© Collection Marc Pilot. Un canon de 75mm sur le boulevard Alsace-Lorraine (Amiens) en 1940.
Ce
genre de quartier ressemble un peu à tout les autres morceaux de ville
qui, en France ou ailleurs, par divers cheminements, a fini par se
ghettoïser. Dans un premier temps, les premières populations de ces
"quartiers HLM" s'en allèrent s'installer ailleurs, pour d'autres formes
de logement. Il ne restait donc que les populations qui ne pouvaient
pas s'offrir une autre forme de logement.
La
"crise" passant par là, et la population de ces quartiers
s'uniformisant, ces territoires s'appauvrissent. Une partie des
activités économiques et administratives s'en vont ailleurs, notamment
pour suivre les populations qui ont besoins de ces services et qui ne
sont plus là. La violence monte en puissance, limite après limite. Elle
est dans un premier temps, manifestement, le signe d'un ennui, d'un
désespoir, d'un appel à l'aide. Dans un second temps, la violence gagne
une signification : c'est un langage, un dialogue, une conversation.
Il
s'agit pour ses émetteurs d'envoyer un signal aux multiples facettes
mais à la signification simple et unique : le territoire change de
maître. C'est un temps quasi féodal où tout et n'importe quoi échappe
aux règles de l'ancien empire politico-administratif qu'était la
République. Des activités économiques qui sont normalement prohibées
dans l'empire finissent par se développer sur le territoire. Elles
occupent les acteurs. Elles catalysent aussi la violence puisque les
seigneuries se recomposent et vont s'adapter à la modification des flux
économiques et financiers. De nouveaux seigneurs émergent. La violence
n'est plus le signe de l'ennui mais bien l'expression d'une lutte de
réseaux pour le pouvoir. "Il est rare qu’un État veuille la guerre
pour elle-même, mais il veut être puissant et cette volonté provoque
finalement une situation qui rend la guerre inévitable" disait Julien Freund (L’essence du politique, op. cit., p. 596).
Cette
lutte remodèle les structures sociales du territoire, tout s'adapte
autour du nouvel ordre qui se met en place. La paix sociale, nouvelle
version, s'achète elle aussi. Comment ? Par la même monnaie que celle de
l'ancien maître : de l'argent pour pourvoir au bonheur matériel des
habitants du territoire. Une partie d'entre eux est directement
intéressé aux activités économiques illégales. Comme le dit Abou Djaffar ("Ne pas voir que l’argent de la drogue fait vivre des quartiers entiers avec l’assentiment de la République, c’est être aveugle").,
les activités économiques du territoire ne sont pas encore régulées. Il
faut un nouveau maître, et il veut presque automatiquement tenter de
gagner les monopoles économique et celui de l'autorité. La lutte fait
donc rage entre les divers seigneurs pour étendre leur fief. Il s'ensuit
alors une spirale ascendante où les acteurs tentent de grossir et de
supprimer leurs rivaux.
Le
pouvoir se complexifie avec l'apparition des châtellenies : des
seigneuries dont le seigneur est nommé par un autre au pouvoir plus
grand. Il doit répondre de ses activités à son suzerain. Les derniers
vestiges de l'ancien empire tendent alors à tomber dans cette lutte pour
le pouvoir : les services publiques s'en vont ou fonctionnent tant bien
que mal.
Il
y a même un phénomène qui apparaît : des frontières. Les seigneurs et
leurs porte-armes s'occupent de qui à le droit d'intervenir, de venir ou
de passer sur le territoire. Ce sont les "officiers" qui sont les plus
particulièrements visés par ce filtrage. Les nouveaux maîtres en sont
déjà à la régulation des activités du territoire. L'ancien empire a beau
envoyer ses troupes, elles ne peuvent même pas arbitrer les luttes
entre seigneurs, et encore moins reprendre pied.
La
bataille fait rage chaque jour entre les seigneurs et les vassaux. Il y
a deux issues à cette situation : ou bien il y a un vainqueur et la
violence s'apaise, ou bien le poids des seigneurs s'équilibrent et la
violence s'auto-entretient.
C'est
une histoire suffisamment abstraite pour s'appliquer à tous les
quartiers de France qui sont en perdition. C'est bien un défi d'autorité
qui est lancé à l'Etat.
Cette lutte pourrait très bien s'apparenter à un phénomène décrit par Clausewitz : la guerre. Elle "est un acte de violence destiné à contraindre l’adversaire à exécuter notre volonté" (Carl von Clausewitz, De la guerre, chap. 1, §2, p. 51). Et selon Clausewitz, la guerre est un le moyen d'une lutte politique puisque, "en
effet, elle exprime directement la réalité fondamentale et
caractéristique de la politique : la domination de l’homme sur l’homme" (Carl von Clausewitz, De la guerre, chap. 1, § 24, p. 67).
Il y a eu la constitution de seigneuries dans ces quartiers. Elles ont
évolué jusqu'à un état féodal où il y a seigneurs et vassaux. Les
premiers ont acquis le pouvoir de ban, les seconds exécutent. Les
seigneuries les plus importantes disposent de troupes, de revenus
fonciers, d'une justice, des moyens de réguler les activités
économiques, etc... L'Etat n'a pas disparu. Mais il s'agit bien d'une
lutte politique entre des seigneurs locaux et l'Etat. Il s'agit de
l'affrontement de volontés et la place de l'Etat comme détenteur
légitime de la violence et maître politique suprême est contesté. C'est
pourquoi il s'agit de réponses du politique qui sont attendues.
Il
y a eu des émeutes dans la ville d'Amiens. Le déchaînement de violences
est loin d'être extraordinaire pour une ville qui est habitué à ce que
les affaires de ses quartiers du Nord se règlent par bagarres de rues et
de multiples incendies de voitures. L'éruption de violences sort de
l'ordinnaire par sa concentration de destructions sur laps de temps très
court et la destruction de biens qui ne sont habituellement pas visés
(dont une maternelle, cible devenue habituelle des émeutiers en France).
Le ministre de l'Intérieur, Manuel Valls, s'est empressé de se rendre
sur place et d'ordonner le renfonrcement des effectifs de la police. Des
journliastes lui demandèrent combien de temps ces pomiers anti-émeutes
allaient rester sur place ? Le ministre de répondre qu'ils resteraient
jusqu'à ce que les lois de la Répulibuqe s'appliquent dans les quartiers
Nords d'Amiens. La réponse du politique est forte, mais elle
correspondait à quoi ? Il y a deux réponses possibles : ou bien le
ministre voulait dire que les policiers supplémentaires étaient destinés
à réguler une violence extraordinnaire par rapport à celle qui est
quotidienne, ou bien qu'il fallait revenir au statu quo antes,
c'est-à-dire revenir à avant le temps féodal. Le défi n'est pas le même,
et pourtant, l'Etat est défié depuis de très nombreuses années.
A
Marseille, le problème semble être rigoureusement le même : il y a une
féodalisation des quartiers nords de la ville et la guerre fait rage
pour savoir qui sera le maîre des territoires féodaux et des activités
économiques illicites. Cette guerre des féodaux de Marseille est plus
médiatisée car cette contrée est plus riche, et peut donc se fournir
plus aisément en armes (là où à Amiens les armes de guerres se font peut
être plus rare par manque de moyens, même si elles sont très
présentes). Une sénatrice, Samia Ghali, a
lancé une demande attendue : l'envoi de l'Armée à Marseille. Abou
Djaffar condamne fermement, avec une "certaine ironie", l'appel de la
sénatrice à la force militaire. Deux personnes expliquent très bien le
pourquoi de cette demande :
- Julien Freund disait que l'Armée "est le détenteur dans l’État de la violence suprême et extrême, à laquelle celui-ci a recours en période exceptionnelle, soit que la situation lui paraisse désespérée, soit que l’adversaire ait dépassé le seuil de ce qu’il juge tolérable" (Julien Freund, "La finalité de l’armée", Études polémologiques, n° 20-21, avril-juillet 1976, pp. 31-47).
- Abou Djaffar disait donc : "Alors, donc, l’armée. Pourquoi l’armée ? Pardi, pour remplacer la police. Ah. Mais alors, dans ce cas, si on remplace la police par l’armée, c’est pour faire la guerre, non ? Pour faire ce que la police n’a pas le droit de faire, comme, je ne sais pas moi, tirer sans sommation, tirer pour tuer, tabasser les prisonniers (Les quoi ? Les suspects ? Ah non, désolé, il n’y aura plus de suspect en zone de combat, il y aura des ennemis et des civils). A nous, les perquisitions sans commission rogatoire, les arrestations arbitraires, les violences volontaires. Ben oui, parce que, Madame la Sénatrice, vous ne croyez pas que le déploiement du 126e RI, du 2e REP ou du 17e RGP va permettre de garantir les droits constitutionnels des citoyens ? Si ?"
Que
ces situations soient répondent rigoureusement aux caractéristiques de
la guerre, c'est un débat. Il n'est pas tellement question de le
trancher, mais bien de constater que nous avons un beau laboratoire en
France. Si nous avions pu l'avoir avant la guerre d'Afghanistan, cela
eut été une grande chance. L'objet d'étude de ce laboratoire est
précisément le moment où un conflit bascule. Comment est-ce que la
situation en Afghanistan a basculé d'une guérilla larvée et embryonnaire
à une guérilla permanente ? Comment est-ce que les choses ont dégénéré
en Syrie ? Pourquoi pas comparer avec l'Algérie, l'Indochine ? Il serait
osé de tout comparer, et ce n'est pas nécessaire. Mais dans tout ces
théâtres, il a fallu redevenir maître de sa volonté pour l'emporter, ne
plus être dépendant du comportement que nous impose l'adversaire, pour
gagner la "guerre".
En
France, l'Etat entend bien être le maître ultime du pouvoir : celui
d'édicter les normes, de réguler les activités économiques et d'assurer
la sécurité, ce ne sont là que quelques exemples. Il s'agit presque
d'une obligation car si l'Etat ne possède pas ses pouvoirs par un moyen
ou un autre il se met en danger face à d'autes maîtres qui administrent
quelques territoires. C'est la même chose en Syrie. En Afghanistan il
s'agissait aussi de construire un Etat pouvant survivre face à d'autres
rivaux politiques.
Et
donc, il y a ce formidable laboratoire où l'on peut observer de quelle
manière se construit ces acteurs politiques rivaux. Tout comme il est
possible d'observer la très difficile entreprise pour faire imposer
"son" autorité à des territoires qui ne la veulent pas. C'est une
entreprise complexe et difficile et qui est multiformes. L'Union
européenne serait la spécialiste des opérations "civilo-militaires" :
des opérations guerrières où une mission civile sert à construire
l'administration du territoire à pacifier.
Cette
entreprise de pacification et de reconquête de l'autorité de l'Etat ou
de la puissance désireuse de la gagner suppose une volonté farouche. Les
acteurs d'en face cherchent bien souvent à atteindre un but qui peut
aussi bien être leur prospérité économique et le développement de leur
modèle. Ils connaissent les risques de la guerre, ils en respectent les
règles. Face à de tels acteurs, il faut une volonté de fer et un
savoir-fair politique qui fait honneur au Politique. En France il y a
des ZEP, des ZUP et des ZSP : est-ce que face aux évènements d'Amiens ou
de Marseille le Politique s'est-il mobilisé pour réunir ses moyens, les
coordonner et engager une lutte pour reconquérir son autorité ? La
volonté est la clef de la réussite d'une telle entreprise. C'est un
combat de titans pour les politiques que de gagner le temps nécessaire
pour concentrer suffisamment d'attention sur un tel problème afin de
construire les outils pour le régler.
S'il
ne s'agit pas d'un processus d'ascension aux extrêmes, tel que théorisé
par Clausewitz, il s'agit bien d'une guerre, ou tout du moins, d'un
phénomène qui s'en approche. Abou Djaffar le dit parfaitement bien : le
nombre de personnes tuées à Marseille pour règlements de compte liés au
trafic de drogue n'est que de 19 personnes. Ce n'est rien : chaque année
10 personnes meurt à cause de requins quand c'est 100 personnes qui
décèdent par la faute de méduses. C'est là que le basculement peut être
intéressant à étudier, là où il n'a peut être pas pu être très
perceptible en Afghanistan ou ailleurs. La résonnance médiatique donnée à
ces évènements montent crescendo, sans forcément qu'il y ait de rapport
avec leur importance relative. Le pouvoir politique suprême est défié,
qui plus est, sur son propre territoire. Il doit s'engager, et le faire
de façon crédible : on ne rétablit pas les lois républicaines dans les
quartiers nords d'Amiens en quelques jours avec quelques cars de
policiers et de CRS. Il y a aussi l'intervention d'autres acteurs qui
par intérêt ou par maladresse (terrible force que la maladresse) peuvent
tout faire basculer. Imaginez que l'intervention de l'Armée à Marseille
devienne une demande récurrente des français, de la société ? Les
politiques doivent gérer une telle ascencion : le Président de la
République et ses ministres de l'Intérieur et de la Défense ont répondu
que non, l'Armée n'interviendrait pas. Elle a beau intervenir en Italie
pour tenter de supprimer les mafias, et pourtant, elles sont toujours
là.
Nous
sommes à moment clef où l'Etat est ouvertement défié. Sa réponse est de
temporiser. Cela fonctionne assez bien. Sauf que depuis que cette
solution est utilisée faute de mieux, les seigneuries prospèrent et
s'étendent. Il y a donc les deux autres réponses qui peuvent encore être
apportées : la reconquête administrative par les services concernés ou
bien le recours à l'Armée et tous les risques que cela implique. Il n'a
pas encore été question des risques de collisions qui peuvent intervenir
avec une flambée de violences face à des populations qui souffrent et
des acteurs qui ne font pas que du commerce : quid des agents
déstabilisants qui prêchent des discours religieux ou autre pour gagner
les cœurs et les esprits ? Il ne faudrait pas leur offrir un terreau
extra-ordinaire.
Il y a eu bien des débats sur la contre-insurrection, les opérations anti-guérilla, la pacification et encore bien d'autres choses. Ce qui se passe à Amiens et Marseille est une lutte de pouvoir. L'Etat a tous les outils pour rétablir la légalité républicaine. Mais il doit faire face à deux défis : réguler le processus de la violence et construire une volonté de réussir sur le long terme.
Le dernier livre blanc évoquait un "continuum entre la sécurité et la Défense". Il est difficilement perceptible à Amiens et Marseille : s'il faut les forces militaires pour combattre le trafic de drogues à l'extérieur de nos frontières, elles ne sont pas nécessaires pour intervenir dans nos quartiers perdus. Il faut des douaniers, des policiers pour réguler les trafics, et bien d'autres services encore. Il ne faut pas des patrouilles de blindés. Même, les personnes visées s'en accomoderaient très bien, comme cela a pu être vu ailleurs. L'Etat perdrait de sa superbe et de son autorité. C'est à questionner la pertinence de ce continuum.
Il y a eu bien des débats sur la contre-insurrection, les opérations anti-guérilla, la pacification et encore bien d'autres choses. Ce qui se passe à Amiens et Marseille est une lutte de pouvoir. L'Etat a tous les outils pour rétablir la légalité républicaine. Mais il doit faire face à deux défis : réguler le processus de la violence et construire une volonté de réussir sur le long terme.
Le dernier livre blanc évoquait un "continuum entre la sécurité et la Défense". Il est difficilement perceptible à Amiens et Marseille : s'il faut les forces militaires pour combattre le trafic de drogues à l'extérieur de nos frontières, elles ne sont pas nécessaires pour intervenir dans nos quartiers perdus. Il faut des douaniers, des policiers pour réguler les trafics, et bien d'autres services encore. Il ne faut pas des patrouilles de blindés. Même, les personnes visées s'en accomoderaient très bien, comme cela a pu être vu ailleurs. L'Etat perdrait de sa superbe et de son autorité. C'est à questionner la pertinence de ce continuum.
Ces
deux laboratoires sont vraiment très intéressants : quand est-ce qu'un
cap est franchi dans la violence au point de faire basculer une
situation d'un désordre civil à une situation de guerre ? Comment
peut-on reconstruire une légalité tout en évitant une montée aux
extrêmes ? Comment jugule-t-on la violence ? Comment construit-on une
volonté pour parvenir au bout d'une telle bataille ? Comment rétablit-on
la hiérarchie de l'autorité avec un Etat au sommet ? Peut-on placer un
Etat au sommet de la hiérarchie de l'autorité partout ?
Il faut donc une volonté, diffuser cette volonté, des discours, une façon de penser, une idéologie ou une doctrine, et construire les outils pour parvenir au but fixé. Il faut définir ce dernier de manière suffisamment précise pour qu'il puisse être atteint. Il faut penser le rapport à la violence. Il faut savoir comment bouleverser la hiérarchie sociale pour la remodeler. Il faut donc l'intervention du politique. L'Armée n'est que l'outil ultime du politique, elle ouvre la voie à une autorité pilotée par le politique à qui l'on demande souvent d'assurer la sécurité et l'ordre dans une sorte de contrat social. Mais en définitive il faut surtout l'intervention de la qualité essentielle du politique : la compromission. Il n'y a que le politique pour faire des compromis, se compromettre et compromettre les autres pour déstabiliser un système social pour mieux le reconstruire. Le militaire ne sait pas faire, il n'a pas la souplesse nécessaire car il ne peut pas compromettre comme le politique.
Il faut donc une volonté, diffuser cette volonté, des discours, une façon de penser, une idéologie ou une doctrine, et construire les outils pour parvenir au but fixé. Il faut définir ce dernier de manière suffisamment précise pour qu'il puisse être atteint. Il faut penser le rapport à la violence. Il faut savoir comment bouleverser la hiérarchie sociale pour la remodeler. Il faut donc l'intervention du politique. L'Armée n'est que l'outil ultime du politique, elle ouvre la voie à une autorité pilotée par le politique à qui l'on demande souvent d'assurer la sécurité et l'ordre dans une sorte de contrat social. Mais en définitive il faut surtout l'intervention de la qualité essentielle du politique : la compromission. Il n'y a que le politique pour faire des compromis, se compromettre et compromettre les autres pour déstabiliser un système social pour mieux le reconstruire. Le militaire ne sait pas faire, il n'a pas la souplesse nécessaire car il ne peut pas compromettre comme le politique.
"C'est grotesque, c'est ubuesque, nous ne sommes pas en guerre civile". Jean-Claude Gaudin, maire de Marseille.
"Mobiliser l'armée face au grand banditisme n'est en aucun cas une solution. En revanche, la population de ces cités le vivrait comme un véritable appel à la guerre civile ! La seule réponse cohérente est de déployer, dans les plus brefs délais, de nouveaux moyens policiers, formés à gérer ce genre de conflits sur le terrain". Jean-Claude Gaudin, maire de Marseille.
"Mobiliser l'armée face au grand banditisme n'est en aucun cas une solution. En revanche, la population de ces cités le vivrait comme un véritable appel à la guerre civile ! La seule réponse cohérente est de déployer, dans les plus brefs délais, de nouveaux moyens policiers, formés à gérer ce genre de conflits sur le terrain". Jean-Claude Gaudin, maire de Marseille.