Grâce au livre Renaissance navale - Les nouveaux navires de surface français
(Michel Perchoc, aux éditions Marines éditions), nous pouvons avoir
un historique des trois grands programmes qui structurent le
renouvellement de la flotte de surface : Horizon, Mistral et
FREMM.
En outre, c'est un petit détail trouvé dans l'ouvrage qui peut
éclairer les débats d'aujourd'hui. Par exemple, le lecteur peut
apprendre de la plume du vice-amiral d'escadre Lajous (2S) quel
était le format envisagé pour la Marine nationale en 1997 pour 2015.
C'est une véritable surprise que de découvrir que ce format,
aujourd'hui considéré comme ambitieux, est, de facto, encore
atteignable !
En 1997 donc, l'état-major de la Marine projetait une flotte de surface comme suit :
- quatre frégates F11 de défense aérienne,
- huit frégates F12 de lutte anti-sous-marine,
- quatorze frégates F2 pour les crises de basse intensité.
=> 26 frégates
Dans son intervention écrite, l'amiral Lajous nous entretient des
réflexions de l'époque sur les syngergies à rechercher entre les trois
classes de frégates. Ainsi que de nombreuses prises de
contact avec des marines alliés et des chantiers navals européens
révélèrent le besoin d'une frégate modulaire.
Par les dénominations employées entre les différentes classes, nous
pouvons avancer, sans prendre beaucoup de risques de nous tromper, que
le premier chiffre doit renvoyer au rang du navire.
Ainsi, la Marine aurait visé 12 frégates de 1er rang contre 14 du
second rang.
La chose est particulièrement frappante dans la mesure où la Marine devrait avoir à terme (2025) :
- quatre frégates de défense aérienne : deux de classe Forbin et deux FREDA,
- six frégates de lutte anti-sous-marine FREMM.
Toute la question porte actuellement sur la Frégate de Taille
Intermédiaire (FTI). Elle a été annoncée par le ministre de la Défense
lors de la présentation du livre blanc à la Marine nationale à
Toulon. Récemment, alors que des rumeurs menaçantes portent sur les
trois dernières FREMM, le ministre a réaffirmé que le programme irait
jusqu'aux onze unités.Néanmoins, il a ouvert la voie à ce
que les trois derniers frégates soit de "dernière génération" et
puissent être cette fameuse FTI. Ce serait donc cela les trois fameuses
"FREMM légères" qui avaient été brièvement évoquées.
Ces trois frégates seraient le point de départ d'une nouvelle classe
de frégates de second rang. Peu d'informations ont filtré sur le sujet,
ce qui donne lieu à bien des spéculations :
- Mer et Marine croit savoir qu'il s'agirait d'une frégate de 3 à 4000 tonnes,
- elle devrait remplacer à terme les frégates La Fayette (ce qui serait la continuation du projet NCF (Navire de Combat du Futur),
- le même site et un membre du Forum Air & Défense avancent que la FTI pourrait donner lieu au remplacement des frégates de surveillance de classe Floréal.
Il ne serait pas illogique que la FTI donne lieu au remplacement de ces deux classes de bateaux. Les croisières12
des frégates de surveillance et du patrouilleur hauturier l'Adroit ont
démontré que, pour les pays
riverains de l'Asie du Sud-Est, nous ne comptons pas avec des
patrouilleurs hauturiers dans cette région du monde. Cela pourraît être
l'une des raisons d'une montée en gamme pour les FS. Montée
en gamme qui serait toute relative, toutefois.
Ce qui nous rapproche de notre point de départ du jour est qu'à terme la Marine nationale pourrait recevoir, théoriquement, 11 FTI. Le Marine en 2030 pourrait alors ressembler à cela :
- quatre frégates de défense aérienne (deux de classe Forbin et deux FREDA),
- six FREMM de lutte ASM,
- onze frégates de taille intermédiaire.
=> 21 frégates
1 "Croisière : vieilli fait d'aller et venir, de croiser, pour un bateau de guerre."
2 Larousse : "Vieux. Action de croiser, en parlant d'un navire de guerre. Vieux. Flotte de navires qui participent à la surveillance d'une zone ou au blocus d'un port."
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