Le totem correspondant à 2% du PIB en matière de dépenses militaires inonde le débat public alors qu'il n'est que très rarement - si ce n'est jamais - bénéficiaire de la moindre tentative de définition. Pourtant, replacer cet objectif dans le cadre du "partage du fardeau au fossé transatlantique" (Olivier KEMPF, L'OTAN au XXIe siècle - La transformation d'un héritage, Paris, Éditions du Rocher, 2014 (2010), 614 pages ; voir le chapitre 12) est la condition sine qua non pour apprécier autant sa pertinence aux échelons de l'Alliance atlantique qu'au seul échelon national. C'est pourquoi - et dans la perspective de l'élection présidentielle de 2017 en France - il est impératif de souligner combien la définition ambiante des 2% ne correspond pas du tout à l'ambition otanienne et masque les graves difficultés financières à venir face à la modernisation de la dissuasion nucléaire et la "bosse budgétaire" jamais absorbée.