© Naval group. Arrivée de La Perle pour l'ultime
IPER d'un SNA de classe Rubis, novembre 2019.
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La crise sanitaire n'est pas sans effet quant à l’activité de l'Escadrille des Sous-marins Nucléaires d'Attaque (ESNA) de la Force Océanique Stratégique (FOSt). Il en ressort pour les Sous-marins Nucléaires d'Attaque (SNA) que l'Indisponibilité Périodique pour Entretien et Réparation (IPER) du Perle est à l'arrêt depuis le 19 mars tandis que l'Indisponibilité pour Entretien (IE) du Rubis n'a pas débuté (Pierre-Louis Pagès, L'entretien des sous-marins nucléaires d'attaque est aussi à l'arrêt, Nice Matin, 26 mars 2020). Et il s'agirait de comprendre que le programme des essais à la mer du Suffren (2021 - 2054 ?) n’a pas débuté.
Des
négociations auraient lieu entre Naval group et la Marine nationale au sujet de
pénalités de retard, s'il fallait en croire les syndicats. Il serait curieux
que les contrats liant les deux protagonistes n'aient pas prévu des
dispositions au sujet de quelques circonstances exceptionnelles pouvant être
rencontrées pendant l'exécution des contrats. Et il ne serait pas difficile
pour Naval group d'invoquer le cas de force majeure : la pire crise sanitaire
depuis la grippe espagnole (1918 - 1920) y ressemble.
Les
conditions permettant la poursuite ou la reprise du travail dans les chantiers
de Naval group semblent être un point dur avec les syndicats – qui sont dans
leur rôle en exprimant les intérêts des travailleurs. Ils s'opposent à ce que
le travail puisse reprendre si les consignes sanitaires ne peuvent pas être
respectées et si les équipements individuels de protection ne peuvent pas être
fournis. D'où une problématique particulière dans un espace confiné, comme un
sous-marin, où certaines mesures sanitaires ne pourront pas forcément être
satisfaites.
Les « réserves » de Naval group, en la matière, seraient de 5500 masques FFP2
(durée d'utilisation : 9 heures) et de 5500 masques chirurgicaux pour le site
de Toulon : à peine suffisantes pour poursuivre les travaux les plus
urgents.
La
direction de Naval group fait valoir – ils sont dans leur rôle en exprimant les
intérêts de l'entreprise – que la trésorerie de l'entreprise ne peut pas
négliger le coût des pénalités de retard. Et, par ailleurs, la situation
mondiale distinguera les entreprises qui seront capables de redémarrer avant
les autres et donc d'engranger des commandes. Il n'y a pas forcément à gagner
mais surtout à perdre en redémarrant « en retard ».
L'Indisponibilité
pour Entretien (IE) du Rubis n'a pas encore débuté. La dernière
Indisponibilité Périodique pour Entretien et Réparation (IPER) avait eu lieu en
2013 - 2014. Le Rubis, après 6 mois à quai en 2017, année
initialement prévue pour son désarmement, devait se contenter d'une précédente IE plus
longue que de coutume en 2018 afin de tenir jusqu'en 2020. L'IE
non encore débutée en 2020 et d'une durée supposée relativement brève permettra au Rubis de
naviguer jusqu'en décembre 2020 quand il rejoindra la Flotte du Nord
(Cherbourg), aux côtés du Saphir désarmé en juillet 2019.
La
Perle a été remise à Naval group fin novembre 2019 pour la
dernière IPER d'un SNA de classe Rubis. D'une durée de 18 mois, le
chantier devrait s'achever en mai 2021 (Vincent Groizeleau, Ultime
arrêt technique majeur pour un SNA du type Rubis, Mer et Marine, 17 janvier
2020). 1 millions d'heures de travaux sont prévues dont un rechargement du cœur
nucléaire du réacteur. L'arrêt des travaux, il y a une semaine, questionne quant au
retard qui sera, en définitive, accumulé.
Les
Casabianca (1987), Émeraude (1988) et Améthyste
(1992) sont donc réputés disponibles et parés pour les opérations. L'un des
trois accompagne le porte-avions Charles de Gaulle dans le cadre
de la mission Foch. L'un est probablement présent, aussi, dans l'océan
Atlantique. Et le troisième peut se trouver en mer Méditerranée ou dans l'océan
Indien.
Le
Suffren (2021 - 2054 ?), jusqu'à preuve du contraire, n'a pas débuté ses essais à
la mer alors que l'ancien PDG de Naval group, M. Hervé Guillou, avait déclaré
(21 février 2020) au sujet du début du programme d'essais que « je ne devrais pas dire dans quelques semaines mais dans
quelques jours. » Il est difficilement imaginable de pouvoir réunir dans les
conditions de la crise sanitaire et l'équipage du Suffren et le
complément issu des rangs de Naval group et de la DGA pour les essais. Ce
contre-temps n'est pas, encore, de nature à repousser la réception
contractuelle du Suffren de l'été 2020 à 2021.
Le
calendrier de livraison des Duguay-Trouin (2022), Tourville
(2023) et De Grasse (2025) serait sujet, selon certains bruits de
coursives, à quelques défis. Les difficultés rencontrées à Toulon peuvent être,
très probablement, les mêmes à Cherbourg. Il n'y aurait plus de SNA de classe Rubis
à prolonger jusqu'à l'échéance 2025. Et la marge de manœuvre pour remplir le
contrat opérationnel (3 à 3,5 SNA en opérations) pourrait la durée des missions
ou un effort temporaire sur les effectifs afin de disposer de plus d'équipages.
et qu'en est il des patrouilles de la FOST?
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