Une
partie d'entre nous a pour plaisir, habitude ou constat savamment
argumenté de dire que l'Union européenne n'est pas un acteur
stratégique. Elle n'est pas non plus en déclassement mais sur la piste
de la disparition stratégique. Cela, nous en avons entendu une version
plus ou moins sophistiquée.
Il y a tout de même quelques faits qui invitent à reconsidérer la position de l'Europe dans le monde. La question de l'Europe de la défense et/ou défense européenne a peut être caché un positionnement de l'Europe sur des positions stratégiques clefs.
Il y a tout de même quelques faits qui invitent à reconsidérer la position de l'Europe dans le monde. La question de l'Europe de la défense et/ou défense européenne a peut être caché un positionnement de l'Europe sur des positions stratégiques clefs.
Partons
d'un postulat : la Terre est un ensemble d'espaces naturels donnés.
Selon le philosophe français Gilles Deleuze, il y aurait deux types
d'espace : les striés d'un côté, les lisses de l'autre. Tous les espaces
sont lisses à l'origine mais c'est l'action de la machine de guerre (la
construction de l'Etat pour simplifier) qui permet à un espace de passé
du lisse au strié.
Ainsi, l'Océan a toujours été un espace hostile pour l'homme. C'est par le développement des sciences, leur application à des véhicules nouveaux, leur mise en oeuvre par des explorateurs qui a ouvert la voie de la navigation hauturière.
Outre
cette maîtrise d'un espace naturel hostile à l'homme par nature (où il
ne peut ni vivre, ni habiter sans artificialité), notons que pour
transformer tous les espaces en milieu, l'être humain doit non pas
établir des frontières (toujours utiles certes) mais surtout réticuler
l'espace pour le maîtriser, le dominer.
L'espace
donné passe du lisse au strié par l'action de le réticuler. Les réseaux
sont les outils qui permettent de domminer l'espace.
Le
cyberespace, lui, est le seul espace qui soit une construction
entièrement artificielle. Réseaux de réseaux qui domine tous les atures
réseaux, tous les autres espace.
Quelle est la place de l'Union européenne dans ce postulat ?
Premièrement, le mécanisme d'interconnexion en Europe
est un plan pour interconnecter les réseaux européens afin de
constituer un réseau européen. La Commission a pour ambition de
connecter "tous les réseaux" sans distinction et de les orienter selon
ses ambitions. Le plan est doté d'un confortable budget de 50 milliards
d'euros.
Deuxièmement,
la Commission européenne est accuser de rendre des décisions
paradoxales à cause de son idéologique économique qui est stratifiée
dans les traités. C'est par exemple l'interdiction faite à Aérospatiale et Alenia de se rapprocher de De Havilland
car les trois sociétés auraient eu un monopole de fait dans les avions
régionaux (alors que Boeing n'étaient sur aucune position dominante dans
aucun secteur de l'aviation ou de l'espace militaire).
Mais les choses changent et une partie des députés européens semblent refuser le libre-échange idéologique d'une partie de l'Union européenne. Par exemple, une résolution d'eurodéputés appellent au démantèlement de Google considéré comme un oligopole nuisible à la concurrence (in fine, à l'émergence de concurrents européens). La Chine ne fait pas tellement différemment dans le cyberespace avec sa grande muraille numérique.
Mais les choses changent et une partie des députés européens semblent refuser le libre-échange idéologique d'une partie de l'Union européenne. Par exemple, une résolution d'eurodéputés appellent au démantèlement de Google considéré comme un oligopole nuisible à la concurrence (in fine, à l'émergence de concurrents européens). La Chine ne fait pas tellement différemment dans le cyberespace avec sa grande muraille numérique.
Troisièmement, l'Union européenne (qui n'est pas égale à l'Europe) s'intéresse à l'avenir de l'ICANN.
Pour comprendre de manière rigoureuse les enjeux, il y a l'excellente
contribution de Mme Dominique Lacroix dans "Penser les réseaux".
C'est
à dire que l'Union européenne, tant par son Parlement que par sa
Commission, a compris l'intérêt stratégique des réseaux et surtout de
celui qui domine les autres : le cyberespace. Et là, au regard de ces
enjeux, l'Union n'est pas absente. Même si cela mériterait un
volontarisme politique plus poussé (pas inutile tant dans les
institutions que dans les Etats membres).
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