Plusieurs
choses sont proposées à l'heure actuelles pour structurer les forces
armées françaises après la rédaction du nouveau livre blanc. D'un côté,
notamment, il y a les tenants de la pause stratégique. De l'autre côté,
d'autres sont plus convaincus par la nécessité de continuer à participer
aux affaires du monde, et arguent du fait que si la crise malienne
éclate ou que le Nord-Kivu appelle à l'aide, c'est que l'on laisse de
l'espace à des forces politco-militaires qui déplaisent aux valeurs de
la France de A à Z. C'est pourquoi il vaudrait mieux continuer à
soutenir une défense en avant et surtout au devant des crises
naissantes.
L'avantage de la première option, c'est que cela pourrait être un bel exercice logistique. Mais rien ne dit qu'une pause stratégique en France irait de paire avec un large débat, débridé, où des choses capitales seraient remises en cause. A quoi bon s'arrêter pour discuter si l'on n'ose pas ? La pause aura été une pure perte. Et si on peut parler, alors pourquoi s'arrêter ? Certes, quand les processus s'arrêtent, il y a plus de marges de manœuvre, mais il est aussi possible de s'adapter sans tenter de se retirer du monde.
La seconde option est plus exigeante puisqu'il s'agit de s'adapter, en essayant des idées plus ou moins neuves, plus ou moins originales, sans arrêter la machine. Si nôtre budget militaire ne s'est pas effondré, il faut le considérer comme très contraint. Michel Goya souligne, par ailleurs -dans "Res militaris - De l'emploi des forces armées au XXIe siècle"-, la nécessité de se ménager des marges d'innovations et d'expérimentations pour entretenir la modernité d'une machine guerrière.
Donc, il serait toujours possible d'essayer des choses. Là, jonction va être faite entre deux choses :
L'avantage de la première option, c'est que cela pourrait être un bel exercice logistique. Mais rien ne dit qu'une pause stratégique en France irait de paire avec un large débat, débridé, où des choses capitales seraient remises en cause. A quoi bon s'arrêter pour discuter si l'on n'ose pas ? La pause aura été une pure perte. Et si on peut parler, alors pourquoi s'arrêter ? Certes, quand les processus s'arrêtent, il y a plus de marges de manœuvre, mais il est aussi possible de s'adapter sans tenter de se retirer du monde.
La seconde option est plus exigeante puisqu'il s'agit de s'adapter, en essayant des idées plus ou moins neuves, plus ou moins originales, sans arrêter la machine. Si nôtre budget militaire ne s'est pas effondré, il faut le considérer comme très contraint. Michel Goya souligne, par ailleurs -dans "Res militaris - De l'emploi des forces armées au XXIe siècle"-, la nécessité de se ménager des marges d'innovations et d'expérimentations pour entretenir la modernité d'une machine guerrière.
Donc, il serait toujours possible d'essayer des choses. Là, jonction va être faite entre deux choses :
- la première est le tryptique qui est proposé. Il s'appuie sur une déconcentration des forces dans tout l'Archipel et de par le monde grâce aux bases installées à l'étranger. La concentration de nos forces de manœuvre se réaliserait grâce aux troupes embarquées en mer ou projetées par voie aérienne grâce à nos différentes bases.
- La seconde est une évolution assez profonde de nos forces amphibies qui les verrait gagner en autonomie et de les structurer à la manière de groupes amphibies permanent.
En vérité, ce ne serait que porter à son paroxysme une manière de structurer les forces qui est déjà en œuvre :
- depuis plusieurs années déjà, la mission Jeanne d'Arc (qui remplace le croiseur porte-hélicotères du même nom) embarque une sorte de SGTIA aéromobile. Ce n'est pas permanent, mais cela devient "régulier", même si la période considérée est assez courte. La force de frappe diplomatique de cet embarquement est important puisque nos forces amphibies ont pu s'entraîner avec diverses armées dans les océans Indien et Atlantique.
- Ensuite, il y a eu la mission Corymbe qui était dotée du BPC Tonnerre alors que la crise ivoirienne était proche de sa résolution militaire en 2011. Les forces aéromobiles embarquaient dans le navire ont été d'une aide précieuse dans la capitale ivoirienne pour soutenir le renversement du président sortant.
Les
conditions financières permettraient de s'essayer à une expérimentation
de la seconde idée précitée afin de l'insérer dans le schéma présenté
dans le premier point.
Les Marine Expeditionnary Unit (Special Operation force Capable) de l'US Marines Corps
américain est un grand modèle. Ces groupes amphibies américains
comprennent des outils pour déplacer 1800 Marines (par groupe) à travers
le monde. Mais aussi, ils peuvent faire durer leurs groupes aéromobiles
(hommes comme matériels) à la mer pour les projeter à tout moment,
comme un groupe aéronaval peut le faire.
Cette
expérimentation française pourrait tirer parti des moyens actuels. Le
premier de ceux-ci est un cadre opérationnel existant : la mission
Jeanne d'Arc. Il s'agirait de la renforcer, le temps d'une mission, pour
expérimenter une structuration de nos forces amphibies pouvant
déboucher sur deux groupes amphibies permanent à l'avenir. Hors, la
mission Jeanne d'Arc ne comprend que de faibles moyens pour faire durer à
la mer une force aéroterrestre pendant le temps d'une campagne. Et
c'est bien normal puisque ce n'est pas le but de la mission.
Pour palier ce déficit, il est proposé :
Pour palier ce déficit, il est proposé :
- de constituer ce groupe à travers trois navires : un BPC, le TCD Siroco et une frégate d'accompagnement.
- Le BPC apporte des moyens de commandement hors du commun avec les autres marines de l'OTAN (hors US Navy), un hôpital embarqué et les installations nécessaires pour embarquer un groupe aéromobile. Le BPC embarquerait des ateliers, autant pour les blindés et les voilures tournantes que pour les navires de la mission Jeanne d'Arc
- Le TCD emporterait des hommes, leurs blindés (quitte à en décharger le BPC d'une partie) et des soutes pleines de carburant pour servir comme pétrolier-ravitailleur auxiliaire.
- La frégate d'escorte fourirait la bulle de défense contre toutes menaces à la force et pourrait appuyer un débarquement de vives forces.
La force aéroterrestre embarquée devra, à l'instar des Marines,
se comporter comme l'aile amphibie des Armées françaises. S'il n'est
pas nécessaire d'embarquer le nombre d'hommes maximun permit par les
installations (920 (450 (BPC) + 470 (TCD), il pourrait s'agir de
proposer un format original. Depuis quelques temps déjà, les BPC servent
de bases terrestres mobiles : par exemple, cela a encore été vu en
Somalie où le Mistral servait de base de départ du raid du commando du
Service Action (DGSE) quand le Dixmude transportait un SGTIA en
direction du Mali.
Il serait alors plus intéressant d'installer à bord de cette mission Jeanne d'Arc alourdit l'ossature d'une alerte Guépard : "Le Guépard est l'alerte prise par une brigade pendant six mois, capable de mobiliser jusqu'à 5 000 hommes. Il est coupé en plusieurs modules, à commencer par le commandement à l'échelle d'un bataillon. Ensuite, le Guépard d'urgence est de deux types : l'extrême urgence, des parachutistes capables d'être projetés directement (aujourd'hui au Mali, nous n'avons pas une force TAP, troupes aéroportées) ; une composante motorisée, des VAB du 2e RIMA dans le cas du Mali, qui tenaient l'alerte 12 heures ; nous avons aussi des alertes à 48 heures, 72 heures... Il existe également le Guépard de décision, quand il s'agit de décider de l'avenir de la bataille, fournir un gros effet de niveau brigade face à une menace conséquente, par exemple un GTIA (groupement tactique interarmes) avec trois compagnies de VBCI, un escadron de chars Leclerc, plus un environnement d'artillerie, de génie et un d'éclairage et d'investigation..."
Il serait alors plus intéressant d'installer à bord de cette mission Jeanne d'Arc alourdit l'ossature d'une alerte Guépard : "Le Guépard est l'alerte prise par une brigade pendant six mois, capable de mobiliser jusqu'à 5 000 hommes. Il est coupé en plusieurs modules, à commencer par le commandement à l'échelle d'un bataillon. Ensuite, le Guépard d'urgence est de deux types : l'extrême urgence, des parachutistes capables d'être projetés directement (aujourd'hui au Mali, nous n'avons pas une force TAP, troupes aéroportées) ; une composante motorisée, des VAB du 2e RIMA dans le cas du Mali, qui tenaient l'alerte 12 heures ; nous avons aussi des alertes à 48 heures, 72 heures... Il existe également le Guépard de décision, quand il s'agit de décider de l'avenir de la bataille, fournir un gros effet de niveau brigade face à une menace conséquente, par exemple un GTIA (groupement tactique interarmes) avec trois compagnies de VBCI, un escadron de chars Leclerc, plus un environnement d'artillerie, de génie et un d'éclairage et d'investigation..."
Ainsi, les
BPC et TCD de l'expérimentation embarqueraient le cinquième théorique
d'une alerte Guépard. Pour ainsi dire, l'on pourrait même avancer que
cette mission Jeanne d'Arc prendrait l'alerte Guépard avec les forces
mises en alerte en France. L'articulation des moyens se ferait comme
suit :
- L'alerte Guépard serait partagée entre la réserve en métropole et la réserve en mer.
- Un Guépard d'urgence qui serait décomposé en deux structures :
- "L'extrême urgence, des parachutistes capables d'être projetés directement..."
- La force amphibie pourrait alors projeter rapidement un ou deux SGTIA motorisés, voire mécanisés (pourquoi ne pas inclure un demi-escadron de Leclerc et une ou plusieurs batteries d'artilleries à bord ?).
- Le
Guépard de décision se partagerait lui aussi entre la métropole et la
mer. Le partage se ferait d'autant mieux que la force amphibie du
Guépard d'urgence pourrait comprendre des éléments du Guépard de
décision.
Le Guépard d'urgence amphibie pourrait permettre de préparer un point de chute au Guépard de décision entier pour trouver une base de départ pour le rassemblement avant la projection finale vers le théâtre.
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