© Marine nationale. L'Aquitaine dans le bassin n°9 (Brest) avant la MECO. |
Coût Unitaire de Production (CPU) |
Coût TTC (R&D comprise) |
Tonnage
|
Coût EPM (2014) |
MCO sur 30 ans |
|
Classe La Fayette |
190 |
? |
3600 |
6,98 |
209,4 |
Frégate de
Taille Intermédiaire |
450
|
800 |
4250 |
13,5 (?) |
405 (?) |
Classe Aquitaine
|
500 |
1000 |
6000 |
13,5 |
405
|
Tableau 1 - Coûts du MCO naval pour les classes La Fayette, Aquitaine et les FTI.
Toutes les données financières sont exprimées en millions d’euros.
Toutes les données financières sont exprimées en millions d’euros.
Le MCO de la Marine nationale est - en 2017 - de près de 1,56 milliard d'euros. Le volume financier dédié aux autres plateformes se répartit entre 628 millions pour les navires de surface et 326 millions pour les sous-marins.
Le tableau 1 (ci-dessus) n'a pas la prétention de toucher à l'exactitude mais - ni plus, ni moins - de proposer des ordres de grandeur afin de comprendre le volume financier nécessairement consenti pour entretenir une force navale dans un état opérationnel aussi fidèlement proche que possible de la capacité opérationnelle initiale.
Pour le détail, les données proposées pour les FREMM et FTI sont celles versées au débat public, notamment lors de l'introduction de la FTI dans la programmation. Par contre, le coût proposé pour une frégate de La La Fayette est obtenue par extrapolation avec le coût d'une unité de la classe Formidable, convertie en euros de 2016 en tenant compte de l'inflation. C'est, forcément, loin d'être fidèle à la vérité mais... le résultat reflète assez bien le bateau français sur le plan financier, malgré ce cheminement paradoxale. En tous les cas, cela ne perturbe pas la projection financière.
Dans cette perspective, il est bien difficile de déterminer si l'Entretien Programmé des Matériels (EPM) comprend ou non les dépenses consenties pour les modernisations incrémentales ou très circonstanciées à un Arrêt Technique Majeur (ATM) particulier. En ce sens, il est bon de rappeler que la refonte à mi-vie du porte-avions Charles de Gaulle avoisine les 1300 millions d'euros et s'étale, au minimum, sur deux années budgétaires. C'est un exercice financier extra-ordinaire par rapport au budget MCO naval.
Néanmoins, l'adage de la Royale voulant qu'un navire est payé deux fois, c'est-à-dire une fois à l'achat et une autre fois pour l'entretien sur toute la durée du service actif, tend à se vérifier lourdement.
Coût Unitaire de Production (CPU) |
Tonnage |
Équipage |
Coût
annuel
(millions d’euros) |
Coût
sur
30 ans
|
|
Classe
La Fayette
|
190 |
3600 |
153 |
9,4 |
282 |
Frégate de Taille Intermédiaire |
450
|
4250 |
110 |
9,4 |
282 |
Classe Aquitaine |
500 |
6000 |
94 |
8 |
240 |
Tableau 2 - Coûts représentés par l'équipage pour les classes La Fayette, Aquitaine et les FTI.
Toutes les données financières sont exprimées en millions d’euros.
Le deuxième tableau prétend,
toujours, à donner quelques ordres de grandeur quant au coût annuel représentépar l'équipage d'une frégate des classes La Fayette et Aquitaine ainsi que de
celui d'une FTI. Le coût de l'équipage d'une La Fayette est obtenu par
extrapolation avec celui d'une F70 : pure décision arbitraire car il nous
apparaissait que la structure de l'équipage sur FLF demeurait plus proche d'une
F70 alors qu'une FREMM représente un saut beaucoup plus important. Raisons pour
lesquelles le coût d'un équipage d'une FTI est extrapolé de celui d'une FREMM
car il y a une légère inflexion par rapport aux choix réalisés pour les FREMM
mais aucune rupture.
Coût Unitaire de Production (CPU) |
Tonnage |
Équipage |
Coût
équipage
sur
30 ans
|
MCO sur 30 ans |
MCO + Équipage |
|
Classe
La Fayette
|
190 |
3600 |
153 |
282 |
209,4 |
491,4
|
Frégate de Taille Intermédiaire |
450
|
4250 |
110 |
282 |
405 (?) |
687 |
Classe Aquitaine |
500 |
6000 |
94 |
240 |
405
|
645 |
Toutes les données financières sont exprimées en millions d’euros.
Il apparaît très nettement que les deux postes de dépenses identifiés (cf. supra) correspondent à un volume financier nettement supérieur au troisième poste correspondant lui aux coûts unitaires de production. Toutefois, les dépenses matérialisées par le MCO et l'équipage (tableaux 1 et 2) sont moins importantes que les sommes consenties pour les programmes, c'est-à-dire le coût de production multiplié par le nombre des unités à acquérir additionné aux frais d'études et d'essais des bateaux et des grands systèmes. Par exemple, si le coût MCO + équipage sur 30 ans pour une Aquitaine est de 645 millions d'euros, il est toujours, néanmoins, inférieur au coût d'une FREMM "TTC" (dont la R&D) qui est de 1000 millions d'euros.
Autre remarque, et ce n'est pas la moindre de toutes celles exprimées, il apparaît de manière éclatante un découplage presque total entre le MCO + équipage sur 30 ans et le tonnage d'une frégate. Il était déjà relativement évident dans la comparaison entre une FREMM et une FTI que le coût unitaire de production n'était différent que de seulement 50 millions d'euros pour 1000 à 1500 tonnes en moins pour la FTI. S'il y a peu de risques de se tromper en affirmant que les coûts de fonctionnement d'une FTI seront excessivement proches de ceux d'une FREMM il est, toutefois, plus étonnant de dégager que le coût MCO + équipage sur 30 ans d'une La Fayette n'est différent que d'environ 153 millions d'euros. Le tonnage est presque le double entre les classes La Fayette et Aquitaine tandis que la complexité des systèmes d'armes embarqués est sans commune mesure entre ces frégates de premier et deuxième rang.
Autre remarque, et ce n'est pas la moindre de toutes celles exprimées, il apparaît de manière éclatante un découplage presque total entre le MCO + équipage sur 30 ans et le tonnage d'une frégate. Il était déjà relativement évident dans la comparaison entre une FREMM et une FTI que le coût unitaire de production n'était différent que de seulement 50 millions d'euros pour 1000 à 1500 tonnes en moins pour la FTI. S'il y a peu de risques de se tromper en affirmant que les coûts de fonctionnement d'une FTI seront excessivement proches de ceux d'une FREMM il est, toutefois, plus étonnant de dégager que le coût MCO + équipage sur 30 ans d'une La Fayette n'est différent que d'environ 153 millions d'euros. Le tonnage est presque le double entre les classes La Fayette et Aquitaine tandis que la complexité des systèmes d'armes embarqués est sans commune mesure entre ces frégates de premier et deuxième rang.
Cela revient à dire que les qualités nautiques et opérationnelles d'une frégate des premier et deuxième rang demeurent une part variable relativement mineure vis-à-vis des coûts fixes correspondants au fonctionnement d'un bâtiment de combat sur 30 années. Les projections financières seront à affiner quand les différents postes des FTI seront connus. Si les rationalités comptables ne correspondent pas souvent à celles de la productivité tactique ou aux impératifs d'une posture stratégique dominé par le temps long face à la dictature de l'annualité budgétaire, le calcul initial du programme FREMM n'était pas irrationnel pour autant : pour un coût unitaire de production affiché à 280 millions d'euros HT (~336 millions d'euros TTC - c'était, en réalité, le coût d'une FMM et non pas d'une FREMM) : cela
revenait à souligner que la seule réduction de la taille de l'équipage -
150 millions économisés sur 30 ans - permettait de financier près de la
moitié de la dépense.
On voit aussi très clairement la problématique des petites séries et donc de facto l'entretien des bureaux d'études de DCNS. En effet, les coûts de R&D sont équivalents aux coûts de production et d'entretien. Il est très clair que des productions européennes permettant de doubler la taille des séries suffirait à avoir 3 frégates pour le prix de deux sans même s'intéresser à l'effet de série sur la production.
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