© Flottes de combat 1988. |
L'avant-projet aviso A70 (Jean Moulin et Patrick Maurand, Les Avisos A69, Rennes, Marines éditions, 2011, p. 12) devait initialement prolonger la série des 18 avisos A69 espérés dont 17 unités furent effectivement construites. La cible des 35 avisos (neuf avisos-escorteurs, dix-huit avisos A69), visée par le Plan bleu, contenu dans le décret du 29 février 1972, ne pouvait qu'être atteinte avec huit nouvelles unités. En outre, la tentation aurait été forte de remplacer les avisos-escorteurs de la classe Commandant Rivière par des A70 supplémentaires après 1985. Mais l'aviso A70 est abandonné en 1975. La question du remplacement des avisos-escorteurs demeurait toutefois pendante : la réponse sera double avec et le choix de remplacer ceux-ci par les frégates des classes La Fayette (5) et Floréal (6), treize années après l'abandon de l'aviso A70.
Vis-à-vis de l’objectif du Plan bleu, tel qu’il avait été énoncé en 1972, la Marine nationale devait atteindre un total de 27 avisos à la fin des mises en chantier du programme aviso A69 : c’est-à-dire l’année 1985 dans les faits. Demeurait donc un reliquat entre l’objectif du Plan bleu (35) et la fin des réalisations (28 puis 27 en 1985) : la succession des avisos-escorteurs de classe Commandant Rivière (1750 tonnes lège, 2200 à pleine charge) – aussi appelés « escorteurs de l'Union française », ils remplaçaient les avisos-coloniaux de la classe Bougainville (8). Ceux-ci atteindront les 30 années de service entre 1992 et 1995. Et, dans les faits, ils seront désarmés entre 1988 et 1996. Pour ce faire, l'aviso A70
est un avant-projet dont les caractéristiques furent figées en 1970 et qui
conservait la coque des avisos A69, ils auraient été construits en deux
sous-classes :
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Marine nationale : l’avant-projet aviso A70 (1970 - 1975)
« L’ouvrage de MM. Jean Moulin et Patrick Maurand (Les Avisos A69, Rennes, Marines éditions, 2011, 220 pages) permet la découverte de l'avant-projet aviso A70. Il expliquerait l'entièreté de la cible de 35 avisos contenue dans le décret du 29 février. L'hypothèse est formulée que l'avant-projet aviso A70 accouchera des frégates de la classe La Fayette (6) une vingtaine d'années plus tard (deuxième partie). » |
- l'une comme bâtiment porte-hélicoptères,
- l'autre comme porte de quatre Exocet.
Il était question d’un lancement sous la forme d'un programme jusqu'en 1975 (p. 12). Mais l'aviso A70 fut finalement abandonné dès 1975.
L'État-Major de la Marine (EMM) tentait, néanmoins, de transformer des avisos A69 en A70 par la modification de certaines des dernières unités. L'injection de ces choix architecturaux était tentée sur les avisos n°13, le Commandant Blaison (1982 - ?), et n°14, l'Enseigne de vaisseau Jacoubet (1982 - ?) mis sur cale en 1979. La tentative est un échec inexpliqué dans les documents consultés.
Mais elle fut reconduite sur les avisos n°15, 16 et 17, à savoir les Commandant Ducuing (1983 - ?), Commandant Birot (1984 - ?) et Commandant Bouan (1984 - ?) mis sur cale d'octobre 1980 à octobre 1981 (p. 13). Nouvel échec, là aussi inexpliqué.
La première variante de l’avant-projet aviso A70 peut apparaître curieuse : en ce sens qu’elle ne se distingue pas des avisos A69, au point de justifier une mise en chantier. Et il ne paraît pas évident pourquoi un aviso A70 dotés d'installations aéronautiques ne pourrait pas porter quatre MM38 sur le toit du hangar ou bien de part et d'autre de la cheminée (p. 12).
Cependant, la deuxième variante aurait assuré de laisser les A69 se consacrer à leur mission première – la lutte anti-sous-marine par petits fonds – qui n'implique pas nécessairement des installations aéronautiques car se pratiquant de concert avec les avions de patrouille maritime, les hélicoptères basés à terre et les frégates. L’avant-projet aviso A70 semblait donc des plus pertinents en ce qui concernait un service outre-mer, à la manière de ce que firent les avisos-escorteurs classe Commandant Rivière (9) dans l’océan Indien.
L'EMM exprimait le besoin militaire, dès 1982, devant permettre de pourvoir au remplacement des avisos-escorteurs de la classe Commandant Rivière (9) :
- Commandant Rivière (1962 - 1992),
- Victor Schœlcher (1962 - 1988),
- Commandant Bory (1964 - 1996),
- Amiral Charner (1962 - 1990),
- Commandant Bourdais (1963 - 1990),
- Doudart de Lagrée (1963 - 1990),
- Balny (1970 - 1994),
- Protet (1964 - 1992),
- Enseigne de vaisseau Henry (1965 - 1996).
Il était alors jugé par l'état-major de la Marine que, pour les missions en temps de paix, les avisos-escorteurs peuvent être remplacés par des bâtiments faiblement armés. Mais, pour les crises d'intensité moyenne ou forte, il était jugé nécessaire de pouvoir disposer d’un bâtiment capable de repérer la menace de loin, de l'engager et éventuellement de parer et encaisser les coups (Michel Perchoc, Les frégates furtives La Fayette, Paris, éditions ADDIM, 1997, p. 10).
Ce besoin militaire se transformait en « dossier d'exploitation » qui transcrivait les exigences et choix fondamentaux devant pouvoir être potentiellement repris par le ministre de la Défense quand sera lancé le programme (Michel Perchoc, Les frégates furtives La Fayette, Paris, éditions ADDIM, 1997, p. 11).
Entre temps, le canal de Suez fut bloqué par l'Égypte, en tant que mesure de rétorsion à la victoire israélienne lors de la guerre des Six jours (5 - 10 juin 1967). Il ne sera réouvert à la navigation qu'en 1975. Afin d'assurer la protection des bâtiments de commerce français, empruntant les routes maritimes passant par le canal du Mozambique afin de pouvoir contourner l'Afrique via le Cap, et pour juguler d'éventuelles nouvelles crises : la présence navale française dans l'océan Indien est renforcée, avec en première ligne les avisos-escorteurs.
Ils assuraient une présence navale permanente, avant même que certains d'entre-eux ne soient basés, dans un premier temps, à Diego Suarez (Madagascar) et Djibouti puis uniquement à Djibouti, en raison de la fermeture de la base navale de Diego Suarez (1972 - 1975). Ceux qui seront ainsi basés dans l'océan Indien furent les Commandant Rivière (1976 - 1983), Victor Schœlcher (1973 - 1988), Commandant Bory (1967 - 1972 ; 1975 - 1977), Amiral Charner (1980 - 1987), Balny (1973 - 1975), Protet (1971 -1978) et l'Enseigne de vaisseau Henry (1970 - 1972). Emploi outre-mer et soutenu qui ne manquera pas d'influencer la définition du futur remplaçant de cette classe jusqu'au besoin militaire exprimé en 1982.
De retour à la programmation, la flotte de surface était alors en plein renouvellement. La priorité fut donnée à l'achèvement du programme avisos A69 (11 unités à livrer sur la période) et aux « corvettes » C70 : la future classe Georges Leygues. La Loi de Programmation Militaire (LPM) 1977 - 1982 intégrait la commande de six corvettes C70 spécialisées dans la lutte anti-sous-marine dont quatre devaient être livrées sur la période. Il était alors espéré la livraison de cinq corvettes C70 supplémentaires après 1982 dont trois devaient être à vocation anti-aérienne afin de pourvoir au remplacement des quatre escorteurs d'escadre Le Dupetit-Thouars (1956 - 1988), le Du Chayla (1957 - 1991), le Kersaint (1956 - 1984) et le Bouvet (1956 - 1983) qui furent bénéficiaient de la « refonte Tartar », respectivement, en 1963, 1964, 1965 (2).
La loi de finances 1983 servait à compenser l'exécution partielle de la LPM (1977 - 1982), tout en laissant une année supplémentaire au gouvernement pour préparer la nouvelle loi de programmation. Cette loi de finances dressait également le bilan de la LPM achevée :
- douze avisos A69 ont été livrés en 1982 et un treizième devait l'être en 1983 ;
- trois corvettes C70
ont été réceptionnées sur la période, une quatrième devait l'être en 1983.
Le budget 1983 relevait la cible du programme C70, non plus seulement trois C70 à commander, mais désormais à cinq corvettes C70 supplémentaires. La cible des C70 AA fut également relevée de trois à quatre bâtiments dont les deux premières furent commandées dans le cadre de ce budget.
Il est notable que l'annexe 3 de la loi de finances comprenait la maquette de la Marine nationale à l'horizon de l'année 2000 :
- 3 porte-aéronefs,
- 18 bâtiments ASM,
- 9 bâtiments AA,
- 18 avisos,
- 10 patrouilleurs,
- 40 bâtiments anti-mines,
- 14 sous-marins (10 SNA, 4 diesel),
- 23 bâtiments de soutien (9 transports opérationnels, 14 soutien logistique).
Jean Moulin et Patrick Maurand, Les Avisos A69, Rennes, Marines éditions, 2011, 220 pages. « Les avisos type A69, entrés en service dans la
Marine nationale entre 1976 et 1986, sont de sympathiques petits bâtiments
adaptés à presque toutes les missions : surveillance des approches maritimes
des côtes françaises, chasse aux pirates en océan Indien, protection des
sous-marins nucléaires lanceurs d'engins aux abords de la rade de Brest... Huit
des dix-sept unités de la série ont déjà été désarmées entre 1997 et 2002, mais
les neuf derniers avisos, reclassés patrouilleurs de haute mer en 2009, doivent
rester en service jusqu'aux environs de 2020. Ce livre accompagnera donc encore
longtemps les faits d'armes de la classe A69... » |
La « Frégate Légère de 2500 tonnes » (FL. 25) apparaissait pour la première fois en 1984. Dans la foulée de
l'abandon de l’avant-projet de l'aviso A70, nonobstant les deux
tentatives (2 + 3) avortées de transformer cinq avisos A69 en A70
(~ 1975 – 1981), le contrat Sawari I fut signé en octobre 1980. L'Arabie saoudite
se portait acquéreuse, au profit de sa marine, de quatre frégates du programme « F2000 ».
La frégate Al Madinah est la tête de cette série dont
toutes les unités sont mises sur cale entre 1981 et 1983 à Lorient et admises
au service actif entre 1985 et 1986 (Al Madinah (1985
- ?), Hofouf (1985 - ?), Abha (1986 - ?) et Taif
(1986 - ?). Elles furent toutes modernisées entre 1997 et 2000 dans le cadre du
contrat Mouette (1994 - 2004). Le contrat LEX (Life EXtension),
signé en août 2013, comprenait de nouveaux et lourds travaux de modernisation (2013
- ?). Les frégates F2000
sont une version réduite des corvettes C70 (4500 tonnes à pleine charge)
devant déplacer jusqu'à un peu plus de 2600 tonnes à pleine charge dans une
coque de 115 mètres par 12 au maître-bau. Elles embarquent une pièce de 100 mm,
des missiles anti-navires OTOMAT pour la lutte anti-surface, un système Crotale
EDIR (Ecartométrie Différentielle InfraRouge) pour la lutte anti-aérienne à
courte portée, une suite de lutte anti-sous-marines et embarquer un hélicoptère
SA.365 Dauphin. Et d'une certaine
manière, la F2000 semble être la jonction des deux variantes (bâtiment
porte-hélicoptère et bâtiment porteur de quatre MM40) de l’avant-projet d'aviso
A70 (1970 - 1975) mais cette fois-ci intégrée à la poutre-navire réduite
d'une C70 et non plus sur la coque d'un aviso A69. Entre les années 1980 et 1984, les idées de l'EMM quant aux orientations à donner à la programmation en ce qui concernait la flotte de surface auraient évolué quant au remplacement des 9 avisos-escorteurs de la classe Commandant Rivière par les Frégate Légère de 2500 tonnes (FL. 25) qui n’étaient alors, ni plus, ni moins qu'une reprise des F2000 adaptées au besoin militaire exprimé en 1982. |
© Inconnu. |
- Floréal (1992 - 2022 ?),
- Prairial (1992 - 2022 ?),
- Nivôse (1992 - 2022 ?),
- Ventôse (1993 - 2023 ?),
- Vendémiaire (1993 - 2023 ?),
- Germinal (1994 - 2024 ?).
Le coût unitaire de production d'une frégate La Fayette en 1994 était donné pour 130 millions de francs contre 45 millions de francs pour une frégate de la classe Floréal qui bénéficiait, faut-il le préciser, de l'intégration de certains équipements débarqués des avisos-escorteurs. Aussi, la vente de frégates de la classe Kang Ding (6) apportait un surcroît de charge de travail à l'arsenal de Lorient, confortant les lourds investissements consentis, en particulier pour les infrastructures et les ateliers, pour le programme national.
Cette décision qui relèvera bien plus tard du vocable de « différenciation » des moyens permettait très certainement une augmentation de la cible du programme FL. 25, vis-à-vis de l'adoption d'une seule et même coque, nonobstant sa déclinaison en deux variantes. Il y avait un reliquat de huit avisos à trouver pour atteindre l'objectif du plan bleu en 1985. Le programme Frégate Légère de 2500 tonnes ne devait débuter qu'avec la commande de trois unités. En 1988, ce sont deux programmes pour un total de 12 frégates qui sont lancés, remplaçant les avisos-escorteurs (9) et peut-être même une partie des avisos-coloniaux (8).
Une différenciation heureuse des moyens qui sera peut être répétée avec la décision prise par le chef d'état-major de la Marine nationale, l'Amiral Prazuck (13 juillet 2016), de scinder le programme BATSIMAR (3 PAG, 6 POM et 10 PO).
Bonjour, en quoi cette différenciation des moyens est elle heureuse rétrospectivement ? Au total 11 navires scindés en deux classes inaptes à affronter des avions armés de missiles air surface et des sous marins. Je pense que la Royale s'est fourvoyé dans les années 80 en voulant des navires de ce type. D’ailleurs dès les années 2000 elle a compris qu'elle était principalement une marine de guerre et pas qu'une force de sécurité façon US Coast guard en abandonnant ce type de frégates. De plus une chose m'intrigue à la lecture de l'article: la question des coupes budgétaires subies par la Royale dans les années 80 n'est pas pleinement évoquée alors qu'elle pèse lourdement sur les programmes. Au point que les amiraux sont sommés de trouver une justification de façade en réduisant l'expression des besoins en navire de combat. Les FLF sont l'exemple typique d'un navire sous équipé et sous armé dont on justifie a posteriori l'absence de certains équipement par l'expression du besoin d'un navire qui peut subir des coups sans en rendre dans les trois dimensions. Sans surprise aucun client à l'export ne nous a demandé des navires aussi peu équipés. A part cette remarque rien à dire c'est très complet et détaillé.
RépondreSupprimerBonjour , on a quand même vendu une quinzaine de dérivé plus lourde ,mais c 'est vrai qu 'on aurait pu avoir une frégate un poil plus polyvalente en montant des systemes un peu plus conséquent à bord.
SupprimerMonsieur, Madame,
SupprimerBonjour, il s'agit de reprendre quelques éléments.
L'expression de besoin militaire de 1982 demande pour les missions en temps de paix les avisos-escorteurs peuvent être remplacés par des bâtiments faiblement armés. Mais pour les crises d'intensité moyenne ou forte il faudra un bâtiment capable de repérer la menace de loin, de l'engager et éventuellement de parer et encaisser les coups (Michel Perchoc, Les frégates furtives La Fayette, Paris, éditions ADDIM, 1997, p. 10).
Vous dites que les coupes des années 1980 ne sont pas évoquées. Libre à vous de proposer une lecture exhaustive de la trajectoire budgétaire sur la période.
Mais il n'en demeure pas moins que dans l'absolu il y a un relèvement au début du premier septennat de François Mitterrand puis une stabilisation à un niveau à peine moindre, toujours supérieur à 3,5, voire 3,8% du PIB.
Vous semblez par contre totalement omettre entre le lancement du programme FLF (1988) et la mise sur cale des trois premières unités (1990, 1992 et 1993) se produit "quelques évènements historiques" qui bouleversent les priorités budgétaires des Etats : dividences de la paix.
C'est pourquoi la Marine essaie de sauvegarde les coques plutôt que les équipements. Le "sous-armement" des FLF n'est donc pas expliqué a posteriori puisqu'elles n'ont jamais été prévues pour être des frégates de premier rang - remplaçantes des avisos-escorteurs - et qu'elles ont perdu la sixième unité et quelques équipements pour subsister.
Enfin, quand le programme "Frégate Légère de 2500 tonnes" est identifié en 1984, il est bien question de trois unités. Jamais la programmation - à ma connaissance - ne propose d'autres cibles. 3 FL. 25 pour remplacer 9 avisos-escorteurs. Entre 1988 et 1989, la différenciation permet de dégager 6 FLF et 6 FS : soit plus qu'il n'en fallait pour remplacer les avisos-escorteurs.
Bien cordialement,
Monsieur bonjour,
SupprimerMa remarque consistait à critiquer les programmes FLF et FS sans omettre les éléments que vous pointez car :
- Le besoin était en effet: un bâtiment capable de repérer la menace de loin, de l'engager et éventuellement de parer et encaisser les coups. Les FLF en sont très loin, les FS n'en parlons pas.
- La trajectoire budgétaire de l'époque en valeur absolue n'est pas si mauvaise pour l'ensemble des armées mais le budget des mise sur cale est affecté comme en atteste le peu de mise sur cale dans la période. Surtout il vient stopper l'effort de la décennie précédente.
- Oui il y a eu la croyance des dividendes de la paix, cela explique les choix, mais cela n'empêche pas de les critiquer.
- Les FLF ont perdu des équipements pour subsister mais au final il s'agit d'un navire loin du besoin initial. Les avisos escorteurs avaient au moins une capacité ASM.
- Oui il y a 11 navires de surveillance construit au final contre 9 avisos escorteurs après abandon des FL 2500. Mais du fait de la conférence de Montego Bay en 1982 la ZEE passe à 200 miles marin. La zone à surveiller augmente et il faut plus de patrouilleurs pouvant durer à la mer. Il y a donc bien 11 bâtiments de surveillance construit mais la possibilité de les utiliser au combat est limitée, beaucoup plus que les avisos escorteurs à leur arrivé qui avaient une capacité ASM minimale. Donc les capacités de combat des avisos escorteurs ne sont pas vraiment remplacées.
Enfin la différenciation à outrance produit des micros séries ce qui n'est jamais bénéfique industriellement car il n'y a pas d'effet de série. Pour BATSIMAR ce sera moins pénalisant opérationnellement que pour les FS et FLF car cela concerne le même type de bâtiment. Mais là encore c'est le fruit des contraintes budgétaires et pas du programme BATSIMAR initial.
C'est mieux que rien, comme les FS et FLF en leur temps, mais j'ai du mal à me réjouir d'un tel pis aller.
Cordialement,
J'attire votre attention sur le fait que le besoin exprimé en 1982 comprend bien, a minima, deux variantes d'une même plateforme :
Supprimer- "pour les missions en temps de paix les avisos-escorteurs peuvent être remplacés par des bâtiments faiblement armés."
ET
"pour les crises d'intensité moyenne ou forte il faudra un bâtiment capable de repérer la menace de loin, de l'engager et éventuellement de parer et encaisser les coups".
Besoin exprimé en 1982 qui semble plutôt répondre au remplacement de la présence des avisos-escorteurs dans l'océan Indien et leur participation à la gestion des crises régionales (Madagascar, Comores, Iran-Irak, Irak) plutôt que leurs capacités de combat proprement dites.
La problématique du respect des tranches navales débute, de mémoire, dès les années 1950. Aucun plan naval n'est respecté sur la période. Et la Marine est sans cesse recentrée sur la mise en œuvre de la dissuasion par la composante océanique, la reconstitution des forces dites conventionnelles est toujours passée au second plan hormis l'intermède de la IVe République.
C'est difficile d'évoquer des micro-séries avec 5 FLF et 6 FS alors que d'autres programmes ont à peine dépasser ces chiffres : 7 F70 ASM, 8 FREMM. D'autres ont même largement diminué la moyenne du nombre de bateaux par classe : F60 (2), F67 (3), F65 (1).
La différenciation permet dans le cas du remplacement des avisos-escorteurs et dans celui du remplacement des patrouilleurs de permettre, par le sacrifice d'un nombre inconnu des unités désirés, d'obtenir plusieurs unités moins coûteuses mais plus nombreuses.
Par exemple, s'il n'avait fallu que des FLF et aucune FS, en supputant que l'enveloppe comprenait les deux classes, alors il n'y aurait probablement pas eu plus de 7 FLF contre 5 aujourd'hui. Et peut être même seulement 6, voire 5 FLF s'il avait fallu les armer.
Même chose pour BATSIMAR dont le lancement devait intervenir en 2012 et dont la cible semblait plutôt tendre vers les 12 unités. Avec la différenciation, le total devrait être de 19 bateaux.
Bien cordialement,
Bonsoir,
SupprimerEn effet, je pointais le fait qu'au lieu d'avoir deux variantes d'une seule et même plateforme capable de remplir chacune une des deux branches du besoin exprimé il y avait finalement eu deux plateformes différentes. Les deux incapables de " repérer la menace de loin, de l'engager et éventuellement de parer et encaisser les coups".
En revanche il est vrai que FS comme FLF sont parfaitement capable de remplacer les avisos-escorteurs dans des missions de temps de paix. D'où l’absence de critique sur ce point.
Je suis tout à fait d'accord avec vous sur le sort réservée aux forces dites conventionnelles sous la Ve république. J'utilisais le terme de micro série car pour les FLF et FS il y a deux coques différentes avec des équipements différents pour seulement onze navires. Comme vous le soulignez le nombre de navires de surface par classe est très faible depuis les années 60 en raison des échecs répétés pour obtenir un effet de série industrielle (avec donc même coque et quasiment les mêmes équipements). De mémoire seuls les avisos A69 échappent à cette tendance parmi les programmes de bâtiment de combat de la Ve république. Mais à chaque fois ce n'est pas ce qui était recherché.
Je suis également d'accord avec vous sur le fait que vu le budget alloué à certains programmes la différenciation est parfois inévitable. Pour les FS et les FLF je en vois pas la justification : il fallait onze navires de surveillance à bas coût, donc autant faire onze FS dans ce cas. Pour l'ex-BATSIMAR il y aurait 19 bâtiments mais initialement il était espéré 12 patrouilleurs hauturiers, au minimum, car le souhait c'était plutôt dix huit pour remplacer aussi les FS. Alors qu'in fine il y aurait 19 navires de surveillance en cumulant tous les patrouilleurs légers ET les patrouilleurs hauturiers.
Sans parler d'une possible différenciation de la dernière tranche de dix navires (comme évoqué dans cet article: https://www.meretmarine.com/fr/content/ex-batsimar-des-patrouilleurs-et-peut-etre-quelque-chose-de-plus-gros-0). Si cette nouvelle différenciation avait lieu, il pourrait n'y avoir que 5 à 6 patrouilleurs hauturiers en plus des 9 patrouilleurs légers. Les 4 à 5 navires restant étant en fait des navires de combat que la marine s'empresserait d'utiliser comme tel.
Et le besoin de douze à dix-huit patrouilleurs hauturiers ne serait pas couvert.
Bien cordialement,
La "différenciation" est devenue la norme pour les programmes mais également entre navires du même programme. C'est le cas des FREMM qui vont avoir 3 types distincts pour 8 navires (les quatre premières avec ASTER 15 seul, les 5 et 6 avec ASTER 30, les dernières avec ASTER 30 et radar renforcé). C'est aussi le cas des FDI avec deux standards d'équipement pour 5 navires. Ce sera également le cas des FLF avec les modifiées et les non modifiées. Seul les HORIZON y échappent mais ça va venir si le budget de refonte ne permet d'en modifier qu'une. Au total, si les FLF survivent à l'arrivé des FDI, frégates et FLF cumuleront 4 classes et 8 standards différents pour 20 navires.
SupprimerBonjour Finistère. Oui je ne suis pas rentré dans les détails de ce type car je parlais des différentes classes. Je suis plus nuancé sur les standards qui divergent. Dans l'absolue ce ne serait pas une gêne si un navire pouvait facilement et rapidement recevoir le matériel qui lui manque. Par exemple on avait fait 10 Lafayette de premier rang plus de 5 FLF reprenant la même coque et la même mature avec juste l'équipement manquant cela n'aurait pas été un soucis. Ce ne serait pas un problème non plus si des divergences non modifiables touchaient un ou deux navires sur des séries de 15 à 20. Mais sur une aussi faible nombre de navire, on peut difficilement faire pire en matière logistique et opérationnelle. Budgétairement cela permet seulement de gratter quelques centaines de millions d'euros mais à quoi bon.
SupprimerBonjour , très intéressant vos derniers articles sur avisos et frégates légères ,cela rappel qu 'avant le "mini" fiasco du programme fremm à 17 unités on avait déjà eu les yeux un peu plus grand que le ventre .A l ' époque je lisais une revue très bien faite qui s 'appelait " DEFENSE & ARMEMENT HERAKLES" et ils montraient souvent le décalage entre nos souhaits et la realité (et il y avait encore la menace "rouge"). En tout cas ,comme je vous l 'ai déjà dit ,toujours un plaisir de lire vos sujets.
RépondreSupprimerMich,
SupprimerBonjour, je vous remercie et suis très content que c'est billets vous plaisent autant.
A bientôt pour d'autres lectures... !
Quel regret que ces FLF qui restent totalement dans le coup par leur furtivité novatrice, voire qui sont rattrapé par le vent du progrès avec la miniaturisation des équipements, n'aient pas profiter de l'Upgrade qui en aurait fait les vrais premiers rangs qu'elles pourraient être, surtout maintenant que les corvettes telles les Gowind égyptiennes ou les Qataries AA de Ficantieri sont équipées comme des Frégates.
RépondreSupprimerOn aurait bien aimé y voir monter les 2 Smart-S libérés des Cassards avec le 3ème disponible à terre : était-ce trop coûteux en test électromagnétique ou bien la réfrigération nécessitant de l'eau glacée a-t-elle eu raison de cette option ? Notons qu'un ingénieur de DCNS suggérait qu'il serait possibled'installer une conduite d'eau glacée additionnelle.
BPCs,
SupprimerBonjour, j'avais crû comprendre qu'il y avait pour embarquer à bord 2 ou 3 des SMART-S disponibles quelques problématiques dont l'usine électrique, la réfrigération et l'intégration avec la question des incompatibilités électromagnétiques et aussi l'adaptation du système de combat. Sans compter les travaux pour installer deux SYLVER (A43, A50 ?) sur la plage avant et la réorganisation des locaux.
Cela demanderait quelques dizaines de millions d'euros supplémentaires pour le programme de modernisation, voire par frégate.
Ce qui revient à questionner les priorités de la Marine quant à l'avenir de ces radars. Personne ne s'est exprimé à ce sujet et le dernier papier de Mer et Marine (reprise par Thales, installation à bord des BRF) est peut être un aperçu de la réflexion.
Bien cordialement,