLE CLASSE DE 2 PORTE-AVIONS :

    Au delà de celui d’un sister-ship du CdG évalué à 2,5 Mds €, le cout de construction d’un PA2 est estimé entre 3 et 3,5 Mds €, (à préciser suivant la propulsion nucléaire ou classique…).
    Un cout de construction auquel il faut rajouter l’investissement de 2 Mds € pour atteindre la cible de 60 Rafale initialement prévus pour l’Aéronavale avec 2 porte-avions.

    Un « PA2 » et son GAe représentent donc un investissement de 5,5 Mds € répartis sur 15 ans de développement (des études amont à l’entrée en service opérationnel) d’un tel programme à mettre en perspective avec les 480 Mds € que peut recevoir le Budget de la Défense de 2016 à 2031 (sur la base des 32 Mds € annuels actuels)…

    Mais la construction d’un PA2 sister-ship du CdG, fut abandonnée dès 2004 quand il s’agissait d’intégrer le programme britannique CVF.
    Et l’abandon du CVF-Fr en 2009 renvoyait à de nouveaux concepts de PA2 à propulsion classique de DCNS « Roméo » et « Juliette » (avec sa version export : « DEAC ou Dcns Envolved Aircraft Carrier » de 2011)…

    Le problème est qu’en 2016 et qui plus est en 2018/2020, il ne sera plus question d’un PA2 qui arriverait en 2030 avec plus de 30 années retard, mais d’une nouvelle classe de 2 porte-avions dont la deuxième unité devra remplacer au CdG à l’horizon 2035.

    Les réacteurs K15 du CdG sont proches de ceux des SNA classe Rubis, sensés durer 27 à 30 ans et prolongés à 33, puis 35 ans (et même 37 ans compliquant la maintenance) avec les retards successifs des SNA Suffren.
    Navigant depuis 1999 les réacteurs du CdG arriveront donc au terme de leur vie à l’horizon 2030, quitte à jouer les prolongations jusqu’en 2035 ce qui, en terme de temps, laisse une important marge de sécurité avant de lancer 2 nouveaux PA d’ici 20 ans.

    Si DCNS veut ne pas voir être reproduite l’erreur du programme PAN, il sera important de réduire le temps de lancement des 2 porte-avions qui à l’instar des CVF britanniques devront être lancés avec moins de 5 années d’écart.
    De fait, si la seconde unité de cette nouvelle classe de PA arrive en 2035 pour remplacer le CdG, la première n’entrera pas en service avant 2030 et ne pourra donc pas avoir être lancée avant 2025…
    Ce qui nous renvoie encore à la LPM 2026/2031…

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  4. 3 - L’ÉVOLUTION POSSIBLE DU BUDGET DE LA DÉFENSE À L’HORIZON 2025:

    Le prix unitaire de navires issus d’une série même réduite à 2 unités n’est pas aussi important qu’un exemplaire unique comme le fut le CdG. Cette série de 2 porte-avions pourrait correspondre à un investissement de 5,5 Mds € avec 2 Mds pour pouvoir faire opérer 2 GAe (celui du CdG passant à son remplaçant).
    Alors nous pouvons remettre ce chiffre maintenant élevé à 7,5 Mds €, en perspective avec les 480 Mds évoqués plus haut sur dix ans avec un budget annuel de la défense à hauteur de 32 Mds € ou 1,8% du PIB de la France.

    Depuis 2010 le RU est devenu le premier partenaire stratégique de la France, l’Allemagne conservant toujours une importance au moins symbolique avec une unité telle que la brigade franco-allemande.

    Avec une moyenne annuelle de 47 Mds € constants (à hauteur de 2,2 ou 2,6% du son PIB suivant, contre 31 Mds sur 1,5% du PIB (*) en France), le RU a toujours conservé un niveau de dépenses militaires très supérieur à celui de la France.
    Mais le RU fut pourtant contraint à de nombreuses réductions de format, restrictions et d’arbitrages budgétaires en faveur de sa politique d’intervention notamment en Irak et Afghanistan qui aura durablement siphonné les resources du MoD de 2001 à 2012…
    Les forces britanniques touchaient ainsi le font en 2010/2012.

    Or depuis 2015, le MoD peut recentrer la mobilisation de ses ressources sur le renouvellement de ses équipements, soit un investissement de 250 Mds € (ou 178 Mds £) de 2015 à 2025.
    http://www.lesechos.fr/23/11/2015/lesechos.fr/021502515617_terrorisme---le-royaume-uni-reoriente-ses-depenses-militaires.htm

    Ce qui sur le plan naval renvoie aux 2 CVF avec 50 F-35B confirmés avec 4 navires logistiques de 35 000 tonnes, 7 SNA Astute (7800 tonnes en plongée…) et 9 P8 Poseidon.
    Les frégates Type 26 seront le programme phare des années 2020 de la Royal Navy qui doit remplacer 13 Type 23, alignant déjà 6 destroyer Type 45 et 4 SNLE Vanguard.

    Concernant l’Allemagne, celle-ci ne servira plus de référence ou de modèle à ceux qui en France, préconisent une baisse du budget de la Défense.
    En effet, après avoir d’abord accordé dans l’urgence une enveloppe supplémentaire de 6 Mds € en aout 2015, le gouvernement allemand établie un plan d’investissement de 130 Mds € répartis sur 15 ans et pouvant entrer en application dès 2019.
    https://www.wsws.org/fr/articles/2016/fev2016/berl-f01.shtml

    La France sera donc obligée de consentir à des efforts similaires si elle ne veut pas se laisser décrocher sur le plan diplomatique et militaire, aussi bien à l’échelle internationale qu’européenne.
    Et cet effort devra dépasser les 3 ou 4,5 Mds € espérés en France entre 2017 et 2019:
    http://www.latribune.fr/entreprises-finance/industrie/aeronautique-defense/defense-des-besoins-de-plus-d-un-milliard-par-an-supplementaire-entre-2017-et-2019-561593.html

    Plutôt que rester focalisé sur l’objectif symbolique des 2% du PIB (*), une dotation budgétaire en Euros constants à hauteur de 40 Mds € à partir de 2020 permettra à la France de conserver un niveau d’investissement comparable à celui du RU qui en 2016 est 44 Mds € (2% du PIB britannique de 2015) sera de 49,8 Mds € en 2020.
    http://www.opex360.com/2016/01/27/effort-de-defense-qui-atteindrait-2-du-pib-2025-probable-selon-le-chef-detat-major-des-armees/

    Avec un budget français de la Défense porté à 2% du PIB (soit 42 Mds € en moyenne),le financement sur 15 ans (de 2020 à 2035) d’un programme de 2 nouveaux porte-avions de 7,5 Mds € (GAe compris) sera tout à fait envisageable à hauteur de 600 Mds € que cumulerait un budget de la Défense porté à 2% du PIB sur une moyenne de 40 Mds €/an à partir de 2020.

    - (*) Pourcentage de 1,5% du PIB, chiffre donné par le Ministère de la Défense à ne pas opposer au chiffre du SIPRI qui évalue plus de 2% du PIB pour la France au sujet de l’ensemble des dépense militaires, intégrant une partie du budget du Ministère de l’Intérieur qui revient aux militaires de la Gendarmerie.

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  5. - 4 - UNE DÉFINITION ARCHITECTURALE ADAPTÉE AUX ÉVOLUTIONS TECHNOLOGIQUES:

    Parallèlement au fait qu’un « PA2 » de 2006 n’était déjà plus pensé et conçu comme le sister-ship du CdG encore d’actualité en 1996, un nouveau porte-avions et qui plus une nouvelle classe de porte-avions français ne sera plus conceptualisée comme un « CVF-Fr » de 2010, ni même comme un « DEAC » de DCNS présenté en 2011.

    Observons qu’à l’orée de la prochaine LPM 2020/2025 il sera trop tard pour ces projets (dont le plus récent aura déjà 10 ans) et qu’il sera encore trop tôt pour construire un nouveau porte-avions CATOBAR, car la définition technique de ces navires devra intégrer une nouvelle révolution technologique d’ici 2025.

    La France ambitionne de faire évoluer certaines de ses tactiques aériennes avec la création de groupes aériens mixtes Rafale + UCAV pouvant évoluer vers le concept Rafale + meute d’UCAV en partage de données.
    Mais en deçà de ces évolutions tactiques, la simple augmentation des capacités de pénétration qu’offriront les UCAV aux Rafale, intéresse aussi l’Aéronavale.

    La campagne d’essais ajoutée au calendrier du programme d’essais du nEUROn tant à accréditer l’études des interactions PAN-UCAV qui pourront enrichir les données utiles à la conception du futur SCAF/FCAS. Le SCAF qui pourrait dès lors connaitre une version UCLASS.

    Et cette option d’un UCLASS embarqué doit être prise en compte par la conception d’un nouveau porte-avions, or le programme ne verra pas de démonstrateur avant 2022 ou 2025, justement.
    Le calendrier parallèle de développement de ces deux programmes : version UCLASS du SCAF et nouveau porte-avions qui pourrait être lancé en 2026 sera profitable aux deux projets.

    Un profit dont ne jouiront pas les 2 CVF britanniques classe « Queen Elizabeth » dont le choix arbitraire et précipité d’une définition en porte-avions C-VTOL promet la gestion d’une carrière opérationnelle plus que laborieuse pour ces 2 navires de 65 0000 tpc. qui seront obligés de passer par une importante refonte et l’intégration d’une piste oblique avec au moins une catapulte, s’ils veulent embarquer des UCLASS version navale du FCAS.



    Autour de ces 4 principaux constats:
    - une programmation actuelle de la marine qui laisse peu de place à un nouveau porte-avions qui n’est plus prioritaire (la fenêtre de construction de l’ex « PA2 « fut de 2002 à 2012 »),
    - la considération d’envisager le remplacement du CdG et donc de créer une nouvelle de 2 porte-avions plutôt qu’un unique second porte-avions,
    - un contexte budgétaire pouvant évoluer favorablement d’ici 2020/2025,
    - une conception qui intégrer la mise en oeuvre du SCAF dont le prototype ne sera pas disponible avant 2022/2025,
    sont autant d’arguments qui incitent à relativiser l’indisponibilité jusqu’à 2026 des grands bassins des chantiers navals de DCNS-STX à Saint-Nazaire.


    Ce développement vise aussi à couper court à l’idée reçue souvent énoncée sujet malheureusement devenu polémique de ce second porte-avions :
    « La France n’aura plus les moyens, c’est trop cher et un porte-avions sert à rien quand les BPC sont très efficaces »
    Des verdicts qui sans arguments ne sont rien d’autres que des incantations.
    Observons au passage que les BPC n’ont jamais opéré sans porte-avions contre une force conventionnelle dotée d’une marine et d’une aviation comme l’était théoriquement la Libye en 2011 lors de l’opération « Harmattan ».

    Cordialement, Zayus.

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  6. Les porte-avions ne serviront plus à rien dans peu de temps, la faute aux évolutions techniques : drones, missiles anti-navires très puissants, etc...

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    1. On dit cela depuis 1945 ;) Mais quel différences entre les menaces mentionnées et les attaques kamikazes de 1945 ou les icbm a tête nucléaire de la guerre froide ?

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  7. @Anonyme:

    Quoique absolument pas démontrée au sujet des drones, votre affirmation serait donc aussi valable pour tout type de navire, sous-entendant qu'au delà des porte-avions, ce sont tous les navires qui ne serviront plus à rien !
    Cette théorie rend même toute marine ou force navale inutile face à ces fameux "missiles anti-navires très puissants"...

    Mais dites-vous que face aux missiles antinavires les plus "puissants", qu'il existe des contre-mesures électroniques et des systèmes antimissiles tout aussi "puissants".
    Nous sommes donc ici dans le contexte des évolutions permanentes du bouclier et de l'épée qui se répondent.

    Concrètement, avec les programmes en cours d'exécution (classe Ford US, CVF UK, LPX II Corée du Sud, classe Canberra Australie, classe Izumo Japon) et ceux prévus des années 2020 aux années 2030 (Inde, Chine, Russie, Brésil et donc probablement France) observons que si les porte-avions doivent disparaitre ce ne sera pas avant 2080 au plus tôt...

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  8. J'indique juste que les projets de porte-avions russes sont encore plus nébuleux que les français car ils n'ont pas de grande cale seche a ce jour.

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  9. Allons nous perdre définitivement notre savoir-faire en matière de construction navale des porte-avions ?. "Là où il y a une volonté, il y a un chemin". La cohérence est une priorité, la France doit se doter d'un second porte-avions rapidement. Une idée : diminuer le parc des avions rafale de l'armée de l'air largement compensé par une aéronavale activée en permanence et apte à intervenir en tous lieux.

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  10. la construction d'un second porte-avions s'impose en priorité si l'on veut que soit cohérent notre outil de défense dans sa version aéronavale. Le PA peut intervenir en tous lieux ainsi la diminution du format d'avuions rafale pour l'armée de l'air pourrait permettre ce projet avec une GAN capable d'assurer une permanence totale. "Où il y a une volonté, il y a un chemin".

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  11. De toute façon tout n'est que question de volonté et de choix politique, trouver une cale pour accueillir un 2 eme PA n'est pas un souci, si la décision est prise, une cale sera trouver ou agrandi...il faut que les amiraux mais aussi les député de la commission de défense fasse du lobbying auprès du mindef pour convaincre...

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    1. Non, ce n'est pas si simple. Seuls les Chantiers de l'Atlantique possèdent et une cale suffisamment longue et large et l'outil industriel. S'ils n'ont pas de place dans le calendrier alors ils n'ont pas de place.

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