Didier
Ortolland (qui réalise une bonne partie de l'ouvrage) et Jean-Pierre
Pirat (maître de la carthographie de l'atlas) nous livrent la seconde
édition de cet ouvrage phare. Preuve s'il en est qu'il est demandé mais
aussi que les choses évoluent assez vite en mer pour justifier une
édition augmentée et mise à jour. Il s'agit en vérité d'un ouvrage
collectif.
D'autres
auteurs ont pu apporter leurs connaissances très pointues dans l'espace
maritime qu'ils étudient habituellement. Il a l'exemple d'Anna Choquet
que l'auteur de ces lignes a eu la chance d'écouter à propos de
l'Antarctique.
Premièrement,
si c'est un beau livre, c'est surtout un très bel outil dans la mesure
l'esthétique et le confort de lecture ont été respectés de la couverture
à la dernière page. Les cartes sont très belles et couvrent des pages
entières, si ce n'est des doubles pages (ais-je déjà précisé qu'il
s'agissait d'un atlas, donc d'un grand format ?). La mise en page des
textes a manifestement était produite dans un souci de clarté et de
confort de lecture.
Au
travers des 23 chapitres, vous pouvez donc explorer la sphère maritime
ou l'orange bleue selon du côté de quelle mythologie vous vous placez.
Les chapitres se partagent entre l'étude d'une mer ou d'un océan
particulier, d'un côté, et l'étude de phénomènes particuliers de
l'autre. A noter que l'introduction remonte aux premières tentatives de
partager les espaces maritimes à l'échelle du globe, ce qui pose les
bases du débat juridico-historique.
Pour
prendre l'exemple des focus qui sont apportés sur la mer Méditerranée
(chapitre V) et l'Antarctique (chapitre XIII). L'atlas se révèle être un
précieux outils pour confronter la diplomatie navale des Etats du
bassin oriental de la Méditerranée aux enjeux énergétiques qui montent
en puissance entre la Turquie, Chypre, l'Egypte, Israël, la Palestine et
le Liban.
Du côté de l'Antarctique,
l'atlas permet de voir ce que dit le droit aujourd'hui sur ce dernier
espace d'intérêt commun qui est toujours protégé par le traité de
Washington de 1959. Les ambitions des Etats parties au traité se
recoupent pour beaucoup (est-là une clef de la guerre des Malouines de
1982 ?). La lecture de ce chapitre en plus de celui consacré à
l'Arctique explique assez bien pourquoi toutes les grandes flottes du
Pacifique se sont dotées de navires à capacités polaires.
La
relation du droit aux espaces maritimes est traitée avec clarté dans
cet atlas. Que dire sinon que les chapitres sur les différents espaces
maritimes (chapitre I) , de leur délimitation (chapitre II), l'extension
du plateau continental (chapitre XV) ou celui sur les communications
interocéaniques, détroits et canaux internationaux (chapitre XVI)
représentent des sommes de connaissances très utiles pour quiconque
souhaitent savoir ce que disent les traités. De là, un bon ouvrage de
diplomatie navale permettra d'un coup d'oeil d'observer les forces qui
sont à l'oeuvre pour faire évoluer le droit dans le sens de la liberté
des mers ou de la territorialisation.
Bien
que le présent atlas présente les ambitions de chacune des parties
actuelles, de la signature, ratification ou non, du la convention de
Montego Bay (1982). Mais il est aussi question de l'interprétation, la
pratique que ces mêmes parties ont faites de ce même droit de la mer.
Dernière
grande partie de l'ouvrage : les ressources de la sphère maritime. Tout
y passe, encore une fois, et rien n'est oublié. Les transports
(chapitre XVII), la piraterie (XVIII), le patrimoine culturel sous-marin
(XIX), les ressources minérales (chapitre XX), l'hydrothermalisme
(chapitre XXI) et la pêche maritime (chapitre XXII).
Ce qui permet au passage de noter que notre équipe d'auteurs ont également pensé la relation des acteurs aux espaces maritimes dans sa dimension écologique, ce qui est d'actualité et qui le sera de plus en plus dans les années à venir. L'écostratégie prendra de plus en plus de place, tant par conviction que dans le cadre d'une stratégie d'interdiction (rôle de fondations américaines dans le Pacifique et ailleurs).
Ce qui permet au passage de noter que notre équipe d'auteurs ont également pensé la relation des acteurs aux espaces maritimes dans sa dimension écologique, ce qui est d'actualité et qui le sera de plus en plus dans les années à venir. L'écostratégie prendra de plus en plus de place, tant par conviction que dans le cadre d'une stratégie d'interdiction (rôle de fondations américaines dans le Pacifique et ailleurs).
Petit
plus qui fait le bonheur du lecteur : au début de l'ouvrage est présent
un planisphère maritime dans lequel chaque espace maritime étudié
renvoie aux pages de l'ouvrage où il est traité.
329
pages de très belles cartes et de hautes connaissances pour aborder les
relations entre les espaces maritimes, le droit, les enjeux économiques
et donc, in fine, les enjeux de pouvoir : la géopolitique des
espaces maritimes. C'est l'ouvrage indispensable pour toute personne
ayant à traiter de ces sujets pour un oral, un mémoire, etc...
Il ne reste plus qu'à espérer un tel outil pour le cyberespace, dans sa comparaison aux espaces maritimes et sa logique propre...
Bonne lecture !
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