Les @mers du CESM


Les @mers du CESM - 19 avril 1944 :

Le cuirassé Richelieu participe au bombardement de Sabang, base japonaise en Indonésie. Le navire français, ayant rejoint l’Eastern Fleet commandée par l’amiral britannique Somerville, prendra part à trois autres opérations visant des bases navales ennemies. Après 52 mois passés en mer, le bâtiment rentre à Toulon le 1er octobre 1944. À nouveau déployé en Asie du Sud-Est l’année suivante, le bâtiment assistera à la capitulation du Japon dans la rade de Singapour le 23 septembre 1945.





14 février 2017

Royal Navy : 5 SSN hors-jeu sur 7 ?

© Wikimédia. Turbulent with a Merlin helicopter from Type 23 frigate HMS St Albans, during an anti-submarine exercise in the Gulf of Oman, 2011.
Une nouvelle anomalie mettant, une énième fois, en cause la sûreté des réacteurs nucléaires embarqués sur la classe Trafalgar amène à s'inquiéter du sort des vaisseaux noirs encore en service. La sous-marinade britannique compte sept sous-marins d'attaque à propulsion nucléaire dont quatre Type T (HMS Trenchant, Torbay, Triumph et Talent). Quelles solutions pour la Royal Navy s'ils étaient retirés prématurément du service ?


Les derniers bateaux de la classe Trafalgar, en l'état actuel de la programmation britannique, doivent quitter le service dans les toutes prochaines années. Le Torbay quitterait le service actif en 2017 suivi par Trenchent (2019), le Talent (2021) et, enfin, le Triumph (2023). Ils seraient tous remplacés nombre pour nombre par des bateaux de la classe Astute, à savoir, les HMS Audacious (2018), Anson (2020), Agammenon (2022) et Ajax (2024). 

Ces nouveaux SSN sont à des degrés divers d'avancement et trônent ensemble dans le même hall d'armement pour leur achèvement alors que la découpe de la première tôle du futur HMS Dreadnought était découpé en 2016. Il semble bien difficile de bouleverser une organisation industrielle à l'inertie si lourde. 

Les nouvelles alarmistes avancent l'apparition d'une nouvelle fissure alarmiste sur l'un des organes du réacteur. Il s'agirait d'une conduite du circuit secondaire à la sortie immédiate de la cuve du réacteur. Cette partie est très difficile d'atteinte et il y a matière à supposer qu'une intervention pourrait requérir, au moins, l'arrêt complet du réacteur pendant un certain temps s'il était jugé nécessaire d'intervenir sur la ou les pièces incriminées. "The Defence Safety Nuclear Regulator will decide the fate of the vessels, but nuclear engineers warned the fault was likely to be “terminal” – and may also affect the other three vessels because they are so old." 

C'est loin d'être la première alerte en matière de sûreté nucléaire des centrales embarquées sur les Trafalgar mais aussi les Swiftsure. Les réacteurs PWR1 se font remarquer par des anomalies sur le circuit de refroidissement dès l'année 2000. Cette première alerte immobilisait l'ensemble des unités de la classe. Une autre alerte se produisait en 2013. Celle de 2017 pourrait bien être la dernière.

À l'heure actuelle, ces quatre Type T subiraient soit une indisponibilité pour entretien, soit une indisponibilité pour réparations. Dans un cas comme dans l'autre, ils ne pourraient pas, voire plus prétendre à mener de missions opérationnelles au profit de la marine de Sa Gracieuse Majesté. 

La Royal Navy n'aurait alors, en tout et pour tout, que ses trois Astute afin de procéder à la sûreté des approches de Faslane et des zones de départ et retour de missions des Vanguard, les SNLE britanniques. Ce format à trois bateaux ne permet pas la permanence sûre et certaine à la mer d'au moins une unité, l'impérieuse expérience démontre qu'il en faut, au moins, quatre. Et les faits sont têtus puisque le HMS Ambush, classe Astute, était victime d'une collision au large de Gibraltar à l'été 2016. Mais il était toujours en réparation en février 2017... 

S'il fallait en croire ces assertions alarmistes alors la Royal Navy n'aurait que deux SNA sur sept aptes à remplir les missions imparties aux sous-marins britanniques. Ce nombre grimperait à trois unités bien que le sort des quatre Trafalgar soit bien précaire. 

La situation deviendrait alors rapidement critique et l'ensemble des moyens sous-marins britanniques se retrouverait concentré sur la seule question de la sécurisation des approches des atterrages continentaux au profit de la dissuasion océanique. Dans pareille perspective, il n'y a pas lieu de douter que Londres ferait appel de la solidarité Atlantique et franco-britannique (accords de St Malo (3 et 4 décembre 1998) jusqu'au traité de Lancaster House (2 novembre 2010). Du côté français, pareil aggravation de la situation de la Royal Navy plaiderait pour le maintien en service du SNA Rubis comme proposé par le député Rouillard. L'US Navy pourrait répondre présente dans la mesure où la pression russe dans l'Atlantique Nord ne diminue pas, au contraire. 

Cette éventuelle crise amènerait à (re)considérer la pertinence de la création d'un "bastion" à cheval sur les mers d'Iroise, d'Irlande et du Nord au profit des dissuasions anglaise et française. La faiblesse des moyens en frégates, sous-marins d'attaque à propulsion nucléaire et avions de patrouille maritime invitent à considérer une coordination entre les deux marines. Le contexte géostratégique européen encense la préservation du caractère nucléaire de l'Alliance Atlantique et l'arme nucléaire est perçue comme un des fondamentaux de la sécurité européenne. Ce bastion pourrait servir à structurer l'occupation des espaces aéromaritimes par les forces de l'OTAN. Les paramètres européens semblent favorables à l'affaire.

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