Les @mers du CESM


Les @mers du CESM - 19 avril 1944 :

Le cuirassé Richelieu participe au bombardement de Sabang, base japonaise en Indonésie. Le navire français, ayant rejoint l’Eastern Fleet commandée par l’amiral britannique Somerville, prendra part à trois autres opérations visant des bases navales ennemies. Après 52 mois passés en mer, le bâtiment rentre à Toulon le 1er octobre 1944. À nouveau déployé en Asie du Sud-Est l’année suivante, le bâtiment assistera à la capitulation du Japon dans la rade de Singapour le 23 septembre 1945.





18 décembre 2025

Marine nationale : essais ALRO sur le 𝘛𝘰𝘶𝘳𝘷𝘪𝘭𝘭𝘦 ?

© Naval group. Lancement du Sous-marin Nucléaire d'Attaque (SNA) Tourville, déplacé depuis la nef Maxime Laubeuf jusqu'au Dispositif de Mise à l'Eau (DME) durant la journée du 20 juillet 2023.

     Lors du lancement du Sous-marin Nucléaire d'Attaque (SNA) Tourville - déplacé depuis la nef Maxime LAUBEUF jusqu'au Dispositif de Mise à l'Eau (DME) durant la journée du 20 juillet 2023 -, il a été possible d'apercevoir un ensemble de détails. Le principal semble figurer être la future intégration d'une Antenne Linéaire Remorquée (ALR). Serait-ce à dire que le Tourville servirait aux essais de l'ALRO (ALR Optique) ? En tous les cas, la même installation a été observée sur le De Grasse : elle est donc devenue « de série ».

     Le lancement du Sous-marin Nucléaire d'Attaque (SNA) Tourville consistait dans le déplacement, déplacé depuis la nef Maxime Laubeuf jusqu'au Dispositif de Mise à l'Eau (DME), dudit bateau durant la journée du 20 juillet 2023. Les travaux de peinture, voire quelques travaux de coque, sont moins avancés que ce qui avait été observé à l'occasion des jalons identiques franchis par les Suffren (13 juillet 2019) et Duguay-Trouin (26 novembre 2021). Pour preuve : de nombreuses parties de la coque semblent être préparées à une future mise en peinture en raison de la présence des protections appliquées sur la plupart des portes et cavités (portes des tubes lance-torpilles, évents des ballasts, etc).

C'est face à cadre qu'il était difficile de ne pas remarquer sur l'un des clichés diffusés (cf. supra : photographie illustrant le papier) ce cheminement sur la coque bâbord à la peinture en rouge. Un peu plus loin, en allant vers l'appareil à gouverner, il y a la présence d'une « chaise » dans le prolongement direct du cheminement précédemment pointé. Par ailleurs, la même installation a été observée sur le De Grasse, par exemple le 16 décembre 2025 par la photographie publiée à l'occasion de l'annonce de la 1ière divergence de sa chaufferie. 

L'ensemble de l'instalaltion n'est pas sans rappeler les installations similaires des Antennes Linéaires Remorquées (ALR) observées sur les Sous-marin Nucléaire d'Attaque (SNA) du type Rubis. « Comparaison n'est pas raison ». Les similitudes sont néanmoins frappantes.

     En retenant l'hypothèse la plus probable, il s'agirait d'essayer de savoir de quelle ALR il s'agit. Un équipement de génération actuelle, par exemple servant sur les SNA type Rubis ? Cette possibilité avait été écartée lors des conférences données préalablement puis le jour du lancement du Suffren (12 juillet 2019). Il avait alors été avancée que les progrès permis par les antennes (UMS-3000 (Thales), Mine & Obstacle Avoidance Sonar (MOAS) / SEACLEAR (Thales), détecteur d'alerte sonar Velox M-8 (Thales), sonar de navigation NUSS-2F Mk2 (Thales)) et les traitements associés dispensés l'intégration d'une ALR alors en service car n'apportant rien.
 

© DGA. Sortie du Sous-marin Nucléaire d'Attaque (SNA) De Grasse de la nef Maxime Laubeuf jusqu'au Dispositif de Mise à l'Eau (DME) probablement en mai 2025.

     Le Délégué général pour l'Armement (DGA), M. Emmanuel CHIVA était auditionné par la Commission de la Défense nationale et des forces armées, le mardi 02 mai entre 21h00 et 23h00, dans le cadre de la présentation du Projet de Loi de Programmation Militaire pour les années 2024 à 2030 (PLPM 2024 – 2030). Le Député Jean-Charles LARSONNEUR le questionnait sur plusieurs sujets dont le programme ALRO. Il s'agissait de savoir comment était positionné ce programme dans le projet de PLPM 2024 – 2030. En réponse, le DGA avait notamment déclaré « Vous avez aussi un programme qui s'appelle "Évolutions SNA" et qui intègre justement et qui prévoit l'intégration de ces nouvelles générations d'antenne filaire ».

     Il peut être alors compris que le Tourville aurait pu servir aux essais d'intégration et de mise en œuvre d'un démonstrateur ou d'un prototype de l'ALRO afin de « dérisquer » l'antenne et d'affiner sa définition matérielle avant les essais proprement d'une version de série, par exemple à l'occasion de la troisième phase du programme d'essais du De Grasse, à Toulon.

Et dans la droite lignée de ce qui précède, les Barracuda NG (Naval group) / Évolutions SNA (DGA) – les De Grasse (BAR4), Rubis (BAR5), Casabianca (BAR6) – recevraient au neuvage l'installation qualifiée et de série puis mettrait en œuvre l'ALRO à partir de la livraison. Et à l'occasion d'une Indisponibilité pour Entretien (IE), les Suffren (BAR 1), Duguay-Trouin (BAR 2) et Tourville (BAR 3) recevraient également la capacité.

     En revanche, la présence de cette installation sur le De Grasse (BAR4) invite à considérer que le dispositif de ravalement d'une ALR aurait été décalé, voire abandonné. Avec une ALR, la longueur totale du bateau comprend celle de la remorque. Cela peut rendre difficile, voire impossible la navigation dans les eaux côtières et resserrées. Le sous-marin porteur doit pouvoir être assisté par des bâtiments de soutien pour l'installation ou la récupération de l'ALR avant toute escale. Une installation de ravalement avait été présentée sur les Shortfin Block 1A (avant-projet classe Attack) et SMX 3.0. Et il était question qu'elle soit intégrée au périmètre du programme Évolutions SNA.

     Par ailleurs, de manière complémentaire : il est à supposer qu'il ne puisse s'agir seulement d'une nouvelle antenne (ALRO) mais également de l'intégration de briques de technologie d'Intelligence Artificielle (IA), au bénéfice de l'intégration d'algorithmes de traitement d’antenne adaptatif et de classification de dernière génération, notamment grâce au programme ALICIA (Analyse, Localisation, Identification, Classification Intégrées et Alertes) lancé en parallèle du programme SN3G. Mais aussi dans la gestion de la plate-forme grâce à des évolutions du système de combat.

Le SYCOBS 3.0 est la nouvelle version du Système de COmbat Sous-marins ou plus tard encore le SYstème de combat COmmun Barracuda Snle (SYCOBS). Il avait été présenté lors de l'édition 2019 des Naval Innovation Days (NID) de Naval group. Grâce à la présentation de portraits d'employés et d'ouvriers, il était possible d'apprendre dans l'un d'eux et de manière très explicite que des travaux sont conduits « depuis deux ans [...] sur les évolutions capacitaires des antennes acoustiques pour les sous-marins nucléaires Barracuda ».

Le SYCOBS 3.0 changera de périmètre puisqu'il intégrera non seulement le système de combat mais également l' « Integrated Platform Management Systems » (IPMS). L'emploi de technologies de « Deep learning » s'appuiera sur les versions actuelles et précédentes du système de combat des SNA et SNLE qui serviront de base de données pour l' « entraînement ». La généralisation de l'emploi de l'IA à l'ensemble du bateau pourrait entraîner un accroissement de la centralisation des organes de direction, issus de toutes les fonctions du bord.

C'est à cette aucune qu'il s'agirait d'interpréter l'une des trois marges d'évolution insérées dans le programme Barracuda : celle dévolue aux « calculateurs embarqués », très probablement en lien avec une autre de ces marges qui est la possibilité d'augmenter la puissance absolue de l'usine électrique du bord. Par « calculateurs », il s'agirait donc de comprendre le futur système de combat (SYCOBS 3.0) ayant intégré l' « Integrated Platform Management Systems » (IPMS). Il pourrait en résulter, à l'instar de ce qui a été fait pour le programme FDI, de concentrer les calculateurs du bord dans des « data centers » dont la puissance serait allouée selon les priorités de la situation.


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire