Les @mers du CESM


Les @mers du CESM - 19 avril 1944 :

Le cuirassé Richelieu participe au bombardement de Sabang, base japonaise en Indonésie. Le navire français, ayant rejoint l’Eastern Fleet commandée par l’amiral britannique Somerville, prendra part à trois autres opérations visant des bases navales ennemies. Après 52 mois passés en mer, le bâtiment rentre à Toulon le 1er octobre 1944. À nouveau déployé en Asie du Sud-Est l’année suivante, le bâtiment assistera à la capitulation du Japon dans la rade de Singapour le 23 septembre 1945.





18 avril 2018

SN3G : présentation de la maquette à Euronaval 2018 ?


Le FMOD (Futur Moyen Océanique de Dissuasion) cédait définitivement la place au SN3G. Des quelques bribes d'informations dévoilées par les décideurs, il est possible de dessiner le contour de l'enveloppe dans laquelle les nouveaux bateaux de la dissuasion océanique sont conçus. Le fait que ce programme majeur pour la Défense nationale ait été consacrée autant dans la Revue stratégique que dans la loi de programmation militaire (2019 - 2025) en son rapport annexé laisse peut être entrevoir l'apparition d'une future maquette au salon Euronaval 2018, maintenant que l'utilité du SN3G n'est plus disputée entre responsables politiques.

Le Président de la République Emmanuel Macron (14 mai 2017) et de son gouvernement conduit par le Premier ministre Édouard Philippe (nommé le 15 mai 2017, son gouvernement obtient la confiance le 4 juillet 2017) présentaient dans la Revue Stratégique de Défense et de Sécurité Nationale (RSDSN), publiée au mois d'octobre 2017, les orientations stratégiques retenues. La Loi de Programmation Militaire (2019-2025) - ou LPM - grave dans le marbre de la loi les choix dans le façonnage des nouvelles maquettes des forces armées.

La clefs de voûte du système militaire français telle que pensée depuis la campagne de France des mois de mai à juin 1940 (s'achevant au début du mois de juillet dans les faits) et de la crise de Suez est confortée. "La dissuasion nucléaire demeure la clé de voûte de notre stratégie de défense. Elle protège la France contre toute agression d’origine étatique contre ses intérêts vitaux, d’où qu’elle vienne et quelle qu’en soit la forme. Elle préserve en toute circonstance notre liberté d’action et de décision, en écartant toute menace de chantage d’origine étatique qui viserait à nous paralyser." (RSDSN, p. 72)

Le modèle demeure inchangé, même après la tenue de nombreux débats quant à sa pertinence et à son architecture. "La dissuasion nucléaire continuera de se fonder sur la posture permanente des deux composantes océanique et aéroportée, indissociables et complémentaires. Toutes deux concourent à l’ensemble des missions de la dissuasion. Leurs performances, leur adaptabilité et leurs caractéristiques permettent le maintien d’un outil crédible à long terme, tout en restant à un niveau de stricte suffisance. En outre, les capacités de simulation dont la France s’est dotée après l’arrêt de ses essais nucléaires assurent la fiabilité et la sûreté des armes nucléaires." (RSDSN, p. 72)

La LPM (2019 - 2025) détaille les évolutions de la dissuasion nucléaire qui sont couvertes par le champ d'application de la LPM. La loi réaffirme mot pour mot une partie de la prose de la Revue stratégique, comme par exemple que "[les forces navales] continueront d’assurer la composante océanique de la dissuasion nucléaire : la permanence à la mer sera ainsi assurée par quatre sous-marins nucléaires lanceurs d’engins (SNLE) dotés de missiles mer-sol balistiques stratégiques (MSBS) intercontinentaux M 51." (LPM, rapport annexé, p. 19). 

L'une des principales touchant au volet océanique de la dissuasion est la concrétisation du très discret programme de Sous-marins Nucléaires Lanceur d'Engins (SNLE) de 3ième Génération - ou SN3G. Cette loi de programmation militaire s'y engage puisqu'elle énonce que "La préparation des futurs systèmes d’armes de la dissuasion donnera lieu, pour la composante océanique, au lancement de la réalisation du sous-marin nucléaire lanceur d'engin de 3ème génération (SNLE 3G) et du développement de la future version du missile M 51 [M51.4]." (LPM, rapport annexé, p. 55)
"J’ai donc fait en sorte aussi, s’agissant de la composante océanique, de lancer des adaptations futures du missile M51, pour permettre que le tonnage des futurs sous-marins reste très proche de celui nos Triomphant."
François Hollande, Président de la République, Discours sur la dissuasion nucléaire - Déplacement auprès des forces aériennes stratégiques. Istres, 19 février 2015.
Devant la commission des Affaires étrangères et des forces armées du Sénat, l'Amiral Christophe Prazuck, Chef d'État-Major de la Marine nationale (CEMM) précisait que "s'agissant des sous-marins nucléaires lanceurs d'engins (SNLE), nous prévoyons toujours un lancement de réalisation de la troisième génération en 2020 pour admission au service actif dans les années 2030." (audition devant la commission des Affaires étrangères et des forces armées, Sénat, 25 octobre 2017)

Mais c'est bien sous la présidence de François Hollande qu'un ensemble de décisions furent prises afin de préparer le renouvellement des SNLE-NG de la classe Le Triomphant. Les études devant détailler l'avant-projet débutaient en 2017 et sont menées par Naval group. À en croire la LPM, l'avant-projet détaillé est passé aux "travaux de conception du sous-marin nucléaire lanceur d'engins de troisième génération (SNLE 3G) [qui] permettront le lancement de la phase de réalisation." (LPM, p. 39) Une étape matérialisée par l'inauguration du bâtiment Archimède, entièrement dédié à la conception de sous-marins, à proximité immédiate de la nef Maxime Laubœuf (Cherbourg). Son activité inaugurale est bien la conception que des SN3G.

Très peu de caractéristiques nautiques et opérationnelles du SN3G étaient versées au domaine publique. Mais elles permettent, toutefois, de commencer à prendre connaissance de l'enveloppe dans laquelle ce nouveau SNLE est conçu :

Premièrement, et comme l'annonçait le Président Hollande, le tonnage des SN3G sera "très proche" des Triomphant, ce qui implique une relation dialectique évoluant à la marge entre la propulsion et les armes balistiques.

Deuxième, le Système d'Arme de Dissuasion (SAD) sera le même que pour les SNLE-NG de la classe Le Triomphant, c'est-à-dire le missile balistique M51 dans sa future quatrième version (M51.4). L'ancien Délégué Général à l'Armement (DGA), M. Laurent Collet-Billon, formalisait un certain changement de paradigme de la dissuasion nucléaire française : "quel est l’avenir des composantes de la dissuasion ? Il est écrit pour la force océanique stratégique, les options retenues conduisant à un SNLE et à un missile aux caractéristiques dimensionnelles semblables à la génération actuelle. Cette décision a été prise parce que le niveau de performance souhaité le permettait et pour ne pas introduire, à l’horizon 2030, des systèmes en complète rupture avec l’existant. Nous sommes ainsi, pour les missiles balistiques, dans une démarche incrémentale visant au remplacement d’un étage tous les 8 à 12 ans ; cela permettra à la fois des gains de performance et le maintien des compétences industrielles de Safran/Herakles." (audition devant la commission de la Défense et des forces armées, Assemblée nationale, 30 avril 2014)

C'est-à-dire que l'entretien des compétences balistiques ne s'effectuera plus sur de nouveaux missiles mais bien sur l'évolution successive des étages du M51. De facto, le M51 semble correspondre à un optimum : il n'y a plus d'ambitions de revenir aux ambitions du M5, c'est-à-dire égaler le Trident 2D5.
  • M51.1 : version admise au service opérationnel à bord du Terrible (2010).
  • M51.2 : évolution de la partie haute du missile qui reprenait celle du M45, se voit doter de nouvelles charges utiles accroissant sa portée : la TNO (2016). 
  • M51.3 : nouveau troisième étage, nouvelles charges militaires (2025).
  • M51.4 : horizon 2035.
Troisièmement, la propulsion dimensionne le bateau puisqu'elle concentre sur, environ, un tiers de la coque le devis de masse le plus important. Il en découle, donc, puisque le SAD est inchangé que la propulsion sera très voisine des Triomphant. 

Quatrièmement, si le tonnage demeure très proche des Triomphant alors le SAD demeurera à 16 MSBS. Une réduction du nombre de missiles à 12 exemplaires sur les Triomphant aurait obligé, pour équilibrer le centre de gravité du bateau afin qu'il demeure à la verticale du centre de poussée, de disposer des lests de plomb "sur une perche, devant le dôme du sonar, un peu comme l'éperon des galères romaines". (Natacha Hochman, Pierre Quinchon et François Dupont, Le Triomphant, Paris, Perron, 1994, p. 21)

Il est possible d'émettre deux remarques complémentaires qui ne ressortent pas directement des propos des décideurs mais bien d'appréciations et d'hypothèses laissant entrevoir deux autres caractéristiques opérationnelles et nautiques :

Cinquièmement, l'hypothèse peut être formée quant à un emploi important des tuiles anéchoïques. Laurent Letot, alors à la direction des systèmes de forces et de la prospective, système de forces "maîtrise du milieu aéromaritime" à la DGA, présentait au colloque du Club Participation et Progrès à l'Assemblée nationale (28 juin 2001) une évolution de l'environnement sous-marin pour les 30 prochaines années. Il notait que pour l'opacité comme caractéristique du milieu sous-marin que "dans le domaine acoustique, la détection passive atteint ses limites et conduira éventuellement l'adversaire à réorienter ses moyens de détection vers le sonar actif à très basse fréquence nécessitant, par contrecoup, d'améliorer la furtivité de nos sous-marins (Laurent Letot, "L'avenir du sous-marin", pp. 139-162 dans Pierre Pascallon (dir.), Les armées françaises à l'aube du XXIe siècle - Tome I : La Marine nationale, Paris, L'Harmattan, 2002, p. 144) 

La principale parade serait "par exemple les protections anéchoïques (avec les difficultés liées à l'épaisseur de revêtement théorique nécessaire)". (p. 145) Il réitère cette attention précise à apporter à la question des sonars actif à très basse fréquence au sujet des sous-marins stratégiques. (p. 146) Inquiétude suffisamment forte pour recommander de limiter drastiquement l'exportation de cette technologie. Les Triomphant ont leur massif recouvert d'un revêtement anéchoïques. Un revêtement en cette manière plus important implique un devis de poids accru.

Sixièmement, et de manière chronologique, il est à noter que les Redoutable inauguraient la première filière de propulsion nucléaire navale opérationnelle après l'échec du Q244. Les SNA de la classe Rubis innovaient avec la réunion dans une même enceinte et du réacteur nucléaire et de la production de vapeur. Les Triomphant lançaient la filière K15 que les Suffren perfectionnent avec l'introduction de moteurs électriques pour la vitesse de patrouille alors qu'un groupe turbopropulseur permet d'atteindre la vitesse maximale. Est-ce à dire que les SN3G auront une propulsion entièrement électrique ?



SNLE-NG
classe Le Triomphant
SN3G
classe ?
Mis sur cale
9 juin 1986
2020 ?
Lancé
26 mars 1994
2028 ?
Admission au service actif
21 mars 1997
2031 ?
Tonnage (tonnes)
14     200
> 15 000 ?
Longueur (mètres)
138
?
Largeur (mètres)
12,5
?
Système d’Arme de Dissuasion
16 M51.3
16 M51.4 ?
Tubes Lance-Torpilles
4
4 ?
Armes tactiques
18 armes
F17 mod 2
SM39 mod 2
18 ?
F21
FMAN/FMC version sous-marine ?
Équipage
2 x 110
2 x ?
Revêtement anéchoïque
Massif
Massif ?
Plus ?
Réacteur
K15
Évolution K15 ?
Propulsion (MW)
30,5
Groupe turbo-réducteur
30 à 34 ?
Moteurs-électriques ?
Vitesse (nœuds)
25
25 ?

En observant qu'aucune rupture ne sera apportée dans la manière de concevoir le SNLE de 3ième génération, ces quelques caractéristiques émergent. Les très rares contrats annoncés touchent aux senseurs des futurs bateaux avec de nouveaux sonars et antennes linéaires remorquées dont la responsabilité du développement incombe à Thales.

En attendant, il reste à observer comment le tuilage sera assuré entre l'entretien des compétences nucléaires depuis la fin de la phase de conception des Suffren. Six années s'étaient écoulées entre le Terrible et le Suffren : suffisamment pour perdre ces précieuses compétences. C'est pourquoi les études pour le NPA (Nouveau Porte-Avions) sont perçus comme un moyen d'assurer le tuilage. Aussi, il reste à observer si les retards pris sur le chantier du Suffren ne perturberont pas la mise sur cale du SN3G.

La loi de programmation militaire (2019 - 2025) est gravée dans le marbre budgétaire, le débat politique française n'est pas sorti de la phase initiée par la cristallisation (années 1970) des positions autour de l'usage militaire de l'atome. C'est pourquoi, et alors que les principales caractéristiques du SN3G émergent, il serait logique d'apercevoir une maquette du SN3G au salon Euronaval au mois d'octobre 2018.

Enfin, quels noms pour les futurs bateaux ?

8 commentaires:

  1. Bonjour,
    intéressante analyse, par contre au vu de la date probable d'entrée en service de ces futures SNLE, on peut supposer que le Futur missile antinavire/Futur missile de croisière viendra remplacer l'exocet SM39 mod 2.

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    1. Madame, Monsieur,

      Bonjour, vous avez tout à fait raison, le calendrier est symétrique à celui du SN3G. C'est pourquoi j'ai modifié en ce sens le tableau et ajouté qu'il s'agirait de s'interroger sur une version à changement de milieu de ce missile prévu en tir vertical depuis un bâtiment de surface.

      Bien navicalement,

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  2. La durée de vie d'un sous-marin nucléaire étant de 40 ans, la question du remplacement éventuel de la classe Triomphant ne se pose vraiment qu'à l'horizon 2037.
    De même, un simple report d'une demie décennie (cinq ans) aurait permit d'avoir les budgets et les capacité pour construire un deuxième porte-avions. Deuxième porte avions beaucoup plus indispensable à l'heure actuel, à tous points de vue, militaire, opérationnel, "diplomatique", et même en terme de dissuasion (pas seulement classique d'ailleurs, n'oublions pas que ce(s) dernier(s) emporte(nt) des ASMPA), et en plus de façon beaucoup plus "visible" et significative, qu'un sous-marins en permanence en place. On a pu le constater tout récemment, en particulier par rapport à l'absence du CDG.
    En partant sur une évolution de CDG justement, améliorée, et agrandie (de 50 000 tonnes, pour rester à deux K15), on resterait même dans une enveloppe, d'environ deux milliards et demi, bien moindre que le coût d'un seul SNLE (les actuel ont couté 4 milliards d'euros chacun (et autant pour les missiles et les nouvelles têtes)).
    Ce qui nous permettrait également de sauvegarder de précieuses compétences (jusqu'ici partagées uniquement avec les américains !), autrement plus mise à mal avec l'abandon du deuxième PA actuel : Qu'en restera t-il en 2040, sans doute pas grand chose, la plupart des ingénieurs étant alors partis à la retraite, depuis longtemps. La question devenant, y aura t-il, alors, un autre porte-avions français. Dans ces conditions, quarante ans après le CDG, on peut même, fortement en douter.
    De même, encore, question subsidiaire (qui fâche) : Pourquoi quatre SNLE-NG ? Alors que la posture française est désormais d'un sous-marin en permanence à la mer. Soit plus de capacités (et beaucoup plus importante en plus), que nous n'en avons jamais durant toute la guerre froide. Les britanniques auront même deux moins de missiles (huit seulement) sur leur future classe de SNLE de prévus. et rien n’empêche non plus d'en avoir un deuxième, sur trois, disponible à courte échéance en cas de crise avérée.
    Décidément, quelle drôle de manque d'adaptation et de capacité d'évolution dans ce domaine si particulier de la part de nos "décideurs", ne rien changer, dans un monde en perpétuelle évolution !

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  3. Madame, Monsieur,

    Les Triomphant sont actuellement réglés pour 35 années de service, si bien que la première unité est entrée en service en 1997 et son remplacement devrait être assuré par l'entrée en service du successeur en 2032. Il ne faudrait pas oublier qu'un prolongement obligerait à une quasi-IPER supplémentaire. Aussi, le tableau montre, assez bien me semble-t-il, l'inertie d'une telle mécanique pour assurer le tuilage (11 ans entre la mise sur cale et l'entrée en service) que le Suffren ne remet pas en cause et alors que DGA, Naval group et Marine nationale ne veulent pas revivre les difficultés du Suffren en raison de trop nombreuses années - seulement six ans - entre la mobilisation des compétences nucléaires pour le Terrible et le Suffren.

    Concernant l'idée d'un porte-avions à propulsion nucléaire dérivé du Charles de Gaulle, c'est une chose reconnue comme peu pertinent sur le plan technique depuis 1994 et le rapport du député Cousin puisque la conception du bateau remonte au début des années 1980. Par ailleurs, le projet de "porte-avions enveloppe" de la DGA en 2003 comprenait, non pas deux, mais bien trois réacteurs K15. Ce à quoi Hervé Coutau-Bégarie répondait par un article dans la Revue Défense nationale que ce n'était pas bien sérieux puisqu'il était bien difficile de discerner comment rentrer une troisième chaufferie dans le Charles de Gaulle. Aussi, j'avais publié un billet qui listait les coûts des projets de PA2 et depuis 2003 il n'est pas envisageable de passer sous les 3 milliards d'euros, au minimum :

    http://lefauteuildecolbert.blogspot.fr/2016/11/pan-3-et-pan-4-porte-avions-nucleaires.html

    Enfin, le coût d'un SNLE est d'un peu moins de 4 milliards d'euros... avec les missiles. Et non pas le coût des missiles en sus.

    Concernant les SNLE, Bruno Tertrais décrivait très bien le cycle opérationnel :

    "Le premier SNLE est à la mer. Le second vient de rentrer ou s’apprête à le remplacer, mais reste apte au tir à la mer dans un délai qui va de quelques heures à quelques jours. Il peut assurer avec le premier une double permanence à la mer si nécessaire, sur décision présidentielle. Jusqu’à la fin de la Guerre froide, la posture réelle était de 2,2 SNLE à la mer en moyenne (plus de 3 après 1982). Dans les années 2000, elle était comprise entre 1 et 2, un chiffre en accord avec les directives présidentielles.

    Le troisième bâtiment est à quai en indisponibilité pour entretien (IE ou « arrêt technique ») pendant sept semaines et ne serait mobilisé, avec un certain délai, qu’en cas de nécessité absolue. Le quatrième, enfin, est à Brest, en indisponibilité périodique pour entretiens et réparations (Iper, ou « arrêt technique majeur », ou encore « grand carénage »). L’Iper a lieu tous les dix ans et dure environ deux ans."

    https://www.frstrategie.org/publications/notes/la-perennisation-de-la-composante-oceanique-enjeux-et-perspectives-06-2017

    Bien navicalement,

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  4. Ne serait il pas possible, comme les britanniques de conserver un volume similaire pour 12 missiles ? Les problèmes de poids serait gérés par l'ajout de locaux de vie supplémentaire. Cela devrait augmenter l'autonomie du sous-marins

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    1. Simon,

      Bonjour, les 12 Trident 2D5 possèdent chacun un poids de 58,5 tonnes contre 54 pour un M51, soit un devis de masse de 702 tonnes pour 12 Trident 2D5 contre 864 pour 16 M51. La différence n'est pas si importante.

      En outre, les futurs Dreadnought déplaceront plus de 17 000 tonnes en plongée - contre 15 200 pour un Vanguard - alors qu'un Triomphant ne déplace "que" 14 200 tonnes sous la mer lors de son entrée en service.

      La principale limite à l'autonomie de ces bateaux n'est ni la propulsion, ni la nourriture mais bien la résistance de l'équipage à des patrouilles de plus de 90 à 100 jours.

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  5. "SN3G-4 versus PA-2", suite.
    Sur le coût des SNLE-NG, je parlais de coûts, recherche et développement compris.
    Ces quatre sous-marins ayant coutés, à eux seul, quelques 16 milliards d'euros, et presque autant, pour les nouveaux missiles M51, soit une trentaine de milliards au total. Au lieu des 9 milliards initialement prévus, pour six navires (là aussi attention aux dérives, budgétaires et autres, avec ce nouveau programme !).
    D'ailleurs, on s'est arrêter à quatre, essentiellement faute de crédits, plus qu'une quelconque réflexion sur un quelconque nombre optimum.
    Sur ce chiffre de quatre "nécessaires" (soit-disant), on peut néanmoins noter que les IPER, deux ans d’immobilisation tout les dix ans (ce qui nous amènerait à un cycle de 38 ans, avec trois IPER (au lieu de 28, à priori)), correspondent à environ 20 % de la durée de vie de ces sous-marins.
    Ce qui laisserait, pour trois SNLE, plus de deux SNLE-NG disponibles.
    Un à la mer, et un autre (ou un peu plus même, 1,4 si on veut être précis !) venant de rentrer ou s’apprêtant à le remplacer, mais restant apte au tir à la mer, ou, en entretien technique entre chaque patrouille, et pouvant néanmoins être mobilisé, avec un certain délai, qu’en cas de situation extraordinaire.
    Rappelons encore une fois, qu’ors FAS, un seul SNLE représente, à lui seul trois fois plus de capacités (et très nettement améliorées) que nous n’en avions durant la guerre froide (en comptant les missiles du plateau d’Albion en plus))

    Et néanmoins, "à peine tout cela mit en place", on ne pense déjà plus qu'à tout remplacer !?
    Et ceci bien évidemment contrairement, et même complètement en opposition et en contradiction totale, avec ce qui ce passe dans le reste de nos armées.
    On peut par exemple penser à nos SNA (justement "ça tombe bien" !), qui seront remplacés seulement au bout de quarante ans de service en moyenne.
    Rien qu'avec l'équivalent d'un seul système d'arme SNLE, soit 5 milliards d'euros, avec ses missiles (ceci sans compter donc les 2,5 milliards de répartition de la recherche et du développement, en plus), on aurait pu construire, à l'heure d'aujourd'hui, encore en plus, même et largement deux porte avions (type CDG, améliorés-agrandis) (ou d'autres équipements, plus qu'urgemment nécessaires), de plus, et depuis longtemps on aurait pu avoir, au moins, le minimum de cohérence de nous équiper, au moins (!) d'un, indispensable, deuxième porte avions (soit disant depuis près de 20 ans, "inconstructible" car trop cher et hors budget (!?!) : Là aussi, chercher la moindre cohérence !).

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  6. "Jusqu’à la fin de la Guerre froide, la posture réelle était de 2,2 SNLE à la mer en moyenne (plus de 3 après 1982" :
    Sauf que les M1 n'avait qu'une portée de 3000 km, ce qui obligeait les SNLE porteurs à se rendre au large des cotes de Norvège, pour être sur zone de lancement.
    C'est à dire, ce qui correspondait à un seul sous-marin, sur zone, et avec seulement 16 missiles monotête, et un, ou deux en transit, sur les six à l'époque.
    Les M4 (à six têtes nucléaires) n'ont été véritablement et progressivement mis en place que fin 1985, pour les M4A, de 4000 km de portée, et en 1987 pour les M4B de 5000 km de portée. Soit à la toute fin de la guerre froide, on parlait déjà de perestroïka et glasnost avec Gorbatchev depuis un moment.

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