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Une première collaboration industrielle fut menée entre les sociétés DCNS (26%), Thales (24%) et l'italien WASS (50%) réunies dans le GEIE (Groupement Européen d’Intérêt Economique) « Eurotorp » (1993 - ...). L'objectif affiché par cette coopération était d'entreprendre une consolidation et rationalisation de l'offre européenne de torpilles.
Naissait de ce rapprochement la torpille légère Mu90 qui découlait de la fusion des programmes français Murène et italien A290. La nouvelle venue était déclarée opérationnelle en 1999. La Mu90 enregistrait plusieurs ventes (Algérie, Allemagne, Australie, Danemark, France, Italie et Pologne) portant sa production à plus de 1000 exemplaires.
La deuxième phase de la coopération devait en quelque sorte répéter la précédente par le rapprochement du programme français de remplacement des torpilles lourdes F17P Mod. 2 par l'adaptation de la torpille lourde italienne Black Shark (vendue à Italie, le Portugal, le Chili et la Malaisie) au besoin militaire de la Marine nationale. Des études furent engagées en 2008, soit deux années de décalage par rapport à la date initialement visée (2006). Et la collaboration franco-italienne cessait au cours de l'année 2010.
Une coopération franco-allemande remplaçait la précédente. Naval group coopérait avec Atlas Elektronik. L'industriel allemand apporte la propulsion de la future F21. La conception des batteries fut confiée à SAFT (Société des Accumulateurs Fixes et de Traction). Ses éléments sont constitués de cristaux de soude. L'énergie n'est produite que par réaction des cristaux de soude avec l'eau de mer inondant la batterie après le lancement de la torpille. Il se dégage alors une chaleur intense par électrolyse.
La revue de conception détaillée du programme Artémis – FTL glissait de l'année 2006 à 2013. Une grande partie de ce glissement calendaire s'explique par un premier retard de deux années pour le lancement des études (2006 – 2008) puis par l'échec de la coopération franco-italienne (2008 – 2010) dont l'objet était l'adaptation de la torpille lourde BlackShark aux besoins français.
Ce choix technologique permet de garantir qu'une F21 à l'état inerte ne présente aucun risque. Et cela participe de la politique des MUnitions à Risques ATténués (MURAT) devant servir à bord des bâtiments à propulsion nucléaire de la Marine nationale.
Les premiers prototypes de la F21 bénéficiaient de la conduite d'une vingtaine d'essais dès 2013 à bord du Pégase de Naval group. Au moins un tir d'une F21 d'expérimentation était effectué depuis un sous-marin nucléaire d'attaque de classe Rubis en avril 2015.
F17 Mod 1
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F17 Mod 2
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F17P Mod 2
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Artémis - FTL - F21
| |
DTCN
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DTCN
|
DTCN
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Naval group
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Mise en service
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1971
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1990
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1988
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2020
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Dimensions générales
| ||||
Diamètre (mm)
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533
|
533
|
533
|
533
|
Longueur (mm)
|
5914
|
5384
|
5620
|
6000
|
Masse (kg)
|
1428
|
1397
|
1397 ?
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1550
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Capacités de navigation
| ||||
Batterie
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Argent - zinc
|
Argent - zinc
|
Argent - zinc
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oxyde d’argent/aluminium
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Propulseur
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Hélice contrarotative
|
Hélice contrarotative
|
Hélice contrarotative
|
Hélice contrarotative
|
Vitesse (nœuds)
|
35
|
40
|
35
|
+ 50
|
Portée (km)
|
18,5
|
20
|
29 (24 nœuds - filoguidage)
18 (35 nœuds - autonome)
|
57
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Immersion (m)
|
500
|
600
|
> 600
|
- 1000 < ou - 10 <
|
Guidage
| ||||
Filoguidée
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Oui
(1ière FR)
|
Oui
(cuivre)
|
Oui
(cuivre)
|
Oui
(fibre optique)
|
Senseurs
|
Sonar passif
(Thomson CSF)
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Sonar actif / passif
(Thomson CSF)
|
Sonar actif / passif
(Thomson CSF)
|
Sonar actif / passif
(Thales)
|
Anti-navire
|
Oui
|
Oui
|
Oui
|
Oui
|
Anti-sous-marin
|
Non
|
Oui
|
Oui
|
Oui
|
Capacité de destruction
| ||||
Charge
|
250 kg HBX-3
(équivalent 450 kg TNT)
|
250 kg HBX-3
(équivalent 450 kg TNT)
|
250 kg HBX-3
(équivalent 450 kg TNT)
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200 kg
Cast-PBX B2211D
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Le Sénat relevait en 2003 que l'obsolescence de la torpille lourde F17P Mod. 2 devait être atteinte en 2008. Et il se prononçait de nouveau à ce sujet en 2009 pour affirmer que « l'obsolescence technique et opérationnelle sera atteinte en 2015 ». Raison pour laquelle les premières livraisons des torpilles lourdes F21 étaient attendues dès 2015.
Le coût total du programme – comprenant études, expérimentations, essais et fabrications des torpilles – était estimé en 2017 à 557 millions d'euros, c'est-à-dire 578 millions d'euros en données corrigées de l'inflation (2019).
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