Les @mers du CESM


Les @mers du CESM - 19 avril 1944 :

Le cuirassé Richelieu participe au bombardement de Sabang, base japonaise en Indonésie. Le navire français, ayant rejoint l’Eastern Fleet commandée par l’amiral britannique Somerville, prendra part à trois autres opérations visant des bases navales ennemies. Après 52 mois passés en mer, le bâtiment rentre à Toulon le 1er octobre 1944. À nouveau déployé en Asie du Sud-Est l’année suivante, le bâtiment assistera à la capitulation du Japon dans la rade de Singapour le 23 septembre 1945.





17 avril 2018

Bâtiment de Guerre Des Mines : avant-projet

© MBD Design.
Le programme SLAMF (Système de Lutte Anti-Mines du Futur) progresse. La Loi de Programmation Militaire (2019 - 2025) - ou LPM - contient la commande des deux premiers bateaux. Ils sont attendus avant 2025 pour une cible dimensionnée à quatre unités (après 2025). Naval group procède actuellement au recrutement du directeur du programme BGDM (Bâtiment de Guerre Des Mines) ou MVCMV (Mine Counter Measure Vehicle) parmi les candidats retenus alors que l'annonce, publiée au début du mois de mars, n'est déjà plus en ligne.

Ce futur réseau de drones porte-drones pouvant déployer des drones sous-marins :
  • le remplacement des CMT (Chasseurs de Mines Tripartite) par quatre "bateaux-mères",
  • les BBPD-NG succédant aux quatre BBPD (Vulcain, Styx, Pluton et Achéron) et à la Thétis (9 novembre 1988 - ),
  • la conception du SEDGM.
La capacité novatrice et centrale du programme SLAMF consiste dans la succession des chasseurs de mines. Un bateau-mère déploie des drones de surface (USV (Unmanned Surface Vehicle), eux-mêmes porteurs de drones, qui s'approcheraient de la zone à blanchir où ils déploieraient des sonars remorqués et deux types de drones sous-marins de type AUV (Autonomous Underwater Vehicle) qui sont pensés comme devant être plus autonomes que de simples UUV (Untethered Underwater Vehicle), c'est-à-dire possédant une capacité de décision, mais en conservant des moyens de communication acoustiques pour les phases de récupération. Le premier des deux AUV sert pour la Détection, la Classification et la Localisation (AUV DCL), l'autre pour l'identification, voire la destruction. L'USV devrait pouvoir agir sous contrôle, via une liaison de données radio (ondes hertziennes) à, environ, 20 nautiques du bâtiment tandis que la liaison acoustique et sous-marine entretenue avec ses AUV porteraient jusqu'à 10 nautiques. Le tout permettant d'éloigner le chasseur de mines devenu bâtiment-porteur de près de 30 nautiques aussi bien de la côté, et donc des senseurs adverses que des mines.

Le débat avait eu lieu quant à l'opportunité de lancer la définition d'un bâtiment porteur du système de lutte anti-mines issu du SLAMF. En effet, le Programme d'Études Amont (PEA) dénommé Espadon est lancé à partir de l'année 2009 et démontre au cours de l'expérimentation qu'il est possible de déployer cette capacité depuis la terre. Pourquoi, alors, ne pas envisager de déployer le système au cours d'une projection via une frégate ou un autre bâtiment ? Débat tranché vers l'année 2010 quand il est acquis qu'il s'agira bel et bien d'un "bateau-mère" qui déploiera un système de drones.


C'est dans cette perspective que l'offre de recrutement publiée par Naval group est intéressante à plus d'un titre. L'une des missions principales du futur directeur sera de "piloter l'avant-projet, d'un navire « porte-drones » visant à concevoir un navire polyvalent dédié à la Guerre des Mines mais disposant de mesures conservatoires pour évoluer vers d'autres missions". Il s'agit là de préparer le futur avant-projet à partir duquel les différents protagonistes pourront négocier. Et là, DCN, DCNS et enfin Naval group ont laissé filtré dans le domaine public deux bateaux considérés, même si relativement proche :
  • le NS 04 (cf. première illustration du billet) qui est un SWATH (Small Waterplane Area Twin Hull) disposant d'une passerelle panoramique, une plateforme hélicoptère avec un hangar pour un aéronef de la classe des 5 à 10 tonnes, une plage arrière avec deux tableaux permettant la mise à l'eau et récupération de deux grands drones de surface ;
  • un catamaran (cf. deuxième illustration ci-dessus) reprenant les caractéristiques pré-citées mais nettement plus haut sur l'eau mais abandonnant le système de mise à l'eau et récupération expérimenté et perfectionné sur l'Adroit ; il n'est pas sans rappeler l'apparence des BAMO (Bâtiment Anti-Mines Océanique), étude réutilisée pour l'EcoShip.
Notons qu'il est signifié qu'il s'agit de réfléchir à la prise de mesures conservatoires afin que le bateau puisse évoluer vers d'autres missions. Il vient immédiatement à l'esprit que ce genre d'avant-projets - relativement similaire d'un constructeur à l'autre - est suffisamment polyvalent pour délivrer autant un bâtiment de guerre des mines qu'un bâtiment hydrographique. Il est donc tout à fait pertinent de penser à positionner le BGDM dans l'optique du programme CHOF (Capacité Hydrographique et Océanographique Future) dont deux unités - Bâtiments Hydrographique de Nouvelle Génération (BH NG) doivent être livrés d'ici à 2025 pour une commande en 2023.

Tout ceci entérine l'idée que le SLAMF ne semble pas destiné à être déployé depuis des frégates, et notamment pas depuis des Frégates de Taille Intermédiaire (FTI) supplémentaires spécialisées dans la lutte contre les mines, voire les menaces sous-marines côtières. Mais les informations relatives aux BBPD-NG (490t pour un BBPD) se font rare et, pourtant, ces futurs quatre BGDM (basés à Brest (2) et Toulon (2) ? Seulement Brest (2) ?) pourront-ils et assurer les missions de dépollution le long du littoral français et assurer des missions lointaines ? Leur fort tonnage (2 à 3000 tonnes) - par rapport à un CMT (600t) - devrait dispenser la Marine de s'appuyer sur des navires affrétés pour la projection. Mais le faible nombre de passerelles obtenues en contre-partie invite à questionner la capacité des BBPD-NG à mettre en œuvre un système de drones du programme SLAMF.

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