Dans le billet d'hier,
 il était question de remettre en service les Cougar du système HORIZON 
pour oeuvrer dans la bande littorale. Les différentes hypothèses 
d'utilisation opérationnelle envisagées appelaient à une grande refonte 
de ce système d'armes de l'ALAT. Aujourd'hui,
 c'est une hypothèse beaucoup plus modeste dont il s'agit : et si le 
couple BPC/hélicoptère de guet aérien était plus efficace au large de la
 Somalie que plusieurs frégates ?
Il
 pourrait être question de sortir les Cougar HORIZON de leur cocon pour 
les remettre en service, presque sans aucune modernisation. D'un autre 
côté, si l'Angleterre possède un parc de sept Sea King ASaC, 
alors pourquoi ne pas demander à les utiliser ? Des traités ont été 
signés le 2 novembre 2010, et l'utilisation conjointe de ces machines ne
 relève pas d'un grand risque politique... même si, bien entendu, la Royal Navy doit bien leur trouver quelques utilités.
Finalement,
 dans ces deux hypothèses, il est question de trouver le moyen le plus 
confortable à déployer, tant sur les plans financiers que diplomatique.
Mais quid de l'intérêt d'un tel engin ? Prenons l'exemple du Cougar HORIZON : "Le
 senseur actif est le radar Target de Thales, multimode à bande J, avec 
pour mode principal l'indication de cible mobile (ICM). Sa portée est 
estimée à environ 160 kilomètres avec une résolution de 10 mètres et une
 vitesse de la cible oscillant entre 8 et 280 km/h. Une combinaison de 
scanning mécanique et électronique lui permet de couvrir 3000 km2 en 10 
secondes. Les officiers de l'armée française et les spécialistes de 
l'escadron Horizon le décrivent avec fierté comme le "meilleur radar 
[ICM] de l'OTAN " en raison de sa résolution et de sa fiabilité".
 C'est-à-dire
 que l'embarquement d'un plot de trois ou quatre appareils depuis un de 
nos porte-hélicoptères permettrait de couvrir une très grande zone. S'il
 n'est pas possible d'imaginer une permanence aérienne, tout du moins, 
il est imaginable d'avoir une certaine persistance.
En outre, les capacités actuelles des radars des deux hélicoptères de guet aérien, au moins pour l'HORIZON, permettent d'obtenir une vision globale du traffic au large de la Corne de l'Afrique. Avec une autonomie actuelle des Cougar HORIZON de trois heures, ces appareils peuvent aller patrouiller, finalement, assez loin du navire porteur. Et avec les capacités du radar, la zone couverte est finalement très grande.
En outre, les capacités actuelles des radars des deux hélicoptères de guet aérien, au moins pour l'HORIZON, permettent d'obtenir une vision globale du traffic au large de la Corne de l'Afrique. Avec une autonomie actuelle des Cougar HORIZON de trois heures, ces appareils peuvent aller patrouiller, finalement, assez loin du navire porteur. Et avec les capacités du radar, la zone couverte est finalement très grande.
Aussi,
 le radar peut suivre des cibles évoluant à 280 km/h. C'est bien assez 
pour 99,99% des navires. Qui plus est, la navigation commerciale doit se
 faire à une moyenne de 15 à 20 noeuds pour les grandes unités civiles. 
In fine, avec d'autres éléments de reconnaissance et d'identification, 
il deviendra possible de distinguer les navire-mères, utilités par les 
pirates pour chasser dans les eaux hautuières, des paisbiles navires de 
commerce. L'état-major embarqué à bord du BPC disposera d'une situation 
globale grâce au système HORIZON, et il pourra relever l'évolution.
Que dire de l'intérêt de tels hélicoptères pour aller surveiller les bases de pirates ? Coordonner le ou les raids d'unités spéciales sur le sol somalien ? Les évolutions juridiques conduiraient, semble-t-il, à ce que l'opération Atalante permette ou encourage des raids ciblés.
Que dire de l'intérêt de tels hélicoptères pour aller surveiller les bases de pirates ? Coordonner le ou les raids d'unités spéciales sur le sol somalien ? Les évolutions juridiques conduiraient, semble-t-il, à ce que l'opération Atalante permette ou encourage des raids ciblés.
Dans
 cette optique, l'hélicoptère de guet aérien permettrait autant de 
tenter des actions de déni d'accès aux eaux internationales que des 
actions ayant pour objectif de décourage la navigation même côtière à 
des fins de piraterie.
Qui plus, il était bel et bien question d'une version navale des Cougar HORIZON : "Par
 ailleurs, une version navale de l'hélicoptère est actuellement 
examinée, de même qu'une version embarquée de la station terrestre. Plus
 important encore, une plate-forme héliportée fournit la possibilité de 
surveiller un secteur donné avec une haute résolution. Et il vaut la 
peine de considérer que les forces terrestres ont une grande expérience 
du travail avec les hélicoptères".
Les capacités de commandement des BPC
 permettraient, en collaboration avec le célèbre "système D" de relier 
ces machines au navire. En outre, les capacités nautiques des BPC, 
intrinsèques à sa taille, permettent d'envisager un embarquement 
prolongé. Le navire est suffisamment stable pour entretenir les machines
 à bord. Et les hangars sont suffisamment vastes pour permettre 
d'épargner aux machines une exposition trop prolongée aux embruns et à 
l'eau salée.
Pourquoi
 ne pas embarquer trois ou quatre hélicoptères de guet aérien sur autant
 de frégates ? La question mérite d'être posée. A défaut d'utiliser une 
grande unité amphibie, il serait donc question de disperser les machines
 dans une grande zone. L'avantage de la manoeuvre est évidente : en 
comptant seulement sur la disponibilité d'une machine et demi sur toute 
la durée de la mission, il est possible de créer une grande bulle de 
surveillance. Mais cela suppose une mise en réseau de trois ou quatre 
navires, et pas forcément de la même marine. Cela suppose également des 
capacités de commandement et de communication pour centraliser les 
informations reccueillies. Cela suppose une déconcentration de la 
logistique et de la mise en oeuvre des machines.
A
 contrario, le BPC possède ces capacités de commandement suffisamment 
grandes pour être les seules navires de commandement reconnus comme tel 
dans l'OTAN avec leurs homologues américains. En outre, le BPC possède 
une capacité exceptionnelle à durer à la mer : 350 jours de mer par 
année, selon son constructeur (DCNS). Il serait même envisageable de 
relever tout ou partie de l'équipage sur zone.
Dans
 cette hypothèse, il ne serait pas inintéressant de marier les deux 
options : une grande unité amphibie, le BPC, avec deux ou trois 
frégates. Le grand navire avec ses capacités de commandement et 
logistique maîtrisera la mise en oeuvre des hélicoptères de guet aérien 
et les informations, et grâce aux frégates, il démultipliera la zone 
surveillée. Les frégates redeviendront les effecteurs au service du 
grand navire pour démultiplier ses capacités d'action, comme par exemple
 aller déposer et récupérer un commando.
Il
 ne serait plus question de déployer une demi-douzaine de frégtes, si ce
 n'est plus, pour l'opération Atalante, mais deux ou trois frégates avec
 un BPC. Et dans ce cas de figure, la France rayonne car elle peut, à 
l'instar de la mission Corymbe, déployer en permanence un BPC sur zone. 
Le dividende politique est supérieur pour celui qui utilise une grande 
unité navale par rapport à celui qui peut déployer une frégate.
Avec le dernier TCD hollandais, le Karel Doorman,
 il sera même possible que l'unité amphibie puisse ravitailler d'autres 
unités navales. L'intérêt est pratique. Mais il est terriblement 
politique car une telle unité navale peut donner du temps à d'autres 
pour rester sur zone, et donc continuer à participer à la mission.
Le Karel Doorman est une sorte d'aboutissement, à l'échelle du navire, du concept de Sea Basing. Cette sorte de base flottante qui permet autant de durer à la mer, de commander les unités d'une zone, d'être un centre logistique, que de permettre le stockage puis l'envoie contre la terre d'unités militaires structurées.
Le Karel Doorman est une sorte d'aboutissement, à l'échelle du navire, du concept de Sea Basing. Cette sorte de base flottante qui permet autant de durer à la mer, de commander les unités d'une zone, d'être un centre logistique, que de permettre le stockage puis l'envoie contre la terre d'unités militaires structurées.


 
 
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