© Inconnu. Le Naé Sao Paulo (ex-Foch) à quai. |
"Porte-avions résiduel" pour reprendre le mot d'Hervé Coutau-Bégarie, le Charles de Gaulle demeure bien seul tandis que la question du deuxième porte-avions est ouverte depuis 1990. Le Rafale M demeure le trait d'union entre les Clemenceau et plus particulièrement le Foch et le premier pont plat français à propulsion nucléaire.
Le Rafale A effectuait quelques essais à bord de ces deux derniers navires en vue de préparer son intégration à bord du futur Richelieu - devenu Charles de Gaulle. "Yves Kerhervé effectua le 30 avril 1987
une série de 7 approches simulées (vol 111) sur le porte-avions Clemenceau.
Du 4 au 8 juillet 1988, 85 manoeuvres de ce type sont effectuées
sur le Foch ; dont 23 de nuit." Après quelques essais aux États-Unis, les Rafale M01 et 02 mènent des essais d'appontage et de catapultage sur le Foch des années 1993 à 1998. Un mini-tremplin est installé à la sortie de catapulte avant pour permettre aux 20 tonnes des deux avions de combat de se satisfaire des catapultes de 50 mètres (catapultant 15 tonnes).
Pendant une période, il était même prévu de conserver le Foch pour porte-avions en vue de la première IPER du Charles de Gaulle où il aurait repris du service pour 18 mois. Les coûts d'adaptations du navire étaient une nouvelle fois invoqués pour justifier l'intérêt tout relatif de la solution.
Désarmé en France en 2000, le porte-avions est acheté par le Brésil qui le remet en service sous le nom de Naé São Paulo. Il connaît une première modernisation entre les années 2005 et 2010.
Faute de commande pour lui trouver un successeur, il devrait même bénéficier d'une nouvelle modernisation dans les mois à venir afin de lui offrir de 10 à 15 années de service supplémentaire. Le navire n'aurait pas atteint ses pleines capacités opérationnelles.
Son groupe aérien serait constitué de quelques AF-1 Skyhawk et huit C-1 Trader sans oublier les voilures tournantes de servitude Ces derniers sont déclinés en versions de transport (COD), de ravitaillement et de guet aérien (AEW). Paradoxalement, l'aéronavale brésilienne bénéficie d'appareils dont le GAé français ne manquait jamais de souligner combien ils permettraient de renforcer ses capacités.
Postuler un embarquement de quelques Rafale à bord de l'ancien Foch est relativement compliqué dans ces conditions. La modernisation tant à venir ne manquera pas d'immobiliser, également, le porte-avions brésilien. La solution de mini-tremplin était expérimentée mais conviendrait-elle aux usages brésiliens pour leurs propres aéronefs ? En demeurant dans un optimisme parfaitement candide, les possibilités opérationnelles les plus prometteuses demeureraient dans l'entraînement à l'appontage et au catapultage car il resterait à intégrer les Rafale M français aux systèmes de combat du pont plat, des navires d'escorte et des aéronefs. L'intérêt d'entraînements avec des C-1 brésiliens est grand pour entretenir d'autres compétences.
Toutefois, n'oublions pas trop rapidement cette hypothèse pour la période allant de janvier 2017 au milieu de l'année 2018.. Le Brésil garde comme cap de maintenir une capacité aéronavale CATOBAR du Minas Gerais au São Paulo. Il n'est pas à exclure que le programme Gripen, bénéficiant à l'armée de l'air brésilienne, pourrait irriguer les ambitions aéronavales, pertistantes, de Brasilia. Dans pareille cas, une demande d'embarquement à bord du São Paulo alors que DCNS est pressenti pour moderniser, une nouvelle fois, le navire pourrait lever quelques hypothèques.
Et, au final, sous réserve de la levée de toutes les difficultés techniques, la mise en œuvre de 4 à 6 Rafale, même à capacités dégradées, à bord du São Paulo serait un très joli pied de nez au contrat Rafale perdu tout en renforçant considérablement les liens avec le Brésil qui entretien de fortes ambitions maritimes dont une partie sont navales.
Si, "la mise en œuvre de 4 à 6 Rafale, même à capacités dégradées, à bord du São Paulo serait un très joli pied de nez au contrat Rafale perdu", il semble que les brésiliens n'y auront donc pas de réel intérêt.
RépondreSupprimerQuant à renforcer les capacités aéronavales brésiliennes, observons simplement qu'en attente d'une seconde modernisation qui pourrait aussi intervenir à partir 2017 (...), le Sao Paulo ne sort qu'exceptionnellement en mer...
De fait, les pilotes brésiliens eux-même, s'entrainent régulièrement sur les porte-avions CATOBAR de l'US Navy.
Donc, entre un autre chantier d'immobilisation du Sao Paulo pour les adaptations techniques à faire préalablement dans le but d'accueillir, pendant seulement 18 mois 4 à 6 Rafale, et les besoins très relatifs de la marine brésilienne, il est probable que cette option ne soit pas envisageable.