Les @mers du CESM


Les @mers du CESM - 19 avril 1944 :

Le cuirassé Richelieu participe au bombardement de Sabang, base japonaise en Indonésie. Le navire français, ayant rejoint l’Eastern Fleet commandée par l’amiral britannique Somerville, prendra part à trois autres opérations visant des bases navales ennemies. Après 52 mois passés en mer, le bâtiment rentre à Toulon le 1er octobre 1944. À nouveau déployé en Asie du Sud-Est l’année suivante, le bâtiment assistera à la capitulation du Japon dans la rade de Singapour le 23 septembre 1945.





27 septembre 2019

FDI : classe Louzeau ?


L'Amiral Christophe Prazuck concluait l'éloge funèbre en l'honneur de la mémoire de l'Amiral Louzeau en affirmant que pour sa « mémoire reste vive parmi nous, je proposerai à la ministre des Armées qu’un bâtiment de combat puisse un jour porter son nom. » Eu égard aux quelques indices connus sur la manière de nommer les bâtiments de guerre, le nombre d'options est restreint et conduit tout droit vers un seul programme.

Des rares échos qui sont parvenus à l'auteur de ces lignes, ce serait l'officier de programme qui proposerait une liste de noms pour les futures unités du programme dont il a la charge au Chef d'État-Major de la Marine nationale. Après validation avec ou sans modification, ce dernier propose les noms au ministre de la Défense ou, aujourd'hui, la ministre des Armées.

L'Amiral Christophe Prazuck déclare vouloir proposer à l'actuelle ministre des Armées qu'un bâtiment de combat porte le nom de l'Amiral Louzeau. Par voie de conséquence, il s'agit d'une mesure prochaine qui ne ne pourra être proposée à la ministre au plus tard avant le terme des fonctions de l'actuelle CEMM.

Par ailleurs, la précision sémantique du propos est remarquable puisque l'Amiral Christophe Prazuck souhaite bel et bien proposer de baptiser un "bâtiment de combat" du nom de l'Amiral Louzeau. Eu égard aux habitudes de qualification des bâtiments de la Marine nationale, notamment dans les maquettes des formats, les bâtiments devant rejoindre une force, un groupe naval constitué pour en faire partie intégrante sont généralement des bâtiments de combat. Les bâtiments intervenant au soutien de l'entraînement et des opérations ne sont généralement pas considérés comme des bâtiments de combat.

C'est pourquoi le nombre de programmes pouvant être proposé à la ministre des Armées, Mme Florence Parly, se réduit : les Bâtiments Ravitailleurs de Force(s) ? Bâtiments logistiques. Les Patrouilleurs d'Outre-Mer (POM) et Patrouilleurs Océaniques (PO) ? Bâtiments pouvant participer ponctuellement à des opérations de l'Action de l'Etat en Mer, voire à des opérations militaires. Mais ne sont pas considérés comme bâtiments de combat. 

Il ne resterait alors plus que trois programmes existants : les SN3G (SNLE (Sous-marins Nucléaires Lanceur d'Engins) de 3ième Génération), les futurs bâtiments porteurs du programme SLAMF et les Frégates de Défense et d'Intervention (FDI). Les deux premiers ne verront pas de jalons important être posés durant le service de l'Amiral Christophe Prazuck en tant que CEMM. Par contre, les FDI n'ont toujours pas reçu de noms de baptême alors que la mise sur cale de la première interviendra au cours des prochaines semaines.

C'est sur le fondement de cette hypothèse qu'il y a tout lieu de penser que l'Amiral Christophe Prazuck proposera à la ministre des Armées que la tête-de-série du programme FDI soit baptisé en l'honneur de l'Amiral Louzeau. La frégate Louzeau ?


Au nom d'une tradition bien ancrée, il est attendu que les noms portés par les bâtiments d'une classe relèvent d'une même cohérence. Par exemple, toutes les FREgates Multi-Missions (FREMM) portent le nom de régions ou provinces historiques françaises. Dans cette perspective, il serait logique que les autres FDI soient baptisés en l'honneur d'autres amiraux illustres ayant contribué de manière décisive à l'édification de la Marine. 

Le pendant de l'Amiral Louzeau (19 novembre 1929 - 6 septembre 2019 ; CEMM (30 janvier 1987 - 20 novembre 1990) pour la reconstruction de la Marine sous la IVe République et les premières fondations de la marine nucléaire est l'Amiral Nomy (4 juin 1899 - 2 août 1971 ; CEMM (26 octobre 1951 - 1er juillet 1960). Il a façonné les croiseurs lance-engins pensés dans les années 1950 qui deviendront les frégates lance-engins, c'est-à-dire le paradigme de la frégate de combat polyvalente de fort tonnage qui demeure.

Deux des marins ayant illustré la participation de la Marine dans la défense de la Patrie pendant la Grande guerre furent l'Amiral Auguste Boué de Lapeyrère (18 janvier 1852 - 17 février 1924). Chef de l’Armée navale (août 1911- octobre 1915) qui a conduit avec succès les opérations en Méditerranée pour permettre le passage du XIXe corps d'armée et le blocus de la flotte austro-hongroise jusqu'à ce que l'Italie entre en guerre et se charge de ce rôle, la Marine nationale se repositionnant pour éviter une jonction des flottes austro-hongroise et turque.

Et le vice-amiral Pierre Ronarc'h (22 février 1865 - 1er avril 1940 ; CEMM (17 mai 1919 - 1er février 1920) pour les actions héroïques sur le front de l'Yser (7 août 1914 - novembre 1915) de la brigade des fusiliers marins souvent baptisée de son nom et sa contribution à l'édification de la lutte anti-sous-marine. Exemple sublime de la participation dans les combats à terre.

Enfin, serait-ce l'occasion de distinguer le marin qui dans l'entre-deux-guerres, par l'habitude de ses réflexions transposés dans ses écrits,  est parvenu à résoudre la querelle opposant la Jeune école à sa rivale qualifiée postérieurement d' "école historique" et d'essence mahanienne par la synthèse qu'il a apporté dans ses Théories stratégiques ? La place de l'Amiral Raoul Castex (27 octobre 1878 - 10 janvier 1968) dans l'édifice intellectuelle demeure importante, voire toujours aussi décisive.



FDI 


 Louzeau (2024 – 2054 ?) 
Ronarc'h (2029 – 2059 ?)
 Nomy (2025 – 2055 ?) 
Boué de Lapeyrère (2028 – 2058 ?) 
Castex (2031 – 2061 ?) 
Caractéristiques nautiques 
Longueur 
122 m 
Largeur 
17,7 m 
Tirant d’eau 
7,5 m ? 
Tonnage lège 
3360 t ? 
Tonnage pleine charge 
4500 t 
Vitesse (nœuds) 
27 
Propulsion (CV) 
43 510 
Autonomie (mn) 
5000 à 15 nœuds 
Caractéristiques opérationnelles 
SLV installé 
2 x A50 
Réserve SLV 
2 x A70 

2 commentaires:

  1. Très intéressante prospective sur les appellations de ces futures frégates, néanmoins je pense qu'il serait alors plus juste d'ajouter le grade devant le nom comme "Amiral Louzeau", "Amiral Nomy". La Marine Nationale précise toujours le grade lorsqu'il s'agit de marins courageux et célèbres, mais trop peu connus du public. Les dérogations à cette règle (me semble t-il) sont lorsque les hommes ou marins choisis sont illustres : Charles de Gaulle, Foch, Richelieu, Clémenceau, Duquesne, Suffren ...

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  2. Je regrette aussi que l'acuité de la pensée stratégique l'Amiral Castex ne soit pas encore évoquée au travers d'un nom de bâtiment, quand de simples corsaires ou des officiers de moindre rang, certes valeureux, se retrouvent honorés de la sortie.

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