© DCNS. |
Étude des avant-projets demandés par l'organe ayant à charge la flotte à construire (Conseil Supérieur de la Marine, Conseil des Travaux, SCEM/PLANPROG, OCA Marine, ASF, etc) et présentés à l'autorité politique. L'enjeu consiste à déterminer comment la Marine engage ces projets dans le processus institutionnel (contrat opérationnel, plan naval ? Loi(s) de financement, etc) pour faire correspondre la flotte à construire avec la flotte répondant au problème militaire français. ISSN : 2271-1163
Les @mers du CESM
Les @mers du CESM - 19 avril 1944 : Le cuirassé Richelieu participe au bombardement de Sabang, base japonaise en Indonésie. Le navire français, ayant rejoint l’Eastern Fleet commandée par l’amiral britannique Somerville, prendra part à trois autres opérations visant des bases navales ennemies. Après 52 mois passés en mer, le bâtiment rentre à Toulon le 1er octobre 1944. À nouveau déployé en Asie du Sud-Est l’année suivante, le bâtiment assistera à la capitulation du Japon dans la rade de Singapour le 23 septembre 1945. | |
26 décembre 2012
Renforcer la puissance navale française ? La nouvelle frégate Gloire, entre cuirasse et armes électromagnétiques
20 décembre 2012
2022 : vers une contribution navale à la DAMB ?
© Inconnu. Sea-based Anti-Ballistic Missile Intercept System. |
18 décembre 2012
« Les sous-marins d’attaque dans l’action navale »
Le Centre d’Études Supérieures de la Marine (CESM) et l’Institut de Recherche Stratégique de l’École Militaire organisait le 18 décembre 2012 de 14h à 17h30 à l’École militaire, un colloque intitulé « Les sous-marins d’attaque dans l’action navale ».
13 décembre 2012
Archipel France : action combinée entre Marine et Gendarmerie
09 décembre 2012
"Introduction à la Cyberstratégie" d'Olivier Kempf
- qu'est-ce que le cyberespace ?
- En quoi le cyberespace permet-il à nouveau l'expression d'actions stratégiques offensives ?
- En quoi l'arme cybernétique est-elle limitante ?
- la première définition ("l'espace de communication constitué par l'interconnexion mondiale d'équipements de traitement automatisé de données numérisées") ne prend en compte que des considérations techniques : le cyberespace ne serait qu'un milieu virtuel naissant de l'interconnexions de réseaux de toutes sortes ?
- La seconde définition, quant à elle (le cyberespace est "un domaine global constitué du réseau maillé des infrastructures des technologies de l'information (dont Internet), des réseaux de télécommunications, des systèmes informatiques, des processeurs et des mécanismes de contrôle intégrés. Il inclut l'information numérique transportée ainsi que les opérateurs des services en ligne"), conserve elle aussi cet aspect technique central mais l'ouvre également à une donnée essentielle, et non moins centrale : le cyberespace sert à transport de l'information.
- la couche matérielle qui est constituée des infrastructures proprement dites et qui permettent d'interconnecter des machines qui ont vocation à communiquer entre elles ;
- la couche logique qui recouvrent tout ce qui donne vie à ces machines (algorithmes, logiciels, programmes, etc...) et leur permettent d'utiliser leurs "organes" pour leur faire produire les travaux que l'on attend d'elles ;
- la couche sémantique ou informationnelle qui renferme toute l'activité humaine dans le cyberespace se quantifiant en informations échangées ou produites.
- terre,
- mer,
- air,
- électromagnétique,
- nucléaire,
- exospatial,
- et le cyberespace.
La caractéristique majeure, que l'auteur souligne à maintes reprises, qui ouvre la voie à l'offensive stratégique est la très difficile imputabilité des actions dans le cyberpespace. La Russie n'a pas été reconnue officiellement comme étant l'instigatrice des attaques contre l'Estonie ou la Géorgie...
Mais l'usage des cyberarmes est malaisé :
- d'une part, il n'y a pas de cyberarme générique. Ainsi, elle est conçue et dimensionnée en fonction de la cible. Il n'est donc pas possible d'improviser une attaque.
- D'autre part, pour pouvoir mener des actions offensives grâce aux propritétés du cyberespace il convient de rester discret afin de rester en deça du seuil duquel l'imputabilité de l'action cybernétique demeure.
L'ouvrage est une réussite puisque c'est bel et bien une introduction à la cyberstratégie. Après sa lecture, il est possible de sortir partiellement du brouillard de la Guerre et de mieux appréhender ce nouveau milieu. Ainsi, les différentes strates apparaissent du cyberespace, ses acteurs et ses manières d'agir y apparaissent et la pensée s'en fait plus claire.
06 novembre 2012
Livre blanc : de l'arc de crises vers les zones d'intérêt national ?
- la Russie poussait au Sud de ses frontières asiatiques vers les mers chaudes, soit vers l'Inde et le Moyen-Orient, d'une part, en allant à la rencontre de l'empire britannique. C'est bien cette poussée qui avait justifié la guerre de crimée (1853-1856).
- L'empire Ottoman en serait presque réduit à être une zone tampon entre les deux empires. Il disparaîtra assez rapidement, finalement, après la Grande guerre.
- D'autre part, de l'autre côté de l'Eurasie, cette poussée russe rencontrait l'expansion japonaise en Asie, alors encore balbutiante, mais qui avait déjà conquise une sorte de "Grande Corée". La bataille navale de Tsushima (1904) sera le point d'orgue de la victoire du Japon sur la Russie (qui prendra sa revanche en 1945).
- Il y a le cas de l'expansion française en Afrique qui a rencontré celle de l'Angleterre à Fachoda (1898) et qui rencontrera celle du Japon autour de l'Indochine quelques années plus tard.
- est-ce que l'arc de crises recouvrent les zones de rencontres entre les sphères d'influence des grands acteurs du monde ?
- Est-ce que cet objet qui définit une zone géographique recoupe l'emplacement des différents intérêts de la France dans le monde ?
- de la découverte de pétrole en Guyane française,
- les suspicions de gisements d'énergies fossiles dans l'archipel des Kerguelen,
- et les richesses minières de la Nouvelle-Calédonie sont excentrées par rapport à l'arc de crises.
Il faut être capable de protéger les zones de toutes les menaces, même si certaines sont plus propices à avoir besoin de certaines capacités opérationnelles plus que d'autres.
Quatrièmement, cela pourraît être une chance aussi d'imaginer de nouvelles façons de doter ces zones des matériels nécessaires à leur préservation. Par exemple, ce serait une opportunité qui s'offrirait à Paris pour monter des partenariats industriels originaux. Ainsi, l'interventionnisme étatique permettrait de lier diplomatie économique avec besoins militaires nationaux. Pourquoi ne pas se doter des moyens maritimes nécessaires à l'AEM dans des chantiers étrangers ? La politique industrielle pourrait alors être couplée avec l'autonomie économique de certaines régions et la constitution des moyens nécessaires pour la Défense. C'est peut être par ce biais que pourrait être résolu quelques problèmes liés au maintien en condition opérationnel des matériels du fait d'une trop grande centralisation en la matière.
05 novembre 2012
Livre blanc et escorte aérienne de la Flotte : quelles options ?
- est-ce qu'il faudra proposer une contribution navale à la défense anti-missile balistique, et si oui, laquelle ?
- Le format de la Flotte à quatre escorteurs anti-aérien doit-il être confirmé ou réduit ?
- Faut-il pousser plus en avant la "croiseurisation" des escorteurs ? Ce serait rejoindre les conceptions américaines qui ont conduit à l'élaboration du programme Arleigh Burke.
Premièrement, et en réaction à la seconde guerre du Golfe (1990-1991), la France a construit une capacité d'interceptions de missiles balistiques de théâtre (ou tactiques) de courte portée (600 km de portée). Le SAMP/T est la matérialisation de cet enseignement et de cette volonté. C'est l'Armée de l'Air qui le met en œuvre sous l'appellation de Mamba. La chose qui est sérieusement envisagée, c'est une extension des capacités anti-missiles actuelles : il serait possible de porter le SAMP/T à des standards supérieurs et suffisants pour intercepter des missiles balistiques de 1500 km de portée. Est-ce que la Marine doit apporter une contribution navale à cette lutte contre les missiles balistiques ? C'est une première réponse que l'on peut attendre du livre blanc. Les missiles du système SAMP/T sont les mêmes que ceux du PAAMS qui équipent les frégates Horizon. Bien entendu, la réponse à cette question conditionnera fortement l'avenir de l'escorte anti-aérienne de la Flotte.
Deuxièmement, les présidents Chirac et Sarkozy ont confirmé la dissuasion nucléaire et réaffirmé sa place centrale comme réponse à des atteintes graves à nos intérêts vitaux. Le discours de l'Ile Longue du Président Chirac était assez clair à ce sujet en 2006. Paris ne se dirigerait donc pas vers une réponse autre la dissuasion en ce qui concerne les missiles balistiques intercontinentaux que des pays détenteurs pourraient utiliser comme une arme de dissuasion.
- est-il financièrement raisonnable de prolonger une frégate au-delà des 30 années de service ? Elle a été conçue dans les années 70.
- Est-ce que le jeu en vaut la chandelle ?
La croiseurisation résoudrait bien des difficultés à moindre coût et permettrait, paradoxalement, de regagner un volume d'options tactiques tout en démultipliant l'influence politique de chaque frégate.
02 novembre 2012
Du Shi Lang au Liaoning : réaffirmation de la volonté de Pékin en Asie ?
- quelques années sont nécessaires pour concevoir le navire dans un bureau d'études.
- La durée de construction généralement constatée d'un tel navire et pour l'armer de tout ses systèles est de 5 à 7 ans.
- Enfin, 5 à 10 ans années sont nécessaires pour le transformer en un outil opérationnel (à force d'entraînements et d'échanges avec les marines alliés) capable d'opérer avec un groupe aéronaval.
C'est-à-dire que la région aura très peu de temps pour se positionner face à la puissance chinoise qui va encore monter d'un cran. Pour exemples :
- les programmes indiens d'acquisition de porte-aéronefs accumulent les retards : les navires (un, voire deux Air Defense Ship/Indigenous Aircrafts Carrier et l'INS Vikramaditya (ex-Gorshkov soviétique) n'arriveraient en flotte que vers 2017-2020).
- La Russie maintient le Kuznetsov en service, mais elle n'a pas encore retrouvé les capacités nécessaires pour le remplacer, voire augmenter sa flotte de ponts plats. La démonstration la plus flagrante de cet état de fait est que la Chine aura réussi l'exploit de refondre et mettre au service un ancien porte-aéronefs soviétique (classe Kuznetsov) avant que Moscou réussisse à en faire de même pour honorer le contrat d'acquisition passé par l'Inde pour un autre ancien porte-aéronefs soviétique (le Gorshkov, donc, de classe Kiev).
Sur le plan naval, il faut bien comprendre que la Chine ne donne pas, par hasard, des noms à ses navires. Par exemple, le navire-école chinois qui sert à former les officiers d'une marine océanique en construction porte un nom bien particulier : le Zheng He. C'était aussi le nom d'un amiral chinois du XIVe siècle. La particularité de ce marin est qu'il est soupçonné d'être l'un des premiers à avoir découvert l'Amérique du Nord dès le XIVe siècle (mais d'autres pistes portent à croire que ce serait une découverte viking qui daterait du Xe siècle -l'Europe est sauvée). Mais plus encore, du temps de cet amiral, la marine chinoise était une force océanique capable de croiser depuis la Chine jusqu'au Golfe Persique et de soumettre ces côtes à l'influence chinoise.
Dans un premier temps, donc, ce premier porte-aéronefs chinois etait baptisé "Shi Lang". C'est le nom d'un amiral chinois qui servit sous les dynasties des Ming et des Qing, soit au XVIIe siècle. Une des réussites militaires de cet amiral a une résonnance toute particulière, encore aujourd'hui : il réussi à soumettre l'archipel de Taiwan. Donc, et alors que Pékin niait toujours, pour la forme, que l'ancien Varyag soviétique allait devenir un navire militaire, il était attribué d'un nom à la symbolique très forte. Il semblait bien trouvé puisqu'il permettait à Pékin de matérialiser une volonté politique très forte de faire entendre raison à cet archipel pour qu'il rejoigne "une seule Chine, deux systèmes" -ou trois systèmes pour l'occasion. C'était une réaffirmation politique qui aurait fait écho à bien des discours. Mais c'était aussi un risque calculé car si la Chine montait progressivement d'un cran dans le cadre de cette crise larvée, elle le faisait très progressivement sans déstabiliser la région. Les Etats-Unis auraient alors reçu très clairement le message puisque l'archipel de la Chine nationaliste est sous leur protection (bien que Washington évite de franchir des lignes jaunes en accordant une trop grande protection aux yeux de Pékin - autre chose à noter, les Etats-Unis se méfient, peut être trop tard, de la réussite chinoise à espionner les matériels américains vendus à Taiwan, ce qui pourrait expliquer quelques lenteurs à la livraison de matériels).
C'est bien dommage, dans un sens. Il a été dit que bien des esprits se focalisent (trop ?) sur les capacités supposées du navire. Sans paraphraser ce qui a été dit plus haut, ce porte-aéronefs n'est pas la pièce d'un groupe aéronaval opérationnel. C'est la pièce maîtresse de la montée en puissance de la Chine dans le club fermé des marines dotées d'une aéronavale embarquée sur porte-aéronefs ou porte-avions. Ce qui aurait dû retenir l'attention, c'est le nom du navire. Première observation, c'est le nom de la province il a été refondu et mis en service : Liaoning. Et alors ? Il y a bien un porte-avions Charles de Gaulle qui était baptisé Bretagne au début de son programme en France et la première frégate du programme FREMM qui est nommée Aquitaine. Deuxième remarque : la Chine ne semble jamais donner un nom à un navire de premier plan à la légère...
La troisième remarque n'est que le fruit de la supposition de l'auteur de ce blog : Liaoning, ce nom n'est pas inconnu dans nos manuels d'Histoire. Liaoning est donc le nom d'une province chinoise. Cette entité administrative abrite une ville, Dailan, où a été refondu et mis en service le navire. La capitale de cette entité territoriale est Shenyang. Le nom mandchou de cette ville est "assez intéressant" : Moukden. En 1931, l'empire du soleil levant organise un faux attentat sur une ligne de chemin de fer appartenant à une société japonaise. Cet "attentat" (il est avéré aujourd'hui que c'est bien le Japon qui l'avait monté de toutes pièces) a été le prétexte pour Tokyo pour occuper la Mandchourie. La suite de l'Histoire est connue : la Chine côtière fut en grande partie soumise par les armes japonaises, et ce fut un massacre parmi les chinois. Aujourd'hui encore, Pékin exige des excuses du Japon et la fureur populaire chinoise explose à chaque fois que cette période est minimisée au Japon, comme quand un manuel scolaire japonais restait bien "modeste" sur cette période.
Il faudrait donc admettre que le nom du premier porte-aéronefs chinois ait été effectivement choisi en liaison avec cet évènement historique qui inaugurait une période noire pour la Chine. Les gouvernements successifs de Pékin, depuis la proclamation de la République Populaire de Chine, s'acharnent à démonter, les uns après les autres, les traités "inégaux" que la Chine aurait eu à signer au XIXe siècle (essentiellement). Cette fois-ci, la Chine pourrait (ce n'est qu'une supposition) adresser un message très fort au Japon : il y a des contentieux à régler, et cela ne peut plus se faire sur des bases que les gouvernants chinois jugent ou jugeraient inéquitables. Pékin afficherait alors une ligne géopolitique constante, mais renouvelerait également sa volonté par cet acte fort.
Dans le cadre de cette supposition, ce n'est plus seulement l'archipel nationaliste et rebelle qui est visé, mais c'est bien le Japon. Le protecteur stratégique est le même dans les deux cas. Ce ne serait pas du tout la même chose entre la réintégration de Taiwan dans le giron chinois et le lâchage du Japon par les Etats-Unis :
- d'un côté, il y a un archipel qui est divisé entre indépendantistes et un autre camp plutôt désireux de se rapprocher de la Chine (ce qui ne veut pas dire rattachement pur et simple). Si la pression des armes chinoises se fait sentir, la porte n'est pas non plus fermée à une solution politique.
- De l'autre côté, il y a le Japon. L'archipel dépositaire de l'empire du soleil levant est sous protectorat américain depuis 1945.
- est-ce que Washington relève le défi chinois et reste partie prenante dans les différentes crises qui secouent le Sud-Est asiatique, notamment et surtout les crises territoriales ?
- Ou bien est-ce que la stratégie d'engagement prioritaire en Asie décrétée par les derniers gouvernements américains (dont celui d'Obama) n'est pas subordonnée à une volonté politique suffisamment solide ?