Les lecteurs habitués à ce blog, en particulier depuis ses origines,
ont remarqué l'attrait certain des billets pour la réparation navale.
Il est proposé de s'intéresser à une simple hypothèse ce
jour.
Nous devons nous souvenir que l'amiral Forissier, alors chef
d'état-major de la Marine, n'hésitait pas à remettre en question
l'attrait des bases navales françaises pour l'entretien des navires
militaires étrangers. Selon lui, il aurait diminué. Remarquons que
ce n'est pas la rumeur de l'entretien du Queen Elizabeth à Toulon qui va
démentir ce mouvement.
Pour l'observateur lointain, il semblerait en fait que l'entreprise
institutionnelle, malgré son ouverture à de nouvelles activités pour
valoriser tous ses métiers, s'intéresse que très peu à la
tôle. C'était pour l'un des objets du dernier plan de compétitivité
de DCNS : reprendre en interne les travaux de chaudroneries pour
valoriser les capacités de l'entreprise et leur fournir du
volume pour gagner sur les effets d'échelle.
Néanmoins, il n'est pas passé inaperçu que l'entreprise n'a pas
souhaité investir deux marchés pourtant en plein essor : la
déconstruction navale et la réparation navale.
Pas besoin de faire un dessin : l'attention des dirigeants, tant des entreprises que des collectivités territoriales de Brest et de Bretagne s'est focalisé sur le sort des activités de construction navale militaire à Brest. C'était aller à contre-courant de l'actuel mouvement de concentration, soutenu par deux choses fondamentales. La première est que la France n'est plus une nation maritime qui construit de grands navires de commerces (hors navires de croisière pour le moment). Deuxièmement, la Marine nationale est passée des ambitions d'une marine à 700 ou 800 000 tonnes depuis les années 30 à environ 300 000 tonnes aujourd'hui. Entre deux, les chantiers navals et les arsenaux ont fermé tout au long du XXe siècle. L'actuel format de la Flotte, ainsi que les conditions financières et économiques, ne pouvaient aucunement laisser espérer un quelconque maintien à Brest. A moins de s'ouvrir à d'autres activités soutenant la chaudronnerie.
Et au train où vont les choses, l'observateur éloigné ne peut que se demander si le site de Lorient ne pourrait pas être sacrifié dans le futur afin de soutenir les Chantiers de l'Atlantique, dernier chantier national capable de construire des navires de plus de 10 ou 20 000 tonnes (porte-avions et BPC).
Pas besoin de faire un dessin : l'attention des dirigeants, tant des entreprises que des collectivités territoriales de Brest et de Bretagne s'est focalisé sur le sort des activités de construction navale militaire à Brest. C'était aller à contre-courant de l'actuel mouvement de concentration, soutenu par deux choses fondamentales. La première est que la France n'est plus une nation maritime qui construit de grands navires de commerces (hors navires de croisière pour le moment). Deuxièmement, la Marine nationale est passée des ambitions d'une marine à 700 ou 800 000 tonnes depuis les années 30 à environ 300 000 tonnes aujourd'hui. Entre deux, les chantiers navals et les arsenaux ont fermé tout au long du XXe siècle. L'actuel format de la Flotte, ainsi que les conditions financières et économiques, ne pouvaient aucunement laisser espérer un quelconque maintien à Brest. A moins de s'ouvrir à d'autres activités soutenant la chaudronnerie.
Et au train où vont les choses, l'observateur éloigné ne peut que se demander si le site de Lorient ne pourrait pas être sacrifié dans le futur afin de soutenir les Chantiers de l'Atlantique, dernier chantier national capable de construire des navires de plus de 10 ou 20 000 tonnes (porte-avions et BPC).
Tout cela pour dire que Brest et DCNS se sont fermées à la
déconstruction navale. Rien ne se perd, tout se transforme pourrait-on
dire grossièrement car l'Angleterre et la ville de Bordeaux
raflent la majeure partie des coques de la Marine nationale à
déconstruire.
Autre chose, et nous arrivons au sujet du jour, DCNS ne s'est pas
portée acquéreuse de la SOBRENA (SOciété Brestoise de REparation
NAvale). La nature ayant horreur du vide, le Marin ayant
rapportée à ce moment là que la réparation navale ne de se
délocalise pas (puisque les navires, à flux tendu, sont entretenus le
long du flux) : c'est l'entreprise Damen qui a repris cette
société.
Récemment, nous évoquions la question de lancer une nouvelle
dynamique navale en France pour redonner des défis à l'outil industriel.
Nous pouvons nous interroger sur la pertinence de lancer les
CMN (Constructions Mécaniques de Normandie) contre DCNS pour un
programme de frégates légères afin de préserver et/ou retrouver une
capacité industrielle pour la Flotte.
Aujourd'hui, donc, nous avons à supposer qu'une concurrence pourrait
surgir en matière de MCO (Maintien en Condition Opérationnelle).
Justement, le site brestois de la branche de réparation
navale de Damen accueille pour entretien courant une corvette SIGMA
vendue par les Pays-Bas au Maroc. S'il s'agit d'une simple visite de
routine aux dires de l'entreprise, elle dure tout de même
30 jours. De là à supposer que Damen fait venir des ingénieurs et
techniciens depuis les Pays-Bas où la fiscalité est légèrement
différente, il y a un pas.
Supposons que la Royale puisse modifier le périmètre des contrats de MCO. Par exemple, il pourrait être distingué des contrats ayant trait à l'entretien de la plateforme tandis que d'autres auront trait aux systèmes. Dans pareil hypothèse, il ne serait pas étonnant de retrouver Damen comme candidat pour la partie flotteur. Mieux encore, si l'enclave de l'entreprise hollandaise peut permettre à des salariés de Damen de venir travailler à Brest, alors pourquoi ne pas imaginer que l'entreprise puisse candidater et remporter un contrat de MCO tel qu'il est défini actuellement ?
Supposons que la Royale puisse modifier le périmètre des contrats de MCO. Par exemple, il pourrait être distingué des contrats ayant trait à l'entretien de la plateforme tandis que d'autres auront trait aux systèmes. Dans pareil hypothèse, il ne serait pas étonnant de retrouver Damen comme candidat pour la partie flotteur. Mieux encore, si l'enclave de l'entreprise hollandaise peut permettre à des salariés de Damen de venir travailler à Brest, alors pourquoi ne pas imaginer que l'entreprise puisse candidater et remporter un contrat de MCO tel qu'il est défini actuellement ?
La Flotte ne pourrait que gagner en efficacité budgétaire si le
budget affecté au MCO permettait de faire plus avec moins dans un
contexte budgétaire serré. Les négociations avec les industriels
seraient plus fluides car la Marine serait en position de force pour
choisir ses partenaires au regard de l'efficacité économique des
contrats pour remplir le contrat opérationnel. Sachant que,
au passage, Damen possède un réseau de sites de réparation navale,
ce qui laisse augurer des offres très innovantes.
Sur le plan historique, les arsenaux français seraient défiés dans
leurs cales par des Hollandais alors que depuis Colbert, nous ne
commandons plus de navires en Hollande. A moins que dans un
futur proche... Attendons de voir ce que Damen va oser depuis son
territoire brestois.
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