© Naval group. Le Suffren lors de la cérémonie de lancement, 12 juillet 2019. |
Le Sous-marin Nucléaire d'Attaque (SNA) Suffren (2021 - 2054 ?) affichait lors de la cérémonie de son lancement, présidée par le Président de la République, M. Emmanuel Macron, le 12 juillet 2019, son numéro de coque (QXXX) permettant de l'identifier de la construction à la démolition ou plutôt déconstruction. Mais son « pennant number » n'a toujours pas été dévoilée.
Le système des « pennant numbers » appartient à la classification des bâtiments de guerre de la Royal Navy avec le « hull classifcation system » et l' « international deck codes » : le premier doit permettre d'identifier formellement un bâtiment par un numéro tandis que l'autre doit d'établir un système de catégories de bâtiments de combat, de soutien ou auxiliaires. Les deux systèmes ont évolué au sein de la Marine britannique, depuis 1910 et jusqu'en 1948 pour les « pennant numbers ».
Marines |
Pennant number |
Royal Navy |
SXX |
S1XX |
|
Deutsche Marine |
S1XX |
Ελληνικό Πολεμικό Ναυτικό |
S1XX |
Marinha Portuguesa |
S1XX |
Armada de la República Argentina |
S2XX |
Türk Deniz Kuvvetleri |
S3XX |
Søværnet |
S3XX |
Marine nationale |
S6XX |
Afin de pouvoir attribuer à la marine de chaque État-membre de l'Alliance atlantique, l'OTAN adoptait le système britannique en 1951, par sa forme de 1948. C'est pourquoi, par exemple, un destroyer est formellement désigné par la lettre « D » et un numéro. De rares exceptions existent comme, par exemple, et à tout hasard : la Marine nationale n'ayant que des frégates mais dont celles pouvant être considérées comme des destroyers dans d'autres marines en reçoivent le « D » et non pas le « F ».
Ainsi, la France recevait pour l'identification de ses sous-marins - « S » - dans le cadre de ce système devenu otanien le lot « SXXX ». Il y avait pourtant eu une tentative antérieure à 1951 d'identifier les sous-marins français par des numéros compris dans ce lot. Mais ils paraissent ne plus être valables dans la mesure où le système mis en place après 1951 peut voir des numéros être réattribués.
Il est à remarquer dans la pratique française du système otanien que le numéro de coque (QXXX) ne pouvait qu'être découplé puisque les sous-marins mis sur cale au profit de marines étrangères reçoivent un numéro de coque mais ne peuvent recevoir un « pennant number » français. Par ailleurs, l'attribution de ce « pennant number » procède d'un choix qui n'est pas chronologique ni croissant, comme en témoigne le tableau n°2.
Par contraste, le système de l'US Navy est d'une remarquable efficacité puisque pour chaque catégorie de bâtiments de combat, le numéro suivant la lettre ou les lettres désignant la catégorie est consécutif au précédent numéro attribué. Le CVN-78 USS Gerald R. Ford est le soixante-dix-huitième porte-avions de la Marine américaine, par exemple, le premier étant le CV-1 USS Langley. Et un bâtiment peut changer de catégorie sans changer de numéro : le SSBN-726 USS Ohio par refonte devenait le SSGN-726 USS Ohio.
Classe |
Unité |
Numéro |
Pennant number |
S600 ? |
|||
Rubis |
Rubis |
Q265 |
S601 |
Rubis |
Saphir |
Q266 |
S602 |
Rubis |
Casabianca |
Q267 |
S603 |
Rubis |
Émeraude |
Q268 |
S604 |
Rubis |
Améthyste |
Q269 |
S605 |
Rubis |
Perle |
Q270 |
S606 |
Rubis |
Turquoise |
Q271 |
S607 |
Rubis |
Diamant |
? |
S608 |
S609 ? |
|||
Le Redoutable |
Foudroyant |
Q257 |
S610 |
Le Redoutable |
Le Redoutable |
Q252 |
S611 |
Le Redoutable |
Le Terrible |
Q255 |
S612 |
Le Redoutable |
L’Indomptable |
Q258 |
S613 |
Le Redoutable |
Le Tonnant |
Q263 |
S614 |
Le Redoutable |
L’Inflexible |
Q264 |
S615 |
Le Triomphant |
Le Triomphant |
Q272 |
S616 |
Le Triomphant |
Téméraire |
Q273 |
S617 |
Le Triomphant |
Vigilant |
Q274 |
S618 |
Le Triomphant |
Le Terrible |
Q281 |
S619 |
Agosta |
Agosta |
Q259 |
S620 |
Agosta |
Bévéziers |
Q260 |
S621 |
Agosta |
La Praya |
Q261 |
S622 |
Agosta |
Ouessant |
Q262 |
S623 |
S624 – S630 ? |
|||
Narval |
Narval |
Q231 |
S631 |
Narval |
Marsouin |
Q232 |
S632 |
Narval |
Dauphin |
Q233 |
S633 |
Narval |
Requin |
Q234 |
S634 |
Aréthuse |
Aréthuse |
Q235 |
S635 |
Aréthuse |
Argonaute |
Q236 |
S636 |
Narval |
Espadon |
Q237 |
S637 |
Narval |
Morse |
Q238 |
S638 |
Aréthuse |
Amazone |
Q239 |
S639 |
Aréthuse |
Ariane |
Q240 |
S640 |
Daphné |
Daphné |
Q241 |
S641 |
Daphné |
Diane |
Q242 |
S642 |
Daphné |
Doris |
Q243 |
S643 |
Daphné |
Eurydice |
Q245 |
S644 |
Daphné |
Flore |
Q246 |
S645 |
Daphné |
Galatée |
Q247 |
S646 |
Daphné |
Minerve |
Q248 |
S647 |
Daphné |
Junon |
Q249 |
S648 |
Daphné |
Vénus |
Q250 |
S649 |
Daphné |
Psyché |
Q253 |
S650 |
Daphné |
Sirène |
Q254 |
S651 |
S652 – S654 ? |
|||
Q244 |
? |
? |
? |
Gymnote |
Q251 |
S655 |
|
S656 – S699 ? |
Le Suffren (2021 - 2054 ?) recevait le numéro de coque Q284, ce qui signifie qu'il est le 284ième sous-marins construits en France que ce soit pour la Marine nationale ou une marine étrangère. Mais son « pennant number » n'a pas été dévoilé. Trois hypothèses peuvent apparaître :
- combler tous les « trous » (S600, S609, S624 - S627) ;
- combler le « vide » entre l'Ouessant (classe Agosta) et le Narval donnant son nom à cette classe ;
- occuper, et avec un grand choix, une nouvelle série à
partir du S656.
Il est à remarquer que la classe Le Redoutable (S610 - S615) était suivie dans ce système par la classe Le Triomphant (S616 - S619) tandis que les Rubis (S601 - S606) recevaient un créneau unique ne permettant pas une continuité dans ce système. Ce qui revient à questionner si les SN3G assureront le tuilage avec les Suffren au-delà du S655.
Bonjour, je prends assez rarement la plume etant principalement observateur candide du site, mais je me permets une remarque hors sujet :
RépondreSupprimerRestez de marbre, aux humeurs Ambiantes qui sont propagees sur le statut et même sur la statue de Colbert. Je pense que tous ceux qui veulent faire une réécriture de l'histoire seront, je pense, balayes par leur propre dose d'inculture.
Cher André,
SupprimerBonjour, et merci d'avoir pris la peine de m'écrire pour ce chaleureux message.
N'ayez crainte, j'attends désespérément que ces personnes que vous visez découvrent - enfin ! - que les penseurs des Lumières étaient objectivement racistes. Vont-ils renier leur œuvre ?
Bonne fin de semaine et bien navicalement,