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La nomenclature amendée des appellations des bâtiments de la Flotte telle que présentée dans le Dossier d'Information Marine (DIM) 2019 recèle quelques inflexions remarquables. L'une des plus importantes touche au programme FLOTLOG (FLOTte LOGistique). Il n'est pas étonnant que le nom du programme ne soit pas conservé. Le type Durance (5 unités) se compose des deux pétrolier-ravitailleurs Durance (1975 - 1999) et Meuse (1980 - 2015), constituant une sorte de première classe ou sous-classe, tandis que les Var (1984 - 2023 ?), Marne (1987 - 2025 ?) et Somme (1990 - 2029 ?) sont la "sous-classe BCR" (Bâtiment de Commandement et de Ravitaillement ). Hormis la Durance, les quatre autres unités seront remplacées par les Bâtiment Ravitailleurs de Forces* (BRF).
Une première baisse du format de la flotte logistique, de 5 à 4 PR/BCR, intervient lors de la vente de la Durance en 1999 au profit de l'Armada de la República Argentina (ARA). Le
remplacement des quatre unités pré-citées était souhaité pour la Loi de
Programmation Militaire (2015 - 2020), soit après l'exécution de la LPM
(2009 - 2014). Le changement de majorité politique, le Livre sur la
Défense et la Sécurité nationale de 2013 et la nouvelle LPM (2014 -2019)
votée le 18 décembre 2013 repousse le tout à une commande, au plus tôt,
en 2019. De plus, le "plan de restructuration 2015" (octobre 2014)
décidait le désarmement du BCR Meuse, effectif en décembre 2015. Nouvelle diminution du format de la flotte logistique de 4 à 3 unités
L'actualisation de la Loi de Programmation Militaire (LPM ; 2014 - 2019) avançait le programme FLOTLOG : "La flotte logistique Flotlog destinée à remplacer les actuels pétroliers ravitailleurs polyvalents et autres bâtiments de soutien comportera 3 unités, dont la première sera commandée en fin de période." (projet de loi actualisation de la loi de programmation militaire 2014 - 2019, dossier thématique, p. 72) Ce que confirmait le format Horizon Marine 2025 déclamait par l'Amiral Rogel (12 septembre 2011 - 12 juillet 2016) alors Chef d'Etat-Major de la Marine (CEMM) dont une infographie publiée dans Cos Bleus présentait la livraison du premier FLOTLOG pour 2022 après une commande en 2019.
La DGA missionnait Naval group, au début du mois de septembre 2017, afin d'étudier une version française du Vulcano compatible avec les besoins arrêtés par le programme FLOTLOG. En conséquence de quoi l'Amiral Prazuck déclarait lors de son audition devant la commission Défense nationale et forces armées de l'Assemblée nationale le 11 octobre 2017 que "le repreneur de STX, l’Italien Fincantieri, a d’ailleurs établi les plans d’un pétrolier ravitailleur pour la marine italienne, plans qui nous conviennent à 98 % ; la marine nationale s’est donc rapprochée de Fincantieri pour étudier les possibilités de partenariat franco-italien en la matière." Ces 2% de différence pourraient correspondre à un hôpital embarqué devant être plus grand pour satisfaire les besoins français. Aussi, l'une des dernières images de synthèse du Vulcano dévoilée par Fincantieri dévoile un espace plus grand devant le bloc passerelle. Une tranche supplémentaire pour une cuve de plus pour combler les besoins du GAn ?
L'actualisation de la Loi de Programmation Militaire (LPM ; 2014 - 2019) avançait le programme FLOTLOG : "La flotte logistique Flotlog destinée à remplacer les actuels pétroliers ravitailleurs polyvalents et autres bâtiments de soutien comportera 3 unités, dont la première sera commandée en fin de période." (projet de loi actualisation de la loi de programmation militaire 2014 - 2019, dossier thématique, p. 72) Ce que confirmait le format Horizon Marine 2025 déclamait par l'Amiral Rogel (12 septembre 2011 - 12 juillet 2016) alors Chef d'Etat-Major de la Marine (CEMM) dont une infographie publiée dans Cos Bleus présentait la livraison du premier FLOTLOG pour 2022 après une commande en 2019.
La DGA missionnait Naval group, au début du mois de septembre 2017, afin d'étudier une version française du Vulcano compatible avec les besoins arrêtés par le programme FLOTLOG. En conséquence de quoi l'Amiral Prazuck déclarait lors de son audition devant la commission Défense nationale et forces armées de l'Assemblée nationale le 11 octobre 2017 que "le repreneur de STX, l’Italien Fincantieri, a d’ailleurs établi les plans d’un pétrolier ravitailleur pour la marine italienne, plans qui nous conviennent à 98 % ; la marine nationale s’est donc rapprochée de Fincantieri pour étudier les possibilités de partenariat franco-italien en la matière." Ces 2% de différence pourraient correspondre à un hôpital embarqué devant être plus grand pour satisfaire les besoins français. Aussi, l'une des dernières images de synthèse du Vulcano dévoilée par Fincantieri dévoile un espace plus grand devant le bloc passerelle. Une tranche supplémentaire pour une cuve de plus pour combler les besoins du GAn ?
Lors
de l'ouverture du salon EuroNaval 2018, le
23 octobre 2018, la ministre de la Défense, Mme Florence Parly,
annonçait la prochaine commande de quatre pétrolier-ravitailleurs. Ce
contrat devrait être signé au cours de l'année 2019. Contre une
enveloppe initialement estimée à 2 milliards d'euros, la coopération voulue avec l'Italie autour du Logistic Support Ship Vulcano construit pour la Marina militare permettrait de diminuer le coût par unité de 500 à 430 millions d'euros (280 millions d'euros économisés ?).
Les quatre Bâtiment Ravitailleurs de Forces (BRF) seraient livrés en 2023, 2025, 2027 et 2029, concédant une année de plus pour la première unité par rapport à Horizon Marine 2025.
Les quatre Bâtiment Ravitailleurs de Forces (BRF) seraient livrés en 2023, 2025, 2027 et 2029, concédant une année de plus pour la première unité par rapport à Horizon Marine 2025.
Bâtiments
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Service actif
|
Tonnage (tonnes)
|
Appellations
|
Rhône
|
1910 - 1940
|
2785
|
Pétroliers
|
Garonne
|
1912 - 1944
|
5179
| |
Dordogne
|
1914 - 1940
|
7350
| |
Aube/ La Drôme
Durance
Rance
|
1921 – 1947
1921 – 1947
1920 – 1942
|
2830
| |
Le Loing
|
1927 – 1944
|
9900
| |
Le Mékong
Niger
Elorn
Var
|
1928 – 1959
1930 – 1940
1931 – 1958
1931 – 1960
|
15150
| |
Nivôse
|
1931 – 1943
|
14160
| |
Adour
Lot
Tarn
La Mayenne
|
1938 -
1939 -
1965 – 1970
1947 – 1954
|
9320
| |
Lac Chambon
Lac Tchad
Lac Tonle Sap
|
1944 – 1974
1945 – 1972
1945 – 1981
|
2700
|
Pétroliers
|
Lac Noir
Citeaux
|
1945 – 1952
1957 – 1965
|
3750
|
Pétrolier
|
La Baise
|
1957 – 1966
|
12 100
|
Pétrolier ravitailleur d'escadre
|
La Seine
La Saône
|
1948 – 1982
1961 – 1981
|
23800
| |
Isère
La Charente
Verdon
Aber Wrach
|
1964 – 1983
1964 – 1983
1964 – 1972
1966 – 1988
|
26 700
26 000
6500
2220
|
Pétrolier
|
Berry
|
1961 – 1963
|
16 966
|
Transport pétrolier
|
Durance
Meuse
|
1975 – 1999
1980 – 2015
|
17 800
|
Pétrolier-ravitailleurs
|
Var
Marne
Somme
|
1984 – 2023 ?
1987 – 2025 ?
1990 – 2027 ?
|
17 800
|
Bâtiment de Commandement et de Ravitaillement
|
?
?
?
?
|
2023 – 2053 ?
2025 – 2055 ?
2027 – 2057 ?
2029 – 2059 ?
|
~ 30 000
|
Bâtiment Ravitailleur de Forces
|
Les précédentes appellations des bâtiments logistiques servant au transport de vracs liquides pour les unités navales mettaient en relief l'utilité primaire du bâtiment. Outre les citernes flottantes, par exemple, qui n'apparaissent pas dans le tableau, l'évolution s'est faite depuis les pétroliers jusqu'aux pétrolier-ravitailleurs pouvant effectuer des ravitaillement à la mer. Les pétrolier-ravitailleurs d'escadre avaient se distinguer par des installations permettant de ravitailleur deux à trois bâtiments à la fois. Pétrolier-ravitailleur et Bâtiment
de Commandement et de Ravitaillement soulignent de concert l'utilité
fonctionnelle des bateaux concernés au sein de la Flotte. Le vocable de
"bâtiment" s'appliquant de manière presque exhaustive à tous les
bâtiments de soutien.
L'appellation prise par le Var reconnaît des capacités inédites de commandement (embarquement d'un état-major). Les Bâtiment Ravitailleurs de Forces (BRF) ne possèdent plus de référence à une quelconque capacité de commandement qui n'apparaît pas dans les caractéristiques opérationnelles du Vulcano. Est-ce à dire que les missions de commandement sont dévolues aux seuls BPC, voire au porte-avions et, dans une certaine mesure, aux frégates de défense aérienne du programme Horizon ?
L'appellation prise par le Var reconnaît des capacités inédites de commandement (embarquement d'un état-major). Les Bâtiment Ravitailleurs de Forces (BRF) ne possèdent plus de référence à une quelconque capacité de commandement qui n'apparaît pas dans les caractéristiques opérationnelles du Vulcano. Est-ce à dire que les missions de commandement sont dévolues aux seuls BPC, voire au porte-avions et, dans une certaine mesure, aux frégates de défense aérienne du programme Horizon ?
Par ailleurs, s'il s'agit bien d'un bâtiment de soutien voué au ravitaillement : rien n'indique dans cette appellation une quelconque capacité de bâtiment-atelier perdue depuis le désarmement du BAP (Bâtiment Atelier Polyvalent) Jules Verne et des BSM (Bâtiment de Soutien Mobile). Pourtant, cela fait partie des caractéristiques opérationnelles visées dans la proposition industrielle nommée BRAVE (Bâtiment RAVitailleur d'Escadre).
En l'espèce, le DIM 2019 vise bien des bâtiments ravitailleurs "de forces". C'est bien plus en accord avec le vocable des années 2000 alors que les escadres disparaissent des nomenclatures depuis les années 1990. Ces Bâtiment Ravitailleurs de Forces soulignent donc que leur mission première est le ravitaillement de forces à la mer, à savoir : le Groupe Aéronaval (GAn), le Groupe Amphibie (GA) et le Groupe de Guerre Des Mines (GGDM). Il est notable que si la Somme a été positionnée à Brest, c'est dans l'optique de soutenir les frégates anti-sous-marines (F70 et FREMM). Un groupe naval non-constitué mais bon héritier du Groupe d'Action Sous-Marine (GASM).
C'est peut-être là l'essentiel du message : les BRF dérogent aux appellations classiques renvoyant à l'utilité première du bâtiment, ici de soutien, pour placer dans les débats institutionnels que les futures unités logistiques ont pour raison première de soutenir "des forces" (avec des ateliers ?) et pas seulement avec des vracs liquides.
* "Forces" est bien au pluriel dans le DIM 2019.
Il semble donc que ces nouveaux ravitailleurs de forces présenteront une moins importante capacité d'emport que le projet élaboré quelques années auparavant par l'ex-DCNS, notamment pour ce qui concerne les caractéristiques, (déplacement, longueur et largeur).
RépondreSupprimerEn tous cas ce n'est pas comme cela que l'on aura, véritablement une marine nationale, pleinement de haute mer, comme le sont, véritablement, la marine américaine ou encore la Royal Navy. Avec pour ces deux dernières, une capacité de ravitaillement sans commune mesure avec la notre. Les britanniques ont par exemple deux fois et demi plus de ravitailleurs que nous, et deux fois plus à tonnage de flotte équivalent. Les américains trois fois plus, en ravitailleurs, navires ateliers et de soutiens divers.
RépondreSupprimer" La Revue stratégique de 2018 a reconnu que la Marine nationale possède actuellement un nombre insuffisant de pétroliers ravitailleurs. Il est illusoire de penser que nous pourrions systématiquement nous appuyer sur les trop rares pétroliers de nos alliés : la faiblesse du train d’escadre est malheureusement une caractéristique des puissances maritimes européennes, qui ont préféré concentrer leurs faibles investissements sur les seuls bâtiments de combat, au risque de ne pouvoir les déployer".
@ "Unkown", en effet les besoins initiaux (minimal !) avait été estimés à quatre pétroliers ravitailleurs devant, chacun transporter 16 000 m3 de carburant, plus 2000 autres, et 2000 tonnes de fret. Pour des bâtiments plus proches des 40 000 tonnes que des 30 000.
RépondreSupprimerCertes pour un programme évalué à 2 milliards d'euros, mais par rapport aux 1,7 de ces "BRF", au final, avec une perte de capacité de plus d'un tiers ...