La
propulsion nucléaire a eu quelques conséquences heureuses sur la Flotte
logistique. Le navire nucléaire ne nécessite pas de carburant pour
poursuivre sa route, sa seule limite est l'usure de ses pièces, de son
équipage ou de ses moyens aéronautiques (les machines volantes ne sont
pas encore nucléaires... sauf le X-6). La marine atomique a apporté
cette révolution navale qu'est une de pouvoir soutenir une grande
vitesse de façon continue dans une grande liberté de mouvement. Le
navire nucléaire, s'il est un "grand bâtiment de combat", peut aussi se
faire ravitailleur.
Étude des avant-projets demandés par l'organe ayant à charge la flotte à construire (Conseil Supérieur de la Marine, Conseil des Travaux, SCEM/PLANPROG, OCA Marine, ASF, etc) et présentés à l'autorité politique. L'enjeu consiste à déterminer comment la Marine engage ces projets dans le processus institutionnel (contrat opérationnel, plan naval ? Loi(s) de financement, etc) pour faire correspondre la flotte à construire avec la flotte répondant au problème militaire français. ISSN : 2271-1163
Les @mers du CESM
Les @mers du CESM - 19 avril 1944 : Le cuirassé Richelieu participe au bombardement de Sabang, base japonaise en Indonésie. Le navire français, ayant rejoint l’Eastern Fleet commandée par l’amiral britannique Somerville, prendra part à trois autres opérations visant des bases navales ennemies. Après 52 mois passés en mer, le bâtiment rentre à Toulon le 1er octobre 1944. À nouveau déployé en Asie du Sud-Est l’année suivante, le bâtiment assistera à la capitulation du Japon dans la rade de Singapour le 23 septembre 1945. | |
09 juin 2011
28 mai 2011
Bâtiment de Projection et de Commandement de classe Mistral : combien d'hélicoptères ?
La nouvelle est tombée il y a une semaine déjà par les voies de Mer et Marine et du Mamouth : le BPC Tonnerre a appareillé pour les côtes libyennes avec un détachement d'hélicoptères de combat.
30 avril 2011
Missile anti-navire léger
© Inconnu. Tigre Australien portant, notamment, des missiles Hellfire.
A
priori, il faudrait faire un grand effort pour voir le rapport entre le
missile anti-navire léger et un hélicoptère Tigre équipé de missiles
Hellfire (anti-chars).
En réalité, il y a quelques faits dérangeant à signaler et qui ont été regroupés grâce à une discussion avec Tower' Sight :
En réalité, il y a quelques faits dérangeant à signaler et qui ont été regroupés grâce à une discussion avec Tower' Sight :
- les anglais ont usé de missiles Milan aux Malouines en anti-navires.
- Les irakiens ont fait de même, en usitant aussi des Milan dans ce rôle original.
- la navalisation du missile israélien Spike.
- Le missile Exocet block III qui est aussi bien un missile anti-navire qu'un missile de croisière (de courte portée, 180km).
- Il existerait une réflexion sur la navalisation du missile Hellfire, et des essais.
- Il était prévu une version anti-navire du missile ASMP mais qui a été abandonné. Toutefois, on aimerait bien savoir ce que vont devenir les ASMP qui sont remplacés par les ASMP-A.
D'un autre côté, la France et l'Angleterre développe un missile anti-navire léger
afin de répondre aux menaces asymétriques. Ces dernières peuvent se
matérialiser sous la forme d'une vedette lance-missiles, torpilles ou
explosive. Le projet est bien lancé, il mobilise un budget de 50
millions d'euros pour concevoir une arme autoguidé pour une portée de
20km (environ) afin de détruire ou mettre hors de combat des navires de
moins de 500 tonnes.
En revenant à notre point de départ, nous avons une gamme de missiles terrestres en dotation dans l'Armée de Terre :
En revenant à notre point de départ, nous avons une gamme de missiles terrestres en dotation dans l'Armée de Terre :
- AGM-114 Hellfire : de 0,5 à 8km de portée ;
- Milan : de 0,3 à 1,9 ;
A
priori, le seul obstacle à la navalisation de l'un ou l'autre de ces
missiles seraient leur faible portée. Néanmoins, est-ce que cela
justifie la création d'un nouveau matériel alors qu'il était peut être
possible de s'appuyer sur un missile existant ? Les sommes en jeux ne
sont pas faramineuses, mais, s'adjoindre une famille de missiles c'est
autant de composant à ne pas créer, c'est autant de composants sur
lesquels s'appuyer. C'est aussi s'appuyer sur tout une chaîne de
production et de formation existante : à l'usage, la différence est très
grande. Pis, un missile moins cher, c'est plus de missile, et nos
navires manquent un peu de ces briques qui font toute la différence.
Pire, nous entrons peut être dans l'anachronisme le plus complet avec cet ANL. Le missile Mica a été navalisé pour la lutte anti-aérienne de courte portée pour nos navires (si le ministère de la Défense le souhaite). Ledit missile nous vient tout de même du Rafale à la base. Le missile Crotale est un autre exemple de "missile inter-armées".
Enfin, depuis que le Service Interarmées des Munitions a été créé le 25 mars 2011, ce programme est bien un anachronisme. Il n'intéresse que la Marine et peut être rattaché à d'autres programmes. Ce n'est qu'une petite brique de 50 millions d'euros, mais les conséquences de ce choix se chiffreront à bien plus sur le long terme.
Question prospection stratégique, je ne serais pas étonné que le Rafale porte un jour un missile Aster ou que l'Armée de Terre déploie des missiles Météor.
Pire, nous entrons peut être dans l'anachronisme le plus complet avec cet ANL. Le missile Mica a été navalisé pour la lutte anti-aérienne de courte portée pour nos navires (si le ministère de la Défense le souhaite). Ledit missile nous vient tout de même du Rafale à la base. Le missile Crotale est un autre exemple de "missile inter-armées".
Enfin, depuis que le Service Interarmées des Munitions a été créé le 25 mars 2011, ce programme est bien un anachronisme. Il n'intéresse que la Marine et peut être rattaché à d'autres programmes. Ce n'est qu'une petite brique de 50 millions d'euros, mais les conséquences de ce choix se chiffreront à bien plus sur le long terme.
Question prospection stratégique, je ne serais pas étonné que le Rafale porte un jour un missile Aster ou que l'Armée de Terre déploie des missiles Météor.
22 avril 2011
DCNS Evolved Aircraft Carrier : exportable ?
© DCNS. |
L'étude DEAC (DCNS Evolved Aicraft Carrier) est l'adaptation du deuxième porte-avions à l'hypothèse d'une commande "si les conditions économiques et financières le permettent". Par rapport au livre blanc de 1994, la crise financière et économique de 2007-2008 pèse aussi sur cette étude.
Ce projet est de dimensions et caractéristiques plus réduites donc moins coûteux pour rentrer dans l'enveloppe budgétaire (sans qu'il ne s'agisse du "porte-avions enveloppe" à propulsion nucléaire). Grâce à sa propulsion conventionnelle, il sera plus aisée de le placer à
l'export !
A l'instar d'autres systèmes d'armes majeurs et structurants, la question de la marchandisation se pose. Est-il possible de tout exporter ? Concernant le pont plat pour aéronefs à voilure fixe, l'équipement relève presque de l'expression
matérielle de la souveraineté d'un Etat.
Nous sommes dans un
contexte de fin du conflit Est-Ouest, d'après 11 septembre et d'émergence ou réémergence de nouvelles puissances. Ces nouveaux acteurs (Brésil, Russie, Inde et Chine) présentent la volonté de se doter de groupes aéronavals.
La
Chine est sous embargo en ce qui concerne les ventes d'armes... ou
presque puisque la déconstruction d'anciens porte-avions
fait des heureux dans l'Empire du Milieu.
L'Inde et le Brésil sont des
partenaires plus ouvert. Le premier porte-aéronefs Indien de
conception et construction nationale est dérivé directement du Cavour. L'Inde construit ce premier navire, et pourrait en construire un second sur le même modèle (ce qui est très logique), voire un troisième. Toutefois, il faut rappeler que la marine indienne recevra aussi l'ex-porte-aéronefs soviétiques, l'Amiral Gorshkov, rebaptisé Vikramaditya.
Le Brésil
serait à la recherche d'une opération similaire à la coopération
italo-indienne pour construire des porte-avions. Le Brésil ambitionnerait de s'équiper de deux groupes aéronavals : 4 porte-avions. Il est difficile de dire si le Brésil arrivera à 4 navires. Il lui faudrait au moins remplacer l'ex-Foch. L'aéronavale brésilienne entretient son savoir-faire depuis que le Minas Gerais (1956-2001) était en dotation dans sa marine.
Il y a eu des bruits de coursives, comme quoi, la France aurait dans ses cartons des projets de coopération en matière aéronavale avec le Brésil (qui fait du transfert de savoir-faire dans ce domaine avec la Chine) et la Russie. Le blog Poder Naval (relayé par RP Defense) relevait, début avril, que DCNS exposait quelques maquettes dont celle du DEAC au salon naval brésilien.
Il existe un autre partenaire possible pour la France : la Russie. L'information est tombée, notamment, il y a trois ans. L'agence de presse Russe, RIA Novosti (relayée sur Red-Stars) livrait deux informations : la France serait en passe de vendre "des" Mistral à la Russie et ce serait une première coopération dans les "grands navires de combat" afin de construire un porte-avions en commun.
Constatons que l'avenir de notre outil aéronaval pourrait passer par une coopération avec un pays du
BRIC(S), et non plus avec l'OTAN (coopération franco-anglaise).
06 avril 2011
De la quatrième à la sixième génération
Steph a provoqué le débat sur ce blog en proposant sa vision de la classification des aéronefs par génération.
Mars 2010 : Boeing diffuse des images de son concept d'aéronef de combat dual (piloté et non-piloté [en haut]) avec la mention 6ème génération. Les diverses vues de deux appareils sans dérives siglés Navy possèdent un petit air de F-14 Tomcat, surtout la pointe avant biplace, comme une forme de nostalgie ou de regret (sous-entendu qu'aucun appareil n'ait vraiment remplacé le mythique intercepteur en dépit des versions E et F du hornet). L'affaire arrive aussi au moment ou le JSF bataille en pleine tempête et le Raptor voit sa chaine d'assemblage se fermer après le 187ème exemplaire.
Mars 2010 : Boeing diffuse des images de son concept d'aéronef de combat dual (piloté et non-piloté [en haut]) avec la mention 6ème génération. Les diverses vues de deux appareils sans dérives siglés Navy possèdent un petit air de F-14 Tomcat, surtout la pointe avant biplace, comme une forme de nostalgie ou de regret (sous-entendu qu'aucun appareil n'ait vraiment remplacé le mythique intercepteur en dépit des versions E et F du hornet). L'affaire arrive aussi au moment ou le JSF bataille en pleine tempête et le Raptor voit sa chaine d'assemblage se fermer après le 187ème exemplaire.
31 mars 2011
Sea basing : soutenir les escadres
© Inconnu (fonds de carte).
Suite à nos débats sur le Sea basing,
je souhaitais revenir aux sources. Dans l'article où une francisation
de ce concept étusanien a été entreprise, je me suis un peu perdu. Ce
qui me séduit dans ce concept, c'est que dans un esprit français (par
exemple) on y trouve une réflexion qui coordonne l'ensemble du soutien
logistique à la Flotte. Là est le grand intérêt de ce concept : il peut
nous pousser à penser les services de soutien à la Flotte dans leur
ensemble, au niveau mondial... puisque nous sommes la deuxième puissance
navale du monde dans la classification de Hervé Coutau-Bégarie.
J'aurais souhaité illustrer cette réflexion avec une jolie carte. Manifestement, avec une si faible résolution, elle est illisible. Certes. Je ne sais pas comment faire mieux, et maintenant que ce document existe... n'est pas géographe qui veut !
J'ai tenu à représenter les objets stratégiques que la Marine nationale doit défendre :
J'aurais souhaité illustrer cette réflexion avec une jolie carte. Manifestement, avec une si faible résolution, elle est illisible. Certes. Je ne sais pas comment faire mieux, et maintenant que ce document existe... n'est pas géographe qui veut !
J'ai tenu à représenter les objets stratégiques que la Marine nationale doit défendre :
- les zones économiques exclusives françaises, les fameux 11 millions de km² (le bleu turquoise),
- les routes maritimes mondiales (en vert).
Pour défendre ces deux grands objets, il existe :
- la Flotte que j'ai représenté en 5 escadres (les cercles bleus) :
- Escadre Jeanne d'Arc : un BPC et la frégate anti-sous-marine Georges Leygues, avec la participation éventuelle d'autres navires pour des exercices.
- Escadre Corymbe : un BPC en liaison avec les forces militaires déployées en Afrique ainsi qu'en coopération avec certaines marines du golfe de Guinée.
- Escadre de l'Atlantique : depuis la disparition du Groupe d'Action Sous-Marine, il était un peu osé de parler d'escadre à Brest. Hors, l'arrivée prochaine du pétrolier-ravitailleur Somme dans l'arsenal du Ponant devrait permettre d'organiser des exercices avec les frégates ASM, et, pourquoi pas, traverser l'Atlantique. Est-ce que cette traversée pourraît se faire avec un sous-marin classique d'une marine européenne ? Les américains ne seraient pas contre...
- Escadre de la Méditerranée : généralement, c'est le Groupe AéroNaval (GAN) qui est l'hériter de l'ancienne escadre au nom éponyme. Hier, le navire amiral c'était le croiseur Colbert, désormais c'est le porte-avions.
- Escadre de l'Océan Indien : dans le meilleur des mondes, elle serait constituée autour du second porte-avions. Notre présence pourrait être presque permanente (il faudrait un troisième pont plat pour la permanence) dans l'océan Indien. Il y a encore peu, un pétrolier-ravitailleur était affecté en permanence à ALINDIEN. Je vous prie d'observer que nous avons un ensemble d'archipels dans cette partie du monde.
De
façon discrétionnaire, j'ai nommé "escadre" l'ensemble de nos stations
habituelles. J'entends par escadre soit plusieurs navires ayant vocation
à travailler en groupe, soit un navire seul ayant vocation à être le
centre de gravité de l'action armée dans une zone.
- Les bases navales et les points d'appui (points violets) :
- En métropole : Cherbourg, Brest, Adour et Toulon.
- Outre-mer : Fort-de-France, Dégrad-Des-Cannes (pour les Antilles), Port-des-Galets et Abu Dhabi (pour l'océan Indien) et Nouméa, Dakar (pour le passage entre les deux bassins de l'Atlantique) et Papeete (pour le Pacifique).
Dans une prochaine partie il sera intéressant d'illustrer via un schéma la composition d'une escadre et la logistique gravitant autour. Ici, le sens d'escadre ne sera pas à prendre dans son sens "politique" mais dans son sens guerrier : une force d'intervention.
27 mars 2011
Silent Eagle, Silent Hornet... Silent Rafale ? Silent révolution du STOBAR ?
© INS Vikramaditya durant ses essais à la mer (2012-2013). |
Dans un billet, "le Rafale furtif"1,
j'avais alors exploré une possible voie de développement dudit
appareil. Le modèle est le F-15 américain dont une nouvelle déclinaison a
été développé pour, peut être, parer aux déboires du F-35 : le F-15
Silent Eagle.
La
"furtivisation" est simple mais efficace : synthétiquement, l'appareil
se voit "améliorer" par l'adjonction de soutes "internes" (des CFT ou
assimilés), la correction à la marge d'une cellule trop peu portée sur
la furtivité (les dérives non-inclinées du F-15 par exemple) et une
nouvelle électronique, bien entendu.
Le
but de la manœuvre est, par des modifications bien plus mineures et
moins aventureuses qu'un programme de cinquième génération, de pouvoir
proposer une énième déclinaison des appareils de quatrième génération
dont les programmes sont maîtrisés.
Le
F-15 est devenu Silent Eagle, le F-18 devient Silent Hornet (en haut
d'article) ! Les modifications adoptées sont peu ou prou les mêmes,
relevant de la même logique :
Dans
le contexte du refus de la Russie de présenter le MiG-35 à Bangalore,
les Etats-Unis se sont au contraire activés en présentant en Inde la
dernière version du F/A-18, le Silent Hornet, modernisé avec
l’utilisation de la technologie « stealth« .
Cet
avion est doté de réservoirs de carburant conformes, de réacteurs
améliorés, du système laser multidirectionnel de détection d’attaque
missile SM/LW (Spherical Mmissile/Laser Warning), d’un compartiment
interne de stockage d’armes et d’un nouveau cockpit avec une station
infrarouge intégrée.
La
version présentée à l’exposition est le premier avion développé dans le
cadre du programme International Super Hornet Roadmap, annoncé par
Boeing lors du dernier salon aérospatial de Farnborough. Ce chasseur est
présenté comme une nouvelle génération de la famille Super Hornet qui
bénéficiera d’une capacité de survie accrue, d’une meilleure évaluation
de la situation et sera plus efficace.
"Le
vice-président de Boeing, Vivek Lall, a déclaré que si l’Inde signait
le contrat avec Boeing dans le cadre de l’appel d’offres de la MMRCA
(compétition Medium Multi-Role Combat Aircraft), elle pourrait obtenir
ces technologies. « Nous créons une nouvelle plateforme de combat qui
sera efficace au cours de 30-40 prochaines années », a déclaré Vivek
Lall.
Une telle
déclaration est sans précédent pour cette entreprise américaine. Jusqu’à
présent, seuls les alliés très proches des Etats-Unis obtenaient
l’accès aux technologies de ce genre. Tous les autres se contentaient
des matériels qu’on leur vendait."
Blog Avions Légendaires2, 15 février 2011.
Il
y a donc un tournant stratégique, et silencieux, qui s'opère dans
l'industrie aéronautique mondiale : les fabricants américains, leader en
la matière, gardaient les appareils de la quatrième génération en
production pour l'exportation car la cinquième génération ne l'est pas
forcément, elle n'est pas forcément au point non plus (et pas forcément
destinée à tout les pays). Il n'est pas dit que le développement du
PAK-FA russe entraîne un retrait de la vitrine commerciale du même pays
de ses avions de quatrième génération. Désormais, il semblerait que,
contrairement aux annonces triomphantes et face aux nouveaux challenger
(Corée du Sud, Japon), la cinquième génération soit écartée du devant
de la scène. Ce mouvement de "furtivisation" de la quatrième génération
est là pour montrer qu'il y a une alternative crédible. Cela montre
aussi que le besoin d'un appareil de cinquième génération n'est pas
aussi criant que ce que les oracles veulent bien dire. Il est même
possible que la maritimisation des économies soit à l'origine de ce
choix, on le verra que la doctrine du STOBAR gagne en adeptes !
Ce
mouvement du "renouveau" est-il l'un des préludes de la chute du F-35 ?
La quesiton se pose, le programme ne cesse de perdre de son intérêt.
Les attributs de la cinquième génération se réduisent à peau de chagrin :
- la supercroisière ? Une histoire de réacteurs, pas vraiment une histoire de cellule.
- L'électronique ? Le radar AESA ? Est-ce que ce sont des technologies uniquement liées à la cinquième génération ? Messire Rafale : non. On aurait beau installer un radar ASEA sur un Spitfire que...
- La furtivité ? Afin de dépasser le seuil de la discrétion, il faut un nouvel appareil pour aller plus loin que ces furtivisations qui seront forcément imparfaites.
Mon intention
n'est pas d'ouvrir un débat sur la cinquième, voir la sixième génération
qu'on lance déjà, et peut être trop vite, mais plutôt de souligner que
ces attributs de la dernière génération ne sont pas des attributs
intransposables à la précédente.
Le renouveau du STOBAR
On voit là une des conséquences de la maritimisation de l'économie mondiale : il y a un nouvel intérêt pour la puissance navale et des puissances émergentes peuvent s'offrir de grands navires de combats, comme les porte-avions, car il y a le besoin de porter la puissance aérienne en pleine mer.
Le navire porte-avions devra peut être évoluer sous la pression budgétaire vers ce navire STOBAR3 qui a bien moins de contraintes pour porter des avions : pas de catapultes. La contrepartie est bien sûr que le porte-aéronefs STOBAR aura une capacité moindre que le vaisseau porte-avions. Le fait nouveau, par rapport au porte-aéronefs STOVL, c'est que le rapport coût/efficacité pourraît être bien plus intéressant car l'aéronef sera bien moins coûteux et portera peut être plus d'armements.
En exagérant beaucoup, un appareil STOBAR c'est un chasseur terrestre avec un réacteur à poussée vectorielle, on est loin des conceptions délicates des Harrier et JSF !
En exagérant encore, un porte-aéronefs STOBAR, c'est un cargo avec un pont plat et un hangar : le retour des porte-avions d'escorte ?
Cette gestion est bien difficile, et des marines risquent d'en être pour leur frais :
- l'Espagne a un BPE, qui est un LHD américain plus qu'autre chose, mais si le F-35B échoue, il n'y aura plus d'aéronefs à mettre sur le pont.
- On s'étonne de la réalisation italienne : le Cavour tend aussi à être un LHD mais sans radier. Même problème que pour Madrid : s'il n'y a pas d'avions... que faire ?
Ces
deux cas sont symptomatiques d'une possible erreur : on a voulu coupler
un porte-aéronefs avec un navire amphibie. Il y a une contradiction
entre les deux fonctions car ces navires seront polyvalent mais
excellent en rien, et ils risque d'être inefficaces en définitive. Il
faut se rappeler que les croiseurs porte-aéronefs russes étaient une
formidable chose pour contourner la convention de Montreux, mais en
contrepartie, ils ont des performances aéronautiques bien faibles au vu
de leur tonnage : ils sont bien plus gros que le Charles de Gaulle avec
un groupe aérien similaire, si ce n'est moindre !
La question du
STOBAR risque fort de faire débat en France puisque le lancement du
projet du Charles de Gaulle avait été à l'origine d'un grand débat
doctrinal. Le Conseil supérieur de la Marine a très souvent bien du mal à
se décider, ce qui peut laisser pantois si l'on songe qu'avant le PAN
on pensait à un porte-hélicoptère nucléaire !
Plus sérieusement, je ne serais pas étonné que le débat s'ouvre en France sur le choix entre :
- deux porte-avions,
- ou trois porte-aéronefs STOBAR.
Cet
éventuel débat devra se garder d'être trop passionné : un
porte-aéronefs STOBAR restera un navire aux capacités aéronautiques plus
limitées que celles d'un porte-avions puisque les appareils qui
décollent des deux navires n'ont pas le même emport d'armement. En
redonnant dans la caricature illustrative, c'est comme comparer un
Mistral opérant des Alphajet avec un PA2 faisant décoller des Mirage IV4 avec ses catapultes de 90m.
Mon
exagération n'est pas un hasard puisque je ne serais pas étonné que
face à la démocratisation du porte-avions STOBAR, les porte-avions
soient tentés de gagner un horizon plus lointain en opérant des
appareils plus lourd (comme un Su-34 Fullback). L'intérêt, ce serait de
couvrir une surface bien plus grande que celles d'un porte-avions STOBAR
et de pouvoir tirer le premier. Le risque, ce serait d'augmenter une
fois de trop le coût du porte-avions classique.
Retour aux Silent
Dérive-t-on ? Ce n'est peut être pas le cas :
- le coût de la cinquième généraiton a ouvert la voie à une nouvelle déclinaison de la quatrième génération.
- La conjugaison du coût de la cinquième génération et de la formule particulière de l'ADAV, elle-même coûteuse avec un rapport coût efficacité tout aussi douteux, ont fait que le STOBAR est en plein essor.
Il faut observer qu'il y
a une interdépendance de plus en plus forte entre le choix d'un
appareil de combat moderne et le format d'une marine car l'aéronaval est
de plus en plus subordonnée au choix de l'armée de l'air :
- Le Brésil et l'Inde en sont de beaux exemples car les marines de ces deux pays peuvent ou pourront recevoir la version navalisée du chasseur de leurs armées de l'air.
- L'un des plus beaux exemples est bien sûr la France, quand notre pays a choisi le Rafale et pour son armée de l'air et pour sa marine.
- Face à la difficulté de développer un appareil de cinquième génération en France, doit-on furtiviser le Rafale via une nouvelle version (tel que décrite dans le bilet proposant un "Rafale furtif") ?
- Le STOBAR doit-il être étudié comme solution alternative au CATOBAR pour le PA2 (et PA3) ?
1 "Le Rafale furtif", le Fauteuil de Colbert, 8 novembre 2010 (initialement publié sur Mon Blog Défense le 28 avril 2010).
2 Ce qui remet sur le devant de la scène la non-existence du Mirage 2000M : il est possible que la Royale doive s'expliquer sur la non-commande d'un Mirage 2000 naval dès le lancement de ce programme. Plus généralement, au moment du lancement des Mirage 2000 et 4000, il semblerait que nous ayons eu une absence flagrante de vision stratégique. La petite histoire des Crusader et des F-18 ne serait que la conséquence de l'absence de la Marine dans le lancement du Mirage 2000. Même sans cela, je doute toujours que le célèbre chasseur de l'Armée de l'air ne puisse pas être navalisable : la possible navalisation du Typhoon remet bien des choses en cause !
3 J'aurais aimé que l'on puisse disposer du point de vue de l'Amiral Pierre Barjot, mais je crains qu'il n'est jamais connu les porte-avions STOBAR.
4 Le PA58 Verdun devait emporter des Mirage IVM de 20 tonnes au catapultage !
2 Ce qui remet sur le devant de la scène la non-existence du Mirage 2000M : il est possible que la Royale doive s'expliquer sur la non-commande d'un Mirage 2000 naval dès le lancement de ce programme. Plus généralement, au moment du lancement des Mirage 2000 et 4000, il semblerait que nous ayons eu une absence flagrante de vision stratégique. La petite histoire des Crusader et des F-18 ne serait que la conséquence de l'absence de la Marine dans le lancement du Mirage 2000. Même sans cela, je doute toujours que le célèbre chasseur de l'Armée de l'air ne puisse pas être navalisable : la possible navalisation du Typhoon remet bien des choses en cause !
3 J'aurais aimé que l'on puisse disposer du point de vue de l'Amiral Pierre Barjot, mais je crains qu'il n'est jamais connu les porte-avions STOBAR.
4 Le PA58 Verdun devait emporter des Mirage IVM de 20 tonnes au catapultage !
25 mars 2011
Rayonnement de la Marine Belge
Cette
vidéo (que Tower' Sight a signalé il y a quelques mois) est peut être
l'archétype de la rupture stratégique dans la communication !
L'affirmation est exagérée, mais il faut dire que les marins belges
ont... un humour qui les valorise plus que tout ce qui transpire des
"blagues belges" en France ! Il existe d'autres vidéos de ce genre,
venant notamment de l'US Navy, et pourtant, on atteint pas ce degré de
finesse.
Notre Royale aurait presque, en comparaison, une campagne de communication trop sérieuse, trop morne... voir trop triste. La marine française s'est beaucoup améliorée en matière de communication. Par exemple, les dernières campagnes permettent de mieux appréhender le fonctionnement d'une frégatre. Cependant, la pièce prend place dans une belle nuance de gris... cela ne fait pas rêver. Certainement, c'est mieux pour faire "sérieux", mais cela a quand même le défaut de donner une mauvaise image de la France. Notre pays s'étend sur 11 millions de km², et la Marine ne se résume pas à l'Atlantique nord ! Pis, autre critique : nos campagnes de promotions ne mettent en valeur qu'une unité ASM de la flotte de surface... ce qui est bien réducteur du travail de la Flotte !
Mais, ce que fait l'équipage de cette frégate de la Marine Belge (et non pas cet affreux nom de "composante marine") est à un autre niveau. Sous couvert de l'humour, vous faites le tour d'un navire (la frégate Louise-Marie) engagé dans l'opération Atalanta et vous pouvez découvrir rapidement et efficacement toutes les spécialités du navire (détachement avia', artillerie, infirmerie, équipe d'intervention, etc...).
Une autre différence, des plus notables entre les deux approches, c'est que dans la campagne française on est dans un registre grave, où l'équipage semble avoir été rappelé aux postes de combat, alors que dans la Marine belge, on demanderait presque à signer sans aucune forme de procès, juste pour cotoyer ces mers turquoises.
Un autre grand intérêt de cette initiative... c'est son coût ! Comme d'autres vidéos, elles sont réalisées par les marins eux-mêmes. le coût de production est proche de zéro. Mieux, les hommes et les femmes qui arment les navires ont certaiment très à coeur de se présenter sous leur meiulleur jour, et de valoriser "leur" marine.
Notre Royale aurait presque, en comparaison, une campagne de communication trop sérieuse, trop morne... voir trop triste. La marine française s'est beaucoup améliorée en matière de communication. Par exemple, les dernières campagnes permettent de mieux appréhender le fonctionnement d'une frégatre. Cependant, la pièce prend place dans une belle nuance de gris... cela ne fait pas rêver. Certainement, c'est mieux pour faire "sérieux", mais cela a quand même le défaut de donner une mauvaise image de la France. Notre pays s'étend sur 11 millions de km², et la Marine ne se résume pas à l'Atlantique nord ! Pis, autre critique : nos campagnes de promotions ne mettent en valeur qu'une unité ASM de la flotte de surface... ce qui est bien réducteur du travail de la Flotte !
Mais, ce que fait l'équipage de cette frégate de la Marine Belge (et non pas cet affreux nom de "composante marine") est à un autre niveau. Sous couvert de l'humour, vous faites le tour d'un navire (la frégate Louise-Marie) engagé dans l'opération Atalanta et vous pouvez découvrir rapidement et efficacement toutes les spécialités du navire (détachement avia', artillerie, infirmerie, équipe d'intervention, etc...).
Une autre différence, des plus notables entre les deux approches, c'est que dans la campagne française on est dans un registre grave, où l'équipage semble avoir été rappelé aux postes de combat, alors que dans la Marine belge, on demanderait presque à signer sans aucune forme de procès, juste pour cotoyer ces mers turquoises.
Un autre grand intérêt de cette initiative... c'est son coût ! Comme d'autres vidéos, elles sont réalisées par les marins eux-mêmes. le coût de production est proche de zéro. Mieux, les hommes et les femmes qui arment les navires ont certaiment très à coeur de se présenter sous leur meiulleur jour, et de valoriser "leur" marine.
L'équipage
de la frégate Louise-Marine a réussi un coup de force : donner une
image plus que positive de son action et de ses capacités à la Belgique
et au monde grâce à internet. Il faut bien sûr mesurer ses dires, mais
si cette vidéo se popularise, toujours plus, sur la "toile, alors
Bruxelles pourra dire merci à ses marins de donner, enfin, une image
positive de la Belgique à travers le monde. Bruxelles n'a plus de
gouvernement depuis un an, et n'a plus de gouvernement stable depuis
trois ans.
On est même dans une dualité de sentiment : on est respectueux et admiratif de cet équipage enthousiaste mais on est bien triste pour cette marine prise dans la dérive du problème belge. Que vont devenir ces hommes et femme, cet outil marin, quand la Belgique se disolvera dans ses contradictions ?
On est même dans une dualité de sentiment : on est respectueux et admiratif de cet équipage enthousiaste mais on est bien triste pour cette marine prise dans la dérive du problème belge. Que vont devenir ces hommes et femme, cet outil marin, quand la Belgique se disolvera dans ses contradictions ?
© Inconnu.
A ma connaissance il existe quelques vidéos du même genre. En voici une pour le plaisir :
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