L'innovation apportée par l'ensilotage des diverses munitions des sous-marins, en particulier les missiles à changement de milieu, sans oublier les drones, amène à s'interroger sur la pertinence d'en faire de même avec les torpilles. Le tir horizontal des torpilles dans l'axe de la proue est un héritage plus qu'un besoin fondamental dans les perspectives actuelles : les torpilles à grande autonomie ou très grande portée. Néanmoins, supprimer la "salle des torpilles" - ou soute à armes tactiques - à l'avant dans sa configuration actuelle pourrait autant simplifier l'architecture des sous-marins que soulever quelques défis techniques à relever et quelques contraintes opérationnelles à réduire pour ne pas dégrader la signature acoustique des bateaux.
Étude des avant-projets demandés par l'organe ayant à charge la flotte à construire (Conseil Supérieur de la Marine, Conseil des Travaux, SCEM/PLANPROG, OCA Marine, ASF, etc) et présentés à l'autorité politique. L'enjeu consiste à déterminer comment la Marine engage ces projets dans le processus institutionnel (contrat opérationnel, plan naval ? Loi(s) de financement, etc) pour faire correspondre la flotte à construire avec la flotte répondant au problème militaire français. ISSN : 2271-1163
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31 juillet 2018
30 juillet 2018
TLM : une diffusion limitée ?
© Inconnu |
Il en ressort que le Tube Lance-Missile (TLM) alors apanage des SNLE (Sous-marin Nucléaires Lanceur d'Engins) devient au cours du premier tiers du XXIe siècle le nouveau moyen d'intégrer des munitions en nombre à bord des vaisseaux noirs. Il en ressort plusieurs conclusions possibles dont l'une qui n'est pas moindre et qui serait, tout bonnement, la fin des tube lance-torpilles installées à la proue ou de part et d'autre de cette dernière. Une autre, et tout aussi majeur, est qu'il semble se dessiner une course analogue au tonnage et à la vitesse comme celle ayant mêlée cuirassés et croiseur-cuirassés. Au final, le premier a effacé le deuxième par densification de la puissance des appareils propulsifs. Enfin, cette dénucléarisation du TLM achève d'enlever le caractère spécifiquement balistique de cette installation pour le rendre polyvalent. Et la polyvalence totale ne sera atteinte que quand il sera pensé, conçu et produit un système aussi bien pensé - non pas comme les VLS (Mk 41, Sylver, etc) - que le MLRS. Le combat en ligne de file reviendrait-il ?
27 juillet 2018
Missiles hypersoniques : nouvelle norme sous-marine nivelante ?
© Marine nationale. Tir d'un MSBS M51. |
L'éventuel tir vertical de prochains missiles anti-navires tels que le FMAN/FMC - ou FC/ASW au Royaume-Uni - n'est pas la seule évolution matérielle pouvant affecter la place des sous-marins dans la "ligne de file". Les ambitions de certaines marines d'ériger les missiles anti-navires, non plus seulement supersoniques mais bien hypersoniques, pourrait accoucher d'un nouvel état de l'art en la matière dans le combat naval. Dans cette seule perspective, un déclassement pourrait toucher les Sous-marins Nucléaires Lanceurs d'Engins (SNLE) et Sous-marins Nucléaires d'Attaque (SNA) incapables de se hisser à cette nouvelle norme. À la remarque près que la preuve du caractère obsolète des missiles anti-navires subsonique à vol rasant n'a pas été apporté. Plus largement, il s'agirait de tenter de considérer la contribution navale aux plateformes de lancement de munitions hypersoniques et, notamment, leur relation à la dissuasion, surtout nucléaire.
26 juillet 2018
Mesure de la puissance navale : ratio tonnes de bâtiments logistiques/de combat
© Royal Navy. |
La part prise par la flotte logistique dans une marine de guerre est une autre mesure très intéressante de la puissance navale en ce qu'elle nous renseigne sur les capacités d'une marine à durer à la mer et à se projeter. Réflexion qui va de pair avec la question des bases avancées si chère à l'Amiral Alfred Thayer Mahan (27 septembre 1840 - 1 décembre 1914). Et donc de l'élongation logistique puisque le cadre géostratégique tracé par le territoire combiné à celui imposé par la diplomatie accouche d'une surface à contrôler ou bien dont il faut empêcher le contrôle par une tierce partie. Les Marine nationale et Royal Navy présentent des choix bien différents à cette aune dans le dimensionnement de leurs flottes logistiques respectives.
25 juillet 2018
Mesure de la puissance navale : le ratio tonnes/sabord
© CCTV. Henry K., "Et si le destroyer Type 055 n’a que 112 silos ?", East Pendulum, 4 octobre 2017. |
Le nombre de silos - pourquoi ne pas parler de "sabords" ? - est devenu un des nouveaux critères permettant de mesurer la "puissance" affichée d'un bâtiment de guerre. Les systèmes permettant d' "ensiloter" des missiles dans des "tubes" recevant de manière quasi-universelle toutes les munitions existantes dans une marine assurent une certaine polyvalence aux unités. C'est peu ou prou le retour aux considérations tactiques de la stratégie des moyens des combats en ligne de file des marines à voiles. Si à la manière de Joseph Henrotin (Les fondements de la puissance navale au XXIe siècle, Economica, 2011, 496 pages) il s'agit de penser le bâtiment de guerre comme une plateforme dont le tonnage ne signifie plus la puissance - l'ancienne relation liée tonnage et puissance des canons - mais bien le rayonnement géographique, les plateformes navales "percées" de "x" sabords tendent à réinstaurer l'ancienne dialectique mêlant tonnage et puissance. Des effets de seuil sont d'ores et déjà perceptibles.
24 juillet 2018
FMAN/FMC : l'impasse sous-marine ?
Au cours d'une précédente remarque, il s'était avérée que le programme FMAN/FMC conduisait probablement à l'introduction d'une future munition à lancement vertical. Quelle problématique pour les forces sous-marines ?
17 juillet 2018
Grèce : location des "Cassard" et "Jean Bart" ?
© Inconnu. Lanceur Mk 13 et missile SM-2 MR. |
La marine hellénique souhaite remplacer les dix frégates de la classe Elli (toutes du type S-frigates ou classe Kortenaer ; modernisation en 2009) par des frégates modernes et polyvalentes. Le député Yves Fréville (rapport d'information déposé le 16 juin 2005) relevait l'intérêt de la Grèce pour les FREMM l'année même où la première tranche du programme est notifiée en France (16 novembre 2005). Depuis, au moins, l'année 2013 la location de frégates françaises est évoquée. Athènes tentait d'arracher par quelques manœuvres la location de FREMM mais Paris refusait. Reste à étudier la dernière proposition avancée : la location des Cassard (1985 - 2021) et Jean Bart (1988 - 2022).