Les @mers du CESM


Les @mers du CESM - 19 avril 1944 :

Le cuirassé Richelieu participe au bombardement de Sabang, base japonaise en Indonésie. Le navire français, ayant rejoint l’Eastern Fleet commandée par l’amiral britannique Somerville, prendra part à trois autres opérations visant des bases navales ennemies. Après 52 mois passés en mer, le bâtiment rentre à Toulon le 1er octobre 1944. À nouveau déployé en Asie du Sud-Est l’année suivante, le bâtiment assistera à la capitulation du Japon dans la rade de Singapour le 23 septembre 1945.





04 juin 2019

Marine nationale : naissance des FLF, de l'aviso A70 à la FL. 25 (1970 - 1988)

© Flottes de combat 1988.

     L'avant-projet aviso A70 (Jean Moulin et Patrick Maurand, Les Avisos A69, Rennes, Marines éditions, 2011, p. 12) devait initialement prolonger la série des 18 avisos A69 espérés dont 17 unités furent effectivement construites. La cible des 35 avisos (neuf avisos-escorteurs, dix-huit avisos A69), visée par le Plan bleu, contenu dans le décret du 29 février 1972, ne pouvait qu'être atteinte avec huit nouvelles unités. En outre, la tentation aurait été forte de remplacer les avisos-escorteurs de la classe Commandant Rivière par des A70 supplémentaires après 1985. Mais l'aviso A70 est abandonné en 1975. La question du remplacement des avisos-escorteurs demeurait toutefois pendante : la réponse sera double avec et le choix de remplacer ceux-ci par les frégates des classes La Fayette (5) et Floréal (6), treize années après l'abandon de l'aviso A70.

     Vis-à-vis de l’objectif du Plan bleu, tel qu’il avait été énoncé en 1972, la Marine nationale devait atteindre un total de 27 avisos à la fin des mises en chantier du programme aviso A69 : c’est-à-dire l’année 1985 dans les faits.

Demeurait donc un reliquat entre l’objectif du Plan bleu (35) et la fin des réalisations (28 puis 27 en 1985) : la succession des avisos-escorteurs de classe Commandant Rivière (1750 tonnes lège, 2200 à pleine charge) – aussi appelés « escorteurs de l'Union française », ils remplaçaient les avisos-coloniaux de la classe Bougainville (8).

Ceux-ci atteindront les 30 années de service entre 1992 et 1995. Et, dans les faits, ils seront désarmés entre 1988 et 1996.

Pour ce faire, l'aviso A70 est un avant-projet dont les caractéristiques furent figées en 1970 et qui conservait la coque des avisos A69, ils auraient été construits en deux sous-classes :

Marine nationale : l’avant-projet aviso A70 (1970 - 1975)

« L’ouvrage de MM. Jean Moulin et Patrick Maurand (Les Avisos A69, Rennes, Marines éditions, 2011, 220 pages) permet la découverte de l'avant-projet aviso A70. Il expliquerait l'entièreté de la cible de 35 avisos contenue dans le décret du 29 février. L'hypothèse est formulée que l'avant-projet aviso A70 accouchera des frégates de la classe La Fayette (6) une vingtaine d'années plus tard (deuxième partie). »


  • l'une comme bâtiment porte-hélicoptères, 
  • l'autre comme porte de quatre Exocet.  

Il était question d’un lancement sous la forme d'un programme jusqu'en 1975 (p. 12). Mais l'aviso A70 fut finalement abandonné dès 1975.

L'État-Major de la Marine (EMM) tentait, néanmoins, de transformer des avisos A69 en A70 par la modification de certaines des dernières unités. L'injection de ces choix architecturaux était tentée sur les avisos n°13, le Commandant Blaison (1982 - ?), et n°14, l'Enseigne de vaisseau Jacoubet (1982 - ?) mis sur cale en 1979. La tentative est un échec inexpliqué dans les documents consultés.

Mais elle fut reconduite sur les avisos n°15, 16 et 17, à savoir les Commandant Ducuing (1983 - ?), Commandant Birot (1984 - ?) et Commandant Bouan (1984 - ?) mis sur cale d'octobre 1980 à octobre 1981 (p. 13). Nouvel échec, là aussi inexpliqué.

La première variante de l’avant-projet aviso A70 peut apparaître curieuse : en ce sens qu’elle ne se distingue pas des avisos A69, au point de justifier une mise en chantier. Et il ne paraît pas évident pourquoi un aviso A70 dotés d'installations aéronautiques ne pourrait pas porter quatre MM38 sur le toit du hangar ou bien de part et d'autre de la cheminée (p. 12).  

Cependant, la deuxième variante aurait assuré de laisser les A69 se consacrer à leur mission première – la lutte anti-sous-marine par petits fonds – qui n'implique pas nécessairement des installations aéronautiques car se pratiquant de concert avec les avions de patrouille maritime, les hélicoptères basés à terre et les frégates. L’avant-projet aviso A70 semblait donc des plus pertinents en ce qui concernait un service outre-mer, à la manière de ce que firent les avisos-escorteurs classe Commandant Rivière (9) dans l’océan Indien.

     L'EMM exprimait le besoin militaire, dès 1982, devant permettre de pourvoir au remplacement des avisos-escorteurs de la classe Commandant Rivière (9) : 

  • Commandant Rivière (1962 - 1992), 
  • Victor Schœlcher (1962 - 1988), 
  • Commandant Bory (1964 - 1996), 
  • Amiral Charner (1962 - 1990), 
  • Commandant Bourdais (1963 - 1990), 
  • Doudart de Lagrée (1963 - 1990), 
  • Balny (1970 - 1994), 
  • Protet (1964 - 1992), 
  • Enseigne de vaisseau Henry (1965 - 1996).

Il était alors jugé par l'état-major de la Marine que, pour les missions en temps de paix, les avisos-escorteurs peuvent être remplacés par des bâtiments faiblement armés. Mais, pour les crises d'intensité moyenne ou forte, il était jugé nécessaire de pouvoir disposer d’un bâtiment capable de repérer la menace de loin, de l'engager et éventuellement de parer et encaisser les coups (Michel Perchoc, Les frégates furtives La Fayette, Paris, éditions ADDIM, 1997, p. 10).

Ce besoin militaire se transformait en « dossier d'exploitation » qui transcrivait les exigences et choix fondamentaux devant pouvoir être potentiellement repris par le ministre de la Défense quand sera lancé le programme (Michel Perchoc, Les frégates furtives La Fayette, Paris, éditions ADDIM, 1997, p. 11).

     Entre temps, le canal de Suez fut bloqué par l'Égypte, en tant que mesure de rétorsion à la victoire israélienne lors de la guerre des Six jours (5 - 10 juin 1967). Il ne sera réouvert à la navigation qu'en 1975. Afin d'assurer la protection des bâtiments de commerce français, empruntant les routes maritimes passant par le canal du Mozambique afin de pouvoir contourner l'Afrique via le Cap, et pour juguler d'éventuelles nouvelles crises : la présence navale française dans l'océan Indien est renforcée, avec en première ligne les avisos-escorteurs.

Ils assuraient une présence navale permanente, avant même que certains d'entre-eux ne soient basés, dans un premier temps, à Diego Suarez (Madagascar) et Djibouti puis uniquement à Djibouti, en raison de la fermeture de la base navale de Diego Suarez (1972 - 1975). Ceux qui seront ainsi basés dans l'océan Indien furent les Commandant Rivière (1976 - 1983), Victor Schœlcher (1973 - 1988), Commandant Bory (1967 - 1972 ; 1975 - 1977), Amiral Charner (1980 - 1987), Balny (1973 - 1975), Protet (1971 -1978) et l'Enseigne de vaisseau Henry (1970 - 1972). Emploi outre-mer et soutenu qui ne manquera pas d'influencer la définition du futur remplaçant de cette classe jusqu'au besoin militaire exprimé en 1982.

     De retour à la programmation, la flotte de surface était alors en plein renouvellement. La priorité fut donnée à l'achèvement du programme avisos A69 (11 unités à livrer sur la période) et aux « corvettes » C70 : la future classe Georges Leygues. La Loi de Programmation Militaire (LPM) 1977 - 1982 intégrait la commande de six corvettes C70 spécialisées dans la lutte anti-sous-marine dont quatre devaient être livrées sur la période. Il était alors espéré la livraison de cinq corvettes C70 supplémentaires après 1982 dont trois devaient être à vocation anti-aérienne afin de pourvoir au remplacement des quatre escorteurs d'escadre Le Dupetit-Thouars (1956 - 1988), le Du Chayla (1957 - 1991), le Kersaint (1956 - 1984) et le Bouvet (1956 - 1983) qui furent bénéficiaient de la « refonte Tartar », respectivement, en 1963, 1964, 1965 (2).

     La loi de finances 1983 servait à compenser l'exécution partielle de la LPM (1977 - 1982), tout en laissant une année supplémentaire au gouvernement pour préparer la nouvelle loi de programmation. Cette loi de finances dressait également le bilan de la LPM achevée :

  • douze avisos A69 ont été livrés en 1982 et un treizième devait l'être en 1983 ; 
  • trois corvettes C70 ont été réceptionnées sur la période, une quatrième devait l'être en 1983.

Le budget 1983 relevait la cible du programme C70, non plus seulement trois C70 à commander, mais désormais à cinq corvettes C70 supplémentaires. La cible des C70 AA fut également relevée de trois à quatre bâtiments dont les deux premières furent commandées dans le cadre de ce budget.

Il est notable que l'annexe 3 de la loi de finances comprenait la maquette de la Marine nationale à l'horizon de l'année 2000 :

  • 3 porte-aéronefs, 
  • 18 bâtiments ASM, 
  • 9 bâtiments AA, 
  • 18 avisos, 
  • 10 patrouilleurs, 
  • 40 bâtiments anti-mines, 
  • 14 sous-marins (10 SNA, 4 diesel), 
  • 23 bâtiments de soutien (9 transports opérationnels, 14 soutien logistique). 
     La LPM (1984 - 1988) poursuivait les programmes lancés. 17 avisos A69 ont été livrés en 1984 mais le dix-huitième fut abandonné. Les cinquième et sixième C70 furent réceptionnées par la Marine nationale au cours de la programmation, la septième devait l'être en 1988. Le programme C70 AA bénéficiait toujours d'une cible de quatre unités, la première devant être livrée en 1988, année où c'était son admission au service actif qui était alors espérée.
 

 

Jean Moulin et Patrick Maurand, Les Avisos A69, Rennes, Marines éditions, 2011, 220 pages.

« Les avisos type A69, entrés en service dans la Marine nationale entre 1976 et 1986, sont de sympathiques petits bâtiments adaptés à presque toutes les missions : surveillance des approches maritimes des côtes françaises, chasse aux pirates en océan Indien, protection des sous-marins nucléaires lanceurs d'engins aux abords de la rade de Brest... Huit des dix-sept unités de la série ont déjà été désarmées entre 1997 et 2002, mais les neuf derniers avisos, reclassés patrouilleurs de haute mer en 2009, doivent rester en service jusqu'aux environs de 2020. Ce livre accompagnera donc encore longtemps les faits d'armes de la classe A69... »

     La « Frégate Légère de 2500 tonnes » (FL. 25) apparaissait pour la première fois en 1984. 

 
     Dans la foulée de l'abandon de l’avant-projet de l'aviso A70, nonobstant les deux tentatives (2 + 3) avortées de transformer cinq avisos A69 en A70 (~ 1975 – 1981), le contrat Sawari I fut signé en octobre 1980. L'Arabie saoudite se portait acquéreuse, au profit de sa marine, de quatre frégates du programme « F2000 ». La frégate Al Madinah est la tête de cette série dont toutes les unités sont mises sur cale entre 1981 et 1983 à Lorient et admises au service actif entre 1985 et 1986 (Al Madinah (1985 - ?), Hofouf (1985 - ?), Abha (1986 - ?) et Taif (1986 - ?). Elles furent toutes modernisées entre 1997 et 2000 dans le cadre du contrat Mouette (1994 - 2004). Le contrat LEX (Life EXtension), signé en août 2013, comprenait de nouveaux et lourds travaux de modernisation (2013 - ?). 
 
Les frégates F2000 sont une version réduite des corvettes C70 (4500 tonnes à pleine charge) devant déplacer jusqu'à un peu plus de 2600 tonnes à pleine charge dans une coque de 115 mètres par 12 au maître-bau. Elles embarquent une pièce de 100 mm, des missiles anti-navires OTOMAT pour la lutte anti-surface, un système Crotale EDIR (Ecartométrie Différentielle InfraRouge) pour la lutte anti-aérienne à courte portée, une suite de lutte anti-sous-marines et embarquer un hélicoptère SA.365 Dauphin. 
 
Et d'une certaine manière, la F2000 semble être la jonction des deux variantes (bâtiment porte-hélicoptère et bâtiment porteur de quatre MM40) de l’avant-projet d'aviso A70 (1970 - 1975) mais cette fois-ci intégrée à la poutre-navire réduite d'une C70 et non plus sur la coque d'un aviso A69.

     Entre les années 1980 et 1984, les idées de l'EMM quant aux orientations à donner à la programmation en ce qui concernait la flotte de surface auraient évolué quant au remplacement des 9 avisos-escorteurs de la classe Commandant Rivière par les Frégate Légère de 2500 tonnes (FL. 25) qui n’étaient alors, ni plus, ni moins qu'une reprise des F2000 adaptées au besoin militaire exprimé en 1982.
 
La FL. 25 était décrite, en 1984, comme devant être un bâtiment de 2500 tonnes, possédant des capacités antinavires et de lutte anti-sous-marine, devant accomplir des missions de surveillance des approches maritimes et d'assurer la présence outre-mer. Les trois premières frégates furent ajoutées à la LPM (1984 - 1988) et budgétarisées aux années 1986, 1987 et 1988, dans la perspective d'être livrées à partir de 1991. Un éventuel contrat passé par une marine étrangère aurait pu financer une bonne partie des frais d'études de ce programme. 
 
Mais les débats préparant la future LPM (1987 - 1991) mettaient en exergue que les trois premières FL. 25 n'avaient toujours pas encore été commandées en 1986. Par ailleurs, et bien que l'appellation FL. 25 soit figée dans les publications, l'avant-projet, devant définir les qualités nautiques et caractéristiques opérationnelles demandées, n'aurait alors pas encore été arrêté entre 1982 et 1987.
 
     Patrick de Leffe (Vincent Groizeleau, « La Fayette : Il y a 20 ans, la France inventait la frégate furtive », Mer et Marine, 28 juillet 2016) narre alors son arrivée au STCAN en 1987. Il constatait que, en ce qui concernait la FL. 25, les grands choix n'étaient pas arrêtés alors même que les architectes en étaient d'ores et déjà au neuvième « dessin » de la frégate. Il était alors question de développer une frégate pouvant être dérivée en deux variantes : une, plus armée, une autre dédiée aux missions de surveillance. Patrick de Leffe formulait une dixième proposition pour la FL. 25, rejetée par le chef du département bâtiments de surface comme les neuf précédentes. 
 
L'ingénieur repartait d'une page blanche (Vincent Groizeleau, « La Fayette : Il y a 20 ans, la France inventait la frégate furtive », Mer et Marine, 28 juillet 2016). Le besoin ne se limitait plus à remplacer des bâtiments stationnaires dans l'océan Indien (1967 - 1982) car deux conflits bouleversaient la programmation mais aussi l'approche qu'avait les ingénieurs de la manière de satisfaire le besoin militaire exprimé en 1982. 
 
     La guerre des Malouines (2 avril - 4 juin 1982) est le premier de ces deux conflits. Le cas du destroyer D80 HMS Sheffield (1975 - 10 mai 1982) - Type 42 batch I - est intéressant à deux titres : 
 
Frappé par un AM39 Exocet car les leurres sont lancés trop tard. Cela amenait l'axiome que les bâtiments ne manqueront pas d'être atteint par un missile assaillant. 
 
Toutefois, le HMS Sheffield avait été emporté par l'incendie provoqué par le combustible du missile et non pas par sa tête explosive qui n'avait pas détonné. Les HMS Ardent et HMS Antelope (Type 21) furent touchées par des bombes aériennes larguées par des A-4 SkyHawk argentins : le choix de superstructures en aluminium se révéla désastreux. D'où le deuxième enseignement : la sécurité-incendie des bâtiments est entièrement à repenser. 
 
     La guerre opposant l'Irak et l'Iran (22 septembre 1980 – 20 août 1988) est le deuxième de ces deux conflits. L'Irak ouvrait ce nouveau théâtre maritime afin de tenter d'asphyxier l'Iran, en privant la nouvelle république islamique de sa rente pétrolière par l’attaque de la « route du pétrole ». L'Iran s'engageait pleinement dans cette guerre au trafic qui frappa indistinctement les pavillons. Une mission baptisée Ariane débutait en 1985 pour ne se terminer qu’en 1990. Sa principale cheville ouvrière fut constituée par la plupart des avisos-escorteurs ; afin de protéger le trafic entrant et sortant du golfe Persique. C'est l'opération Artimon (1990 - 1991) qui prendra ultimement le relais en raison de la survenance d'un nouveau conflit : la « deuxième guerre du golfe » (2 août 1990 – 28 février 1991). 
 
Dans le cadre des missions Ariane et Artimon précitées, la doctrine consistait pour les bâtiments français employés dans le golfe Persique à ne pas tirer les premiers et à se placer entre la menace et le navire de commerce. Il en découlait que, pour remplacer les avisos-escorteurs, il s'agissait de prévoir un emploi automatisé des leurres dont l'efficacité devait être accrue par des flotteurs à la surface équivalente radar réduite.
 
 
© Max P. Moulin 1988. Michel Perchoc, Les frégates furtives La Fayette, Paris, ADDIM, 1997, p. 9.

 
     La Royal Navy partageait les enseignements de son engagement aux Falklands (2 avril - 4 juin 1982) dans certains cadres bilatéraux et dans les cénacles de l'OTAN. Elle avait mis à l'étude une nouvelle frégate : la future Type 23 dont l'une des caractéristiques architecturales majeures devait être sa furtivité. Néanmoins, l'ajout d'équipements sur les extérieurs, à la demande du futur utilisateur, annihilait l'objectif initial de furtivité. 
 
Patrick de Leffe, prévenu par les Britanniques de leur mésaventure, en concluait, comme eux, qu'il convient de supprimer les coursives extérieures. Ce garde-fou architectural était, en même temps, une solution aux enseignements de l'engagement dans le golfe Persique car selon Patrick de Leffe « si les coursives sont intérieures, il y a une double paroi. Or, deux couches successives séparées par une lame d’air offrent une meilleure protection qu’une couche plus épaisse. La survivabilité du navire face à des armes hostiles est ainsi renforcée » (Vincent Groizeleau, « La Fayette : Il y a 20 ans, la France inventait la frégate furtive », Mer et Marine, 28 juillet 2016). 
 
Le onzième « dessin » proposé par Patrick de Leffe représentait une frégate aux surfaces inclinées sur lesquelles doivent rebondir les ondes radars. Les superstructures, aussi dépouillées que possibles, sont ramassées autour de deux mâts, s'ajoutant aux deux cheminées. Les coursives extérieures enserraient le « château », tout en y étant intégré à son intérieur : choix architectural qui réunissait le hangar et le bloc passerelle, produisant une silhouette en rupture avec les avant-projets et dessins présentés depuis l'aviso A70 jusqu'à la FL. 25. Le hangar, la mâture et la couverture de la plage avant sont en matériaux composites, traités contre le risque incendie (Michel Perchoc, Les frégates furtives La Fayette, Paris, éditions ADDIM, 1997, p. 11). 
 
Ce onzième dessin était, pour la première fois, accepté par le chef du département bâtiments de surface (Vincent Groizeleau, « La Fayette : Il y a 20 ans, la France inventait la frégate furtive », Mer et Marine, 28 juillet 2016). Il était encore question en 1988 d'installations aéronautiques conçues autour d'un hélicoptère de la classe des cinq tonnes mais elles furent revues à la hausse afin de pouvoir opérer et soutenir un hélicoptère de la classe des 10 tonnes : le futur NH90 NFH Caïman Marine. En outre, les deux mâts et deux cheminées deviendront, grâce à des travaux supplémentaires, deux mât-cheminées.

© Inconnu.


Cette réduction drastique de la surface équivalente radar, pour optimiser l'emploi des contre-mesures, n'était que l'une des deux pointes d'un triangle dont le troisième sommet devait être constitué de missiles anti-aériens de nouvelles générations : les FLF devaient recevoir deux lanceurs SYLVER A43 sur la plage avant, permettant la mise en œuvre de missiles ASTER 15. L'abandon de cette capacité, très certainement pour préserver le nombre de coques, fera couler beaucoup d'encre jusqu'à aujourd'hui vis-à-vis du programme de rénovation à mi-vie de la classe La Fayette (une tranche ferme de trois frégates, une tranche optionnelle pour les deux frégates restantes). 
 
Il convient de noter que la base navale de Diego Suarez pouvait assurer les carénages et grands carénages des avisos-escorteurs et sa fermeture consacre une perte de capacité industrielle pour le soutien des bâtiments français dans cet océan qui est partiellement compensée par Djibouti et La Réunion. L'avènement d'une frégate de combat de 3600 tonnes portant un ensemble de systèmes électroniques dont un système de combat dépasse les compétences de tous les points d'appui naval et des bases navales (outre-mer) de la Marine, obligeant à baser les futures La Fayette en métropole : à Toulon en l'occurrence. 
 
     Les trois Frégates Légères de 2500 tonnes (FL. 25), annoncées en 1984, devant être commandées, respectivement, en 1986, 1987 et 1988, devenaient les Frégates Légères Furtives de 3600 tonnes. Le contrat fut notifié en mars 1988, le plus rapidement possible avant que ne se tienne l'élection présidentielle. La mise en chantier était décidée le 25 juillet 1988. La frégate La Fayette est mise sur cale le 15 décembre 1990, et fut suivie par les Surcouf (6 juillet 1992) et Courbet (15 septembre 1993). Les trois frégates suivantes étaient commandées en 1992. Mais la sixième, baptisée Ronarc'h était définitivement abandonnée en mai 1996. Seront donc finalement lancés les La Fayette (1996 - 2026 ?), Surcouf (1997 - 2027 ?), Courbet (1997 - 2027 ?), Aconit (1999 - 2029 ?) et Guépratte (2001 - 2031 ?). 
 
     L'Amiral Louzeau, chef d'état-major de la Marine nationale (30 janvier 1987-19 novembre 1990), décidait, le 6 juin 1988, de supprimer l'appellation « corvette », et ce, par souci d'harmonisation autant à l'intérieur de la Flotte que vis-à-vis des marines étrangères. La décision de l'Amiral Louzeau apportait la précision suivante : une frégate a un tonnage compris entre 3 000 et 8 000 tonnes. Sous les 3 000 tonnes, il s'agit de patrouilleurs et d'avisos. Au-delà des 8 000 tonnes il est question de croiseurs et de porte-aéronefs. 
 
D'autres bâtiments français étaient qualifiés de frégates dès les années 1960 (Frégates Lance-Engins (FLE) et frégates F67). En 1984, le choix de qualifier de « frégates » les FL. 25, alors que les corvettes C70 sont plus lourdes et mieux armées, signait peut être là l'influence des débats américains avant, pendant et après la « United States Navy 1975 ship reclassification ». 
 
Le 24 novembre 1993, l'état-major de la Marine décidait que « FLF » ne signifiait plus Frégates Légères Furtives mais dorénavant Frégates type La Fayette (3600 tonnes à pleine charge) afin d'éviter toute confusion possible avec les FL. 25 au déplacement de 2500 tonnes (Michel Perchoc, Les frégates furtives La Fayette, Paris, éditions ADDIM, 1997, p. 11). 
 
     Les décisions prises, en rupture, dans le cadre du programme FL. 25, le furent à la suite de discussions menées avec les Britanniques dans le cadre du programme NFR-90 (NATO Frigate Replacement for the 1990s). Par ailleurs, le onzième dessin du programme FL. 25 était esquissé en Allemagne par Patrick de Leffe dans le cadre de discussions portant toujours sur ce programme NFR-90. Ce dernier ne parviendra pas jusqu'à son terme industriel mais accouchera de la dernière génération de frégates de défense aérienne européenne à travers le programme Frégate Commune de Nouvelle Génération (FCNG), rebaptisé plus tard programme Horizon. 
 
Autrement dit : la France avançait rapidement, entre 1987 et 1988, pour intégrer ces ruptures. De sorte qu’il soit possible de se demander si leur adoption au sein d’un programme « secondaire », n’affectant pas le cœur des capacités navales, a pu être faite dans la perspective de renforcer, par vitrine et donc par ricochet, la position française dans le programme FCNG qui bénéficiera, de toutes les manières, des travaux produits pour les La Fayette. 
 
     Depuis l'avant-projet d'avisos A70 (1970 - 1975), l'EMM souhaitait pourvoir au remplacement des avisos-escorteurs. En 1987, il était question d'une classe de frégates devant être extrapolée en deux variantes. Les six futures La Fayette étaient commandées en mars 1988. Mais, au mois d'avril de la même année, le programme des frégates de surveillance fut lancé. Il accoucha de la commande de six unités, se distinguant de l'autre classe par l'adoption des normes de la marine marchande en 1989. Six frégates seront ainsi construites entre 1990 et 1994 et admises au service actif entre 1992 et 1994 : 
  • Floréal (1992 - 2022 ?), 
  • Prairial (1992 - 2022 ?), 
  • Nivôse (1992 - 2022 ?), 
  • Ventôse (1993 - 2023 ?), 
  • Vendémiaire (1993 - 2023 ?), 
  • Germinal (1994 - 2024 ?).

Le coût unitaire de production d'une frégate La Fayette en 1994 était donné pour 130 millions de francs contre 45 millions de francs pour une frégate de la classe Floréal qui bénéficiait, faut-il le préciser, de l'intégration de certains équipements débarqués des avisos-escorteurs. Aussi, la vente de frégates de la classe Kang Ding (6) apportait un surcroît de charge de travail à l'arsenal de Lorient, confortant les lourds investissements consentis, en particulier pour les infrastructures et les ateliers, pour le programme national.

     Cette décision qui relèvera bien plus tard du vocable de « différenciation » des moyens permettait très certainement une augmentation de la cible du programme FL. 25, vis-à-vis de l'adoption d'une seule et même coque, nonobstant sa déclinaison en deux variantes. Il y avait un reliquat de huit avisos à trouver pour atteindre l'objectif du plan bleu en 1985. Le programme Frégate Légère de 2500 tonnes ne devait débuter qu'avec la commande de trois unités. En 1988, ce sont deux programmes pour un total de 12 frégates qui sont lancés, remplaçant les avisos-escorteurs (9) et peut-être même une partie des avisos-coloniaux (8).

 

Une différenciation heureuse des moyens qui sera peut être répétée avec la décision prise par le chef d'état-major de la Marine nationale, l'Amiral Prazuck (13 juillet 2016), de scinder le programme BATSIMAR (3 PAG, 6 POM et 10 PO).

 

12 commentaires:

  1. Bonjour, en quoi cette différenciation des moyens est elle heureuse rétrospectivement ? Au total 11 navires scindés en deux classes inaptes à affronter des avions armés de missiles air surface et des sous marins. Je pense que la Royale s'est fourvoyé dans les années 80 en voulant des navires de ce type. D’ailleurs dès les années 2000 elle a compris qu'elle était principalement une marine de guerre et pas qu'une force de sécurité façon US Coast guard en abandonnant ce type de frégates. De plus une chose m'intrigue à la lecture de l'article: la question des coupes budgétaires subies par la Royale dans les années 80 n'est pas pleinement évoquée alors qu'elle pèse lourdement sur les programmes. Au point que les amiraux sont sommés de trouver une justification de façade en réduisant l'expression des besoins en navire de combat. Les FLF sont l'exemple typique d'un navire sous équipé et sous armé dont on justifie a posteriori l'absence de certains équipement par l'expression du besoin d'un navire qui peut subir des coups sans en rendre dans les trois dimensions. Sans surprise aucun client à l'export ne nous a demandé des navires aussi peu équipés. A part cette remarque rien à dire c'est très complet et détaillé.

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    1. Bonjour , on a quand même vendu une quinzaine de dérivé plus lourde ,mais c 'est vrai qu 'on aurait pu avoir une frégate un poil plus polyvalente en montant des systemes un peu plus conséquent à bord.

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    2. Monsieur, Madame,

      Bonjour, il s'agit de reprendre quelques éléments.

      L'expression de besoin militaire de 1982 demande pour les missions en temps de paix les avisos-escorteurs peuvent être remplacés par des bâtiments faiblement armés. Mais pour les crises d'intensité moyenne ou forte il faudra un bâtiment capable de repérer la menace de loin, de l'engager et éventuellement de parer et encaisser les coups (Michel Perchoc, Les frégates furtives La Fayette, Paris, éditions ADDIM, 1997, p. 10).

      Vous dites que les coupes des années 1980 ne sont pas évoquées. Libre à vous de proposer une lecture exhaustive de la trajectoire budgétaire sur la période.

      Mais il n'en demeure pas moins que dans l'absolu il y a un relèvement au début du premier septennat de François Mitterrand puis une stabilisation à un niveau à peine moindre, toujours supérieur à 3,5, voire 3,8% du PIB.

      Vous semblez par contre totalement omettre entre le lancement du programme FLF (1988) et la mise sur cale des trois premières unités (1990, 1992 et 1993) se produit "quelques évènements historiques" qui bouleversent les priorités budgétaires des Etats : dividences de la paix.

      C'est pourquoi la Marine essaie de sauvegarde les coques plutôt que les équipements. Le "sous-armement" des FLF n'est donc pas expliqué a posteriori puisqu'elles n'ont jamais été prévues pour être des frégates de premier rang - remplaçantes des avisos-escorteurs - et qu'elles ont perdu la sixième unité et quelques équipements pour subsister.

      Enfin, quand le programme "Frégate Légère de 2500 tonnes" est identifié en 1984, il est bien question de trois unités. Jamais la programmation - à ma connaissance - ne propose d'autres cibles. 3 FL. 25 pour remplacer 9 avisos-escorteurs. Entre 1988 et 1989, la différenciation permet de dégager 6 FLF et 6 FS : soit plus qu'il n'en fallait pour remplacer les avisos-escorteurs.

      Bien cordialement,

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    3. Monsieur bonjour,

      Ma remarque consistait à critiquer les programmes FLF et FS sans omettre les éléments que vous pointez car :

      - Le besoin était en effet: un bâtiment capable de repérer la menace de loin, de l'engager et éventuellement de parer et encaisser les coups. Les FLF en sont très loin, les FS n'en parlons pas.

      - La trajectoire budgétaire de l'époque en valeur absolue n'est pas si mauvaise pour l'ensemble des armées mais le budget des mise sur cale est affecté comme en atteste le peu de mise sur cale dans la période. Surtout il vient stopper l'effort de la décennie précédente.

      - Oui il y a eu la croyance des dividendes de la paix, cela explique les choix, mais cela n'empêche pas de les critiquer.

      - Les FLF ont perdu des équipements pour subsister mais au final il s'agit d'un navire loin du besoin initial. Les avisos escorteurs avaient au moins une capacité ASM.

      - Oui il y a 11 navires de surveillance construit au final contre 9 avisos escorteurs après abandon des FL 2500. Mais du fait de la conférence de Montego Bay en 1982 la ZEE passe à 200 miles marin. La zone à surveiller augmente et il faut plus de patrouilleurs pouvant durer à la mer. Il y a donc bien 11 bâtiments de surveillance construit mais la possibilité de les utiliser au combat est limitée, beaucoup plus que les avisos escorteurs à leur arrivé qui avaient une capacité ASM minimale. Donc les capacités de combat des avisos escorteurs ne sont pas vraiment remplacées.

      Enfin la différenciation à outrance produit des micros séries ce qui n'est jamais bénéfique industriellement car il n'y a pas d'effet de série. Pour BATSIMAR ce sera moins pénalisant opérationnellement que pour les FS et FLF car cela concerne le même type de bâtiment. Mais là encore c'est le fruit des contraintes budgétaires et pas du programme BATSIMAR initial.

      C'est mieux que rien, comme les FS et FLF en leur temps, mais j'ai du mal à me réjouir d'un tel pis aller.

      Cordialement,

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    4. J'attire votre attention sur le fait que le besoin exprimé en 1982 comprend bien, a minima, deux variantes d'une même plateforme :

      - "pour les missions en temps de paix les avisos-escorteurs peuvent être remplacés par des bâtiments faiblement armés."

      ET

      "pour les crises d'intensité moyenne ou forte il faudra un bâtiment capable de repérer la menace de loin, de l'engager et éventuellement de parer et encaisser les coups".

      Besoin exprimé en 1982 qui semble plutôt répondre au remplacement de la présence des avisos-escorteurs dans l'océan Indien et leur participation à la gestion des crises régionales (Madagascar, Comores, Iran-Irak, Irak) plutôt que leurs capacités de combat proprement dites.

      La problématique du respect des tranches navales débute, de mémoire, dès les années 1950. Aucun plan naval n'est respecté sur la période. Et la Marine est sans cesse recentrée sur la mise en œuvre de la dissuasion par la composante océanique, la reconstitution des forces dites conventionnelles est toujours passée au second plan hormis l'intermède de la IVe République.

      C'est difficile d'évoquer des micro-séries avec 5 FLF et 6 FS alors que d'autres programmes ont à peine dépasser ces chiffres : 7 F70 ASM, 8 FREMM. D'autres ont même largement diminué la moyenne du nombre de bateaux par classe : F60 (2), F67 (3), F65 (1).

      La différenciation permet dans le cas du remplacement des avisos-escorteurs et dans celui du remplacement des patrouilleurs de permettre, par le sacrifice d'un nombre inconnu des unités désirés, d'obtenir plusieurs unités moins coûteuses mais plus nombreuses.

      Par exemple, s'il n'avait fallu que des FLF et aucune FS, en supputant que l'enveloppe comprenait les deux classes, alors il n'y aurait probablement pas eu plus de 7 FLF contre 5 aujourd'hui. Et peut être même seulement 6, voire 5 FLF s'il avait fallu les armer.

      Même chose pour BATSIMAR dont le lancement devait intervenir en 2012 et dont la cible semblait plutôt tendre vers les 12 unités. Avec la différenciation, le total devrait être de 19 bateaux.

      Bien cordialement,

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    5. Bonsoir,

      En effet, je pointais le fait qu'au lieu d'avoir deux variantes d'une seule et même plateforme capable de remplir chacune une des deux branches du besoin exprimé il y avait finalement eu deux plateformes différentes. Les deux incapables de " repérer la menace de loin, de l'engager et éventuellement de parer et encaisser les coups".

      En revanche il est vrai que FS comme FLF sont parfaitement capable de remplacer les avisos-escorteurs dans des missions de temps de paix. D'où l’absence de critique sur ce point.

      Je suis tout à fait d'accord avec vous sur le sort réservée aux forces dites conventionnelles sous la Ve république. J'utilisais le terme de micro série car pour les FLF et FS il y a deux coques différentes avec des équipements différents pour seulement onze navires. Comme vous le soulignez le nombre de navires de surface par classe est très faible depuis les années 60 en raison des échecs répétés pour obtenir un effet de série industrielle (avec donc même coque et quasiment les mêmes équipements). De mémoire seuls les avisos A69 échappent à cette tendance parmi les programmes de bâtiment de combat de la Ve république. Mais à chaque fois ce n'est pas ce qui était recherché.

      Je suis également d'accord avec vous sur le fait que vu le budget alloué à certains programmes la différenciation est parfois inévitable. Pour les FS et les FLF je en vois pas la justification : il fallait onze navires de surveillance à bas coût, donc autant faire onze FS dans ce cas. Pour l'ex-BATSIMAR il y aurait 19 bâtiments mais initialement il était espéré 12 patrouilleurs hauturiers, au minimum, car le souhait c'était plutôt dix huit pour remplacer aussi les FS. Alors qu'in fine il y aurait 19 navires de surveillance en cumulant tous les patrouilleurs légers ET les patrouilleurs hauturiers.

      Sans parler d'une possible différenciation de la dernière tranche de dix navires (comme évoqué dans cet article: https://www.meretmarine.com/fr/content/ex-batsimar-des-patrouilleurs-et-peut-etre-quelque-chose-de-plus-gros-0). Si cette nouvelle différenciation avait lieu, il pourrait n'y avoir que 5 à 6 patrouilleurs hauturiers en plus des 9 patrouilleurs légers. Les 4 à 5 navires restant étant en fait des navires de combat que la marine s'empresserait d'utiliser comme tel.

      Et le besoin de douze à dix-huit patrouilleurs hauturiers ne serait pas couvert.

      Bien cordialement,

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    6. La "différenciation" est devenue la norme pour les programmes mais également entre navires du même programme. C'est le cas des FREMM qui vont avoir 3 types distincts pour 8 navires (les quatre premières avec ASTER 15 seul, les 5 et 6 avec ASTER 30, les dernières avec ASTER 30 et radar renforcé). C'est aussi le cas des FDI avec deux standards d'équipement pour 5 navires. Ce sera également le cas des FLF avec les modifiées et les non modifiées. Seul les HORIZON y échappent mais ça va venir si le budget de refonte ne permet d'en modifier qu'une. Au total, si les FLF survivent à l'arrivé des FDI, frégates et FLF cumuleront 4 classes et 8 standards différents pour 20 navires.

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    7. Bonjour Finistère. Oui je ne suis pas rentré dans les détails de ce type car je parlais des différentes classes. Je suis plus nuancé sur les standards qui divergent. Dans l'absolue ce ne serait pas une gêne si un navire pouvait facilement et rapidement recevoir le matériel qui lui manque. Par exemple on avait fait 10 Lafayette de premier rang plus de 5 FLF reprenant la même coque et la même mature avec juste l'équipement manquant cela n'aurait pas été un soucis. Ce ne serait pas un problème non plus si des divergences non modifiables touchaient un ou deux navires sur des séries de 15 à 20. Mais sur une aussi faible nombre de navire, on peut difficilement faire pire en matière logistique et opérationnelle. Budgétairement cela permet seulement de gratter quelques centaines de millions d'euros mais à quoi bon.

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  2. Bonjour , très intéressant vos derniers articles sur avisos et frégates légères ,cela rappel qu 'avant le "mini" fiasco du programme fremm à 17 unités on avait déjà eu les yeux un peu plus grand que le ventre .A l ' époque je lisais une revue très bien faite qui s 'appelait " DEFENSE & ARMEMENT HERAKLES" et ils montraient souvent le décalage entre nos souhaits et la realité (et il y avait encore la menace "rouge"). En tout cas ,comme je vous l 'ai déjà dit ,toujours un plaisir de lire vos sujets.

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    1. Mich,

      Bonjour, je vous remercie et suis très content que c'est billets vous plaisent autant.

      A bientôt pour d'autres lectures... !

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  3. Quel regret que ces FLF qui restent totalement dans le coup par leur furtivité novatrice, voire qui sont rattrapé par le vent du progrès avec la miniaturisation des équipements, n'aient pas profiter de l'Upgrade qui en aurait fait les vrais premiers rangs qu'elles pourraient être, surtout maintenant que les corvettes telles les Gowind égyptiennes ou les Qataries AA de Ficantieri sont équipées comme des Frégates.
    On aurait bien aimé y voir monter les 2 Smart-S libérés des Cassards avec le 3ème disponible à terre : était-ce trop coûteux en test électromagnétique ou bien la réfrigération nécessitant de l'eau glacée a-t-elle eu raison de cette option ? Notons qu'un ingénieur de DCNS suggérait qu'il serait possibled'installer une conduite d'eau glacée additionnelle.

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    1. BPCs,

      Bonjour, j'avais crû comprendre qu'il y avait pour embarquer à bord 2 ou 3 des SMART-S disponibles quelques problématiques dont l'usine électrique, la réfrigération et l'intégration avec la question des incompatibilités électromagnétiques et aussi l'adaptation du système de combat. Sans compter les travaux pour installer deux SYLVER (A43, A50 ?) sur la plage avant et la réorganisation des locaux.

      Cela demanderait quelques dizaines de millions d'euros supplémentaires pour le programme de modernisation, voire par frégate.

      Ce qui revient à questionner les priorités de la Marine quant à l'avenir de ces radars. Personne ne s'est exprimé à ce sujet et le dernier papier de Mer et Marine (reprise par Thales, installation à bord des BRF) est peut être un aperçu de la réflexion.

      Bien cordialement,

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