Les @mers du CESM


Les @mers du CESM - 19 avril 1944 :

Le cuirassé Richelieu participe au bombardement de Sabang, base japonaise en Indonésie. Le navire français, ayant rejoint l’Eastern Fleet commandée par l’amiral britannique Somerville, prendra part à trois autres opérations visant des bases navales ennemies. Après 52 mois passés en mer, le bâtiment rentre à Toulon le 1er octobre 1944. À nouveau déployé en Asie du Sud-Est l’année suivante, le bâtiment assistera à la capitulation du Japon dans la rade de Singapour le 23 septembre 1945.





17 décembre 2025

Coefficient multiplicateur d'une maquette de « Flotte équilibrée » ou choix militaires ?

© Defense Advanced Research Projects Agency (DARPA). Essais en soufflerie d'une maquette figurant l'une des deux variantes du programme Tango Bravo, celle possédant une ligne d'arbre.

     Dans le cadre d'un budget des Armées pouvant bénéficier d'une nouvelle trajectoire financière à court (« sur-marche ») et moyen (dépenses militaires à 3,5% du PIB en 2032) termes : une nouvelle maquette de la Marine nationale avait été présentée courant février 2025 à Sébastien LECORNU, Ministre des Armées (21 septembre 2024 - 9 septembre 2025 ; 6 octobre 2025 - 12 octobre 2025), sans finalement être formellement demandée. Elle respecte un « coefficient multiplicateur » d'une maquette l'autre, à l'échelon « politico-institutionnel » : quel est donc ce modèle de Marine ainsi modulé mais aux fondamentaux jamais rebattus. Serait-ce le nouvel avatar français de la « théorie de la Flotte équilibrée » ? Et ce modèle est-il adapté à la fragilisation, voire à la disparition du couplage transatlantique ? Pourquoi toute l'affaire se résumerait à la bataille pour atteindre 18 frégates de premier rang ? Et pourquoi privilégier la flotte de surface ? Au final, où sont les choix « militaires » ?

14 décembre 2025

Søværnet : potentielle rupture navale, aux conséquences européennes ?

©  Forsvaret. Participations des frégates Absalon et Iver Huitfeldt à l'exercice Formidable Shield dont l'édition 2025 s'est déroulé entre les 1ier et 31 mai. L'exercice IAMD se concentre sur l'interopérabilité opérationnelle et tactique maritime entre les Alliés participants ; les scénarios comprennent une série de missions complexes de défense antimissile balistique (BMD) et de défense aérienne (AD) dans un environnement opérationnel complexe.

     La publication des « perspectives »1 du Forsvarets Efterretningstjeneste (organe du renseignement militaire danois) décrivant, voire qualifiant, peut être pour la 1ière fois depuis 1945, les États-Unis d'Amérique comme étant une « menace » pour une nation d'Europe occidentale et prend en compte le désaccouplage transatlantique comme un risque systémique. L'éventuelle traduction politique de cette analyse pose la question du degré de sa prise en compte, par exemple dans la planification des dépenses militaires incarnées par le Forsvarsforliget 2024-2033 : en particulier sur le segment naval de l'Integrated Air-and-Missile Defense system (IAMD). Et dans le cas d'inflexions programmatiques : les conséquences seraient européennes : en Suède notamment mais pas seulement.

09 décembre 2025

Où sont les corvettes ?

© Naviris.

     Il y aurait la fin d'un cycle dans la manière de bâtir les flottes de surface depuis les années 2000. La « corvette » consacrait un compromis politico-militaire qui aurait été brisé - au plus tard - en 2022. Et probablement plus tôt. Il y a eu transmutation de ce que le vocable « corvette » recouvre : un bâtiment construit aux normes civiles, portant toute ou partie de l'armement d'un destroyer ou d'une frégate légère. Si l'analyse proposée ici rendait correctement compte des phénomènes à observer alors il ne resterait plus qu'à annuler de toute urgence les programmes subsistants afin de ne pas détruire la flotte de surface par une deuxième erreur systémique et... historique.

03 décembre 2025

Stratégie génétique des flottes sous-marines : la résurrection des sous-marins côtiers ?

© HD HHI. HDS-800.


     De nouvelles dynamiques, innervant la stratégie génétique1 des flottes sous-marines paraissaient polariser les débats entre : d'une part, l'avatar actuel du submersible diesel-électrique, appelé à devenir un sous-marin « pur » mais toujours dépourvu de « moteur unique » et, d'autre part, la nouvelle prolifération du sous-marin atomique depuis le précédent cycle (années 1950 - 1970). Le segment des sous-marins dits « côtiers » disparaissait, malgré la démocratisation du bateau sous-marin. Fallait-il en conclure à ce qu'elle soit définitive ? Certains exemples des derniers mois ouvrent la voie à une reconstruction de la polarisation du « marché » entre des submersibles « côtiers » et des « sous-marins purs » avec ou sans « moteur unique ».

30 novembre 2025

Marine nationale : face au triple challenge stratégique, prolonger des Rubis ?

© Service d’Infrastructure de la Défense. Photographie publiée le 13 mai 2020 (LinkedIn).

     
     La vieille France et la seule Europe ont à résoudre le triple « challenge » adressé par les puissances révisionnistes russe et chinoise, identifiées ainsi à Paris (Revue Nationale Stratégique, 09 novembre 2022, p. 09) et Londres (Global Britain in a Competitive Age:the Integrated Review of Security, Defence, Development and Foreign Policy (16 mars 2021, p. 26). Se transposant par un double défi naval, dans les océans Atlantique Nord et Pacifique Nord. Les États-Unis d'Amérique de Donald J. TRUMP donnent partiellement dans le révisionnisme. C'est d'une concentration secondaire de l'US Navy aux confins septentrionales de l'Europe que repose la capacité à contrer la « meute » de sous-marins russes. Comment soutenir le courant atlantiste à Washington, tout en parant à une éventuelle victoire de son opposant isolationniste ? En venant à une extrémité matérielle, pour sceller un « deal » stratégique : prolonger deux à trois Sous-marins Nucléaires d'Attaque (SNA) de type Rubis.

28 novembre 2025

Svenska marinen : Projekt A30, répétition d'un schéma historique ?

© SAAB - Lancement sous-marin HMS Halland, 13 février 2025.

     Le Projekt A30 continuera la modernisation de la Första ubåtsflottiljen (1. ubflj). N'exerçant pas l'option portant construction d'un troisième A26 (classe Blekinge), un nouveau type de sous-marins a été mis à l'étude et pourrait être « plus petits et capables d'emporter davantage de torpilles et d'armes » selon Paula WALLENBURG, commandant la Sveriges ubåtsflotta. C'est donc la recherche d'un meilleur « E/K » (systemeffekt (E) / och kostnad (K) ou « efficacité du système (E) / coût (K) ») : répétition du schéma A11B/A14 des années 1960. Serait-ce la renaissance de l' « éternel » sous-marin de 1 500 tonnes dont il aurait fallu plutôt assister à la disparition, malgré le HDS-1500 (HD HHI) contractualisé par le Pérou : grâce à une nouvelle densité tactique pouvant s'inspirer du Type 212NFS, dans une phase historique de décroissance de la loi de l'augmentation immuable du tonnage unitaire.

26 novembre 2025

Sûreté de la navigation en surface des SNLE : prises de dispositions actives américaines et passives russes

     L'invasion de l'Ukraine par la Fédération de Russie dessine, non seulement de nouveaux emplois de l'Air, mais également une nouvelle manière d'aborder la sûreté des plateformes (aériennes, sous-marines mais pas seulement, en toute logique) des différentes composantes existantes ou à venir des forces nucléaires. La capacité des forces nucléaires à interdire un volume aérien autour desdites plateformes confortera leur crédibilité opérationnelle ou découvrira des vulnérabilités nouvelles, aux conséquences stratégiques renversantes.

31 octobre 2025

Sur les ruines d'un mausolée nucléaire, la nouvelle instabilité

© Ministère des Armées - ECPAD. CEA, tir Licorne, 03 juillet 1970.

Mes remerciements à la rédaction de La Vigie pour avoir accepté et publié ce papier qui est ici proposé à la lecture, après en avoir laissé l'exclusivité aux lecteurs de la lettre d'analyse stratégique éponyme dirigée par Jean DUFOURQ et Olivier KEMPF.

     Le mausolée nucléaire est l'édifice politico-militaro-juridique (1992 – 2025 dans le cas français) établi au lendemain de la cession des essais nucléaires. C'était l'idée de la fin de la mise à l'étude d'armes nucléaires, toujours plus optimisées que les précédentes. Une certaine stabilité nucléaire paraissait devoir se déployer. Selon un phénomène lié, les arsenaux avaient vocation à se réduire sans cesse. Étions-nous engagés dans la poursuite « de bonne foi des négociations sur des mesures efficaces relatives à la cessation de la course aux armements nucléaires à une date rapprochée et au désarmement nucléaire, et sur un traité de désarmement général et complet sous un contrôle international strict et efficace », comme le dispose l'article 6 du Traité de Non-Prolifération (TNP) ? Ce mausolée pourrait s'être écroulé. La République populaire de Chine n'offrait pas la moindre pierre à sa construction. Les décisions britanniques (16 mars 2021) et françaises (18 mars 2025) semblent définitivement saper ses fondations. Jusqu'à une « prochaine « reprise des essais nucléaires ?