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L'allocution
prononcée, le 29 mai 2015, par le ministre de la Défense, M.
Jean-Yves Le Drian, à la base d'aéronautique navale de Lann-Bihoué
pour présenter le volet naval de l'actualisation de la loi de
programmation militaire (2014 – 2019) permet de jauger les derniers
choix relatifs aux FRégates Européennes Multi-Missions (FREMM)
de Défense aérienne (FREDA).
M.
Jean-Yves Le Drian, ministre de la Défense, au sein de la base
navale de Toulon déclinait en juin 2013 le volet naval du Livre
blanc sur la Défense et la Sécurité nationale 2013. Ce
document confirmait le « le développement de la FREMM, dont
celles à capacité étendue pour la défense aérienne » afin de
permettre de suppléer à l'abandon des Horizon n°3 et 4
(novembre 2005) car le format de la composante des frégates de
défense aérienne demeure à 4 bâtiments. Le positionnement
capacitaire se précisait le 29 mai 2015 quand le même ministre
déclarait que « deux autres FREMM anti-sous-marines seront
livrées. Ces dernières auront une capacité de défense
anti-aérienne renforcée, par rapport aux premières FREMM. »
Il
en découle deux conséquences capacitaires vis-à-vis du format de
la flotte de surface arrêté en 1997 – soit 4 frégates F1.1
(FDA), 8 frégates F2.2 (FASM) et 14 frégates F2
(deuxième rang).
Le
segment de défense aérienne de la trame frégates demeurera
dissymétrique entre les deux frégates de la classe Forbin
spécialisées dans la défense aérienne et disposant de capacités
de lutte anti-sous-marines secondaires et les deux bâtiments dérivés
des FREMM de la classe Aquitaine spécialisés la lutte
anti-sous-marine et aux capacités de défense aérienne renforcées.
Le décalage technologique et/ou capacitaire, subi et non pas choisi,
depuis 1967 est pérennisé.
Le
segment de la lutte anti-sous-marine de la trame frégates sera porté
au minimum exigé en 1997 puisqu'il s'agit de renforcer un domaine de
lutte sur deux des huit FREMM sans que cela soit fait au détriment
du domaine de lutte principal. La priorité est clairement donnée à
la lutte ASM.
Il
en ressort que ne seront pas mises sur cale deux FREDA mais
deux FREMM aux capacités de défense aérienne renforcées.
Pourtant, et d'une certaine manière s'opère une logique de
"croiseurisation" des Aquitaine
: c'est-à-dire leur conférer des capacités à lutter dans
tous les milieux, tant pour leurs capacités d'auto-défense que pour
assurer la protection d'un groupe naval constitué. Et cette
évolution capacitaire est potentiellement transposable à toutes les
autres frégates : après les « Aquitaine Flight I »,
avènement des Flight II ?
Une
« croiseurisation » limitée par le système de lancement vertical
demeurerait limité à 32 silos contre 48 pour les Horizon
qui, en outre, possèdent une réserve sur la plage avant pour
ajouter deux lanceurs octuples supplémentaires (48 + 16 = 64). Il en
ressort qu'il faudra choisir entre conserver une salve de MdCN, et
donc intégrer des SYLVER A70, quitte à limiter le nombre de
missiles anti-aériens, ou bien optimiser la salve au profit de la
défense aérienne.
La
Marina militare et les bureaux d'études de Fincantieri décidaient
la reprise d'une partie des superstructures des Horizon –
surtout le mâture principale - pour les greffer sur les FREMM
de la classe Carlo Bergamini. Donnée architecturale qui donne
pleine mesure au radar EMPAR qui n'est pas gêné par aucun masque,
contrairement à l'Herakles sur les FREMM françaises. Le
système de lancement vertical des FREMM italiennes, bien que
limité à deux lanceurs octuples, est fondé sur des SYLVER A50 et
non pas A43, ce qui permet à Rome d'équiper toutes ses FREMM
d'ASTER 30, moyennant quelques adaptations logicielles du système de
combat.
Les
choix français interpellent quant à la volonté de préférer au
futur radar à faces planes SeaFire 500 (Thales), une nouvelle
version « boostée » du radar Herakles qui, si elle est
probablement moins coûteuse, s'ajoute aux dépenses, sans dispenser
de réaliser le programme contenant le SeaFire 500. Reprendre ou
développer une mâture pour les FREMM n°7 et 8 apte à
recevoir un radar à faces planes aurait profité aux Horizon
dans l'optique d'étudier un mât possiblement commun. Mâture qui
aurait pu être transposable à toutes les FREMM, au final.
La
croiseurisation des FREMM aurait vocation à s'étendre
progressivement à toute la classe lors des arrêts techniques
majeurs intervenant après les dix premières années de service.
Évolution matérielle qui compenserait par le nombre (2 Forbin
et 10 Aquitaine) la légèreté des caractéristiques
individuelles tout en étendant la portée de la bulle. Et pourquoi
ne pas greffer un sonar remorqué sur les Forbin ? Le chantier
du sonar multi-statique est ouvert. Les cinq FTI complétera
le format à 15 frégates de premier rang à partir de 2023, tout en
apportant de nouvelles solutions. La bataille de Tsushima (27 et 28
mai 1905) démontrait l'intérêt tactique de divisions navales
homogènes.
Oui ce serait un pis aller prometteur mais trop onéreux, la priorité des maigres moyens vont à vigipirate, plus porteur électoralement.
RépondreSupprimerOn espérait en 2008 21 frégates plus les 5 Lafayettes. Le but était de disposer d'une flotte homogène pour éviter les micro séries et les coûts qui vont avec. Dix ans et deux livre blancs plus tard on en est toujours aux même travers mais avec moins de navires. Que des micro séries trop coûteuses: 2 FREDA, 2 HORIZON, 6 FREMM, 5 FLF puis FTI. Le seul point positif dans le brouillard est qu'avec les FTI est qu'on va peut être bien avoir quinzes frégates et non pas 10 frégates plus 5 FLF qui sont des patrouilleurs de luxe.