© Naval group. "Naval Group Latest Innovations at Euronaval 2018", Xavier Vavasseur, Navy Recognition. |
C'est à l'occasion du salon EuroNaval que les anciens arsenaux, aujourd'hui Naval group, montraient à certains visiteurs dans leur salle d'exposition les avancées des travaux menés et la manière dont ils se représentent le bâtiment de combat du futur. Le "Surface ship design lab" dévoilait deux esquisses virtuelles de bâtiments de 2000 - ayant les traits du Sea patrol - et 4000 tonnes. Du nom de baptême Ocean avenger, ce trimaran de 4000 tonnes semble être le résultat d'un ensemble de travaux dont le premier avatar était le Swordship.
Depuis 2006, Naval group a présenté, en particulier lors des salons EuroNaval un ensemble de bateaux expérimentaux naviguant sur ou sous la mer. Plus nombreux furent les sous-marins que les bâtiments de surface. Ces plateformes n'ont pas vocation de quitter la planche à dessins mais bien de réunir les innovations, les évolutions des systèmes existants sur un plateau prenant l'apparence du bâtiment du futur. Les différents métiers peuvent se réunir autour et tenter l'intégration des nouvelles techniques et contraintes.
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Le Swordship (2006) se distinguait par une coque en losange, dont la proue se finit par une étrave inversée, stabilisée par une paire de flotteurs, transformant le tout en trimaran, surmonté par une mâture intégrée reposant sur une passerelle bénéficiant d'une vue panoramique.
Plage avant, une tourelle triple de 155 mm, un large pont d'envol à l'arrière de la passerelle finissant par six ensembles de lanceurs verticaux (A50, 70) portant le total à 48 missiles.
145 mètres de longueur par 33,6 au plus large maître-bau pour un déplacement à pleine charge de 5300 tonnes. La puissance installée atteint les 55 MW (une turbine de 45 MW plus 4 diesels de 2,5 MW) voguant jusqu'à 30 nœuds (deux moteurs supraconducteurs à aimants permanents de 21 MW) délivrée jusqu'à deux propulseurs qui sont des pompe-hélices.
Plage avant, une tourelle triple de 155 mm, un large pont d'envol à l'arrière de la passerelle finissant par six ensembles de lanceurs verticaux (A50, 70) portant le total à 48 missiles.
145 mètres de longueur par 33,6 au plus large maître-bau pour un déplacement à pleine charge de 5300 tonnes. La puissance installée atteint les 55 MW (une turbine de 45 MW plus 4 diesels de 2,5 MW) voguant jusqu'à 30 nœuds (deux moteurs supraconducteurs à aimants permanents de 21 MW) délivrée jusqu'à deux propulseurs qui sont des pompe-hélices.
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Une nouvelle plateforme expérimentale apparaît en 2010 sous le nom d'Advansea. Les dimensions sont plus réduites : classe des 4000 tonnes pour seulement 120 mètres de longueur en abandonnant la coque trimaran et la passerelle panoramique.
Ce sont les travaux autour de l'utilisation de la réalité virtuelle pour la passerelle et du central opérations réunis qui permet de reconstituer une vue panoramique. Un mât fin fait son apparition au-dessus de la passerelle, signifiant là que tous les senseurs ne peuvent être conformes. La vitesse maximale est réduite à 28 nœuds.
Ce sont les travaux autour de l'utilisation de la réalité virtuelle pour la passerelle et du central opérations réunis qui permet de reconstituer une vue panoramique. Un mât fin fait son apparition au-dessus de la passerelle, signifiant là que tous les senseurs ne peuvent être conformes. La vitesse maximale est réduite à 28 nœuds.
La puissance de feu bénéficie certes de l'ambition d'intégrer un laser mais le nombre de sabords chute à seulement 16 missiles installés verticalement plus deux rampes quadruples pour missiles anti-navires intégrés dans la plage avant. Les installations aéronautiques débouchent toujours sur une plage hélicoptère mais aussi sur le toit du hangar par un ascenseur permettant de séparer les rotations des hélicoptères de celles des drones.
Les travaux se concentrent sur trois ruptures technologiques devant permettre d'entrer dans l'ère du navire électrique : la supraconductivité pour la propulsion, le stockage d'une partie de l'énergie produite pour de nouveaux systèmes (armes à énergie dirigée) et un pilote en temps réel de la circulation de l'énergie à bord. L'industriel affirme pouvoir les atteindre d'ici 15 ans.
Les travaux se concentrent sur trois ruptures technologiques devant permettre d'entrer dans l'ère du navire électrique : la supraconductivité pour la propulsion, le stockage d'une partie de l'énergie produite pour de nouveaux systèmes (armes à énergie dirigée) et un pilote en temps réel de la circulation de l'énergie à bord. L'industriel affirme pouvoir les atteindre d'ici 15 ans.
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Le Xwind 400 apparaît en 2014. Il peut être décliné en bâtiments, d'environ, 110 à 140 mètres pour un tonnage oscillant, probablement, entre 3 et 4000 tonnes.
Ce bateau-expérimental réinvestit la coque trimaran tout en conservant certains choix de carène de l'Advansea.
La mâture est toujours intégrée et bénéficie presque exclusivement de senseurs conformes mais sur deux niveaux désormais. La gestion des interférences électromagnétiques empêchent peut être d'atteindre l'ambition technique exprimée dans le Swordship (2006).
La mâture est toujours intégrée et bénéficie presque exclusivement de senseurs conformes mais sur deux niveaux désormais. La gestion des interférences électromagnétiques empêchent peut être d'atteindre l'ambition technique exprimée dans le Swordship (2006).
Le cap est désormais d'atteindre le navire tout numérique, une ambition qui sera transférée une année à peine plus tard aux Frégates de Taille Intermédiaire (FTI) dont la consœur commerciale, la Belhara, est qualifiée de "frégate digitale" dont la manifestation la plus concrète de cette nouvelle ère est la concentration de la puissance de calcul en un seul ensemble de calculateurs qui peuvent servir disperser ou concentrer la puissance à la demande. La propulsion ne compte plus désormais que des diesels et des moteurs électriques réversibles, sans oublier le jeu de systèmes permettant de stocker une partie de l'énergie servant, notamment, les armes à énergie dirigée.
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L'Ocean avenger (2018) se présente avec une coque trimaran qui signe autant le retour de cette formule architecturale que, et paradoxalement, la continuité. En effet, ce nouveau venu de 4000 tonnes ressemble presque trait pour trait à la Xwind 400 dont la coque aurait été légèrement amincie mais sensiblement allongée, chose permise par l'adjonction des deux flotteurs qui offrent, à nouveau un large pont d'envol. La mâture intégrée est de nouveau d'un seul tenant.
Si les précédents bateau-expérimentaux insistés sur la capacité à opérer des hélidrones, l'Ocean avenger avancent une capacité à soutenir les drones de tous les milieux (sous, sur et au-dessus de la mer). Ce n'est pas très explicite dans la communication commerciale mais les marquages du pont d'envol ne sauraient mentir : il semble y avoir une réflexion quant à l'intégration de drones aériens à voilure fixe sur une plateforme de taille réduite. Les Britanniques de BAE Systems avaient également envisagés la chose avec un destroyer bénéficiant de deux pistes déportées de part et d'autre du château. Par ailleurs, les vues de l'Ocean avenger sous son squelette en trois dimensions à peine détaillé laisse deviner la présente de deux catapultes
La pièce d'artillerie semble toujours être un laser tandis qu'il serait possible d'installer un canon électrique ou électromagnétique. D'autres armes à énergie dirigée peuvent être installées. Le nombre de lanceurs est cette fois-ci de cinq pour une capacité en missiles probablement de 40. La taille des missiles différentes laisse supposer qu'il y aurait deux types de lanceurs comme, par exemple, des A50 et des A70. Aucun missile anti-navire n'est visible car ils sont peut être ensilotés. A moins de parvenir à concevoir le lanceur universel ?
Dans l'ensemble, les ruptures technologiques à atteindre identifiées parfois depuis le Swordship (2006) sont toujours mentionnées. S'il est depuis 2006 question de la mâture entièrement intégrée dotée de senseurs uniquement conformes, ce ne sera qu'en 2023 avec la première FDI que la Marine nationale recevra la première mâture unique, stade précédent. Aucun programme ne s'est encore engagé sur une propulsion entièrement électrique, le coche ayant été manqué avec le CVF-FR, et encore moins sur des supraconducteurs à aimants permanents. Deux pompe-hélices terminent toujours des lignes d'arbre.
Les technologies proposées pour la "frégate digitale" sont naturellement toujours présentes mais s'étendent à de nouvelles perspectives dont le recours à des algorithmes pour améliorer la tenue à la mer, bien qu'aucun organe de stabilisation - hormis les safrans - n'est visuellement présent : pilotage de fluides d'une caisse à l'autre ?
L'hyperconnectivité est citée, ce qui laisse entrevoir une architecture d'un autre niveau pour gérer l'ensemble des données au niveau de la force multi-domaines pouvant être mise en œuvre ou rejointe par la frégate.
Pour finir, s'il a clairement été dit que ces bateau-expérimentaux ne représentent que des innovations liées sur un même plateau dans un cadre cohérent, il est remarquable que certaines constantes se dégagent : un tonnage de 4000 tonnes, la mâture intégrée, une vitesse de 28 à 30 nœuds, une automatisation accrue (40 marins pour le Swordship), une passerelle et un central d'opérations unifié avec une vue panoramique reconstituée, un ensemble de systèmes d'armes à énergie dirigée dont des lasers et canons électromagnétiques et cinq à six lanceurs octuples installés pouvant tirer tous les types de missiles.
Cela dessine l'enveloppe du Navire de Combat du Futur, programme cité comme possible successeur des frégates de classe La Fayette que les FTI devenues FDI ne remplacent pas. La programmation ne pourra pas continuer à repousser certaines ruptures imposées par la servitude technologique (Castex) pour que la ligne ne soit pas déclassée au niveau mondial. Ce ne sont pas les Patrouilleurs Océaniques (PO) qui pourront soutenir le défi d'atteindre de telles ruptures, le Porte-Avions de Nouvelle Génération (PANG) est à un horizon bien éloigné et il profiterait mieux d'une réduction des risques si ces briques technologiques étaient développées et intégrées à un programme antérieur. Ce serait mettre en danger les successeurs des Horizon que de leur réserver l'effort que d'autres nations feront probablement avant tout tant ces briques paraissent nivelantes pour les trois fonctions principales (protection, mobilité et feu). Reste la succession des La Fayette avec une perspective de remonter de la flotte de surface de 15 frégates à 18 ou 20 à l'horizon 2030, les trois ruptures technologiques identifiées devant pouvoir être atteintes à l'orée de l'année 2025.
certaines constantes se dégagent :
RépondreSupprimerun tonnage de 4000 tonnes, > Ce déplacement est le motto actuel de Naval Group. Normal qu'ils conçoivent des navires sur le segment qu'ils estiment le plus porteur.
la mâture intégrée, > On notera surtout l'absence d'antennes satellites, de mâture d'interception GE, de conduites de tir et de brouilleurs.
une vitesse de 28 à 30 nœuds, > C'est le cas de l'immense majorité des navire de combat en service. C'est donc une "tradition" plutôt qu'une constante des nouveaux projets.
une automatisation accrue (40 marins pour le Swordship), > ce qui est étonnant, car au final les équipages taillés à la serpe ne sont pas la cible des marchés export, et ces équipages (trop) petits ne peuvent pas tenir dans la durée avec un large spectre de missions pourtant annoncé sur ce type de navires.
une passerelle et un central d'opérations unifié avec une vue panoramique reconstituée, > C'est un choix qui correspond aux contraintes des équipages très réduits, pas une augmentation capacitaire. Un CO séparé permet aussi d'avoir un local blindé, et de limiter l'intensité sonore dans la pièce ce qui facilite la concentration.
un ensemble de systèmes d'armes à énergie dirigée dont des lasers et canons électromagnétiques et cinq à six lanceurs octuples installés pouvant tirer tous les types de missiles. > Rien à dire. C'est du prospectif donc pourquoi pas.