Les @mers du CESM


Les @mers du CESM - 19 avril 1944 :

Le cuirassé Richelieu participe au bombardement de Sabang, base japonaise en Indonésie. Le navire français, ayant rejoint l’Eastern Fleet commandée par l’amiral britannique Somerville, prendra part à trois autres opérations visant des bases navales ennemies. Après 52 mois passés en mer, le bâtiment rentre à Toulon le 1er octobre 1944. À nouveau déployé en Asie du Sud-Est l’année suivante, le bâtiment assistera à la capitulation du Japon dans la rade de Singapour le 23 septembre 1945.





04 octobre 2016

Les Affreuses, version DA

© US Navy. Communication Specialist 2nd Class James R. Evans. RSS Steadfast in 2008.
Dans l' "univers" étendu d'une grande saga cinématographique, le résultat de la cannibalisation de chasseurs de modèles différents afin d'en reformer un seul opérationnel est nommé un "affreux". La Marine n'est pas avare d'une rentabilisation à outrance de ses "munitions navales". C'est dans cet esprit qu'est proposé le bricolage à suivre afin de moderniser les cinq frégates de classe La Fayette. Après la version ASM (2 unités), voici la proposition d'une La Fayette refondue en DA (3 unités).

L'apparition des engins et des moyens de détection modernes modifient considérablement la répartition des postes budgétaires dans la construction d'un navire de guerre. Les "munitions navales" deviennent aussi précieuses que les plateformes, à tel point que les premières finissent par survivre aux secondes. Par exemple, les systèmes RIM-24 Tartar de la classe Cassard n'étaient pas neufs lors de leur intégration à bord car débarqués depuis les escorteurs d'escadre Bouvet et Kersaint (systèmes reçus en 1965). Et ne serviront plus non pas en raison du désarmement des Cassard et Jean Bart mais bien car le système ne sera plus soutenu par son producteur.

Suivant la fin, envisagée, de l'actuelle loi de programmation (2014-2019), une première La Fayette entrerait en cale sèche pour refonte en 2018. En tablant sur un chantier d'environ une année, une deuxième frégate pourrait la rejoindre en 2019 et ainsi de suite. Les deux premières unités refondues iraient, en principe, relever les avisos A69 dans leur rôle de maîtrise du milieu sous-marin au profit de la FOST en collaboration avec une FASM (Frégate Anti-Sous-Marine). Dans notre proposition, ces deux unités intègrent le SLASM

L'actuelle programmation prévoit pour la suivante que les deux FREMM de DA (Défense Aérienne) entreraient en service, respectivement, en 2021 (Alsace) et 2022 (Lorraine). Elles remplaceront les Cassard et Jean Bart qui seront probablement désarmées sur ces deux années. Le porte-avions Charles de Gaulle entrera en refonte au mois de février 2017 pour n'en sortir que dix-huit mois plus tard (novembre 2018 ?). 

De cet ensemble, les magasins de la Marine devraient récupérer deux radars SMART-S (250 km) ainsi que d'un DRBJ-11B du PAN (300 km) en plus des deux libérés par les Cassard. Aussi, il reste deux DRBV-26A à récolter sur les FASM de classe Georges Leygues.
Les SMART-S seront libérés assez rapidement et auront servi très peu de temps sur les deux dernières F70 AA. Les DRBV-26A pourraient être encore conservés car le DRBV-26D (500 km) du Charles de Gaulle ne serait remplacé que pendant l'ATM 3 (2025).
Par contre, les DRBV-26A et DRBJ-11, s'ils servent de radar 3D en veille lointaine, ne permettraient pas la désignation d'objectifs. Contrairement au DRBV-15A (quatre sur les Georges Leygues (D641 à à D645) et un sur le PAN) d'une portée estimée à un peu plus de 100 km. 

Reste une autre solution à envisager. Elle est inspirée par la mésaventure du De Grasse ayant perdu son poisson (DSBX 1) en 2006. Faute d'en avoir un exemplaire de grande prévoyance, l'industriel proposait d'en produire un nouveau à partir d'une "coque" vide de poisson ainsi qu'en puisant dans les rechanges existants. Le nouvel engin est une version dégradée de l'autre exemplaire mais il assurait les principales fonctions demandées à l'équipement en opérations. 

Dans cette perspective, serait-il possible de construire trois radars Herakles (250 km) à partir de ce qui peut encore bien exister dans les différents banc d'essais, les trois radars commandés pour les FREMM 9, 10 et 11 avant d'être abandonnés et les pièces de rechange ? Ce radar multifonctions présenterait l'avantage d'être plus qu'actuel et de pouvoir être intégré à bord selon une architecture connue et éprouvée.

A contrario des senseurs, il est particulièrement épineux de trouver un système de défense aérienne, même à courte portée, de disponible. Les deux RIM-24 Tartar sont voués à l'abandon (cf. supra). Un éventuel système PAAMS ne peut sortir que d'usine. Même pas la peine d'oser évoquer une résurrection des Masurca. Il reste bien quelques systèmes Crotale depuis les F70 jusqu'aux La Fayette sous réserve qu'ils puissent encore être soutenus mais ils n'ont qu'une courte portée (20 km).

La piste de l'achat de trois systèmes d'occasion apparaît alors comme la plus probante. L'US Navy ou une marine alliée pourrait avoir quelques systèmes de lancement Mark 41 pouvant être acquis de cette manière. Il ne manquerait alors plus qu'un panachage de missiles SM-2 MR (70 km) et ER (160 km) afin de donner une certaine allonge à nos trois frégates. 

Finalement, le choix peut se porter sur deux refontes et demie :

La première verrait deux unités embarquer le SMART-S radar qui, multifonctions et d'actualité, simplifierait bien les travaux. Il y aurait matière à considérer son enchâssement dans une mâture unique. Quelques équipements de guerre électronique et des liaisons de données (11 et 14), prélevés dans les mêmes magasins, compléteraient le tableau. 

La deuxième, faute d'un troisième SMART-S (seulement disponible à partir de 2025), conduit à un résultat "original" où le DRBV-26D pourrait être couplé  à un DRBV-15A. L'architecture des superstructures seraient fortement à remanier puisque la solution précédente n'est pas transposable. Quelques équipements de guerre électronique et des liaisons de données (11 et 14), prélevés dans les mêmes magasins, compléteraient le tableau. 

La troisième refonte, s'il était possible de produire trois Herakles, même en version dégradée, impliquerait de transposer les superstructures des La Fayette vendues à Singapour ou tout simplement celles des Aquitaine. 

Est-ce que cette modernisation rentrerait-elle dans l'enveloppe prévue, celle ne pouvant dépasser, voire atteindre 50 millions d'euros par FLF ?

1 commentaire:

  1. Bravo pour cet article. En revanche, il faut laisser la liaison 14 dans le tombeau des transmissions de données et garder à l'esprit que la liaison 11 n'est vraiment pas la panacée en lutte anti-aérienne.

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