Les @mers du CESM


Les @mers du CESM - 19 avril 1944 :

Le cuirassé Richelieu participe au bombardement de Sabang, base japonaise en Indonésie. Le navire français, ayant rejoint l’Eastern Fleet commandée par l’amiral britannique Somerville, prendra part à trois autres opérations visant des bases navales ennemies. Après 52 mois passés en mer, le bâtiment rentre à Toulon le 1er octobre 1944. À nouveau déployé en Asie du Sud-Est l’année suivante, le bâtiment assistera à la capitulation du Japon dans la rade de Singapour le 23 septembre 1945.





10 juillet 2019

SNA-NG : marges d'évolution

© Naval group.

     Le Saphir (1984 - 2019) arrivé pour son désarmement à Cherbourg le mercredi 3 juillet 2019 assistera à la « marche » du Suffren entamée depuis plusieurs jours à direction du dispositif de mise à l'eau. Inaugurant un cycle de près de 40 ans devant voir le lancement de six nouveaux Sous-marins Nucléaires d'Attaque de Nouvelle Génération (SNA-NG), leur vie opérationnelle avant qu'ils ne doivent être à leur tour désarmés. Et ces nouveaux sous-marins bénéficieront de marges d'évolution.

Les Suffren (2021 - 2051 ?), Duguay-Trouin (2022 - 2052 ?), Tourville (2023 - 2053), De Grasse (2025 - 2055), Casabianca (2027 - 2057 ?) et Rubis (2030 - 2060) demeureront au service pendant au moins trente années au cours desquelles certaines technologie-clefs sont appelées à évoluer, notamment pour les senseurs et les moyens de communication, ce qui appellera à une adaptation des installations à bord afin de suivre les nouveaux besoins.

Dans cette perspective, les Suffren disposeront d'au moins trois marges d'évolution ouvrant la voie à des mises à jour des systèmes embarqués : le massif peut accueillir un mât supplémentaire, des calculateurs plus puissants peuvent être montés à bord et l'usine électrique pourrait voir sa puissance augmentée.

Le kiosque des Suffren est équipé de pas moins de six mâts afin de pouvoir percer franchir le dioptre selon deux optiques : la sécurité-plongée car le bateau doit pouvoir sans risque retourner à l'immersion périscopique, le renseignement car les sous-marins sont des plateformes idéales afin d'observer une coque sur toutes les ondes en toute discrétion.

La particularité de la plupart de ces mâts est qu'ils ne sont plus pénétrants comme sur les précédentes classes de sous-marins. Par exemple, le périscope de veille était aussi haut que le bateau en lui-même, depuis pratiquement la quille jusqu'au sommet du massif et c'était donc cet ensemble qu'il fallait manipuler. Le point de passage de la coque est proportionné au diamètre du mât, créant ainsi un point de fragilité et augmentant d'autant le coût de construction.

Les nouveaux mâts dits « optroniques » ou photonics masts aux États-Unis ne sont plus pénétrants car chacun d'eux est cantonné physiquement au massif. Seules les informations transmises par les senseurs du mât franchissent la coque résistante par un câble de fibre optique exigeant un passage de coque d'une étroitesse sans commune mesure avec les mâts pénétrants, ne diminuant pas la résistance structurelle mais bien le coût de construction.

Pour ce faire, les aériens enchâssés dans le massif se composent de : 

  • le premier mât est un mât optronique de veille ; 
  • le deuxième mât est un mât optronique d'attaque portant des caméras optiques avec intensification de lumière et voie infrarouge serviront pour ce retour à l'immersion périscopique avec la présence potentielle d’un télémètre laser soit présent sur l'un des deux mâts ; 
  • le troisième mât porte un radar de navigation ; 
  • le quatrième mât est une antenne multifonction comprenant, notamment, les moyens de guerre électronique et très probablement les liaisons de données tactiques (liaison 16) ; 
  • le cinquième mât sert aux communications satellitaires via le système SYRACUSE ; 
  • le sixième mât demeure pénétrant car il assurera la marche au schnorchel et doit donc permettre d'alimenter en air le groupe diesel générateur tout en évacuant les gaz d'échappement à l'extérieur.

Il existe donc une réserve de volume et de poids permettant d'installer un septième mât dans le massif. Rien n'est encore dit quant à l'usage qui pourrait être fait d'un mât supplémentaire : un mât avec une ou plusieurs optiques spécialisées dans l'observation littorale ? Un mât de plus pour la guerre électronique ? Un mât porteur d'un ou plusieurs missiles anti-aériens ?

La deuxième marge d'évolution touche aux calculateurs embarqués. Depuis le Poste Central Navigation Opérations (PCNO) jusqu'au réacteur nucléaire, bien des installations et équipements à bord font appel à des capacités de calcul. Outre le traitement des obsolescences, il est prévu que les calculateurs puissent voir leur puissance augmenter. Une hypothèse probable est que la suite sonar soit remplacée au cours d'un premier arrêt technique majeur (10 ans), voire lors d'une rénovation à mi-vie (~ 15 ans) afin d'équiper les Suffren de sonars ultra-basse fréquence.

Néanmoins, il n'est pas dit si l'architecture des systèmes employant des calculateurs permet un « pilotage » de la répartition des capacités de calcul selon les priorités opérationnelles édictées par le commandant comme cela sera possible sur les Frégates de Défense et d'Intervention (FDI). Les grands choix de conception du programme Barracuda sont peut être trop anciens vis-à-vis de cette évolution mais il y a matière à s'interroger quant au degré de modularité de ces systèmes afin de permettre cette évolution future.

Rien n'est pas non plus avancé quant à l'intérêt de l'analyse des méga-données au service de la navigation sous-marine, de la discrétion acoustique (par annulation active ?) et de la lutte anti-sous-marine (par sonar multistatique ?) - voire pour le maintien en condition opérationnelle via une analyse permanente des données des installations afin d'aller vers de la maintenance prédictive ?

La troisième marge d'évolution touche la verticale électrique. Avec une certaine logique et eu égard aux deux marges d'évolution précédentes, avec des besoins supplémentaires différents, il est prévu que la puissance de l'usine électrique puisse être augmentée. Ce serait surtout une évolution de la puissance des calculateurs et une modernisation de la suite sonar qui pourraient imposer de recourir à cette marge d'évolution.

 

2 commentaires:

  1. Les SNA français auront un schnorchel ? Je pensais qu'ils n'utilisaient plus de diesel

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    1. Madame, Monsieur,

      Bonjour, tous les bâtiments à propulsion navale nucléaire conservent un groupe diesel au nom de la sûreté nucléaire afin de pouvoir alimenter une partie des systèmes du bord afin de garantir le bon fonctionnement du réacteur en toutes les circonstances.

      Bien cordialement,

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