La diplomatie navale française s'appuie sur la capacité intermittente à
montrer le pavillon au large de toutes les îles de l'Archipel France,
condition sine qua non de notre intégrité territoriale. Le lancement du programme BATSIMAR (BATiment de Surveillance et d'Intervention MARitime) est repoussé depuis deux lois de programmation militaire. C'est pourquoi l'hypothèse (ci-dessous) explore un abaissement volontaire du besoin afin de lancer dès la prochaine loi de finances non pas une frégate de troisième rang mais du quatrième rang afin d'obtenir rapidement de nouveaux patrouilleurs et faire remonter les capacités de l'AEM (Action de l'État en Mer) pour palier les ruptures temporaires de capacités déjà constatées et éviter, surtout, la rupture globale.
L'Amiral Rogel, ancien CEMM (Chef d'État-Major de la Marine), s'exprimait de manière très explicite sur les risques encourus par la France à ne pas renforcer ses capacités navales dans l'Archipel France. Le livre blanc parle des risques de la faiblesse dans cet ordred'idées qu'il faut opposer aux risques de la force. "Or, il faut tenir compte non seulement des nouvelles zones à protéger et des événements climatiques mais aussi des problématiques de souveraineté. Il ne s’agit pas seulement de Clipperton, mais de l’ensemble de la ZEE [Zone Économique Exclusive] : si nous n’y sommes pas présents, d’autres viendront l’occuper à notre place." (audition de l'Amiral Rogel (CEMM), commission de la Défense nationale et des forces armées, 15 octobre 2015).
Le lancement du programme BATSIMAR (BATiment de Surveillance et d'Intervention MARitime) est attendu, au moins, depuis l'année 2008. D'une cible allant de 12 à 18 unités selon les années, cette sorte de "frégate du troisième rang" ou patrouilleur devrait être lancé en 2024. "Si nous attendions 2024, nous serions en « rupture globale temporaire de capacité », car tous les patrouilleurs outre-mer vont s’éteindre les uns après les autres." (audition de l'Amiral Rogel (CEMM), commission de la Défense nationale et des forces armées, 15 octobre 2015)
Quelque soit la cible finalement retenue, la cadence de livraison serait de deux unités chaque année pendant "x" année, "x" étant fonction de la cible donc. S'il fallait se fonder sur l'exemple de l'Adroit, cela représenterait un effort budgétaire annuel de près de 100 millions d'euros (pour deux BATSIMAR), ce qui est très modéré par rapport à une FTI (450 millions en coût unitaire de production) ou une FREMM (500 millions d'euros).
Les prochaines élections présidentielles, et peu importe qui accédera à la magistrature suprême, aura à assumer, ou non, l'ensemble des volontés déclarées pour une poursuite de l'effort en faveur de la Défense nationale jusqu'à 2% du PIB (avec ou sans pension). Néanmoins, la bosse budgétaire jamais absorbée qui serait de près de 35 milliards d'euros et l'inévitable revue stratégique des programmes, qu'elle soit lancée officiellement ou officieusement, ne manquera pas de renouveler la hiérarchie des priorités.
BATSIMAR est-il irrémédiablement condamné dans sa formulation actuelle ? La programmation, dans sa lecture faite tant par le Gouvernement que par le Parlement, pourrait réserver une bien mauvaise conclusion. Le point de départ, tel qu'exposé par le Sénat en 2008, est une situation avec une vingtaine de patrouilleurs à remplacer. À l'orée des années 2030, en supputant une prolongation des frégates des classes Floréal et La Fayette, et en ajoutant les nouveaux bateaux dédiés à l'AEM (BSAH (4), B2M (4), PLG (2) et PLV (1), le Politique pourrait de lui-même abandonner BATSIMAR puisque 22 bateaux seront disponibles pour l'AEM jusqu'au moins 2030. Le programme BATSIMAR pourrait alors sauter une troisième (2020 - 2025) puis une quatrième LPM (2026 - 2030) et se poser à la LPM (2031-2036).
Quelque soit la cible finalement retenue, la cadence de livraison serait de deux unités chaque année pendant "x" année, "x" étant fonction de la cible donc. S'il fallait se fonder sur l'exemple de l'Adroit, cela représenterait un effort budgétaire annuel de près de 100 millions d'euros (pour deux BATSIMAR), ce qui est très modéré par rapport à une FTI (450 millions en coût unitaire de production) ou une FREMM (500 millions d'euros).
Les prochaines élections présidentielles, et peu importe qui accédera à la magistrature suprême, aura à assumer, ou non, l'ensemble des volontés déclarées pour une poursuite de l'effort en faveur de la Défense nationale jusqu'à 2% du PIB (avec ou sans pension). Néanmoins, la bosse budgétaire jamais absorbée qui serait de près de 35 milliards d'euros et l'inévitable revue stratégique des programmes, qu'elle soit lancée officiellement ou officieusement, ne manquera pas de renouveler la hiérarchie des priorités.
BATSIMAR est-il irrémédiablement condamné dans sa formulation actuelle ? La programmation, dans sa lecture faite tant par le Gouvernement que par le Parlement, pourrait réserver une bien mauvaise conclusion. Le point de départ, tel qu'exposé par le Sénat en 2008, est une situation avec une vingtaine de patrouilleurs à remplacer. À l'orée des années 2030, en supputant une prolongation des frégates des classes Floréal et La Fayette, et en ajoutant les nouveaux bateaux dédiés à l'AEM (BSAH (4), B2M (4), PLG (2) et PLV (1), le Politique pourrait de lui-même abandonner BATSIMAR puisque 22 bateaux seront disponibles pour l'AEM jusqu'au moins 2030. Le programme BATSIMAR pourrait alors sauter une troisième (2020 - 2025) puis une quatrième LPM (2026 - 2030) et se poser à la LPM (2031-2036).
Dans cette perspective, les faits sont que le programme BATSIMAR n'a jamais été lancé depuis l'année 2008, tout comme AVSIMAR (Avion se Surveillance et d'Intervention Maritime), et que la situation s'est dégradée, non plus dans les seuls termes d'un nombre sans cesse restreint de patrouilleurs, mais bien au point de reconnaître officiellement des ruptures de capacités. Réputées temporaires, elles sont, de facto, durables.
Abandonner la présence navale dans l'Archipel France conduirait
inexorablement à une annexion rampante de nos territoires. Ce qui
interdirait d'abandonner BATSIMAR, même si son format actuel ne rentre
pas dans la programmation actuelle. Reste à discuter d'une autre voie :
la frégate du quatrième rang.
Ce serait ajuster le besoin non plus aux opérations mais aux possibilités financières afin de dégager rapidement une solution transitoire afin que cesse les ruptures de capacités. Solution qui comprend l'inévitable prolongation des frégates de surveillance et l'éventuelle arrivée des frégates La Fayette Outre-mer en remplacer des neuf avisos convertis en PHM (Patrouilleur de Haute Mer). Néanmoins, c'est aussi recherche un nombre plus grand de patrouilleurs par rapport à l'existant et la programmation sachant que le nombre est une des conditions de la supériorité militaire, donc navale.
La frégate du quatrième rang revient à faire une croix sur une partie des caractéristiques nautiques et des capacités opérationnelles afin de disposer de nouveaux bateaux rapidement. Ils ne seraient que des navires de présence aptes à la patrouille des zones économiques exclusives et à contrôler les navires suspectés d'action illégale. La vitesse serait faible, au maximum de 15 nœuds aux essais. L'autonomie serait juste suffisante pour la zone. Les installations aéronautiques seraient limitées à une plage hélicoptère et un hangar multifonction permettant l'embarquement de drones et non pas d'un hélicoptère. L'armement se composerait d'une pièce principale sous la forme d'une tourelle téléopérée avec un canon de 20 mm et quelques mitrailleuses en 12,7 et 7,62. Une drome pourrait être mise en œuvre sous bossoir et/ou par rampe arrière.
Dans l'ensemble, chacune des bases navales isolées géographiquement (l'arc des Antilles (Guyane (Dégrad-Des-Cannes) et Martinique (Fort Saint-Louis), Mayotte (rocher de Dzaoudzi), La Réunion (Port des Galets), la Polynésie française (Papeete) et la Nouvelle Calédonie (Pointe Chaleix) recevrait une division constituée de trois frégates du quatrième rang et d'un B2M servant d'unité logistique. Deux options pourraient être prises pour doter Brest et Toulon.
Dans l'ensemble, chacune des bases navales isolées géographiquement (l'arc des Antilles (Guyane (Dégrad-Des-Cannes) et Martinique (Fort Saint-Louis), Mayotte (rocher de Dzaoudzi), La Réunion (Port des Galets), la Polynésie française (Papeete) et la Nouvelle Calédonie (Pointe Chaleix) recevrait une division constituée de trois frégates du quatrième rang et d'un B2M servant d'unité logistique. Deux options pourraient être prises pour doter Brest et Toulon.
Plusieurs solutions existantes peuvent être considérées dans les catalogues de Kership, des Constructions Mécaniques de Normandie, Socarenam, Raidco Marine, etc... Par exemple, une version patrouilleur tirée du B2M est intéressante à plus d'un titre. La commande pour quatre B2M afficherait un coût unitaire de production de l'ordre des 23 millions d'euros l'unité. Cela devrait constituer le prix plancher d'une frégate de quatrième rang. Le navire répond aux caractéristiques énoncées. L'ensemble des questions de formation, de soutien, de MCO, etc serait rationalisé autour d'une plateforme standardisée (qu'elle soit ou non une version patrouilleur du B2M) et les plus veilles unités de l'AEM quitteraient alors le service, permettant
à la Marine de récupérer les équipages et de rationaliser le MCO une deuxième fois.
Pour doter l'ensemble des bases navales précitées, un cinquième B2M serait commandé ainsi que quinze patrouilleurs (de l'ordre des 25 millions d'euros l'unité : B2M version patrouilleur ou une autre unité (OPV 75 de Kership, etc), soit un volume financier de l'ordre des 400 millions d'euros.
Deux systèmes d'hélidrones à trois vecteurs (4 millions par système en se fondant sur le S-100 de Camcopter) serait nécessaire par division. Ils augmenteraient significativement l'espace aéromaritime contrôlé par une paire de patrouilleurs à la mer (plusieurs milliers de nautiques carrés par journée de navigation). Ce qui diminuerait la pression exercée sur les avions de SURMAR (SURveillance MARitime). Soit 40 millions d'euros (plus 16 millions si la levée des options pour Brest et Toulon est exercée).
Deux systèmes d'hélidrones à trois vecteurs (4 millions par système en se fondant sur le S-100 de Camcopter) serait nécessaire par division. Ils augmenteraient significativement l'espace aéromaritime contrôlé par une paire de patrouilleurs à la mer (plusieurs milliers de nautiques carrés par journée de navigation). Ce qui diminuerait la pression exercée sur les avions de SURMAR (SURveillance MARitime). Soit 40 millions d'euros (plus 16 millions si la levée des options pour Brest et Toulon est exercée).
Sans oublier la nécessité de doter chaque patrouilleur de deux EDO NG par bateau (0,18 millions d'euros l'unité), soit 5,4 millions d'euros. Une partie des dépenses ne sont pas comptabilisées dans cette présentation à l'instar des tourelles téléopérée, armes légères d'infanterie, etc.
Le coût minimum d'une telle division (3 patrouilleurs et 1 B2M avec les équipements précités) reviendrait aux alentours des 110 millions d'euros (soit 220 millions d'euros en sus pour exercer les deux options à Brest et Toulon). Choisir une frégate du troisième rang tel que le BATSIMAR envisagé depuis 2008 reviendrait à une division de l'ordre des 185 millions d'euros dans le modèle proposé.
En se fondant une version dégradée du besoin exprimé, le coût financier semble maîtrisé et permet la commande simultanée des bateaux et matériels. La trajectoire financière correspondrait à un flux annuel de l'ordre des 65 millions d'euros sur la période allant de 2018 à 2024 (2027 si les options Brest et Toulon étaient exercées). L'exercice déroulé sur quelques lignes ne prétend pas à la solution miracle mais, au moins, de dresser l'importance des contraintes financières qui n'invitent pas à rêver d'un croiseur parfait pour l'AEM.
S'il y a pas de hausse du budget de la défense jusqu'à 2% hors pension, les carottes seront cuites. Les rares crédits seront accaparés par le renouvellement des SNLE et des SNA qui sont jugés prioritaires (le format riquiqui des SNA a résisté aux deux livres blanc!).
RépondreSupprimerIl va falloir impérativement prolonger les FS et FLF pour faire la soudure avec les BATISMAR. (Je pense que si un programme du type que vous proposé est lancé il remplacera alors les BATISMAR car il servira d'argument bidon pour dire que le besoin est couvert).
Et problème: les FLF sont supposées être remplacées par les FTI. Mais alors la modernisation a minima sur certaines a t elle encore un sens si on les retire dès 2023 pour la première (celle-ci sera sans doute non modernisée)? Et les FLF ne sont du premier rang que pour des raisons de communication politique depuis 2008 (afficher un chiffre pas trop ridicule). Ne pourrait on pas refaire ce tour de passe passe dans l'autre sens en les qualifiant à nouveau de second rang pour les maintenir tout en collant sur le papier au format livre blanc?
Je m'oblige à m'en tenir aux faits, dont la politique déclaratoire et les déclarations d'intentions font partie. Je ne dis pas que je le prends pour argent comptant, seulement que c'est un des éléments de la programmation. J'ajoute que le climat politique actuel tire vers un recentrage de l'action publique sur l'autorité (Intérieur, Défense, Justice, Éducation).
RépondreSupprimerJe pense que BATSIMAR est irrémédiablement fichu dans la mesure où les frégates des classes Floréal et La Fayette seront prolongées, ce qui maintiendra au moins 11 navires pour l'AEM en plus des nouveaux (BSAH (4), B2M (4), PLG (2) et PLV (1) soit 22 bateaux au moins jusqu'en 2030 (donc problème pour la LPM suivante).
Sauf que les FS appartiennent officiellement au deuxième rang, les FLF au premier et les A69 au troisième (PHM). Alors, oui, logiquement, les FLF auraient du être déclassé du premier au deuxième eu égard aux logiques des décisions prises depuis l'actualisation de la LPM. Cela n'a pas été fait et seul le CEMM Rogel a pris la peine de dire que... mais cela n'engage pas le politique.
Reste qu'il s'agira de remplacer la composante frégates de deuxième rang et que ce sera peut-être plus utile que BATSIMAR à terme.
Mais ce serait plus chère donc il y aurait moins de navire. La Royale peut limiter la casse avec les seules frégates de premier rang s'il y a une bonne flotte de patrouilleurs derrière. L'inverse aboutirait à une flotte trop petite, et un navire moins chère est plus vendable politiquement.
SupprimerIl est donc un peu tôt pour enterrer BATISMAR. Et même si c'est fait la marine lancera un programme équivalent dès qu'elle a un peu de crédit. Les FS et FLF sont beaucoup sollicitées, il n'est pas certain qu'elles tiennent 35 à 40 ans avec un taux de disponibilité convenable. Pareil pour les A 69.
Quoi qu'il en soit cette intéressante discussion est typique des temps de vache maigre: on a besoin de tout mais on sacrifie les uns pour sauver les autres.
Pour ma part, je suis contre une telle frégate de 3e/4e rang car elle est justement trop lente en vitesse maximum. Pour être crédible, la vitesse maximum doit être au minimum de 19 nœuds.
RépondreSupprimeret encore, c'est un minimum quand on voit que les derniers super-paquebot construit à Saint-Nazaire ont une vitesse de croisière de 20 nœuds et une vitesse de pointe d'environ 23 nœuds.
par contre, l'idée d'une plate-forme aéronautique limité pour un drone est excellente car elle permet d'augmenter considérablement la zone surveillé.
quand à l'armement, il existe des solutions intermédiaires entre le 20mm téléopéré et le 76 mm. je penses entre autre à la tourelle Bofors Mk-4 de 40 mm. par contre, si on remplace la flotte de patrouilleurs, pas besoin de lance-missiles ce qui limite les besoins du système de combat et donc le coût.
Avec les échanges que je viens d'avoir, je tiens à souligner cette possibilité qui est présente à mon esprit quand j'écris :
RépondreSupprimer"BATSIMAR est-il irrémédiablement condamné dans sa formulation actuelle ? La programmation, dans sa lecture faite tant par le Gouvernement que par le Parlement, pourrait réserver une bien mauvaise conclusion. Le point de départ, tel qu'exposé par le Sénat en 2008, est une situation avec une vingtaine de patrouilleurs à remplacer. À l'orée des années 2030, en supputant une prolongation des frégates des classes Floréal et La Fayette, et en ajoutant les nouveaux bateaux dédiés à l'AEM (BSAH (4), B2M (4), PLG (2) et PLV (1), le Politique pourrait de lui-même abandonner BATSIMAR puisque 22 bateaux seront disponibles pour l'AEM jusqu'au moins 2030. Le programme BATSIMAR pourrait alors sauter une troisième (2020 - 2025) puis une quatrième LPM (2026 - 2030) et se poser à la LPM (2031-2036)."
Je ne suis pas spécialement d'accord avec ce calcul. surtout avec un nombre extrêmement réduit de frégate.
RépondreSupprimeren réalité, la frégate Floréal a déjà plus de 24 années de service actif (27 mai 1992). Et les 6 frégates ont été livrés en seulement 2 ans. cela veut donc dire que même modernisées, on aura effectivement du mal à les faire tenir jusqu'en 2030.
en 2001, la force d'action navale disposait de :
- 2 frégates lance-missiles classe Duquesne
- 2 frégates ASM classe Tourville
- 7 frégates ASM classe Georges Leygues
- 2 frégates AA classe Cassard
soit 13 unités de premier rang sans compter les 5 Lafayette qui sont plutôt en second rang. soit 18 unités affectés à la force d'action navale. avec seulement 8 FREMM, 5 FTI et 2 horizon, il n'y a que 15 navires. il en manque déjà 3 pour simplement stabilisé la flotte.
on pouvait y rajouter éventuellement le reste de la "flotte de second rang" comprenant 6 frégates de classe Floréal et 9 avisos A69 soit 15 navires supplémentaires.
A ces 33 unités que l'on peut classifier de hauturières, il faut alors rajouter les patrouilleurs. Et là, si on fait les comptes, je suis à 19 unités en rajoutant l'Astrolabe qui est en réalité un navire polaire non armé. pour les remplacer, seulement 3 navires ont déjà été commandé et 3 peuvent être prolongé jusqu'en 2030 :
- 1 PLV pour remplacer le patrouilleur Albatros et le navire polaire L'Astrolabe.
- 2 PLG qui remplaceront en Guyane 2 patrouilleurs P400.
- 3 patrouilleurs OPV 54 à remplacer en 2030.
même en admettant que les 5 frégates Lafayette soit prolongés et renvoyer au second rang à l'arrivée des FTI, il manquera un paquet d'unités. car pour ma part, avec les 6 unités ci-dessus ainsi que les 5 Lafayette et les 6 floréal, je ne suis qu'à 17 unités. et non 22 car BSAH et B2M ne sont pas prévu pour remplacer les patrouilleurs.
les 4 B2M vont remplacer (mal d'ailleurs) 5 BATRAL tandis que les 4 BSAH remplace 2 RHM (Tenace et Malabar) et 3 Bâtiment de Soutien de Région. Ils ne remplacent donc pas des patrouilleurs mais viennent en complément. il ne règle donc pas le problème du manque de patrouilleur qui deviendra criant à partir de 2025. Il manquera en effet pas loin d'une vingtaine de navires pour compléter la flotte. Il est donc impératif de mettre le programme BATSIMAR dès la prochaine LPM (2020-2025) et de le poursuivre sur la suivante (2026-2030) au minimum pour simplement stabiliser la taille de la flotte avec des navires modernes (ayant moins de 30-35 ans de service actif) capable d'intéresser la jeune génération.
Je suis bien d'accord avec vous que c'est mélanger des torchons avec des serviettes. Mais depuis qu'il a été dit que les B2M et BSAH sont des navires polyvalent pouvant servir de patrouilleurs, quelque part, la logique de la distinction des besoins en tâches spécialisées et donc de leur couverture par des bateaux spécialisés a été cassée.
RépondreSupprimerSi vous aviez à témoigner devant l'Assemblée alors ils comptent de 2008 à 2030 une vingtaines de patrouilleurs, cela va être dur de leur faire croire qu'il y a péril en la demeure puisque le volume demeure constant sur la période.
D'où la nécessité de nouveaux indicateurs opérationnels afin de pouvoir présenter en une seule infographie la diminution des moyens dédiés à l'AEM.
Il s'agit, aussi, et peut-être surtout, de raisonner eu égard aux moyens financiers face à des ambitions stratégiques inchangées. Historiquement, depuis que l'Armée de l'Air est passée devant la Marine à la fin des années 1940, la Royale reçoit, en moyenne, 17 à 19% des crédits de la Défense nationale. À partir de la prochaine LPM, les dépenses demandées pour la modernisation de la dissuasion nucléaire vont bondir de 3,5 milliards par année à près de 6 milliards d'euros.
Je veux bien des "croiseurs de l'AEM" parfaitement parfait. Vous les faites tenir comment dans une programmation où la part du nucléaire va doubler ? Où les seules hausses budgétaires perceptibles risquent d'être englouties par la dissuasion ?
B2M et BSH peuvent servir de patrouilleurs. Mais un député même peut au fait comprendra que si on en reste là avec retrait programmé des Lafayettes, des A 69 et des Floréales dans la décennie à venir, ça ne fonctionnera pas. Quels que soit les navires choisis il en faudra plus. Les moins chères seront choisis à cause du renouvellement de la FOST en même temps. Peut être une dizaine de B2M en plus donc.
Supprimereffectivement, le budget est le cœur du problème. et la nécessité en crédit du nucléaire est le problème. car alors qu'il manque déjà environ 5 milliards d'euros pour le budget, la hausse de la part du nucléaire va encore augmenter le problème.
Supprimervous citez régulièrement l'Amiral Rogel pour ces solutions pour l'AEM et le déploiement en outre-mer. pour avoir participer à Lorient à une journée de conférence sur la géopolitique des espaces maritimes, il préconise très clairement une hausse de la vigilance et des moyens dédiés à cette double mission. ainsi, s'il ne tenait qu'à lui, ce ne sont pas des OPV potentiellement des FTI qui remplaceraient les Floréal en outre-mer. Il préconisait clairement plus de navire mieux armés pour assurer la sécurisation de notre ZEE ultramarine.
d'ailleurs, pour moi, les 2% du PIB demandés par l'OTAN seraient idéalement partiellement en dehors du nucléaire mais avec les pensions. autrement dit, les 2,5 milliards supplémentaires demandés par la modernisation du nucléaire ne serait pas inclus dans cette règle des 2% du PIB. En 2017, c'est environ 45 milliards d'euros. En 2015, on était en réalité à environ 1,87% avec les pensions et le nucléaire.
autrement dit, à l'horizon 2025, si on compte les 2,5 milliards supplémentaires liés à la modernisation du nucléaire, c'est environ 50 milliards qui seront nécessaire contre 42 milliards grand maximum financés en 2015.
Merci beaucoup pour la précision, j'aurais parié avoir compris cela que la Marine hésitait entre des BATSIMAR et des FTI (dégradées ou non) pour remplacer les Floréal. Si vous avez d'autres confidences, je suis preneur !
SupprimerLes 2% demandaient par l'OTAN ne comprennent pas les pensions, si bien que ce serait avoir le même budget que le Royaume-Uni par exemple, soit pour la France non plus 33 milliards mais 45 milliards d'euros de mémoire (1,4 ou 1,5 à 2 points de PIB).
J'avais lu, sans trouver toute l'origine du calcul, donc sa mécanique et ses paramètres, que 35 milliards ne sont pas financés actuellement !
Le problème est que les députés risquent d'en rester à cette histoire d'une vingtaine de patrouilleurs comme volume constant de 2008 à 2030. Cela manque d'indicateurs opérationnels et de communication de la part de la Marine. Un député de la commission de la Défense nationale et des forces armées, par exemple, doit traiter de toute la Défense nationale et ce n'est qu'un pourcentage, finalement faible, de toute son activité parlementaire.