07 février 2020

Deutsche Marine : Type 213

© Wikipédia. L'U-35 avant sa mise à l'eau au chantier naval de TKMS à Kiel, 1er mai 2013.
     La Deutsche Marine, pour remplacer ses Type 206A (12), après l'abandon du Type 211 (1987), avançait dan la programmation le Type 212 qui devenait Type 212A quand l'Italie rejoignait le programme par la signature d'un protocole d'entente (Memorandum of Understanding (MoU) le 22 avril 1996. La commande allemande pour quatre Type 212 signée le 6 juillet 1994 comprenait une option pour deux bateaux supplémentaires alors que la Deutsche Marine espérait un deuxième lot de quatre sous-marins. L'option fut exercée le 22 septembre 2006. Les modifications furent suffisamment importantes pour rattacher ces deux bateaux au Type 213 avant de les considérer comme étant le Type 212B pour finalement n'être qu'une évolution du Type 212A.

Le 22 septembre 2006 l'option portant commande des Type 212A n°5 et 6 était exercée par l'Office fédéral allemand des techniques de l'armement et de l'approvisionnement (Bundesamt für Wehrtechnik und Beschaffung (BWB) au profit de la Deutsche Marine. La redéfinition de la programmation allemande en 2011 avait décidé que les U-35 et U-36 seraient finalement les derniers du Type 212A construits au profit de la Deutsche Marine.

Les futurs U-35 et U-36 voyaient leur quille être posée les 21 août 2007 et 19 août 2008, leur coque mise à l'eau les 15 novembre 2011 et 6 février 2013 pour être admis au service actif les 23 mars 2015 et 10 octobre 2016. Les principales évolutions techniques et technologiques distinguant les U-35 et U-36 (2007 – 2016) des U-31, U-32, U-33 et U-34 du premier lot (1998 – 2007) visent une amélioration des senseurs et de la connectivité du sous-marin et une mise en œuvre des opérateurs des forces spéciales facilitée.

La plus grande modification architecturale contenue dans le Type 213 est un allongement de la coque donnée pour 1,2 mètres, portant sa longueur totale de 56 à 57,2 mètres. Le déplacement en surface s'en était trouvée accrue de 50 tonnes, le portant à 1500 tonnes sans que ne soit précisé la masse du déplacement en plongée. Le confort à bord aurait été amélioré, en intégrant peut être les choix effectués par les Italiens au profit de la Marina militare, mais surtout en intégrant certaines évolutions pour la navigation dans les eaux tropicales, dont la climatisation.

Dans un premier temps, le système nerveux du Type 212A, c'est-à-dire le système de combat (Combat Management System (CMS), ISUS-90 de conception allemande était remplacé par un nouveau développé en Norvège : le MSI-90U (Kongsberg). D'autres systèmes « informatiques » sont réputés avoir été modernisés, sans qu'il ne soit précisé s'il s'agit de traitement des obsolescences ou de capacités accrues. Par ailleurs, les capacités de navigation reposent désormais, non plus des centrales de navigation inertielle mécanique mais avec de nouvelles employant la technologie gyrolaser.

La connectivité du sous-marin vis-à-vis d'une force navale et de la Terre est renforcée par deux évolutions techniques. La première est l'intégration à l'un des aériens d'une antenne de communication satellitaire (SATCOM) auprès de l'industriel espagnol Indra. Celui-ci semble dire que son antenne suppose que le sous-marin soit à une immersion maximale de 4 à 5,7 mètres,. Le débit est donné pour 128 Kb.sec-1 avec transmission de voix et données en bande X.

La société allemande Gabler fut retenue pour fournir une bouée multi-fonctions. Elle est déployée depuis l'un des aériens du massif. Le système se compose d'un flotteur, c'est-à-dire la bouée proprement dite, et d'un câble de remorquage, comprenant une fibre optique, qui est déroulée depuis un touret. Les contraintes opérationnelles d'utilisation du système (immersion et vitesse maximales) ne sont pas précisée, tout comme la possible incompatibilité avec l'emploi simultanée de l'antenne linéaire remorquée. La bouée Callisto peut recevoir des émetteurs et récepteurs UHF SATCOM, UHF LOS, VHF, HF, GPS L1/L2. Mais la configuration opérationnelle allemande ne paraît pas être connue.

Les périscopes d'attaque et de veille SERO 14 et SERO 15 du premier lot de Type 212A sont remplacés sur les U-35 et U-36 par une version évoluée du premier, le SERO 400-60, et un premier mât optronique (non-pénétrant ?) pour succéder au deuxième, le OMS100-60 (Hensoldt).

Il est souvent rapporté que l'allongement de la coque devait permettre l'ajout d'un mât supplémentaire dans le massif, ce qui est possiblement vrai eu égard aux évolutions précédentes. Mais certaines sources rapportent que cette augmentation de la longueur permettait surtout d'installer dans le massif au profit des opérateurs des forces spéciales, offrant une alternative aux sorties par les tubes lance-torpilles vis-à-vis des Type 212A.

La suite sonar bénéficiait d'une évolution significative puisque les antennes de flanc du sonar (flank array sonar) furent remplacées par une « antenne latérale superficielle » (superficial lateral antenna). Et ce ne serait qu'à partir des U-35 et U-36 qu'aurait été installé un système anti-torpilles TAU2000 (HDW / Whitehead Alenia Sistemi Subacquei (WASS) fort de 40 charges complète la suite.

Du point de vue des capacités offensives, il a pu être évoqué, sans que cela ne semble recevoir la moindre confirmation, que les U-35 et U-36 devaient intégrer dans leur massif un canon RMK3 ( Rheinmetall), calibre 30 mm et cadence de tir de 300 coups par minute, contenu dans un mât. Un autre mât aurait pu contenir trois drones aériens de surveillance EMT Aladin, d'ores et déjà employés par l'armée de terre allemande.


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