18 septembre 2018

SNA-NG : cérémonies de lancement et mise à l'eau du Suffren imminentes ?


 


Un reportage mené par une équipe de journalistes de la chaîne de télévision TF1 et diffusé pendant le journal de 20h00 en date du 9 septembre 2018 était jusqu'à il y a peu disponible au visionnage sur le site de la chaîne. Ce travail est l'une des très rares visites  de journalistes sur le chantier du Suffren. Il permet d'observer l'avancement des travaux à une date donnée sur trois SNA-NG - les Suffren (2018 - 2048), Duguay-Trouin (2023 - 2053) et Tourville (2024 - 2054) - tandis que le retard accumulé sur le chantier de la tête-de-série est assumé publiquement. Serait-ce une manœuvre médiatique pour assumer ces contrariétés avant qu'une future cérémonie de lancement les écrase purement et simplement ?


L'ensemble des images proposées sont, bien entendu, extraites du reportage susmentionné. Toutefois, elles n'apparaissent pas dans l'ordre chronologique du reportage. Il est tenté ici de proposer un cheminement plus naturel au sein du chantier avec une première déambulation au sein de la nef Maxime Laubeuf - père du Narval, premier submersible moderne - où reposent côte-à-côte les Suffren et Duguay-Trouin à des stades divers d'avancement. Dans ce qui est visible, le Suffren est à un état d'avancement de l'ordre des 70 à 90% tandis que le Duguay-Trouin est encore divisé en deux moitiés de coques.





Le capitaine de vaisseau Jérôme Colonna d’Istria, est le premier commandant du Suffren après avoir pris également le commandement du groupe des sous-marins de Cherbourg le 10 septembre 2015. Auparavant, il avait commandé la Perle (1993 - 2029 ?). Et doit être impatient de conduire les premiers essais à la mer.








Entre autres choses visibles, cette vue de l'appareil à gouverner du Suffren amène à constater la présence de l'une des toiles de pudeur de couleur bleue qui couvrent les Tubes Lance-Torpilles (TLT) probablement ouvertes, l'ouverture de la chaufferie et la pompe-hélice (cf. ci-dessus). Mais le moyen de fixation pour l'ALR demeure invisible.

L’équipe de reportage précise qu’ils ont demandé l’autorisation de filmer le chantier deux ans avant de pouvoir se rendre sur les lieux. Et ne disent pas quand le reportage s'est effectivement déroulé. La seule indication chronologique précise que nous détenions est la publication par Naval group d'un cliché du Suffren en août 2017 (ci-dessous). A priori, et en supposant que du temps n'ait pas été consacré à faire place nette pour un PHOTEX, le cliché publié par le chantier pourrait être postérieur au reportage mené par les journalistes de TF1. 



© Naval group. Le cliché (août 2017) aperçu dans le DSI n°32 (Emmanuelle et Vincent, « Les Suffren arrivent !», Sous-marins - Les seigneurs de la guerre navale, Défense et Sécurité internationale, hors-série, avril - mai 2018, nº59) est disponible dans la médiathèque de Naval group.
L'enchaînement des deux images extraites suivantes permet même de conclure que ce reportage fut mené en deux séquences distinctes puisque le Duguay-Trouin n'a pas les TLT sur un premier plan alors qu'ils apparaissent par ailleurs. Il est possible que le séjour des journalistes se soit étalé entre les différentes parties du site cherbourgeois de Naval group mais aussi entre les différentes parties présentes du programme Barracuda.







Aussi, il est remarquable que les TLT soient installés avant la fermeture complète de la coque comme cela avait été le cas pour le Suffren. Cela peut amener à penser qu'il y a un pré-armement des tronçons du Duguay-Trouin plus poussé que sur ceux du Suffren. Il s'agit peut-être là du signe que les retards accumulés sur le premier de sa classe donnaient lieu à d'intéressants RETEX quant aux méthodes d'industrialisation, ce qui augurerait une bonne tenue des délais pour les unités suivantes.




Cette vue trois-quarts arrière du Duguay-Trouin permet d'apprécier l'avancement de la partie arrière du sous-marin. Et, par rapport à une photographie republiée en septembre 2017 qui datait certainement de 2014 (cf. ci-dessous), il est à souligner que la nef Laubeuf peut accueillir simultanément deux coques de sous-marins. Mais, aussi, que l'usinage des tronçons et les premiers assemblages interviennent dans une deuxième partie de la nef Laubeuf. Les ensembles étant déplacés par robot-marcheurs de l'une à l'autre moitié de la nef.


© Naval group.
C'est alors que se présente une deuxième déambulation au cours du reportage de TF1 dans cette deuxième alvéole de la nef Laubeuf. A moins de considérer que le reportage fut réalisé depuis plus de deux ans,  il y a fort à parier que ce sont les tronçons et éléments du Tourville, la troisième unité de la série. Eu égard à la zone floutée, il s'agirait peut être de la partie arrière que la proue n'est pas immédiatement identifiable. Tout du moins, le grand nombre de tronçons laisse supposer que le Tourville prendra la suite du Suffren quand celui-ci quittera la nef Laubeuf pour l'ascenseur à sous-marins situé en face de celle-ci.






Les journalistes relèvent ce dont ils ont probablement discuté sur place : le chantier à deux ans et demi de retard - sans polémique. C'est pourquoi la diffusion à la rentrée du reportage, et non pas bien plus tôt car les images sont peut-être datées de l'année 2017, annonce peut être une manœuvre médiatique. Il n'y a toujours aucune date de mise à l’eau d’annoncée alors que celle-ci est attendue depuis l'année 2016. Est-ce que la diffusion du reportage annonce un futur plan de communication entourant la sortie de la nef et la cérémonie officielle dans les toutes prochaines semaines ? Cela permettait de noyer toute polémique éventuelle sur le retard enregistré par le chantier dont l'un des points durs porterait sur la chaufferie nucléaire, ce qui avait été reconnu devant l'Assemblée nationale. Le PA2 à propulsion nucléaire servira à sauvegarder les compétences pour les SN3G car les arguments avancés par l'avis du député Jean-Jacques Bridey sur le programme 146 (2016) soulignent le tuilage manqué entre les programmes de sous-marins : une perte de compétences entre les travaux sur la chaufferie du SNLE-NG n°4 Le Terrible et le programme Barracuda sur peu ou prou dix ans.

Cette prochaine cérémonie de lancement est très attendue puisque le Suffren doit être admis au service actif à la fin de l'année 2019. Elle sera probablement présidée par le Président de la République tandis que la maquette du futur SN3G dont la mise sur cale interviendra en 2020 pourrait être dévoilée en 2020.


1 commentaire:

  1. la France doit avoir une défense forte car nous vivons dans un monde incertaint dangeureux instable ce qui prouve que l homme du 18 juin avait raison de dire la seule querelle qui vaille est celle de homme car c est l homme qu il s agit de sauver de faire vivre et develloper

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