Les @mers du CESM


Les @mers du CESM - 19 avril 1944 :

Le cuirassé Richelieu participe au bombardement de Sabang, base japonaise en Indonésie. Le navire français, ayant rejoint l’Eastern Fleet commandée par l’amiral britannique Somerville, prendra part à trois autres opérations visant des bases navales ennemies. Après 52 mois passés en mer, le bâtiment rentre à Toulon le 1er octobre 1944. À nouveau déployé en Asie du Sud-Est l’année suivante, le bâtiment assistera à la capitulation du Japon dans la rade de Singapour le 23 septembre 1945.





20 septembre 2011

Ma Marine 2015-2030


 
Stéphane nous livre sa vision de l'avenir de la Royale (comme il nous l'avait promis) sur la période 2015-2030. Je vous laisse apprécier son article.

Le présent article demeure et demeurera une pure fiction, certes inspirée de faits réels ou de concepts débattus ici et là. Ce que je propose, c'est un modèle de construction de la flotte française pour les années à venir, en prenant pour base deux éléments :
  • un périmètre budgétaire constant, voir en légère baisse,
  • une situation politique française et européenne relativement stable sur le long terme (en gros, pas de guerres prévisible à long terme à nos frontières européennes, pour les autres frontières, nous verrons que c'est une tout autre histoire).


Les atouts structurels : les 3 piliers de la puissance

La France possède un patrimoine maritime, le second au monde, de 11 millions de kilomètres carrés. Elle possède des bases navales sur tous les océans du globe, dont certaines occupent une position stratégique. Ces implantations constituent également un maillage global, des nœuds où transitent les hommes, le matériel mais aussi les informations, les influences, des intérêts même autres que les nôtres, des flux de produits et de matières premières.
Des ports comme Djibouti ou Abidjan, ou bien Dakar et la Réunion sont des pivots, des articulations qui permettent de projeter le poing de la France dans ces régions le cas échéant (du Ponant à la destruction de l'aviation de Côte d'ivoire, c'est arrivé à maintes reprises).
La France possède une tradition maritime et une excellence marine, c'est à dire l'ensemble des compétences, des savoir-faire, des capacités à les développer, à les entretenir sur le long terme. Que ce soit à travers la formation, les heures passées en mer, la qualité de l'encadrement, le prestige de certaines unités, il existe l'expression d'une fierté, d'une fraternité que l'on retrouve dans des unités de l'armée de terre comme la Légion. C'est important parce qu'on s'assure d'un vivier de personnel motivé, entrainé et capable de progresser et s'adapter et ayant envie de le faire, de transmettre son savoir.

Enfin, on peut s'appuyer sur une construction navale, certes dans une passe délicate, mais qui a su produire des unités de combat d'excellente facture si on en juge par la longévité de certains matériels et leur capacité à évoluer. De même, cette industrie reste en pointe dans de nombreux domaines, comme les sous-marins classiques, ou l'amphibie ; c'est un tissu dynamique dont les innovations sont nombreuses et régulières (OPV, concept SMX, Edar-R, Drones...). Surtout, c'est une industrie de conquête (BPC pour la Russie, FREMM pour le Maroc).
D'une certaine manière, je dirais que ce sont les 3 piliers de la puissance maritime française, parce que dès qu'on en supprime un, cette puissance ne peut pas s'exprimer, en aucune manière : sans bases on ne peut pas agir, sans hommes motivés on ne peut pas se battre, sans capacité industrielles on ne peut pas construire nos bateaux pour nos besoins.

L'expression de la puissance : la Flotte

La Flotte est un outil. Cet outil possède plusieurs destinations :
  • la dissuasion,
  • la projection,
  • la souveraineté,
  • le renseignement,
  • l'humanitaire,
  • l'action de l'état à la mer,
  • la diplomatie...
En comparaison à la flotte d'avant 1939, on remarquera combien cet outil a du évoluer pour faire face à ses nouvelles missions, pour affronter la diversité d'un monde sans cesse en mouvement et dont la complexité (des échanges, des flux) va croissante.

La Flotte est un outil technique. Les frégates, porte-avions, sous-marins, bateaux logistique, les armes sont d'un degré de sophistication plus poussé que dans tous les autres corps de l'armée. Imaginez ce qu'on doit réunir comme compétence sur un seul navire : les communications (satellites, radio, cryptage, liaisons 11 et 16, etc...) ; les armes (torpilles, missiles air-air, mer-mer, mer-sol, canons, armes de sabord...) ; les radars, la lutte ASM, l'ingénierie (moteurs, propulsion, nucléaire), la logistique, l'aéronautique, etc... .
Nulle part ailleurs vous trouvez une telle concentration de savoir faire de pointe au mètre carré. Et bien entendu, il faut mettre tout ce petit monde en musique, les coordonner.
La marine véhicule une composante technologique très forte, qui nécessite des marins spécialisés et formés et à la pointe dans leur domaine.

En conséquence, la Flotte est un outil onéreux. Une frégate AA type horizon, un porte-avions, un Barracuda ou les hélicos lourds de la classe du NH90 sont très chers. Et comme cela n'est pas si simple : la technologie croissant, les coûts ne font qu'augmenter, la maintenance suit le même chemin.

Un outil ne s'use que si l'on s'en sert, le problème c'est que même si on s'en sert pas, la Flotte s'use en raison de l'action de la mer sur les structures (corrosion, travail des matériaux, perte d'efficacité des coques, usure et obsolescence de l'électronique, etc...).

Donc, c'est aussi un outil fragile, qui demande beaucoup d'entretien, des ateliers performants, des stocks importants de pièces détachées. On dit que les marins bichonnent leurs navires : à raison, l'entretien, un navire en parfait état de marche est la règle numéro une de la sécurité, parce que la mer est un élément qui ne pardonne pas.

La mer : un royaume de surprises

Des Malouines à la Libye, en passant par le Liban, le Golfe persique, la mer, l'océan ont été, de tout temps, un univers de surprises, souvent tragiques, souvent lourdes de conséquences. Lorsqu'un SNA de classe Trafalgar coule le Belgrano, la marine argentine restera cloitrée dans ses ports. L'attaque contre la frégate Starck obligera l'US Navy à revoir son dispositif dans le Golfe persique. Plus près de nous, l'action contre la terre des frégates furtives La Fayette contre des objectifs libyens consacre le retour du canon dans la marine, et un appui précieux pour les rebelles au sol. L'usage de sous-marins et la capacité de les fabriquer de la part des narco-trafiquants a surpris tous les experts. La tactique des bateaux-mères employées par les pirates en Somalie a obligé les marines occidentales à diluer leur dispositif, idem pour la stratégie des Sea-tigers. Plus récemment : la découverte de pétrole au large de la Guyane constitue une énorme surprise, une de celle qui possède un potentiel explosif.
On ne doit pas s'y tromper : tous ces évènements maritimes ont des portées, des conséquences et de l'influence sur ce qu'est et sera notre future marine, voire même, la mer acquiert un statut dimensionnant pour les autres forces armées. Par exemple, programme phare de l'ALAT, le Tigre a été dimensionné pour être embarqué sur les BPC. Il en va de même pour d'autres voilures tournantes, pour certains autres matériels. Le Rafale possède des spécificités issues de la marine, comme par exemple, la vitesse d'approche ou bien la présence d'une échelle télescopique pour grimper à bord sans échelle... Sans parler des drones en milieu marin ou des Atlantiques opérant en milieu terrestre ; ou bien des futurs remplaçants des avisos et des P400.
La mer est donc un milieu avec ses particularités (eaux bleues, eaux grises, littoral, îles, plages), chacune appelant l'usage de matériels spécifiques, par exemple des sous-marins classiques adaptés pour évoluer sur les hauts-fonds (propulsion, barre de plongée adaptées). De même vous ne pouvez pas échouer une frégate sur un plage pour débarquer des troupes, il faut un navire adapté. Un porte-avions a besoin d'espace pour évoluer, lancer et recevoir ses avions.

Depuis la fin de la seconde guerre mondiale, l'évolution la plus remarquable c'est l'extention stratégique de l'influence maritime au point qu'aujourd'hui la mer est devenue une interface autour de laquelle s'articule les problématiques aériennes et terrestres.
Qu'on en juge par un seul exemple : c'est l'usage de missiles de croisière tirés depuis la mer et sous la mer qui ont permis de réduire à néant la défense aérienne lybienne jusque dans la profondeur du territoire. On parle ainsi d'évolution de la SEAD depuis la mer, discipline autrefois dévolue à la seule Armée de l'Air (on est loin de des duels de Far West entre les F-105F Wild Weasel et les radars Fan-Song de la défene aérienne vietnamienne ou entre les Jaguar équipés de missile Martiel et les radars libyens au Nord du Tchad... déjà !).

La mer est devenue un élément central de la puissance et de son expression, à un tel point qu'aujourd'hui et pour le futur une troisième problématique vient s'y greffer : l'espace. La mer est en pleine mutation. Aujourd'hui on peut tirer des lanceurs de satellite depuis une plate-forme pétrolière, détruire des missiles balistiques depuis un navire équipé de SM-3 et d'Aegis, atteindre des satellites en orbite basse depuis un navire... et, dirais-je, ce n'est que commencement de l'assaut de la mer vers l'espace, de la projection de la puissance maritime hors de l'atmosphère. Parce que l'accès à l'espace est devenu vital, parce que l'espace a un influence totale sur la Terre, dès lors qu'on cherche à le contrôler est une évidence.

Qu'on cherche à le contrôler depuis la mer, en revanche, c'est une surprise. En conséquence, il semble clair que l'outil doit et va évoluer, que les navires de demain vont accomplir plus de missions et que l'on heurte actuellement la mur de la technologie avec la disparition du qualité versus quantité et que le premier ne compense plus, en tout cas pour nous, le second. Donc, nous allons vers des trous capacitaires ou bien, comme en Libye, on délègue aux alliés (logistiques, drones, SEAD).

Une nouvelle flotte, de nouvelles ambitions

Il ne s'agit pas de révolutionner, de casser l'existant pour refaire derrière, parfois en pire. Non. Il s'agit de comprendre notre outil d'aujourd'hui, dont l’équilibre et les choix peuvent être tout à fait discutables sans faire pour autant dans la polémique.

Il me parait acquis que la France possède et développent des ambitions comme en témoignent la récente base implantée au Emirats ou encore l'antenne du Louvre à Abou Dabi. Elle est d'ailleurs la seule nation européenne à développer son réseau de base à l'étranger, c'est significatif.

Le nucléaire est depuis toujours, le facteur dimensionnant de la puissance stratégique d'une nation. Aujourd'hui nous disposons d'un outil de dissuasion dimensionné au plus juste : 4 SNLE et 6 SNA, il parait évident qu'on ne peut pas descendre sous ce format sans remettre en question l'outil dans son ensemble. En clair, 10 sous-marins, nous sommes déjà au stricte minimum. Conséquence directe : le format de lutte ASM reste inchangé, 9 frégates à dominante ASM car les sous-marins constituent LA menace proliférante ; le savoir-faire doit être maintenu et développé (technologies acoustiques).

Le porte-avions est un symbole de la projection de puissance, à raison, mais son rôle tend à évoluer, son caractère de capital ship parfois remis en cause (par exemple, voir les déclarations de Gates à ce sujet ). Il me parait acté que le CDG n'aura pas de frère, ni grand, ni petit. Qu'il restera donc le seul porte-avions jusque dans les années 2030 où nous verrons l'arrivée -peut-être- de ses 2 successeurs.

En conséquence, pour longtemps il ne restera qu'un GAN à protéger, de ce fait 2 frégates AA type Horizon suffisent à la tâche, donc j'annulerai le programme des FREDA. Je conserve la dimension du parc Rafale marine à 60 unités.

Participant aussi à la projection de puissance, les BPC sont prévus au nombre de 4. On peut se poser la question de l'utilité d'une quatrième unité lorsque nous avons à peine les hélicos pour en armer un seul... De plus ces bâtiments sont dangereusement sous armés et sous protégés (blindage) et, ajouterais-je, limité en motorisation. Bien sûr c'est la conséquence d'une conception issue du civil. Un choix dicté par l'économie qu'on pourrait payer cash un jour. Je tendrai à en annuler un sur les quatre.
Très rapidement, je sortirai de la Flotte les TCD restant, les BATRAL et les P400 et les avisos. Je chercherai à les revendre au plus vite. À plus longue échéance, j'agirai de même avec les FLF et les Floréals.

Il me parait aussi difficile de maintenir deux centres de compétence nucléaire en France pour les navires de la marine. Étant clair que les SNLE ne peuvent pas, pour des raisons de discrétion et de vulnérabilité, transiter par Gibraltar pour rejoindre leur zone de patrouille, Brest devient la base d'attache des SNLE et des SNA, à l'Ile Longue. Reste le porte-avions... Solution : 2 successeurs à propulsion non-nucléaire, à Toulon donc.
On réalise ainsi des économies de structure non-négligeables.

Comme vous le constatez, je fais relativement peu varier la projection de puissance et la dissuasion. Par contre, je propose qu'on l'étoffe et que l'on change carrément de paradigme et de braquet pour la souveraineté.

Étoffer la puissance

On pourrait faire évoluer les deux frégates AA Horizon, leur donner une capacité d'action vers l'espace. Avec l'argent économisé, on peut lancer un programme de valorisation du radar et pour un intercepteur exo-atmosphérique basé sur l'Aster. En gros rien d'extraordinaire, mais un détail de taille : un bateau ABM, on peut le positionner où on veut sans rien demander à personne... même en plein milieu du Golfe persique, ce qui est un avantage stratégique.

Aujourd'hui, on le voit à travers les munitions guidées : sans la précision, la puissance n'est rien. La réciproque est également vraie : sans puissance, la précision ne sert à rien. En gros, pour défaire une position défensive moderne il faut combiner la précision et le volume de feu dans la recherche d'un effet de saturation. Si aujourd'hui, nous avons la précision, avec 50 scalps navals prévus pour la marine, la dotation est minimale. En l'occurrence, elle peut servir pour les sous-marins à l'ouverture de couloirs aériens en SEAD pour les avions de combat et la destruction de centre de décision dans les premières minutes d'une action.
Même pour la Libye, qui a pas mal consommé de munitions, la dotation reste très largement insuffisante pour cette mission.

Ce ne sont pas tant les effecteurs que les plate-formes qui sont en cause. En effet, pour un volume de feu suffisant, il faut réunir beaucoup de sous-marins ou beaucoup de bateaux, ce qui ne va pas sans poser des soucis ; tout cela juste pour apporter un sur-nombre d'effecteurs.
Je dirais qu'en cela le débat est le même pour l'armée de l'air au sujet de la fantaisie d'un A380 ou A330 équipé de barillets en soute pour lancement de Scalp (soit le rôle des B1B et B52 US en stratégie maritime...), la problématique est la même : apporter le sur-nombre, provoquer la saturation. Alors, quid d'un A380 sur mer équipé de la sorte ? Un Arsenal ship, dont le concept est étudié depuis plusieurs années. J'ouvrirai un programme pour deux navires de ce stype, fortement automatisés fonctionnant en réseau avec un centre de commandement à terre (comme les drones) et doté d'un équipage très réduit (30 hommes d'équipages maxi) pour la conduite du navire. Ces navire seraient équipés en fonction du besoin opérationnel ou panaché : des aster ABM couplé au radar d'une Horizon, des Scalp navals et/ou des Exocet MM40 asservis à une frégate, un drone, ou un aéronef chargé de la désignation et de la transmission des coordonnées des cibles.
Avec 80-100 lanceurs Silver, le navire pourrait rester constamment en mer, avec relève d'équipage par hélico ou navire, doté d'une plateforme pour un NH90 sans hangar ; on aurait a peu de frais une sorte de permanence pré-stratégique à la mer et un arsenal dans lequel la marine peut puiser pour défendre un espace ou l'investir, forcer l'entrée sur un théâtre. Bas sur l'eau, peu de super-structures, le navire pourrait croiser assez près des terres, mais la furtivité n'est pas un impératif (voir le cas de frégate Hanit touché par un C-802 tiré par le Hezbollah).
J'irais même plus loin, en dotant ces navires d'un aster modifié capable de larguer à des milliers de kilomètres un drone pour une reconnaissance stratégique éloignée (à la mode du prompt global strike US). Par exemple, croisant en Atlantique, le tir d'un aster block 2 ou 3 permettrait de larguer au dessus du Sahel un drone capable de durer une dizaine d'heures pour localiser un groupe armé qui vient d'enlever des touristes. On peut imaginer une quantité de scénarii ou de concepts d'emploi d'une telle capacité. Il pourrait même donner une substance à un missile balistique léger armé d'un tête classique en guise d'avertissement.

Un signe intéressant : la marine indonésienne a équipé ses frégates ex-hollandaises de missile de croisière yahkont (certes bridés à l'export) : 300 km de portée, elle les emploie comme une forme de dissuasion classique et en déni d'accès. La Corée du Sud met en service des KDX III bien mieux doté en munitions que les Ticonderoga US...

Autre élément de réflexion : le porte-drones. L'information, le renseignement et la permanence sur zone ont pris une dimension essentielle ; de même que ce qu'on appelle la boucle courte ou l'objectif d'opportunité. L'hélicoptère présente certains avantages mais de gros défauts : on engage un équipage, l'autonomie est limitée. Un drone de type Predator embarqué sur BPC offrirait deux dimensions supplémentaires : la durée et la distance sur la zone à surveiller, ensuite, avec des missiles Hellfire, une capacité de frappe inédite pour un navire de ce type lui conférant une profondeur d'action égale à celle d'un porte-avions, à moindre coût.

Avec un PA, 3 BPC porte-drones et 2 Arsenal ships, renforcés par 6 SNA auxquels on ajoute les 4 SNLE (que l'on pourrait d'ailleurs équiper des mêmes drones projetables à des milliers de kms...) nous disposerions d'une expression de la puissance modulable, précise et surtout crédible par le sur-nombre qu'elle peut apporter à un instant T.

Refonder la mission de souveraineté

On ne le dira jamais assez : le temps de la Mer n'est pas celui de la Terre. Si tout peu basculer en quelques minutes, c'est aussi un temps long : le temps d'apprendre la mer, d'y voguer, de comprendre ce qui s'y passe (route des trafics, flux de marchandises, zones de pèches, habitudes, les mouillages, nouer les contacts, comprendre les populations etc...).
Aujourd'hui, un patrouilleur ne permet pas cette permanence, pas plus d'ailleurs que n'importe quel navire qui doit ravitailler et qui finalement, ne couvre pas tellement d'espace.

Le drone maritime est l'outil idéal pour assurer la permanence, pour comprendre sur une région donné ce qui se passe au jour le jour. Plutôt que la photographie à l'instant donné que permet le spatial ou l'aéronef ou le patrouilleur, le drone offre un véritable suivi pendant des heures, voir des jours, offrant une compréhension de la région.

Mais seul, le drone ne sert à rien, il doit travailler en tandem, avec l'humain.

Il a besoin de deux auxiliaires : un navire et un hélicoptère et des hommes. Le couple Floréal + Panther demeure, à ce titre, exceptionnel d'efficacité en mission de souveraineté ou d'action anti-piraterie. Des Antilles à la Somalie, l'utilité de ces navires n'est plus à démontrer, la compétences des équipages non plus. Cependant, ce type de frégate ne le permet ni d'évoluer, ni d'étoffer le spectre d'action (vers la terre par exemple).

Il me parait intéressant que l'industrie réalise le mariage entre le patrouilleur, la frégate, le drone, l'hélicoptère et une capacité amphibie. Et tout commence par une coque.
Une coque de FREMM me parait surdimensionnée et trop cher. L'UT-527 est une option intelligente puisqu'elle combine l'hélico, une capacité amphibie, l'endurance, la rusticité, etc... Mais, la coque me semble insuffisante pour y adjoindre des capacité AVT : canons de 127 par exemple ou quelques conteneurs Silver pour Exocet ou roquettes adaptées.
Nous aurions donc une coque, dans les 2 000 tonnes voire 2200 / 2500, que nous équiperions comme un UT-527, en plus musclé selon les missions : canon de 127mm avec obus volcano ou canon de 76 super-rapid et/ou Exocet, et/ou roquettes ; une suite radar et communication complète. Une plateforme pour un hélico de la classe des 5 tonnes et un drone type Camcopter, un radier pour deux embarcations rapides, une capacité de transport (véhicules ou containers)
Un navire unique qui remplacerait les Floréals, les P400, les avisos A69, les BATRAL et aussi, cerise sur le gâteau, les La Fayette.
Avec une production importante, nous baisserions les coûts. Nos besoins se situeraient entre 25 et 30 unités, 6 à 8 de plus si la modularité de la coque permet l’utilisation en guerre des mines avec le concept en réseau actuellement développé. Une telle série autoriserait des économie importantes surtout si : on les équipes de moteurs facile d'entretien, dont on trouve les pièces et compétences sur les marchés locaux.
Ces navires participeraient à la souveraineté sur toutes les mers du globe et disposeraient, comme en Libye, d'une capacité de soutien vers la terre à l'image du travail des FLF.
Résumons :
  • 4 SNLE,
  • 6 SNA,
  • 1 PA,
  • 3 BPC porte-drones + les EDAR,
  • 2 Arsenal ships à 80 cellules chacun,
  • 2 Horizon,
  • 9 FREMM ASM,
  • 4 Ravitailleurs type Marne,
  • 38 UT-527+ certains fortement armés.

79 bâtiments de combat auxquels il convient d'ajouter une dotation de drones marines :
  • 16 Predator type ( 4 par BPC + 4 entrainements )
  • et 40 à 50 drones à voilure tournante type Camcopter.
  • Ou bien 60 drones à voilure tournante à moyenne endurance avec emport de 4 AGM114 Hellfire pour équiper UT-527+ et 3 BPC
La patmar : 10 à 12 Atlantique modernisés ou successeurs suppléés par 10 drones longue endurance, deux flottilles séparées ou panachage 5 + 5.

60 Rafales, 4 E-2D (dans l'idéal...) et bien sûr il faut étoffer la composante hélicos de l'aéronavale pour équiper tous ces UT-527+. Pas besoin de NH90, un hélico rustique de classe Panther ou Lakota marinisé, pas nécessairement armé d'ailleurs, suffira largement à assurer les missions dévolues.

En conclusion, cette marine consacre la puissance et la souveraineté, sans se ruiner. Elle apporte aussi l'innovation : guerre des mines, porte-drones, arsenal ships. Elle s'automatiserait et se droniserait fortement.

Elle répond à un spectre large de scénarii avec des moyens financiers forcément limités.
En jouant un rôle de porte-avions d'escorte, certes limités avec 4 drones armés + des Tigres et une capacité héliportée, les BPC se positionnent comme renforts idéal aux UT-527+ en cas d’aggravation de la situation en Guyane (pétrole) ou bien à Mayotte (trafic, stratégie de diversion iranienne).
Comme en Libye, les BPC peuvent suppléer l'action du porte-avions et des frégates.
En un sens, on consacre le BPC comme un capital ship à tout faire, c'est d'autant plus important que ce faisant, on fait des cibles de choix, et ces unités ne sont pas suffisamment auto-protégées.

On réservait le GAN et les 2 Horizons ABM et les SNA pour les situations où la puissance, l'allonge et la technologie, la frappe, priment. Aidé pour le volume de feu par les deux arsenal ship qui sont le concept novateur de première ligne, là où les UT-527+ apporte une synthèse logique des moyens.

Les UT-527+ seraient aussi modulables au niveau de l'armement : guerre des mines / canon de 127 volcano / canon de 76 super-rapid / cellules pour Exocet / suite de guerre électronique plus ou moins évoluée.
Ils auraient toutefois des constantes : radier avec embarcation, un hélico, un drone, un mat optronique, une suite étoffée de communication, une suite étoffée de veille radar, 12.7mm en affut.
Ils ne sont pas nécessairement rapides, mais ils doivent être endurants et résilients. Bien sûr, leur point faible : la lutte ASM.

C'est une marine relativement équilibrée, certes pas aussi puissante qu'on le souhaiterait, mais qui nous correspond, qui correspond à nos moyens, nos traditions, nos compétences. C'est une marine qui regarde plus loin et plus haut, dont la mission va bien au-delà de celle de l'affaire libyenne. C'est aussi une marine qui consacre l'archipel France.


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