La République de Transdniestrie (aussi appelée Transniestrie ou 
Pridnestrovie (en russe) est d’une exiguïté territoriale remarquable. 
Constituée d’une bande de vingt kilomètres de large pour un
    peu plus de deux cents de long, la Transniedstrie se développe tout 
le long du fleuve Dniest entre la Moldavie et l’Ukraine.
  
  
    La Moldavie comme la Gagaouzie et la Transdniestrie partagent une 
histoire commune depuis que la Bessarabie a été rattachée à l’Union 
soviétique. Dans le cas de la Transdniestrie, plus de 60% de
    la population de ce pays est russe ou ukrainienne.
  
  
    Pendant la présidence Gorbatchev, et entendant la volonté de 
réformer l’URSS, les Moldaves demandent la reconnaissance de l’identité 
roumaine et le retour à l’alphabet latin. A la chute de
    l’URSS, la République de Moldavie proclame son indépendance le 27 
août 1991. Décision reconnue par la Roumanie. Le grand voisin est très 
proche de la nouvelle entité politique sur les plans
    culturel et linguistique. Il y a également le projet de rattacher la
 Moldavie à la Roumanie.
  
  
    C’est de cette convergence autour de l’identité roumaine que la 
divergence avec les Gagaouzes et les Transdniestriens voit le jour.
  
  
    Les Russes noyautaient le pouvoir en Moldavie. A l’indépendance 
retrouvée, la politique moldave à l’égard des Russophones fut radicale. 
Des manifestations ont rapidement éclaté et la situation
    s’est enflammée.
  
  
    Dès décembre 1991, la Transniedstrie proclame son indépendance. 
Cette dernière veut protéger son particularisme linguistique et 
préserver le souvenir de l’URSS malgré le refus soviétique de
    reconnaître son identité. En 1992, le conflit éclate entre le jeune 
Etat de Moldavie et celui sécessionniste de Transdniestrie.
  
  
    La guerre dura six mois entre Moldaves et Transdniestriens. Selon 
les estimations courantes elle causa un millier de victimes. Les 
Transdniestriens, soutenus par la Russie, prirent le contrôle de
    la rive gauche du Dniepr. Cette portion du territoire moldave 
concentre alors 80% des industries du pays, l’arsenal de Colbasna et la 
centrale hydroélectrique de Dubăsari
  
  
    .
  
  
    La Moldavie a conservé l’intégrité de son territoire. Lors de 
l’accord de cessez-le-feu signé en juillet 1992 entre Boris Eltsine et 
son homologue moldave Mircea Druc, ex-leader du front
    populaire qui a libéré son pays du joug communiste, la 
Transdniestrie s’affranchit du pouvoir central concentré à Chisinau, 
capitale de la Moldavie. Elle bénéficie désormais d’une forte autonomie
    qui permet de régler temporairement la situation de ce territoire 
sans résoudre pour autant le problème de fond.
  
  
    Tiraspol, capitale de la Transdniestrie est de facto indépendante. 
Entité politique viable économiquement grâces aux prises de guerre, elle
 a cherché à se doter des attributs de la souveraineté
    (institutions politiques, forces armées, hymne, drapeau, etc…). 
Néanmoins, ni la communauté internationale, l’Ukraine et encore moins la
 Russie ne reconnaissent la Transdniestrie.
  
  
    Son existence demeure préserver grâce à la présence militaire de la 
Russie à travers la 14e armée russe qui stationne à Tiraspol (environ 
1500 hommes) mais aussi grâce à un soutien financier de
    Moscou. Ajoute à cela la proximité culturelle et linguistique et 
ceci explique les moyens de pression qui sont dans les mains de Moscou 
et qui peuvent servir à déstabiliser le pouvoir moldave.
  
  
    En 2006, un référendum est organisé en Transdniestrie avec le 
soutien très appuyé de la Russie. Deux questions sont posées, la 
première demande aux électeurs s’ils désirent le rattachement de
    leur pays à la Russie, la seconde s’ils désirent être rattachés à la
 Moldavie et renoncer ainsi à l’indépendance. La participation atteint 
78%, la première question recueille 97,1% de oui, la
    seconde 95% de refus de renoncer à l’indépendance. Aucun Etat ne 
reconnaît les résultats puisque aucun d’entre eux (même pas la Russie) 
ne reconnaît la Transdniestrie comme un Etat. La CEI
    reconnaît les résultats quand l’OSCE et l’Union européenne refuse de
 les reconnaître, notamment en raison des fraudes et de l’absence de 
reconnaissance internationale.
  
  
    Le 19 mars 2014 la Transdniestrie, par la voix de son dirigeant, 
Mikhail Bourla, a demandé la possibilité que la législation russe 
permette le rattachement de la Transdniestrie à la Fédération de
    Russie. A l’instar de la Gagaouzie (qui demande son indépendance et 
aucunement une telle annexion), la Transdniestrie ne bénéficie d’aucun 
accès à la mer (comme la Moldavie au demeurant) :
    une langue de terre ukrainienne sépare ces entités de la Mer Noire. 
Que ce soit les projets d’adhésion l’union douanière menée par la Russie
 ou tout simplement la Fédération de Russie, ils
    semblent bien difficile à mettre en œuvre sans un accès libre à la 
mer, faute de contigüité territoriale.
  
  Le marquis de Seignelay
Bibliograhie :
Atlas des Nations sans Etat en Europe – Peuples minoritaires en quête de reconnaissance, dirigé par BODLORE-PENLAEZ Mikael, éditions Yoran Embanner, Fouesnant, 2010.

 
 





