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Nous poursuivons ces propositions débridées pour relancer la puissance navale française, à moindre frais. Ouvrons-nous une perspective nouvelle en portant notre intérêt sur des îles abandonnées. Aujourd'hui, notre regard tombe sur l'archipel de Socotra, au Sud du Yemen.
Puissance structurante des relations internationales, la France dispose d'un réseau de bases à la surface du globe. Ce sont ses infrastructures déployées dans l'Archipel France, complétées par des points d'appui et bases avancées négociés avec d'autres États. La majeure partie de ces implantations est regroupée dans le Sahel jusqu'au pourtour du Golfe de Guinée, d'une part, et au Sud (Djibouti) et au Nord (Abu Dhabi) de la péninsule arabique.
L'Océan indien est pour la France une zone stratégique à double titre. En sa partie Nord se trouve trois des plus grands détroits internationaux (le canal de Suez, les détroits de Bab El-Mandeb et d'Ormuz) qui verrouille le centre énergétique mondial de réserves de pétrole et de gaz. Sans compter que du détroit de Malacca au canal de Suez transite l'essentiel du commerce maritime mondiale. Mais les territoires de l'Archipel France sont situés au Sud de l'Océan Indien, soit de Terre Adélie (sous le régime du traité de l'Antarctique) jusqu'aux archipels du canal du Mozambique en passant par la Réunion et les Kerguelen.
Djibouti se transforme en objet original dans le fait maritime contemporain. Cette ancienne base navale française, devenue colonie puis territoire (1884-1977), voit la présence tricolore se réduire. Pour une part, l'essor du port civil est acteur de ce rétrécissement. Après les attentats du 11 septembre 2001, les États-Unis obtenaient des facilités militaires dans le territoire djiboutien (2002) pour sa lutte contre les mouvements déclarés ennemis au Moyen-Orient et la piraterie. Le Japon (2010) s'est installé que pour protéger son commerce maritime. Pékin mène des discutions pour aussi s'implanter à Djibouti afin soutenir sa présence navale anti-piraterie.
La France continuera-t-elle à demeurer à Djibouti ? Tire-t-elle un avantage stratégique de cette emprise sans cesse réduite ? Ces interrogations sont d'autant plus importantes que la disposition d'un vrai point d'appui logistique, et qui ne soit pas sous la menace potentielle d'un blocus (cas de l'IMFEAU), est capitale pour soutenir la projection de la Flotte.
Paris semble se retrouver dans la même position que l'Union soviétique cherchant des débouchés dans l'Océan Indien pour la Flotte rouge.
Deux positions dans le Nord de cet océan demeurerait prenable :
- le port de Berbera (Somaliland);
- l'archipel de Socotra.
Les quelques échanges économiques avec le Somaliland sont engageants. Le groupe Bolloré aurait des vues sur le port de Berbera (ancienne base navale soviétique). Ce pari sur l'avenir présente néanmoins une configuration potentiellement similaire à celle de Djibouti : en cas de décollage économique prolongée, la place deviendra bien plus chère.
L'archipel de Socotra semble bien plus vierge. Les installations soviétiques ne semblent jamais avoir été très développées. L'île serait très peu peuplée : de 20 000 à 40 000 âmes. Elle possède un aéroport et quelques infrastructures portuaires. Paraît-il que les États-Unis souhaiteraient s'installer sur l'île principale pour soutenir ses interventions dans la région ? En tous les cas, il est relativement étonnant qu'aucun accord n'ait été conclu avec le Yemen pour que les navires de la mission Atalanta puissent faire relâche dans cet archipel.
Par rapport à la présence navale française dans l'océan Indien, c'est une position hautement stratégique. Elle commande la sortie du détroit de Bab El-Mandeb, les côtes de Somalie et du Sud de la péninsule arabique tout comme le Nord de la côte orientale de l'Afrique. Elle n'est plus éloignée du cœur du théâtre, au contraire, elle est à équidistance entre proximité et arrière stratégique.
Comment gagner cette position ?
- trouver un accord avec le Yemen pour une concession de longue durée ;
- céder à la mode asiatique : annexer l'île ;
- utiliser l'option "jour de vote à Saint-Pierre-et-Miquelon" : envahir l'île et proposer le rattachement à la France aux habitants lors d'une votation.
Une telle prise permettrait à la France de terminer sa ligne d'îles de Terre Adélie jusqu'aux EAU et mieux assurer cette position qui permet de sécuriser ses deux intérêts stratégiques : son territoire et son commerce. La perte de Djibouti se compenserait habilement par la nouvelle acquisition. La position française, renforcée et plus cohérente, ne pourrait qu'être prise en compte face aux rivalités des autres acteurs. L'Inde se construit un quadrilatère indien de points d'appui (Kochi - Port Blair - Maurice - Seychelles). Le collier de perles chinois poursuit sa route et pourrait déboucher jusque dans le Golfe de Guinée. Les États-Unis dominent cet océan grâce à la position centrale de Diego Garcia dans l'archipel des Chagos et leurs autres implantations en mer Rouge et dans le Golfe Persique. Le Royaume-Uni pourrait ouvrir une base dans le Sultanat d'Oman quand l'absence russe dans cet océan est à la hauteur des difficultés de Moscou pour retrouver des points d'appui.
La France dispose d'une verticale d'îles dans une zone hautement disputée.
La France dispose d'une verticale d'îles dans une zone hautement disputée.
J'aime beaucoup ces deux options:
RépondreSupprimer"_ céder à la mode asiatique : annexer l'île ;
_ utiliser l'option "jour de vote à Saint-Pierre-et-Miquelon" : envahir l'île et proposer le rattachement à la France aux habitants lors d'une votation. "
Je suis certain que la communauté internationale approuvera :-D
je me faisais la même remarque !
RépondreSupprimerD'autre part, vu le volume de la flotte française de ces 15 prochaines années, un bout de quai ou deux dans le port de Djibouti devraient bien faire l'affaire...
Partageant l'avis de Roland & Anonyme, j'ajouterai :
RépondreSupprimerCette île n'est pas propice pour l'aménagement d'une base navale mais pourrait l'être pour une base aérienne. Néanmoins, cela demanderait énormément de moyens et de ressources pour en faire un porte-avion fixe et donc vulnérable, à moins d'y mettre le paquet et donc de mettre encore d'autres moyens et d'autres ressources supplémentaire. Même si diplomatiquement la France obtenait un accords du Yémen pour y implanter une base aérienne ou un éventuel port militaire et cela sans aucune contre-partie, le coût financier pour la France serait déjà trop lourd à moins de sacrifier encore d'autres unités ou matériels qui font déjà cruellement défaut dans nos forces armées.
Ensuite, si cette île présentait un réel atout stratégique, elle disposerait déjà depuis longtemps de ces infrastructures, se qui n'est pas le cas.
Dernier point, si la France devait renforcer sa position dans l'océan Indien, elle devrait le faire avec les autres membres de l'UE qui doivent eux aussi prendre en compte la nécessité de protéger leurs voies de communications maritime.
La France n'a pas vocation et encore moins les moyens de servir de pompier ou de gendarme pour le reste des européens et cela, il faut qu'ils le comprennent une bonne fois pour toute.
Bonjour, pour avoir croisé dans les parages (jules verne, jeanne d'arc)je ne crois pas que ce soit la solution idoine. Endroit désertique, chaleur accablante, sécheresse persistance, aucune installation portuaire, bref tout est à faire pour quelques centaines de millions d'euros. Quand aux habitants pour qu'ils acceptent notre présence proposons leur notre salaire universel.
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